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Ceni et crédibilité des résultats des élections en RDC.


par Anderson Ntumba
Université de Lubumbashi - Licence 2019
  

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2/ LES ELECTIONS PENDANT LA PREMIERE REPUBLIQUE

2.1. Les premières élections communales

Les premières élections communales organisées par le pouvoir colonial belge ont eu lieu en 1957, principalement dans les grandes villes de la colonie : Kinshasa, Lubumbashi, Likasi, etc. afin de les doter des structures de direction des territoires par des autochtones (bourgmestres et de conseillers nationaux). Ces élections seront largement boycottées à Kinshasa, où seule l'ABAKO qui était favorable au pouvoir colonial, remportera une grande victoire en prenant 8 municipalités sur 10 et 120 sièges municipaux sur les 170.

La grande caractéristique de ces élections fut alors le caractère tribal et ethnique lié à la présentation et au choix des candidats. Ce qui accentuera la formation des groupements politiques sur la base de la tribu, de l'ethnie ou de la province d'origine. Le PUNA (Parti de l'Unité Nationale)

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recrutant surtout les ressortissants de l'Equateur, le PSA (Parti Solidaire Africain) implanté dans le Kwango, l'ABAKO dans le Bas-Congo, le CEREA au Kivu. la BÂLU-BAKAT au Katanga.46

Nous pensons que cela était dû principalement à l'apparition forte tardive du sentiment nationaliste, à l'énormité du territoire ne permettant pas aux partis politiques d'être partout et à l'autoritarisme du système colonial qui favorisait seuls les groupements à caractère social et culturel, et asservissait toute velléité de regroupement véritablement politique et nationaliste

2.2. Les élections de 1960

En janvier et février 1960 à la Table ronde de Bruxelles, les hommes politiques congolais ont fixé l'organisation des élections locales en mars et celles nationales en mai 1960.

Les acteurs politiques soucieux d'obtenir l'indépendance du Congo, n'ont pas donné des délais nécessaires pour que ces élections s'organisent dans les meilleures conditions mentales et matérielles. La loi fondamentale avait organisé la nouvelle structure de l'Etat indépendant avec un Parlement bicaméral : une Chambre des Représentants de 117 membres élus au suffrage universel et un Sénat de 87 membres élus par les Assemblées provinciales à raison de 14 par province ; un Président de la République élu au second degré par le Sénat.

Au niveau des provinces, il était prévu un gouvernement provincial et une assemblée élue. La grande caractéristique des élections de 1960 est la trivialité : rivalités politiciennes, campagnes électorales démagogiques du type : « Après l'indépendance, (moi au pouvoir) vous ne payera plus d'impôts, vous ne travaillerez plus dans les champs, vous serez comme les Blancs ». Elles sont très marquées par des impératifs tribaux, ethniques ou régionaux.

Au Katanga, la BALUBAKAT est unie à une cause d'exclusivité ethnique, le MNC/L et LUNC se regroupent face au MNC/K principalement composé des Baluba du Kasaï, F ABAKO est foncièrement dominée par les Bakongo, le CEREA s'appuie sur les ethnies du Kivu, le PUNA sur celles de l'Equateur47. Aux élections législatives nationales, le MNC/L remporte la majorité de sièges (36 députés), suivi de l'ABAKO (12), le reste des sièges étant éparpillé entre les autres formations politiques.

Ce sont ces résultats qui ont conduit à la formation du premier gouvernement formé par le Premier ministre Patrice E. LUMUMBA. Le 21 juin 1960. Aux élections présidentielles,

46 TSHIMANGA, C., Jeunesse, formation et société au Kinshasa, Paris, l'Harmattan, 2001, p.131-261

47 MBEGU, « Allons aux élections », Revue de pastorale des jeunes, N068, février 2005, P14

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KASAVUBU est élu par le Sénat au second degré, avec 159 voix, suivi de BOLIKANGO avec 44 voix ; on compte aussi 11 votes nuls.

Dès le lendemain de l'indépendance, le 30 juin 1960, un chaos général va paralyser tout le pays en mettant les institutions mises en place par les élections dans l'impossibilité totale de fonctionner. La crise va durer jusqu'en 1965, alimentée successivement par la mort de Lumumba, les échecs des négociations du Conclave de Lovanium. La balkanisation du pays, les échecs des gouvernements successifs de ILEO et ADOULA.

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