9.3- Techniques de collecte des données
Comme nous l'avons précédemment indiqué
et au regard des grandes orientations de cette étude, le
prélèvement des données auprès de notre
unité d'observation a été réalisé par le
biais des instruments d'investigation essentiellement qualitatifs avec comme
outils de collecte des données le guide d'entretien et le guide
d'observation. Le choix de ces outils de collecte de donnée obéit
aux types d'informations que nous voulons avoir. Madeleine GRAWITZ nous
renseigne d'ailleurs que :
Dans une recherche, la nature même des informations
qu'il convient de recueillir pour atteindre l'objectif, commande les moyens
employés pour le faire. On ne chasse pas les papillons avec des
hameçons, en admettant que l'on puisse
49Rodolphe GHIGLIONE
et Benjamin MATALON, Les enquêtes
sociologiques. Théories et pratique, Paris, Armand Colin,
1985(4e édition), p.29.
50 Jean-Claude
COMBESSIE, La méthode en sociologie, Paris, La
Découverte, 1996, p.19.
51 Voir liste des
enquêtés en annexes
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attraper, des poissons avec un filet à papillons.
Il est donc indispensable
d'approprier l'outil à la
recherche.52
Nous convenons dans cette dynamique à la suite de
Jean-Marc ELA que l'objectif d'une enquête de terrain est d'obtenir les
informations pouvant conduire à la vérification d'une
hypothèse. Et dans ce sens, « cette quête d'information
doit obéir à des techniques qui ont besoin d'être
contextualisées dans la mesure où, là aussi, on retrouve
les manières d'enquêter marquées par des traditions
méthodologiques propres à une culture de la recherche
scientifique ».53
9.3.1- Les données par l'observation
documentaire
Au regard de notre objet de recherche qui porte sur
l'appréciation de la place que le projet d'émergence accorde
à la PC, l'observation documentaire constitue la technique
privilégiée d'extraction d'information afin de bâtir notre
recherche. Et par conséquent, notre sujet de recherche nous exige
à faire une immersion non seulement dans le document cadre de
l'émergence, mais aussi à une étude des documents (les
politiques de développement du Cameroun) qui ont à coeur de
promouvoir le bien-être de la population camerounaise. Nous convenons
à la suite d'Yvan ABERMOT et Jean RAVESTEIN que globalement, «
l'observation est une manière de recueillir des données qui
peut être utilisée comme outil unique ou en complément
d'autres outils de recherche ».54
De ce point de vue, on entend par document tout
élément qui véhicule un message, une information. Comme
typologie de documents, nous avons : les documents écrits (livres,
articles scientifiques et journaliste etc.), les documents non écrits
(photo) et les documents sémiotiques (signe). Il est important de
souligner que l'observation documentaire renvoie à la notion d'analyse
de contenu théorisée par Laurence BARDIN. Plus
précisément, Laurence BARDIN nous fait observer que le but de
l'analyse de contenu est :
L'inférence de connaissance aux conditions de
production (ou éventuellement de réception) à l'aide
d'indicateurs quantitatifs ou non. L'analyste est comme un archéologue.
Il travaille sur les traces : les documents qu'il peut retrouver ou susciter.
Mais ces traces sont la manifestation d'états de données à
travers
52Madeleine GRAWITZ,Op.Cit,p.500
53 Jean-Marc ELA, Guide
pédagogique de formation à la recherche pour le
développement en Afrique, Paris L'Harmattan, 2001, p.61.
54 Yvan ABERMOT et Jean
RAVESTEIN, Réussir son master en sciences humaines et
sociales : problématiques-méthodes-outils, Paris, Dunod,
2009, p.107.
26
elles(...) L'analyse de contenu veut atteindre au coeur
des messages, à leur face
latente et à leur dimension
invisible.55
C'est par le biais de ce type d'observation que nous allons
mieux cerner les éléments constitutifs du projet
d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035. Les
données issues de cette méthode ont été obtenues
par le biais de la lecture du projet d'émergence (Cameroun vision 2035),
le DSCE, des émissions radiophoniques et télévisuelles et
conférences débats etc.
L'observation documentaire nous a conduit tour aux
bibliothèques des instituts français du Cameroun branche de
Yaoundé et de Douala, au centre de documentation du club Unesco de
l'université de Yaoundé I, à la bibliothèque de la
faculté des arts lettres et sciences humaines, au cercle
philo-psycho-socio-anthropo de l'Université de Yaoundé 1,
à la bibliothèque de la représentation de l'Unesco de
l'Afrique centrale sise à Bastos, d'une part et d'autre part à
travers une fouille webographique via la base des données de l'Unesco,
les moteurs de recherches Dogpile, Google, Wikipédia, Google scholar
etc. Ainsi, les principaux documents de base exploités dans le cadre de
travail sont condensés dans le tableau suivant.
Tableau 1 : liste de documents de base
consulté
Source : Arouna POUNTOUGNIGNI MFENJOU
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