9.3.2- L'observation directe comme mode de production
des données
Étymologiquement, le verbe observer vient du latin
observare qui consiste à garder devant soi, ne pas quitter des
yeux afin de considérer minutieusement une chose en vue de mieux la
connaitre en profondeur. L'observation au sens de Jean-Pierre DURAND et de
Robert WEIL se présente comme « [...] un préalable
obligé pour construire une bonne enquête par
55Laurence BARDIN,
L'analyse de contenu, Paris, PUF, 1983, 3e édition, p.39.
27
entretiens ou par questionnaires
».56 L'observation, cet outil de connaissance
du monde sera l'élément de standardisation de notre
comportement dans le cadre de cette réflexion. Durant cette phase
délicate, la suprématie de l'oeil doit être un
élément d'une importance capitale sur l'observation car
d'après Antigone MOUCHTOURIS, « elle apporte des
éclairages spécifiques sur la réalité sociale et
qu'elle nous permet de comprendre son extrême complexité »
afin « de comprendre la construction des processus sociaux
».57C'est dans ce sens qu'elle s'inscrit dans un triptyque
de perception, de mémorisation et de notation.
9.3.3- Les données par l'observation
méthodique
A la différence de l'observation directe libre, ce type
d'observation est orienté non seulement par la problématique de
la recherche, mais également par les hypothèses
préalablement élaborées par le chercheur. Dans ce sens,
« l'observation méthodique est un procédé
d'observation contrôlé : il suppose que des hypothèses de
recherche aient été formulées, à partir desquelles
un plan raisonné d'observation pourra être élaboré
».58 C'est un type d'observation qui nécessite
une éducation de l'oeil mieux encore une suprématie
absolue de l'oeil dans le processus d'observation des dynamiques sur lesquelles
reposera l'observation du chercheur.
Dans le cadre de notre étude, cette technique nous
permettra de voir qu'à l'absence d'une orientation clairement
identifiée et d'une vision en matière du secteur culturel, ce
secteur culturel est dynamique, en plein mouvement. Cependant, les
différents types d'observation mobilisés dans le cadre de cette
étude vont se faire avec une conjonction avec les entrevues car, pensent
Stéphane BEAUD et Florence WEBER, « à dire vrai, les uns
et les autres sont complémentaires : une observation sans entretiens
risque de rester aveugle aux points de vue indigènes ; un entretien sans
observation risque de rester prisonnier d'un discours
décontextualisé » .59
9.3.4- L'entretien semi directif comme mode de
production des données
56 Jean-Pierre DURAND
et Robert WEIL, Sociologie contemporaine,
Paris, Vigot, 2006, p.422.
57Antigone MOUCHTOURIS,
L'observation : un outil de connaissance du monde, Paris
L'Harmattan, 2014, p. 30.
58Georg GRANAI,
« Techniques de l'enquête sociologique » in Georges
GURWITCH (sous dir), Traité de sociologie, Paris PUF,
1967, 3e éditions, p. 15.
59 Stéphane BEAUD
et Florence WEBER, Guide de l'enquête de
terrain, Paris La Découverte, 2010, 4e édition,
Pp.123-124.
28
Elément indispensable dans la vie sociale, les
entrevues ou les entretiens se conçoivent comme le moyen d'obtention des
données auprès des producteurs de ce qu'Emile DURKHEIM a
appelé l'ensemble de manière de penser, d'agir et de sentir
qu'ils vivent au quotidien via une discussion, un échange autour d'une
problématique spécifique. Autrement dit, l'entretien
semi-directif vise d'après Benjamin Alexandre NKOUM à recueillir
des données auprès d'une ou de plusieurs personnes. Il nous fait
comprendre qu' « Il consiste donc à introduire les
thèmes sous forme de questions ouvertes en laissant à la personne
enquêtée, la liberté de s?exprimer sur le sujet
».60 En effet, nous disent FASSIN et al,
L'entretien et l'observation correspondent à une
approche généralement descriptive des faits sociaux : pour celui
qui enregistre ce qu'il entend et ce qu'il voit, il s'agit d'abord de savoir de
quoi sont faites les existences des gens qu'il étudie ; il va tenter de
relever les discours et les situations lui permettant d'accéder aux
croyances, aux représentations, aux pratiques, aux institutions qui
donnent un sens à une société.61
Cette technique nous permettra dans le cadre de ce travail de
réaliser des entretiens avec
les acteurs (artistes, acteurs institutionnels en occurrence
le MINEPAT, MINAC et le MINTOUL) autour de la place de la politique culturelle
dans le projet d'émergence du Cameroun à l'horizon 2035. Le
tableau ci-dessous regroupe l'ensemble de personnes avec lesquelles nous avons
réalisé des entretiens.
Tableau 2 : liste des institutions/ personnes
interviewés
Personnes ou institutions interrogé
|
Type d'entretien
|
Nombres
|
MINEPAT
|
Semi-directif
|
02
|
MINAC
|
Semi-directif
|
05
|
MINTOUL
|
Semi-directif
|
01
|
Artistes musiciens
|
Semi-directif
|
03
|
UNESCO
|
Semi-directif
|
01
|
Personnes interrogées via le
processus d'itération
|
Semi-directif
|
02
|
Total
|
05
|
14
|
Source : Arouna POUNTOUGNIGNI MFENJOU
|