Ceni et crédibilité des résultats des élections en RDC.par Anderson Ntumba Université de Lubumbashi - Licence 2019 |
§3. LES ELECTIONS PENDANT LA DEUXIEME REPUBLIQUEPour sortir le pays de son impasse totale, les forces armées interviennent le 24 novembre 1965, en écartant les politiciens de la scène et en proposant 5 ans de pouvoir au Général MOBUTU. Toutes les activités politiques seront suspendues, les formations politiques dissoutes au profit d'un seul parti, le Mouvement Populaire de la Révolution créé en 196749. En 1970, des élections présidentielles et parlementaires seront organisées dans le cadre du parti. MOBUTU est présenté comme le candidat unique à la présidence du Congo. Il sera élu pour 7 ans partir du 4 décembre 1970, avec, dira-t-on, 10131 669 voix. Les élections parlementaires eurent lieu du 14 au 15 novembre 1970. Les candidats présentés sur la liste du parti. Le déroulement de ces élections est impeccable et contrôlé par le parti de telle sorte que les élus étaient non seulement des militants disciplinés du parti, mais aussi des personnes acquises à la perpétuation du pouvoir. Depuis ces élections de 1970 la vie politique générale évoluera vers une radicalisation du parti unique devenant successivement la seule institution du pays et le Parti-Etat. Le pouvoir va se personnaliser davantage dans le Chef du parti - Chef de l'Etat - Père de la nation. Les élections qui vont suivre auront lieu dans le cadre du Parti-Etat. En 1982, suite à la pression occidentale, aux différentes incursions rebelles dans le Katanga, à l'opposition déclarée des 13 parlementaires, l'ordonnance loi 82/006 du 25 février 1982 est promulguée portant sur l'organisation politique, administrative et territoriale du pays. La décentralisation a comme conséquence logique l'organisation des élections des Commissaires des zones, des conseillers, des Commissaires du Peuple selon la nouvelle configuration des circonscriptions. 40 Les candidats sont sélectionnés et présentés sur une liste du Parti-Etat. A cette procédure s'ajoutera celle de la nomination après la proclamation des résultats II ne suffira plus d'avoir le plus grand nombre de voix, mais aussi prouver son militantisme et sa fidélité au Chef. Le candidat élu peut se voir enlever son mandat en cas d'indiscipline. En 1984, une vaste campagne de recensement scientifique de la population eut lieu, suivie de l'élection présidentielle du candidat unique MOBUTU, élu à 99,98%. Les dernières élections connues dans notre pays sont celles organisées en 1987 au niveau du Conseil législatif, des Assemblées provinciales, des Collectivités rurales et des Zones urbaines. §4. LA TRANSITION DE 2001-2006Après quelques jours de désarroi et de tension autour de la mort de L.D. KABILA, surnommé M'Zee « le sage » le parlement provisoire du Congo Kinshasa choisit alors la solution dynastique et proclama, le 24 Janvier 2001 entant que président de la République le général-major Joseph KABILA, ce jeune président, alors âgé de 29 ans, est resté encadré par un conseil de régence dans lequel on retrouvait trois cousins de son père. En effet, Joseph KABILA, a hérité d'un géant divisé en trois zones acculées où l'Etat n'existait plus ,sauf Kinshasa dans son premier discours à la maison le 26 Janvier 2001, le plus jeune président du monde à l'époque a promis l'ouverture du régime hérité de son père et a dressé spécialement sa gratitude à la France ,rappelé les « liens historiques » avec la Belgique et affirmé vouloir normaliser ses rapports avec la nouvelle administration Américain.50 Bref, tout portait à croire, dès ce moment, que le régime du Kabila junior allait continuer et perpétuel celui de Kabila le père, reprenant celui de MOBUTU, lequel rappelait sans aucun doute celui de Léopold II, la seule probable nouveauté résultant de la disparition de M'zee demeura un éventuel retrait progressif des forces étrangères d'occupations sous les auspices du conseil de l'ONU. De son côté, le président de l'Ouganda un autre M'zee, a déclaré au quotidien New Vision Kampala : « on n'éternellement se faire accuser au Congo pour y voler de l'or bien que Kabila Junior soit plus habile en Anglais qu'en français ». Par ailleurs, depuis son arrivé au pouvoir Kabila a vu son pays s'enfoncer dans les guerres ethniques cet immense pays semble trop grand au point que cela devient son drame. 50 Documentaire, Qui fut L.D. KABILA ? www.tv5afrique.com 41 En vue de mettre fin à cette crise chronique de légitimé et de donner au pays toutes chances de reconstruire , les délégués de la classe politique et de la société civile, force rive de la nation ,réunis au dialogue congolais ,ont convenu dans l'accord global et inclusif ,signé à Pretoria en Afrique du sud le 17 Décembre 2002, de mettre en place un nouvel ordre politique ,fondé sur une nouvelle constitution démocratique sur base de laquelle le peuple congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants au terme des élections libres, pluralistes transparente et crédible. Cette période est considérée comme transition en RDC, qui commence avec la constitution élaborée sur base de l'accord-global inclusif signé entre les composantes au dialogue inter-congolais de Sun-city. Durant cette période, il existe deux textes des références dans l'organisation du pouvoir : l'accord a défini des principes qui devaient régir les institutions de la transition, parmi ces principes, on peut citer : V' La répartition de responsabilité entre les composantes et entités au dialogue inter- congolais, au sein des institutions de la transition, et à tous les niveaux de l'Etat. Dans l'un des annexes de l'accord global inclusif, a non seulement déterminé la répartition des ministères et des vices ministères mais aussi, leur répartition entre les composantes et entités, les institutions de la transition fonctionné selon les principes de consensualité, de l'inclusivité et de la non-conflictualité. En vue d'assurer la stabilité des institutions de la transition le président de la République et ses quatre vice-présidents, le président de l'assemblée nationale et di sénat, restent en fonction durant toute la période de la transition. Les objectifs de cette constitution étaient les suivants : V' La réunification ; V' La pacification et reconstruction ; V' La restauration de l'intégrité territoriale ; V' La formation d'une armée nationale restructurée et intégrée ; V' L'organisation des élections libres transparentes et responsable à tous les niveaux. La durée était de 24 mois plus 6 mois renouvelable une fois seulement les exigences relatives à la transition. La présidence de la République fonctionné collégialement, le pour de direction est reconnu, au président de la République, les ministères étaient repartis entre les quatre vice-présidents en termes de commissions : 42 V' La commission économique et financière : J.P. BEMBA V' La commission de la défense et sécurité : AZARIAS RUBERWA V' La commission de reconstruction et développement : ABDOULAI NDOMBASI V' La commission socioculturelle : ARTHUR ZAIDI NGOMA Les trois principales tendances politique du pays se retrouvent ainsi à la tête de l'État. Elles se partagent les différents postes ministériels avec les autres nombreuses factions politiques issues du conflit. ETIENNE TSHISEKEDI, le principal opposant historique, estimant comme déjà acquis le siège de vice-président boycotta les élections partielles organisées par l'opposition politique non armée, dans une salle prêtée par la MONUC, et ne participa donc pas à ce gouvernement. Le gouvernement de transition a pris fin avec la proclamation de la troisième république le 18 février 2006. |
|