4.2-Les objectifs d'une politique culturelle
Lors de la conférence de Stockholm de 1998 sur les PC
organisée sous l'égide de la Commission Mondiale pour la Culture
et le Développement, l'UNESCO, à travers cette conférence,
avait pour souci majeur de montrer aux Etats participants la corrélation
consubstantielle existante entre les PC et les politiques de
développement. Concernant le rapport final de ce symposium, l'UNESCO
retient cinq objectifs qui doivent structurés toute PC. Comme objectifs,
nous avons :
> faire de la PC une des composantes
essentielles de la stratégie de développement ; >
promouvoir la créativité et la participation à la
vie culturelle ;
> renforcer les politiques et les pratiques
visant à promouvoir les ICs, mais aussi à protéger et
à valoriser le patrimoine matériel et immatériel ;
> promouvoir la diversité culturelle
et linguistique par et pour la société de l'information ;
> soutenir le développement culturel en fournissant
davantage de ressources humaines et Matérielles
nécessaires.157
En France par exemple, l'objectif de la politique culturelle
de ce pays prescrit d'après Pierre MOULINIER que : « pas de
création et de protection du patrimoine sans diffusion de leurs
productions ; pas de patrimoine sans création ».158
Il s'agit plus subtilement d'après l'auteur de promouvoir et de
valoriser par le biais de la PC française, des identités
culturelles françaises afin de favoriser sa transmission aux
générations futures dans l'optique d'assurer sa
pérennité à travers l'enrichissement et la valorisation du
patrimoine, l'aide à la création culturelle etc.
Après l'énumération des différents
objectifs que vise une PC, il importe maintenant pour nous
d'énumérer les différents modèles de PC.
157UNESCO, Rapport final sur la
conférence intergouvernementale sur les politiques culturelles pour le
développement, Stockholm, Unesco, 1998, p.15.
158 Pierre MOULINIER, Op. Cit, p.17.
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4.3-Les modèles de politique culturelle
Lorsqu'on parle le plus souvent de PC, trois modèles
sont généralement mises en exergue à savoir le
modèle français et le modèle anglo-saxon avec des
spécificités différentes d'après François
COLBERT.
? Le premier modèle est appelé le modèle
français ou le modèle de l'Etat architecte qui est centré
sur l'extrême interventionnisme de l'Etat à travers l'allocation
des budgets ce qui confère à l'Etat le rôle central dans la
gestion, la protection et la préservation du patrimoine culturel.
? Le modèle britannique ou anglo-saxon ou le
modèle de l'Etat mécène, avec la création en 1940
du Council for the Encouragement of Music and Arts, a pour mission
première de financer le travail des artistes afin qu'ils divertissent
les masses populaires. Parallèlement au modèle français,
le modèle anglo-saxon a mis un accent sur la démocratisation
culturelle au point où le secteur privé constitue le principal
financeur du secteur culturel par l'entremise d'un système appelé
Arts Challenge Grants (subvention des projets artistiques).
? Le dernier modèle est le modèle
américain ou le modèle de l'Etat facilitateur qui met un accent
sur l'encouragement des productions artistiques. D'après ce
modèle, l'Etat joue le rôle de facilitateur afin de permettre aux
acteurs du secteur privé d'investir dans le secteur culturel. Les
investissements des pouvoirs publics dans le secteur des industries culturelles
sont minimes car le financement du secteur culturel est davantage l'oeuvre du
secteur privé. Voilà de manière succincte les
différents modèles de politique culturelle. Les modèles de
PC comme toute politique sont centrés sur des missions
précises.
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