2.3. Les élections de 1965
Les élections de 1965 sont organisées par le
gouvernement TSHOMBE qui est revenu de son exil. Il est notamment chargé
de terminer la crise, de pacifier le pays et principalement d'assurer les
échéances électorales. L'occasion est alors propice au
regroupement des forces politiques dispersées ou anéanties par
les rébellions, les sécessions ou l'exil. TSHOMBE lance la CONACO
(Convention Nationale Congolaise) constituée par 49 partis et
associations à base tribale. Les nationalistes, dont le MNC/L
dispersé à cause de la rébellion et l'exil, se regroupent
et se réorganisent48.
Commencées le 20 février 1965, ces
élections vont se terminer le 1 avril 1965 pour des raisons de
communication et de sécurité. La CONACO sort victorieuse avec 122
députés sur les 167 sièges au Parlement. De nombreuses
irrégularités furent signalées dans le Kwilu, le Kivu
oriental, à Goma, Rut-shuru, Fizi, Maniema et dans la Cuvette centrale,
zones jadis minées par la rébellion. La Cour d'Appel de Kinshasa
(Léopoldville) annulera les élections dans ces régions
à cause de nombreuses irrégularités
dénoncées : manque d'urnes et pression sur les
électeurs.
L'après élections sera caractérisé
par des contestations et des réclamations électorales
jusqu'à empoisonner la vie politique. La fin du mandat du gouvernement
de transition de TSHOMBE et la fin du mandat du Président de la
République KASAVUBU opposent les deux hommes.
En effet. KASAVUBU estime que le gouvernement de transition de
TSHOMBE devra démissionner dès que les résultats
définitifs des élections seront connus et que le Parlement sera
convoqué. TSHOMBE juge pour sa part préférable de rester
en fonction jusqu'après l'élection présidentielle
prévue pour décembre 1965.
48 MBEGU, op.cit., P16
49 CENCO, Manuel de
référence d'éducation civique et électorale,
Tome II, module éducation électorale, Kinshasa/ Gombe, 2005,
P34
39
Le 13 octobre, le Président KASAVUBU démet le
cabinet TSHOMBE devant le Parlement convoqué en session extraordinaire,
et confie le gouvernement à M Evariste KIMBA, qui recevra 134 votes
"négatifs" sur 262 votes. Malgré la défiance du Parlement,
KASAVUBU va encore confirmer la nomination de KIMBA comme formateur du
gouvernement. C'est dans cette confusion mêlée à tant
d'autres tensions et conflits de personnes, que le coup d'Etat va intervenir le
24 novembre 1965.
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