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La place de la politique culturelle dans le projet d'émergence du Cameroun à  l'horizon 2035. Contribution à  une analyse des politiques publiques.


par Arouna Pountougnigni Mfenjou
Université de Yaoundé 1 - Master en sociologie  2018
  

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4-De la notion de politique culturelle

Comme la notion de culture précédemment analysée, la notion de PC est également à l'origine d'une abondante littérature en science sociale en générale. Elle fait également l'objet de controverse définitionnelle. Ainsi, d'après l'Unesco, la PC est :

un ensemble de pratiques sociales, conscientes et délibérées, d'intervention ou de

non-intervention ayant pour objet de satisfaire certains besoins culturels par

l'emploi optimal de toutes les ressources matérielles et humaines dont une société

donnée dispose au moment considéré. 152

François COLBERT pour sa part, observe que la PC est un instrument utilisé par les pouvoirs publics pour valoriser et pour protéger les traits distinctifs d'une société, donc ses droits fondamentaux, ses systèmes de valeurs, ses traditions et ses croyances. La PC, au regard de toutes ces définitions, vise non seulement la promotion de la culture d'un Etat mais davantage la satisfaction des besoins vitaux des individus vivant dans une communauté sociale

150Claude LEVI-STRAUSS, « Introduction à l'oeuvre de Marcel Mauss », in Marcel MAUSS, Sociologie et Anthropologie, Paris, PUF, 1950, p.19.

151Denys CUCHE, Op. Cit, p.50.

152Unesco, « Réflexion préalables.... Op. Cit, p.8.

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donnée. Dans cette perspective, l'élaboration d'une PC par un Etat est souvent porteuse d'une solution à un problème que ce dernier entend résoudre. Il importe également de souligner qu'il n'existe pas de PC standard dans le monde.

A cet effet, chaque pays mieux encore chaque Etat élabore sa PC en fonction de sa conception de la culture, son système économique, de son idéologie politique ainsi que son souci majeur qui consiste le plus souvent à promouvoir son développement infrastructurel, économique, social, technologique etc. C'est dans ce sens que, d'après Françoise BENHAMOU, la PC en France oscille entre deux acceptions de la culture à savoir l'exception française et l'exception culturelle. L'exception culturelle prend en compte les biens et services culturels des autres pays. Grace à cette PC nous dit l'auteure, la promotion de la culture française se fait par le biais de trois grand canaux. A ce sujet, elle soutient que :

Le premier consiste en la reconnaissance du contenu en création via le droit des auteurs(...) le deuxième reconnait les externalités positives de la production culturelle(...).Parmi ces externalités, on peut concevoir le soutien de la création comme un soutien à la constitution d'un patrimoine pour les générations futures. Le troisième repose sur l'hypothèse que la diversité des structures est une condition nécessaire (mais non suffisante) à la diversité des produits.153

Dans la même dynamique, Jacques RENARD nous fait comprendre que la PC de la

république française a une fonction intégrative dans la mesure où, elle contribue à l'intégration des artistes étrangers dans la métropole française. A ce sujet, il observe que :

Alors que surgit la tentation d'un repli sur le pré carré national, la politique culturelle de l'Etat, tout à fait relayée par les choix artistiques de nombreux responsables d'institutions culturelles, a été et demeure celle du dialogue des cultures, de l'accueil des artistes étrangers, de la découverte du patrimoine et des formes artistiques venues d'ailleurs.154

La PC contribue non seulement à promouvoir la culture d'un Etat en particulier, mais

davantage contribue à la conservation du patrimoine qui fonde l'identité et cimente la mémoire collective d'un Etat. C'est dans ce sens que Jacques RENARD souligne que les monuments peuvent donc devenir non plus des lieux figés mais davantage des lieux de médiation entre le passé et le futur d'un peuple. Pour sortir la culture de l'ornière d'après l'auteur, le besoin de relance de la PC s'impose. Dans ce contexte, observe l'auteur, la relance de la PC passe par une

153Françoise BENHAMOU, « La politique culturelle française entre exception et diversité », in Problèmes politiques et sociaux, De l'exception à la diversité culturelle, No 904, septembre 2004, p.85.

154Jacques RENARD, Un pavé dans la culture. L'urgence d'un nouveau souffle de la politique culturelle-la controverse de MONUM, Paris L'Harmattan, 2003, p.145.

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attitude beaucoup plus imaginative à l'égard des formes contemporaines de la création et de leurs liens avec les problèmes sociaux et humains, par la redéfinition des relations entre l'administration et les ICs, par le développement de synergies entre les secteurs publics et privés ce qui n'implique en aucune façon de renoncer à l'ambition du service public-enfin par l'européanisation résolue et assumée de certains pans de l'action publique.

Dans le souci de promouvoir le tourisme culturel en France, Jean François GRUNFELD nous fait comprendre que plusieurs acteurs sont mobilisés pour la promotion de ce tourisme en occurrence les acteurs institutionnels, les collectivités territoriales. Concernant ces collectivités territoriales, l'auteur mentionne que :

La décentralisation a donnée aux collectivités territoriales un grand pouvoir en matière de dépenses culturelles [...] Les politiques culturelles des collectivités territoriales se fondent sans exception sur la mise en oeuvre d'un inventaire, sur la volonté de mettre en valeur le patrimoine comme élément de coalescence sociale, comme facteur d'intégration et de création d'emploi.155

Comme toute politique, la politique culturelle suit tout un processus de préparation et vise un certain nombre d'objectifs qu'il importe d'énumérer.

4.1-Le processus d'élaboration d'une politique culturelle

La PC est le fruit d'un processus qui intègre plusieurs éléments. C'est ainsi que cinq étapes concourent à l'élaboration d'une PC d'après François COLBERT156 à savoir :

? la première étape, nous dit-il, est celle de la demande du gouvernement voire celle de la

détermination d'un problème qui peut être faite soit par le gouvernement lui-même, soit par une autre entité voire une personne ou groupe de personne ;

? la deuxième étape est celle de la formulation d'une solution suite au problème identifié

où le gouvernement, après avoir été saisi du problème, élabore ensuite des solutions afin de solutionner ledit problème ;

? la troisième étape est celle de l'enclenchement du processus de prise de décision

corolairement aux débats qui ont eu cours au sein de l'appareil du gouvernement ; ? la quatrième étape repose sur la mise en place de la politique adoptée par le

gouvernement encadré par des normes ;

155Jean François GRUNFELD, Tourisme culturel : acteurs et actions, Paris Les chroniques de L'AFAA, 1999, p.11.

156François COLBERT, Les éléments de la politique culturelle,

http://www.gestiondesarts.com/media/wysiwyg/documents/Colbert_Politiquesculturelles.pdf, consulté le 15 aout 2017 à 23h13

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v' la dernière étape renvoie à l'étude des impacts de la politique adoptée sur la résolution du

problème afin de la réajuster si jamais cela s'avère nécessaire. Ainsi, comme toute politique, la PC repose sur des objectifs.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore