2.2-Caractéristiques de la culture
La culture telle que nous l'avons vue
précédemment est un legs social partagé par toute la
population d'une collectivité, d'une communauté, d'un groupement
etc. Elle devient ce trait distinctif qui structure les comportements des
individus qui ont en commun cette culture. Ainsi, il ressort que chaque groupe
social a ses réalités sociologiques qui cadrent avec son milieu
de vie. Elle (culture) est de ce point de vue un élément de
standardisation comportemental dans la mesure où, tout le monde qui
partage en commun une culture, agit en se référant à leur
culture car, l'ensemble de manière d'agir, de sentir, de penser et de
faire est influencé par la culture de ce dernier. Ferdinand
CHINDJI-KOULEU, citant Jules FERRY, soutient à ce sujet que : «
la culture d'un peuple dit-on, est sa lettre de noblesse, sa carte
d'identité au forum des nations. C'est par le sommet seulement que les
cultures se touchent. Les chemins qu'elles suivent sont différents et
correspondent à des éléments essentiels de l'âme des
peuples ».140La culture est dans ce sens une acquisition
en même temps qu'une donnée universelle.
2.2.1-La culture comme une acquisition
La culture est une acquisition de la part de l'individu car,
à sa naissance, il est une tabula rasa c'est-à-dire une
table rase et acquière une culture par le biais de la socialisation.
Cette acquisition est le fruit de la socialisation entendue au sens de Guy
ROCHER comme étant le processus ou le mécanisme par lequel un
individu apprend tout au long de sa vie les éléments de sa socio
culture sous l'influence des agents de socialisations, les intègre dans
la structure de sa personnalité et par là s'adapte à
l'environnement social de son milieu d'appartenance ou de
référence.
Dans ce sens, après l'apprentissage de la culture se
pose le problème de l'intériorisation de cette dernière et
enfin celui de la reproduction afin de s'adapter au sein de l'environnement
dans lequel il est appelé à vivre. Parlant de l'acquisition de la
culture, Guy ROCHER observe
139Philippe COULANGEON,
Sociologie des pratiques culturelles, Paris La
Découverte, 2010 pp.3-4.
140Ferdinand CHINDJI-KOULEU, Op.
Cit
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que : « rien de naturel n'est hérité
biologiquement ou génétiquement, rien de la culture n'est inscrit
à la naissance dans l'organisme biologique. L'acquisition de la culture
résulte des divers modes de mécanisme de l'apprentissage
».141La culture dévient dès lors cet
héritage que les gardiens de la tradition en occurrence (chef
traditionnel, roi, notables etc.) ont le devoir de protéger afin
d'assurer sa pérennisation.
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