Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

Réconciliation et socialisation politique post-guerre civile libanaise


par Nisrine HADDAD
Université Clermont-Auvergne  - Master II, Relations Internationales  2021
Dans la categorie: Droit et Sciences Politiques > Relations Internationales
   
Télécharger le fichier original

précédent sommaire suivant

C. Les élections législatives de 2022

« C'est facile, si on prend les noms de famille de la classe politique actuelle, la moitié est là depuis l'indépendance du Liban, soit 1943. L'autre moitié est là depuis la fin de la guerre civile, soit 1990 »347, « le Liban mérite mieux que cette politique héréditaire, où le fils du chef est un chef, le fils du politicien est un politicien ». Paroles de Wadih Al-Asmar, un travailleur pour la première coalition électorale au niveau nationale de la société civile libanaise « Koulouna Watani » qui a proposé des listes dans toutes les circonscription électorales libanaises de 2018.

Le travail de la société civile libanaise n'est pas limité à influencer le peuple libanais victime d'une socialisation politique confessionnelle à travers des campagnes sur les réseaux sociaux, des travaux académiques et des évènements publics et privés contre le système clientéliste corrompu. Mais aussi, la société civile a comme but de traduire cet influence politico-sociale dans la vie politique à travers les élections législatives libanaises qui forment un moyen pour le peuple de s'exprimer et de choisir ses représentants, c'est à travers ce

345 AMNESTY INTERNATIONAL, «Liban. Il faut une enquête sur le recours à la force excessive, notamment sur l'usage de balles réelles pour disperser les manifestations », Amnesty International, 1 Novembre 2019. [en ligne] : Liban. Il faut une enquête sur le recours à la force excessvive, notamment sur l'usage de balles réelles pour disperser les manifestations ( amnesty.org).

346 HENNEQUIN L., « Premières législatives en neuf ans au Liban, la société civile tente de faire entendre sa voix », Huffpost, 06 Mai 2018. [en ligne] : Premières législatives en neuf ans au Liban, la société civile tente de faire entendre sa voix ( huffingtonpost.fr).

92

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

processus que le vrai progrès des OSC libanaises apparaisse et s'évalue. Suite aux quatre dernières années de manifestations et de montée de l'influence de la société civile Libanaise, tous les regards locaux et internationaux étaient dirigés vers les élections législatives de 2022, pour voir officiellement la puissance de la société civile libanaise.

L'effort de la société civile au niveau électoral a commencé par la lutte pour le changement du système majoritaire en un autre proportionnel348. En effet, le système électoral majoritaire a été remplacé en 2017 par un autre proportionnel et la société civile a joué un rôle important dans l'instauration de cette nouvelle loi, elle a même organisé un « vote symbolique »349 comme moyen de forcing pour une loi axée sur la proportionnelle. En 2010, le politiste libanais Abdo Saad s'est exprimé sur l'ancien système électoral majoritaire en considérant que « C'est une véritable hérésie que de continuer à s'accrocher à un système aussi désuet, qui ne fait que perpétuer le confessionnalisme exacerbé, en consacrant le monopole du pouvoir par les leaders communautaires »350. Suite à la loi électorale de 2017, le premier scrutin proportionnel libanais a eu lieu le 6 mai 2018 et pour la première fois, la diaspora libanaise a pu voter, ce qui a augmenté les chances pour la société civile libanaise de gagner des sièges parlementaires. Les résultats de ces élections ont introduit, pour la première fois, un visage de la société civile au sein du Parlement libanais avec la députée Paula Yacoubian. Outre la coalition « Koulouna Watani » et le succès de la société civile à avoir un siège au parlement libanais, la société civile a même, à travers des ONG, réussit à veiller sur la neutralité de l'Etat lors des élections de 2018 et à défendre la démocratie. C'est par exemple le cas de l'ONG « LADE » qui a déployé 1200 bénévoles observateurs sur le long du territoire libanais le jours des élections351.

Entre les élections législatives de 2018 et celles de 2022, la situation au Liban n'a fait qu'empirer au niveau économique, social et politique, ce qui a renforcé la société civile encore plus et a augmenté ses chances de réussite dans les prochaines élections législatives. Si avant 2019 la priorité d'une partie du peuple était de demander une justice post-guerre civile et l'arrêt du clientélisme et de la corruption, avec la mal-gestion des flux de réfugiés syriens352, la double explosion du port de Beyrouth et l'évolution de la crise économique (Manifestations, Covid-19, explosion), la totalité du peuple aujourd'hui se trouve affectée financièrement et psychologiquement et demande une vie digne. Ce n'est plus un cri contre une classe politique

348 Voir annexe 3 pour plus de détails sur « L'évolution des processus électoraux au Liban et ses effets sur la démocratie représentative depuis la fin de la guerre civile libanaise jusqu'aux préparations de l'élection législative de 2022 ». HADDAD N., papier de recherche rendu à Madame Miléna Dieckhoff en matière « Démocratie et Processus électoraux », 23 Novembre 2021., 1er semestre de M2RI.

349 ABI AKL Y., « Faute de nouvelle loi électorale, la société civile organise un « vote symbolique », L'Orient-Le Jour, 22 Mai 2017. [en ligne] : Faute de nouvelle loi électorale, la société civile organise un « vote symbolique » - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com).

350 JALKH J., « Abdo Saad :« le système majoritaire plurinominal est une véritable hérésie » », L'Orient-Le Jour, 16 Avril 2010. [en ligne] : Abdo Saad : « Le système majoritaire plurinominal est une véritable hérésie » - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com).

351 DAOU M., « Législatives au Liban : le combat d'une ONG pour défendre une démocratie malmenée », France24, 05 Mai 2018. [en ligne] : Législatives au Liban : le combat d'une ONG pour défendre une démocratie malmenée ( france24.com).

352 Depuis 2011 jusqu'aujourd'hui, 1.5 million de déplacés syriens sont venus sur le territoire libanais. RUCH N., « La situation des réfugiés syriens au Liban », Les Clés du Moyen-Orient, 21 Janvier 2021. [en ligne] : La situation des réfugiés syriens au Liban ( lesclesdumoyenorient.com).

93

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

corrompue, c'est plutôt un cri de faim et de froid. Cela a été exprimé par la spécialiste May Hazaz ; « Ici on manque de tout, on préserve l'essence pour les déplacements urgents. Les pénuries qui se font chaque jour plus inquiétantes pourraient me désespérer mais j'ai connu 17 années de guerre civile, j'ai vu les bombes exploser devant moi. Je sais que ma vie ne m'appartient pas. Je prie, je suis en paix pour moi-même mais j'ai peur pour l'avenir du Liban » 353. Dans ces paroles nous pouvons remarquer que même la crise socioéconomique d'aujourd'hui rappelle les libanais de la guerre civile libanaise, d'où la complexité de l'état du citoyen libanais actuellement (exaspération et la révolte sont plus grandes). Ce dernier n'est pas réconcilié après la guerre civile, il ne se sent pas en sécurité chez lui (peur de l'autre libanais) et il est pauvre et désespéré face à une classe politique responsable de son état. Comme conséquence, beaucoup de libanais surtout jeunes ont quitté le Liban ces dernières années, précisément entre le début de la révolution libanaise en 2019 et décembre 2021, 1 million de libanais (1/6 de la population) ont quitté le Liban354, majoritairement des étudiants et des cadres supérieurs (médecins, infirmiers, ingénieurs, enseignants). Il existe même des citoyens qui risquent leurs vies dans la mer pour s'échapper de la situation désastreuse au Liban, cela a causé la mort de plusieurs355 qui ont préféré le « voyage de la mort » sur la vie au Liban. C'est ce que Khaled Daaboul, un Libanais de Tripoli a confirmé : « Enfant, nous étions pauvres, mais nous n'avions jamais ressenti la nécessité de risquer nos vies en quête d'une vie meilleure. En 2020, risquer ma vie et celles de ma femme et de nos enfants est devenu inévitable pour vivre pas seulement pour avoir une vie meilleur »356. Suite à tout cela, les regards étaient tournés vers les élections législatives de 2022 pour voir comment le peuple déprimé va s'exprimé face à un pouvoir déprimant en place depuis 32 ans.

Comme chaque élection législative, quelques mois avant le dimanche électoral, les campagnes électoraux au Liban commencent. Sauf que cette fois-ci (2022), les campagnes n'étaient pas limitées à la médiatisation et les propagandes des simples visages et paroles des candidats, mais la situation socio-économique a été utilisée par tous les camps pour influencer le peuple. De la part de la société civile, des sujets sensibles résultants des 4 dernières années ont été utilisées pour motiver le peuple à changer la situation à travers le changement des dirigeants (affiches et vidéos visant les émigrés libanais et leurs familles, les proches des victimes de l'explosion du 4 août, le peuple libanais qui n'a plus accès à son compte bancaire, la pauvreté de familles libanaises, etc.). Même des campagnes sur les réseaux sociaux ont touché la diaspora libanaise avant les jours de leurs élections (6-8 mai 2022). Face à la société civile, les partis traditionnels ont utilisé leur arme traditionnelle :l'appuie sur la socialisation politique confessionnelle libanaise au niveau psychologique (Partie III, C., (4)) et au niveau socio-économique (Partie III, C., (5)). Malgré la situation socio-économique tragique au Liban,

353 FAYN M.G., « Liban #1 : le pouvoir d'agir de la société civile contre l'effondrement », Selfpower Community, Entretien avec May Hazaz, 01 Septembre 2021. [en ligne] : Liban #1 : le pouvoir d'agir de la société civile contre l'effondrement - Selfpower community ( selfpower-community.com).

354 FRANK S., « Les Libanais très nombreux à vouloir quitter leur pays », RFI, 03 décembre 2021. [en ligne] : Les Libanais très nombreux à vouloir quitter leur pays | SACER ( sacer-infos.com).

355 AFP, « Naufrage au large au Liban : au moins six migrants sont morts noyés », AFP, 24 Avril 2022. [en ligne] : Naufrage au large du Liban : au moins six migrants sont morts noyés ( msn.com).

356 CHAMSEDDINE A., « « le voyage de la mort » : des Libanais risquent leur vie en Méditerranée pour échapper à l'enfer sur terre », Middle East Eye, 22 Septembre 2020. [en ligne] : « Le voyage de la mort » : des Libanais risquent leur vie en Méditerranée pour échapper à l'enfer sur terre | Middle East Eye édition française.

94

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

les traditions de « tirage de nerfs confessionnels» et de clientélisme économique par les chefs politico-confessionnels ont affecté la majorité des électeurs. Une jeune qui a voté pour la société civile a confirmé que beaucoup de ses connaissances faisaient partie des manifestations contre le pouvoir ces 4 dernières années, mais au final ils ont revoté pour les chefs de leurs confessions : « les propagandes confessionnelles des chefs politiques ont sans doute affecté beaucoup de libanais qui étaient pour la révolution libanaise, moi personnellement je connais beaucoup de gens qui étaient présents avec moi dans les rues de la révolution mais qui au final ont voté pour les forces libanaises sous le motif de ne pas perdre leurs voix, mais moi personnellement ça ne m'a pas trop affecté, au début je voulais instinctivement voter pour les FL, mais maintenant je suis de nouveau pro-société civile »357. Tandis que Rabih, un activiste de la société civile, a commenté sur le sujet de la stratégie des partis traditionnels par ce qui suit: « je trouve que personne n'est en danger au Liban , en tant que peuple nous vivons ensemble, c'est juste avant les élections législatives suite aux discours de tirage de nerfs confessionnels que les tensions commencent, nos régions sont mixtes et il existe beaucoup d'Islam mariés à des Chrétiens et vis-versa. Si nous continuons à réfléchir confessionnellement nous n'aurons jamais un Etat »358.

Pour la première fois au Liban, et malgré la multiplicité de nombre de listes de la société civile dans chaque circonscription359, 16 candidats indépendants ont pu gagner des sièges au sein du parlement libanais. Ces candidats pourront jouer le rôle d'arbitraire entre deux grands camps traditionnels (Couple chiite/CPL et alliés, FL et alliés) et pourrons porter la voix de la société civile libanaise même s'ils ne forment pas une majorité parlementaire ou bien l'1/3 bloquant. Il est très important de prendre en compte l'effet de la forte abstention des résidents libanais sur les résultats des élections. En effet, le taux de participation des résidents était 41%360 (en baisse de 6 points par rapport à 2018) ce qui a desservi les listes de la société civile qui est elle-même divisée en plusieurs courants. Une partie des abstenues n'a pas voté parce qu'elle ne croyait pas qu'une société civile aussi divisée pourra faire grand-chose dans un pays aussi corrompu. Nous pouvons prendre l'exemple de Georgio Ajamian, un jeune libanais au début de ses trentaines qui a refusé d'aller voter parce qu'il a perdu l'espoir dans le changement du Liban. Pour lui les décisions politiques sont toutes prises en privé selon les intérêts des Etats tiers et des partis politiques libanais, alors les élections ne sont que des formalités, elles ne servent à rien parce que les décisions sont externes. Quand nous l'avons demandé pourquoi il n'a pas voté, Georgio a ajouté que « la société civile est extrêmement divisée au Liban, à Zahlé par exemple, quatre listes de la société civile se sont présentées, ce qui signifie qu'il n'y a pas une vraie société civile au Liban mais chacun fait ce qu'il veut sous le nom de société civile. Cela disperse les voix et ne sert à rien »361, « Nous faisons rien pour le Liban, nous croyons

357 Interrogations du dimanche électoral, « Jeune fille de la société civile», 15 Mai 2022, Zahlé, 00 :00 :55. [en ligne]: https://drive.google.com/file/d/1EQeQ9L90Ug5NZ-xKrrzMbX9AtMCo-H7A/view?usp=sharing.

358 Interrogations du dimanche électoral, « Rabih Sassine- Société civile», 15 Mai 2022, Zahlé, 00 :01 :39. [en ligne]: https://drive.google.com/file/d/1EaHfqxO0fzNdLPz_BZlYWVVq4fENXjjL/view?usp=sharing.

359 Par exemple, dans la Circonscription Bekaa I, 8 listes se sont présentées dont 3 de la part des partis traditionnels et 5 de la société civile.

360 KHALIFEH P., « Elections législatives au Liban : 41% de participation, le comptage est en cours », RFI, 16 Mai 2022. [en ligne] : Élections législatives au Liban: 41% de participation, le comptage est en cours ( rfi.fr).

361 Interrogations du dimanche électoral, « Georgio Ajamian, abstenu de voter», 15 Mai 2022, Zahlé, 00 :01 :47. [en ligne]: https://drive.google.com/file/d/1ECxPgdNIHqAlzNQF0ZMdtNJf9wGMOnro/view?usp=sharing.

95

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

toujours que le chef politico-confessionnel peut nous aider tandis qu'il ne fait rien lui non-plus»362. Concernant la diaspora libanaise, trois fois plus d'expatriés libanais se sont inscrit sur les listes électorales de 2022 que celles de 2018363 et le taux de participation à l'étranger était 60% dont une grande partie n'était pas affecté par les « tirages de nerfs confessionnels » des dirigeants.

L'évolution de la société civile libanaise n'est pas uniquement exprimée au niveau national parlementaire par la victoire de 16 candidats indépendants, mais aussi à un niveau plus restreint, comme par exemple le niveau syndical à travers l'arrivée de plusieurs candidats indépendants à la présidence des Ordres de Beyrouth, comme Melhem Khalaf élu bâtonnier de l'Ordre des avocats et Aref Yassine élu bâtonnier de l'Ordre des ingénieurs, ou bien au niveau des élections estudiantines dans les universités libanaises. Sur ce sujet, Dr. Ziad Abdel Samad a confirmé que les partis politiques «ont perdu la confiance des étudiants »364. Tandis que Dr. Talal Nizameddin a expliqué ce changement par le fait qu'« Il y'a un changement majeur dans la mentalité des étudiants et les problèmes qu'ils jugent urgents ne sont plus les mêmes. Ils ont une rancoeur contre le système qui gouverne leur pays »365.

II. Le renforcement de la société civile : une échappatoire du cercle

vicieux bloquant la réconciliation nationale Libanaise

Face à une société coincée dans un cercle vicieux tournant depuis plus que 3 décennies, la seule solution pour en sortir réside dans la volonté du peuple de changer cette situation. Le système communautaire libanais repose sur une base populaire victime d'une socialisation politique confessionnelle renforcée par le manque de réconciliation post guerre civile. Si cette base populaire tourne contre les dirigeants situés au coeur du système politique, alors le système communautaire perd sa pierre angulaire sur laquelle il se repose et trouve sa légitimité. Les ex-chefs de milices de la guerre civile devenus les dirigeants du pays à travers le Taëf et la loi d'Amnistie sont au courant de l'importance du support populaire pour rester au pouvoir, d'où le renforcement de la socialisation politique confessionnelle pour éviter la réconciliation entre le peuple qui va tourner contre eux le jour où cette réconciliation aura lieu.

Avec la chute libre socioéconomique des dernières années, le peuple libanais retrouve son identité libanaise sur la base d'une souffrance commune entre toute les confessions. En d'autres termes, malgré la tragédie de la situation socioéconomique actuelle, elle a rapproché les citoyens qui souffrent ensemble. En effet, depuis 2019 jusqu'aujourd'hui, le Libanais se rend compte de plus en plus que le peuple de sa confession n'est pas le seul faisant partie du drame, c'est une crise au niveau national. Le Maronite tout comme le Chiite et le Druze est en difficultés financières et n'arrive pas à acheter les produits en pénuries. Durant ces dernières années, les libanais ont partagé non uniquement les difficultés de la situation économique et sociale mais aussi des sentiments de deuil pour les victimes des manifestations de 2019 et de

362Ibid., 00 :01 :37.

363 BRAIDY N., HIJAZI S., « Cartographie du vote de la diaspora libanaise », L'Orient Le Jour, 21 Novembre 2021. [en ligne] : Cartographie du vote de la diaspora libanaise - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com).

364 HOUSSARI N., « Les indépendants remportent les élections universitaires libanaises », Arabnews, 16 Novembre 2020. [en ligne] : Les indépendants remportent les élections universitaires libanaises | Arabnews fr.

365 Ibid.

96

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

la double explosion du port, des sentiments de fatigue et de déception contre les dirigeants politiques et même des sentiments de détresse. Il est vrai que la vraie réconciliation nationale doit émaner du pouvoir pour être la plus efficace au niveau juridique, social et politique, mais ne pouvons-nous pas considérer le chagrin commun entre les Libanais comme un début d'une réconciliation nationale ?.

« Notre détresse est la même, que le disparu se prénomme Georges ou Ali, Mohammad ou Joseph »366. Ces paroles d'une femme libanaise dont le père a été enlevé durant la guerre civile montre que le peuple libanais a toujours été uni sur les sujets sensibles et douloureux. Les disparitions et les crimes de genre durant la guerre civile ont touché des individus de toutes les confessions sans exceptions, pareil pour l'explosion du port de Beyrouth. Les OSC des parents et proches de ces victimes ne sont pas divisées en confessions, mais elles sont mixtes sans même s'informer sur la confession de chaque membre. Aujourd'hui, la crise socioéconomique flagrante dans laquelle passe le pays rend tout le peuple victime et par la suite de plus en plus uni, d'où le renforcement de la société civile libanaise. Cette dernière travaille sur l'idée de montrer aux libanais qu'ils sont tous dans la même détresse socio-économique et cela à cause des dirigeants politico-confessionnels. D'après la Banque Mondiale367 les dirigeants libanais n'arrivent pas à sortir de la crise économique mais ils l'alimentent encore plus, alors le Libanais perd de plus en plus de confiance en son chef politico-confessionnel, d'une part parce qu'il observe que ce dernier n'arrive pas à régler la situation et d'autre part parce que la société civile le guide à se rendre compte de cela à travers des campagnes de sensibilisation (émissions télévisées, podcasts, films, événements, conférences, rapports, publications, musique, dessins, etc.)

« En tant que société civile, je rêve d'un Liban sans drapeaux politico-confessionnels, je rêve d'un seul et unique drapeau libanais au-dessus des têtes des libanais »368, ce rêve de l'activiste de la société civile Rabih Sassine vise directement la fin de la socialisation politique confessionnelle et l'instauration de la seule socialisation politique nationale. Mais ce projet nécessite une réconciliation nationale pour instaurer des directives claires de la socialisation politique nationale au niveau éducatif, juridique et social. Effectivement, chaque libanais qui s'oppose à son dirigeant politico-confessionnel traditionnel prend un pas en avant vers une réconciliation nationale et cela pour plusieurs raisons. D'abord au niveau social, il s'oppose aux habitus (Bourdieu) traditionnels de sa socialisation politique confessionnelle en les transformant en des habitus d'une socialisation politique nationale, ce qui appauvri la socialisation politique confessionnelle au profit de l'autre nationale et cela va influencer son entourage et surtout le « fond de carte » (Percheron) de ses enfants. Ensuite, au niveau décisionnel et politique, il s'oppose à ses dirigeants politico-confessionnels, signifiant qu'il va voter aux candidats indépendants de la société civile durant les élections législatives, ce qui va

366 G.D, S.A.S., « Les familles des disparus appellent à l'application de la loi 105 », L'Orient-Le Jour, 30 Août 2019. [en ligne] : Les familles des disparus appellent à l'application de la loi 105 - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com).

367 BOHINEUST A., « Les dirigeants du Liban alimentent son naufrage économique », Le Figaro, 01 Juin 2021. [en ligne] : Les dirigeants du Liban alimentent son naufrage économique ( lefigaro.fr).

368 Interrogations du dimanche électoral, « Rabih Sassine- Société civile», 15 Mai 2022, Zahlé, 00 :02 :24. [en ligne]: https://drive.google.com/file/d/1EaHfqxO0fzNdLPz_BZlYWVVq4fENXjjL/view?usp=sharing.

97

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

donner plus de pouvoir aux opposants à la classe politique traditionnelle pour prendre des décisions étatiques. A travers ces décisions, une vraie réconciliation nationale peut avoir lieux avec toutes ses formes théoriques (Partie IV, A.) sans qu'elle soit freinée par un cercle vicieux (Partie IV,B.).

En d'autres termes, face aux crises actuelles et à l'évolution progressive de la société civile libanaise, deux travaux se font en parallèle qui peuvent briser le cercle vicieux bloquant toute initiative de réconciliation nationale, d'une part la socialisation politique confessionnelle se remplace par une autre nationale à travers l'influence que transmet chaque citoyen opposé au système communautaire clientéliste dans son entourage, et d'une autre part le vote pour les candidats indépendants qui, suite à chaque scrutin, va de plus en plus affaiblir le pouvoir décisionnel des chefs politiques traditionnels vers une vraie réconciliation nationale institutionnalisée (en parallèle aux petites initiatives faites par les OSC).

« Lorsque j'étais enfant, les balles et les mortiers tuaient en une fraction de seconde. Aujourd'hui, en temps de paix, on meurt plusieurs fois par jour ». Cette douleur de Khaled Daaboul nous mène à comprendre qu'aujourd'hui les chefs politico-confessionnels sont plus que jamais en danger de perdre leurs places. En 2018, la souffrance n'était pas aussi flagrante qu'aujourd'hui, alors un seul candidat hors le système a pu gagner aux élections législatives. Tandis qu'en 2022 la situation est plus difficile, malgré la division et la fragilité de la société civile libanaise face aux partis traditionnels, 16 candidats indépendants ont pu avoir des sièges au sein du Parlement libanais. Concernant les élections prochaines, plusieurs hypothèses différentes peuvent avoir lieu. En étant optimistes, nous pouvons considérer qu'avec les efforts de développement de la société civile vers une meilleure plus unie, accompagnés par ses campagnes d'influence et la dégradation de la situation sociale, plus d'indépendants vont occuper des sièges au sein du Parlement libanais. Tandis que si nous adoptons une position pessimiste, nous pouvons considérer qu'une société civile autant dispersée, mal organisée et jeune (comparée aux partis politiques traditionnels) ne pourra pas avancer dans les conditions contraignantes de clientélisme et de communautarisme dans lesquelles se trouve le Liban.

Cette sortie du cercle vicieux libanais n'est pas sûre et est extrêmement conditionnée. Au niveau temporel le changement a besoin de plusieurs scrutins législatives si la société civile arrive plus à s'organiser et à s'unifier face aux partis politico-confessionnels maitrisant les modalités de fonctionnement de la vie politique libanaise, et si elle continue à influencer le peuple correctement sans être affectée et fragilisée par les tentatives des partis politico-confessionnels de l'affaiblir. Georgio Ajamian a confirmé que la société civile libanaise doit impressionner les libanais pour qu'ils ne s'abstiennent pas de voter lors des élections à venir : « Si un nombre de représentants de la société civile arrive au parlement, cela ne signifie pas que c'est le début du changement au Liban. Le début du changement commence quand ces députés prouvent qu'ils sont sur le bon chemin. Une fois cela est fait, je vote en 2026. « they need to impress us »»369.

369 Interrogations du dimanche électoral, « Georgio Ajamian, abstenu de voter», 15 Mai 2022, Zahlé, 00 :07:09. [en ligne]: https://drive.google.com/file/d/1ECxPgdNIHqAlzNQF0ZMdtNJf9wGMOnro/view?usp=sharing.

98

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

Bibliographie : Source écrite :

Ouvrage :

ABOU NADER F., Liban : Les défis de la liberté, le combat d'un chrétien d'Orient, 2021, L'Observatoire, Paris, 220 p.

BARON X., Le Liban, une exception menacée: en 100 questions, Italie, Tallandier, 2020, 381 p.

BEYDOUN A., Identité confessionnelle et temps social chez les historiens libanais contemporains, Beyrouth, Université Libanaise, 1984, 610 p.

BLOOMFIELD D., BARNES T., HUYSE L., Reconciliation after a violent conflict, Stockholm, IDEA, 2003, 172 p.

BOURDIEU P., Le Sens pratique, Le Sens Commun, France, Les éditions de minuit, 1980, 500 p.

CORM G., Histoire du pluralisme religieux dans le bassin méditerranéen, Paris, Société nouvelle Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1998, 321 p.

CORM M., Pour une III è République libanaise. Etude critique pour une sortie de Taëf, L'Harmattan, 2012, 122 p.

CRIVELLO, M., DIRÈCHE K., Traversées des mémoires en Méditerranée: La réinvention du « lien ». XIXe-XXe siècle., Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, 2017, 208 p.

DORAÏ M.K., La présence Palestinienne au Liban, dans Les réfugiés palestiniens du Liban: Une géographie de l'exil, Paris, CNRS Éditions, 2006, pp. 35-77

DOUAYHI C., HUYBRECHTS E., Reconstruction et réconciliation au Liban. Négociations, lieux publics, renouement de lien social, Beyrouth, Presses de l'Ifpo, 1999, 232 p.

EASTON D., DENNIS J., Children in the political system: Origins of Political Legitimacy, US, McGraw-Hill Inc., 1969, 458 p.

FREUND J., Sociologie du conflit, Paris, Presses Universitaires de France, 1983, 412 p.

KARDINER A., L'individu et sa société, Essaie d'anthropologie psychanalytique, Bibliothèque des Sciences Humaines, Gallimard, 1969, Etats-Unis, 536 p.

KYMLICKA W., Les Théories de la justice : une introduction, Libéraux, utilitaristes, libertaires, marxistes, communautariens, féministes, Paris, Essai (poche), 2003, 364 p.

LE THOMAS C., Les écoles chiites au Liban. Construction communautaire et mobilisation politique, Presse de l'IFPO, Beyrouth, Karthala, Paris, 2012, 419 p.

LUIZARD P.J., Le choc colonial et l'Islam. Les politiques religieuses des puissances coloniales en terre d'islam, Paris, La Découverte, 2006, 552 p.

MESSARRA A., Théorie générale du système politique libanais. Essai comparé sur les fondements et les perspectives dévaluation d'un système consensuel de gouvernement, Paris, Cariscript, 1994, 406 p.

MICHEL J., Mémoires et histoires: des identités personnelles aux politiques de reconnaissance, Rennes, PUR, 2005, 283 p.

MUXEL A., L'expérience politique des jeunes. Presses de Sciences Po, 2001, 192 p. NACCACHE G., Un rêve libanais, 1943-1972, Beyrouth, FMA, 1982, 277 p.

99

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

PERCHERON A., La socialisation politique, Textes réunis par MAYER N., MUXEL C., Armand Colin, Paris, 1993, 226 p.

RAPHAEL N., Trait d'union Islam-Christianisme, Beyrouth, Arab Printing Press, 2009, 963 p.

RAWLS J., Justice as Fairness: Political Not Metaphysical. In Equality and Liberty, Royaume-Unis, Palgrave Macmillan, 1991, pp. 145-173

RENAN E., Qu'est-ce qu'une nation ?, (1882), Kissinger Publishing, 2010, 36 p. SCHAAP A., Political Reconciliation, New York, Routledge, 2009, 192 p.

TOBICH F., Les Statuts personnels dans les pays arabes : de l'éclatement à l'harmonisation, Presse universitaire d'Aix-Marseille, Aix-en-provence, 2008, pp. 161-183

TRAVERSO E., Le passé, modes d'emploi : Histoire, mémoire, politique, Paris, La Fabrique, 2005, 144 p.

VAN DER VEER P., Religious nationalism : Hindus and Muslims in India, Londres, Berkeley, 1994, Los Angeles, University of California Press, 247 p.

WAHNICH S., Une histoire politique de l'amnistie. Études d'histoire, d'anthropologie et de droit, sous la direction de Wahnich Sophie, Presses Universitaires de France, 2007, pp. 15-20

WEBER A.F., Le Cèdre islamo-chrétien. Des libanais à la recherche de l'unité nationale, Baden-Baden, Nomos, 2007, 255 p.

Article scientifique :

BACOT P., « Philippe Braud, Sociologie politique », Mots. Les langages du politique, vol. 84, no. 2, 2007, pp. 104-109

BEAUCHARD J., « Beyrouth, ville ouverte et fermée », Hermès, La Revue, vol. 63, no. 2, 2012, pp. 109-115

BOUGHABA Y., DAFFLON A., MASCLET C.,« Introduction. Socialisation (et) politique. Intériorisation de l'ordre social et rapport politique au monde », Sociétés contemporaines, vol. 112, no. 4, 2018, pp. 5-21

CATTARUZZA A., DORIER E., « Post-conflit : entre guerre et paix » Hérodote - Revue de géographie et de géopolitique, no. 03, 2015, pp. 6-15

CHOKR H., « Lebanese `Reconciliation' and the Historical Roots of Deferred Violence », The London School of Economics and Political Science, 20 Décembre 2021, [en ligne]: Lebanese 'Reconciliation' and the Historical Roots of Deferred Violence | Middle East Centre ( lse.ac.uk)

CHRABIEH P., « Pratiques de réconciliation au Liban : un état des lieux », Théologiques, vol. 23, no. 02, 2015, pp. 229-252

CIMINO M., « Le Hezbollah et la guerre en Syrie », Politique étrangère, no. 02, 2016, pp. 115-127

COMEAU G., « Contribution du dialogue inter religieux à la paix », Revue Projet, vol. 281, no. 04, 2004, pp. 53-57

DAVIE M.F., « Internet et les enjeux de la cartographie des religions au Liban », Géographie et cultures, no. 68, 2008, pp. 81-98

DEBOS M., « Chapitre VII. Le gouvernement de l'entre-guerres », Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de l'entre-guerres, sous la direction de Debos Marielle, Karthala, 2013, pp. 217-239

100

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

DEBS N., « L'identité libanaise, une difficile identité plurielle », Topique, vol. 110, no. 01, 2010, pp. 105-116

DUMONT G.F., « Le Liban, une mosaïque de populations », Population & Avenir, vol. 673, no. 03, 2005, pp. 03-03

EL KHOURI-TANNOUS D., BAUTES N., BERGEL P., « Les réfugiés de guerre syriens au Liban (2011-2016). Quel accès à la ville pour des citadins indésirables? », Espaces et sociétés, vol. 172-173, no. 01-02, 2018, pp. 35-54

ENCEL F., « Guerre libanaise de juillet-août 2006 : mythes et réalités d'un échec militaire israélien », Hérodote, vol. no 124, no. 01, 2007, pp. 14-23

GARTON ASH T., « The Waters of Mesomnesia », LE GLOANNEC A.-M., Paris, Presses de Sciences Po, 2003, pp. 405-419

GOVIER T., VERWOERD W., « Trust and the Problem of National Reconciliation », Philosophy of the Social Sciences, vol. 32, no. 02, Juin 2002, pp. 192-193

GRAINGER M., « Socialisation », Les concepts en sciences infirmières. 2ème édition, réf. BOLLIET D., SCHMITT J.P., La Socialisation, Thèmes et Débats, Chez Bréal, 2002, 124 p., Association de Recherche en Soins Infirmiers, 2012, pp. 276-278

KANAFANI-ZAHAR A., « Liban, mémoires de guerre, désirs de paix », La pensée de midi, vol. 03, no. 03, 2000, pp. 75-84

KANAFANI-ZAHAR A., « Réflexion sur le blocage des « dernières réconciliations » au Mont Liban », Cahiers de la Méditerranée, Centre de la Méditerranée Moderne et Contemporaine (CMMC) - Université Côte d'Azur, 71 décembre 2005, pp. 129-143

KIWAN F., « La société civile au Liban : un levier pour le changement ? », Les Cahiers de l'Orient, vol. 112, no. 04, 2013, pp. 49-60

LABAKI B., « Les chrétiens du Liban (1943-2008). Prépondérance, marginalisation et renouveau », Confluences Méditerranée, vol. 66, no. 03, 2008, pp. 99-116

LEFRANC S., « Il faut renoncer à réconcilier. Trois erreurs au sujet des après-guerres », Blog de Recherche, 2018, 07 p.

MALSAGNE S., « Les élections présidentielles au Liban : entre espoir et retour douloureux de l'Histoire », Confluences Méditerranée, vol. 97, no. 02, 2016, pp. 157-173

MEIER D., « Le Liban était la Suisse du Moyen-Orient. », Liban. Identités, pouvoirs et conflits. Idées reçues sur un État dans la tourmente, sous la direction de Meier Daniel. Le Cavalier Bleu, 2016, pp. 37-41

NAMMOUR J., « Les identités au Liban, entre complexité et perplexité », Cités, vol. 29, no. 01, 2007, p. 49-58

PICARD E., « Mermier Franck, Varin Christophe, Mémoires de guerres au Liban (1975-1990), Paris, Sindbad Actes Sud, 2010, pp. 620. », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, no. 131, 2012, [en ligne] : Mermier Franck, Varin Christophe (sous la dir. de), Mémoires de guerres au Liban (1975-1990), Paris, Sindbad Actes Sud, 2010, 620 p. ( openedition.org)

ROSOUX V., « Réconciliation post conflit : à la recherche d'une typologie », Revue internationale de politique comparée, vol. 22, no. 04, 2015, pp. 557-577

101

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

SAAD GHORAYEB A., SUEUR E., « Le Hezbollah : résistance, idéologie et politique », Confluences Méditerranée, vol. 61, no. 02, 2007, pp. 41-47

SFEIR A., « Liban. Les trahisons du 14 mars », Études, vol. 403, no. 09, 2005, pp. 153-160 SKAFF C.J., « L'amnistie et la justice transitionnelle », Le Portique, vol. 31, 2013, pp. 175-186

SMITH A., « Memory and modernity: reflections on Ernest Gellner's theory of nationalism », Nations and Nationalism, 1996, vol. 02, p. 383

VIDAL-BENEYTO J., « La construction de la mémoire collective. Du franquisme à la démocratie », Diogène, vol. 201, no. 1, 2003, pp. 17-28

Article de presse :

ABI AKL Y., « Faute de nouvelle loi électorale, la société civile organise un « vote symbolique », L'Orient-Le Jour, 22 Mai 2017, [en ligne] : Faute de nouvelle loi électorale, la société civile organise un « vote symbolique » - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

ABI RAMIA J., « « Guerre d'élimination », tutelle syrienne, accord de Meerab : l'histoire des relations entre le CPL et les FL », L'Orient-Le Jour, 31 Mai 2018, [en ligne] : "Guerre d'élimination", tutelle syrienne, accord de Meerab : l'histoire des relations entre le CPL et les FL - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

ABI RAMIA J., « Le 13 octobre 1990, la Syrie délogeait Michel Aoun de Baabda... », L'Orient-Le Jour, 13 Octobre 2018, [en ligne] : Le 13 octobre 1990, la Syrie délogeait Michel Aoun de Baabda... - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

ABINADER M., « Le Liban n'existe pas », L'Orient-Le Jour, 17 Août 2018, [en ligne] : Le Liban n'existe pas - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com).

ABOU JAOUDE K.H., « Le Liban, un modèle de réconciliation ? », L'Orient-Le Jour, 28 Octobre 2017, [en ligne] : Le Liban, un modèle de réconciliation ? - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

ABOU RAHAL L., « Liban : le Hezbollah appelle ses partisans à la retenue », La Presse, 25 Octobre 2019, [en ligne] : Liban : le Hezbollah appelle ses partisans à la retenue | La Presse

AFP, « Ouverture des archives françaises : un « acquis » vers la réconciliation », Arabnews, 11 Mars 2021, [en ligne] : Ouverture des archives françaises: un "acquis" vers la réconciliation | Arabnews fr

AFP, « Port de Beyrouth : une partie des silos à grains s'est effondré », La Voix Du Nord, 31 Juillet 2022, [en ligne] : Port de Beyrouth : une partie des silos à grains s'est effondrée - La Voix du Nord

AFP avec Le Monde, « Liban : Michel Aoun élu président après plus de deux ans de vide politique », Le Monde, 31 Octobre 2016, [en ligne] : Liban : Michel Aoun élu président après plus de deux ans de vide politique ( lemonde.fr)

AFP avec Reuters, « Démission des cinq ministres chiites du gouvernement libanais », Le Monde, 11 Novembre 2006, [en ligne] : Démission des cinq ministres chiites du gouvernement libanais ( lemonde.fr)

AL MARKAZIYA, « ÑííÛÊáÇ ÉíáãÚ ÞíÚí íÆÇØáÇ ÈÇØÎáÇ :Çááå áÖ », Al Markaziya, 20 Avril 2022, [en ligne] : (5) ÑííÛÊáÇ ÉíáãÚ ÞíÚí íÆÇØáÇ ÈÇØÎáÇ :Çááå áÖ-ÉíÒßÑãáÇ ( almarkazia.com)

ALBERTINI D., « Le Liban n'est pas une Nation, encore moins, un pays... », HEM Réseau, 11 Août 2021, [en ligne] : TD : «le Liban n'est pas une Nation, encore moins, un pays...» par Dan Albertini - Réseau HEM Global ( reseauhem.com)

102

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

AMIOT H., « Chronologie illustrée du conflit libanais (1975-1990) », Les clés du Moyen-Orient, 20 Octobre 2013, [en ligne] : Chronologie illustrée du conflit libanais (1975-1990) ( lesclesdumoyenorient.com)

AMIOT H., « La guerre du Liban (1975-1990) : entre fragmentation interne et interventions extérieures », Les Clés du Moyen-Orient, 23 Octobre 2013, [en ligne] : La guerre du Liban (19751990) : entre fragmentation interne et interventions extérieures ( lesclesdumoyenorient.com)

AMIOT H., « Le Liban : géographie d'un Etat multiconfessionnel », Les Clés du Moyen-Orient, 22 Octobre 2013, [en ligne] : Le Liban : géographie d'un Etat multiconfessionnel ( lesclesdumoyenorient.com)

AMNESTY INTERNATIONAL, « Manifestations et répression », Amnesty International, 18 Septembre 2020, [en ligne] : Tout savoir sur les manifestations au Liban - Amnesty International

AFP, « La livre libanaise atteint un plus bas record face au dollar », ArabNews, 05 Janvier 2022, [en ligne] : La livre libanaise atteint un plus bas record face au dollar | Arabnews fr

AFP, « Liban : le gouvernement démissionne six jours après le drame », LaCroix, 10 Août 2020, [en ligne] : Liban: le gouvernement démissionne six jours après le drame ( la-croix.com)

AFP, « Naufrage au large au Liban : au moins six migrants sont morts noyés », AFP, 24 Avril 2022, [en ligne] : Naufrage au large du Liban : au moins six migrants sont morts noyés ( msn.com)

AP, AFP et REUTERS, « Au Liban, le Hezbollah met en garde les Froces libanaises contre une escalade de la violence », Le Monde, 18 Octobre 2021, [en ligne] : Au Liban, le Hezbollah met en garde les Forces libanaises contre une escalade de la violence ( lemonde.fr)

BAAKLINI S., « Accord de Meerab : un succès stratégique malgré les querelles tactiques ? », L'Orient-Le Jour, 19 Janvier 2019, [en ligne] : Accord de Meerab : un succès stratégique malgré les querelles tactiques ? - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

BAHOUS R., NASSAR F.N., OUAISS M., « Le secteur éducatif libanais est au bord du gouffre », l'Orient-Le Jour, 22 Avril 2022, [en ligne] : Le secteur éducatif libanais est au bord du gouffre - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

BARTHE B., « Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, renonce à sa démission », Le Monde, 06 Décembre 2017. [en ligne] : Le premier ministre libanais, Saad Hariri, renonce à sa démission ( lemonde.fr)

BRAIDY N., HIJAZI S., « Cartographie du vote de la diaspora libanaise », L'Orient-Le Jour, 21 Novembre 2021, [en ligne] : Cartographie du vote de la diaspora libanaise - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

CHAIGNE-OUDIN A.L., « Pacte National Libanais», Les Clés du Moyen-Orient, 09 Mars 2018, [en ligne] : Pacte National libanais ( lesclesdumoyenorient.com)

CHAIGNE-OUDIN A.L., EL KHOURY Y., « Liban », Les Clés du Moyen-Orient, 01 Février 2010, [en ligne] : Liban ( lesclesdumoyenorient.com)

CHAMSEDDINE A., « « le voyage de la mort » : des Libanais risquent leur vie en Méditerranée pour échapper à l'enfer sur terre », Middle East Eye, 22 Septembre 2020, [en ligne] : « Le voyage de la mort » : des Libanais risquent leur vie en Méditerranée pour échapper à l'enfer sur terre | Middle East Eye édition française

CHIPAUX F., « Visite aux chrétiens dans le Chouf », LeMonde, 01 Octobre 1984, [en ligne] : Visite aux chrétiens dans le Chouf ( lemonde.fr)

COLLY A. « Explosion dans le port de Beyrouth : le juge chargé de l'enquête cible de menaces et de pressions », Franceinfo, 23 Octobre 2021, [en ligne] : Explosion dans le port de Beyrouth : le juge chargé de l'enquête cible de menaces et de pressions ( francetvinfo.fr)

103

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

COMATY L., « Pour une commission nationale pionnière et innovatrice sur les disparus », L'Orient-Le Jour, 28 Juillet 2020, [en ligne] : Pour une commission nationale pionnière et innovatrice sur les disparus - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

DAOU M., « Explosions à Beyrouth : le gouvernement paralysé par la campagne contre le juge Tarek Bitar » France24, 19 Octobre 2021, [en ligne] : Explosions à Beyrouth : le gouvernement paralysé par la campagne contre le juge Tarek Bitar ( france24.com)

DE MAUPEOU F., « Le Hezbollah (1/4). Origines et fondements du « Parti du Dieu », à partir de l'ouvrage de Walid Charara et Frédéric Domont, Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste », Les Clés du Moyen-Orient, 22 Mai 2013, [en ligne] : Le Hezbollah (1/4). Origines et fondements du « Parti du Dieu », à partir de l'ouvrage de Walid Charara et Frédéric Domont, Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste ( lesclesdumoyenorient.com)

E.C, «Le Liban, un pays corrompu jusqu'à la moelle osseuse- mais qui est responsable ? », L'Echo Du Cèdre, 2013, [en ligne] : Le Liban, un pays corrompu jusqu'à la moelle osseuse - mais qui est responsable ? - L'Echo du Cèdre ( weebly.com)

EL BACHA F., « Liban/Histoire : le 25 mai 2000 et le retrait israélien du Sud Liban », Libnanews, 25 Mai 2018, [en ligne] : Les dates-clés du Liban: le 25 mai 2000 et le retrait israélien du Sud Liban ( libnanews.com)

EL KHOURY Y., « Le Liban à l'heure de la « révolution » d'octobre : bilan d'étape et interrogations pour l'avenir », Les Clés du Moyen-Orient, 31 Octobre 2019, [en ligne] : Le Liban à l'heure de la « révolution » d'octobre : bilan d'étape et interrogations pour l'avenir ( lesclesdumoyenorient.com)

FATTORI F., HOLZINGER F., LAGADEC A., PICARD F., «Liban: un Etat gangrene par la corruption», Le Monde, 22 Novembre 2019, [en ligne] : Liban : un Etat gangrené par la corruption ( lemonde.fr)

FRANCEINFO, « Six morts après une manifestation au Liban « Cela rappelle de très mauvais souvenirs », estime un chercheur », Franceinfo, 14 Octobre 2021, [en ligne] : Six morts après une manifestation au Liban : "Cela rappelle de très mauvais souvenirs", estime un chercheur ( francetvinfo.fr)

FRANK S., « Les Libanais très nombreux à vouloir quitter leur pays », RFI, 03 décembre 2021, [en ligne] : Les Libanais très nombreux à vouloir quitter leur pays | SACER ( sacer-infos.com)

G.D et S.A.S, « Les familles des disparus appellent à l'application de la loi 105 », L'Orient-Le Jour, 30 Aout 2019, [en ligne] : Les familles des disparus appellent à l'application de la loi 105 - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

GEMAYEL F., « Au Liban, le taux de chômage avoisine désormais les 30% selon l'ACS », L'Orient-Le Jour, 12 Mai 2022. [en ligne] : Au Liban, le taux de chômage avoisine désormais les 30% selon l'ACS - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

GEORGES L., « Jean Paul II veut contribuer à la réconciliation nationale au Liban », Le Monde, 10 Mai 1997, [en ligne] : Jean Paul II veut contribuer à la réconciliation nationale au Liban ( lemonde.fr)

GIBON C., « Deux ans après, l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth piétine », La Vie, 25 Juillet 2022, [en ligne] : Deux ans après, l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth piétine ( lavie.fr)

GRANDCHAMPS C., « L'accord de Taëf, trois semaines de négociations pour un texte fondateur et controversé », L'Orient-Le Jour, 22 Octobre 2018, [en ligne] : L'accord de Taëf, trois semaines de négociations pour un texte fondateur et controversé - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

HADDAD S., « Un document d'entente plus que jamais d'actualité », L'Orient-Le Jour, 07 Février 2013, [en ligne] : Un document d'entente plus que jamais d'actualité - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

104

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

HAGE BOUTROS P., « la BDL a caviardé un rapport alarmant du FMI, avec son accord, en 2016, selon la presse suisse », L'Orient-Le Jour, 07 Octobre 2021, [en ligne] : La BDL a caviardé un rapport alarmant du FMI, avec son accord, en 2016, selon la presse suisse - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

HOKAYEM A., « Le Liban de 1920, une entité controversée », L'Orient-Le Jour, 08 Février 2021, [en ligne] : Le Liban de 1920, une entité controversée - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

HOUSSARI N., « Les familles des victimes de l'explosion de Beyrouth manifestent devant le palais de Justice », ArabNews, 18 Janvier 2022, [en ligne] : Les familles des victimes de l'explosion de Beyrouth manifestent devant le palais de Justice | Arabnews fr.

HOUSSARI N., « Les indépendants remportent les élections universitaires libanaises », Arabnews, 16 Novembre 2020, [en ligne] : Les indépendants remportent les élections universitaires libanaises | Arabnews fr

HRW, « Liban : Il faut mettre en place une Commission nationale d'enquête sur les disparitions forcées » Human Rights Watch, 29 Août 2015, [en ligne] : Liban : Il faut mettre en place une Commission nationale d'enquête sur les disparitions forcées | Human Rights Watch ( hrw.org)

JALKH J., « Abdo Saad :« le système majoritaire plurinominal est une véritable hérésie » », L'Orient-Le Jour, 16 Avril 2010, [en ligne] : Abdo Saad : « Le système majoritaire plurinominal est une véritable hérésie » - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

K.P., « Conférence de soutien aux prisonniers, au théâtre de la Sagesse à Achrafieh 228 libanais seraient toujours détenus dans les prisons syriennes », L'Orient-Le Jour, 03 Avril 1998, [en ligne] : https://www.lorientlejour.com/article/265716/Conference_de_soutien_aux_prisonniers%252C_au_the atre_de_la_Sagesse_a_Achrafieh_228_libanais_seraient_toujours_detenus_dans_les_prisons_syrienn es.html

KARAM M., « Pourquoi, en 1991, des députés libanais ont étaient nommés plutôt qu'élus... », L'Orient-Le Jour, 31 Mai 2018, [en ligne] : Quand le gouvernement libanais nommait des députés... - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

KHALIFEH P., « Elections législatives au Liban : 41% de participation, le comptage est en cours », RFI, 16 Mai 2022, [en ligne] : Élections législatives au Liban: 41% de participation, le comptage est en cours ( rfi.fr).

KHALIFEH P., « Le Liban annonce déjoué trois projets d'attentats du groupe Etat islamique », RFI, 23 Février 2022, [en ligne] : Le Liban annonce avoir déjoué trois projets d'attentats du groupe État islamique ( rfi.fr)

KRUSE C., « Mont-Liban (1840-1860) », Les clés du Moyen-Orient, 09 Mars 2012, [en ligne] : Mont-Liban (1840-1860) ( lesclesdumoyenorient.com)

L'OBS, « La chronologie des attentats politiques au Liban », L'OBS, 12 Décembre 2007, [en ligne] : La chronologie des attentats politiques au Liban ( nouvelobs.com)

LAUTISSIER H., « Au Liban, la loi sur les disparus enfin votée », Middle East Eye, 15 Novembre 2018, [en ligne] : Au Liban, la loi sur les disparus enfin votée | Middle East Eye édition française

LE FIGARO, AFP, « Le Liban ordonne la démolition des silos du port de Beyrouth », Le Figaro, 14 Avril 2022, [en ligne] : Le Liban ordonne la démolition des silos du port de Beyrouth ( lefigaro.fr)

LE MONDE, « L'école c'est la véritable « banque » du Liban de demain», Le Monde, 01 Septembre 2020, [en ligne] : « L'école c'est la véritable «banque» du Liban de demain » ( lemonde.fr)

LE MONDE, « Le désastre libanais est le résultat de décennies de mauvaise gestion, de corruption, menées par une élite oligarchique », Le Monde, 16 Juillet 2020, [en ligne] : « Le désastre libanais est le

105

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

résultat de décennies de mauvaise gestion, de corruption, menées par une élite oligarchique » ( lemonde.fr)

LE MONDE, « LIBAN : l'abrogation de l'accord du Caire . », Le Monde, 24 Mai 1987, [en ligne] : LIBAN : l'abrogation de l'accord du Caire. _ ( lemonde.fr)

M.R., « Le Hezbollah élargit sa panoplie d'aides sociales, mais comment et combien peut-il tenir? », Le Commerce Du Levant, 03 Juin 202, [en ligne] : Le Hezbollah élargit sa panoplie d'aides sociales, mais comment et combien peut-il tenir? ( lecommercedulevant.com)

MAIGRE F., « Le Liban, une mosaïque confessionnelle fragile », LaCroix, 14 Septembre 2012, [en ligne] : Le Liban, une mosaïque confessionnelle fragile ( la-croix.com)

MAÏLA J., « La corruption au Liban : les racines du mal », L'Orient-Le Jour, 20 Janvier 2021, [en ligne] : La corruption au Liban : les racines du mal - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

MARCHAL B., « L'accord do Caire implique un engagement accru des Libanais flans la guerre contre Israêl Un certain malaise persiste à Beyrouth », Le Monde, 05 Novembre 1969, [en ligne] : L'accord do Caire implique un engagement accru des Libanais flans la guerre contre Israël Un certain malaise persiste à Beyrouth ( lemonde.fr)

MAROUN B., « Ces Libanais qui ne veulent plus qu'une chose : partir », L'Orient-Le Jour, 10 Juillet 2020, [en ligne] : Ces Libanais qui ne veulent plus qu'une chose : partir - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

MALLAT C., « Blocage », L'Orient-Le Jour, 14 Février 2016, [en ligne] : Blocage - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

MESSARRA, A., « Ecoles au Liban: dur d'enseigner une histoire commune », L'OBS, 08 Novembre 2016, [en ligne] : Ecoles au Liban : dur d'enseigner une histoire commune ( nouvelobs.com)

MEYER C., « Parce que le Liban se veut une terre de réconciliation », L'Orient-Le Jour, 06 Novembre 2017, [en ligne] : Parce que le Liban se veut une terre de réconciliation... - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

MOUFAREGE J.M., « Révolution du 17 octobre 2019 : être libanais par défaut ne suffit pas ! », L'Orient Le-Jour, 27 Novembre 2019, [en ligne] : Révolution du 17 octobre 2019 : être libanais par défaut ne suffit plus ! - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

MOUSSET B., BOULET A., « Les Libanais nouveaux migrants en mer Méditeranée », Franceinfo, 12 Janvier 2022, [en ligne] : Les Libanais nouveaux migrants en mer Méditerranée ( francetvinfo.fr)

NAÏM M., « Le Hezbollah passe à l'attaque à Beyrouth », Le Monde, 09 Mai 2008, [en ligne] : Le Hezbollah passe à l'attaque à Beyrouth ( lemonde.fr)

NASSAR A., « ÉíåÇÑßáÇ ÈÇØÎ ÉåÌÇæãæ äÇäÈá », Al-Arab, 24 Aout 2019, [en ligne] : ÉíåÇÑßáÇ ÈÇØÎ ÉåÌÇæãæ äÇäÈá ÈÑÚáÇ ÉíÍÕ | ÑÇÕä ÏíÏÚ | ( alarab.co.uk)

NIMER M., « Le système éducatif libanais reproduit la division sociale et communautaire », Solidarité Laïque, 03 Novembre 2016, [en ligne] : « Le système éducatif libanais reproduit la division sociale et communautaire » - Solidarité Laïque ( solidarite-laique.org)

OLJ., « Attentat place Sassine : Wissam el-Hassan tué, des ténors de l'opposition accusent Damas », L'Orient-Le Jour, 19 Octobre 2012, [en ligne] : Attentat place Sassine : Wissam el-Hassan tué, des ténors de l'opposition accusent Damas - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

OLJ, « Au 4eme jour de 2022, la livre franchit la triste barre des 30.000 L.L contre le dollar », L'Orient-Le Jour, 04 Janvier 2022, [en ligne] : Au 4e jour de 2022, la livre franchit la triste barre des 30.000 LL contre le dollar - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

106

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

OLJ, « De Paris à Washington, la diaspora libanaise mobilisée », L'Orient-Le Jour, 20 0ctobre 2019, [en ligne] : De Paris à Washington, la diaspora libanaise mobilisée - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

OLJ, « HRW demande au Liban une commission d'enquête sur les disparitions forcées », L'Orient-Le Jour, 01 Septembre 2015, [en ligne] : HRW demande au Liban une commission d'enquête sur les disparitions forcées - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

OLJ, « ISLAM-CHRETIENTE Harès Chéhab : le Liban est un véritable laboratoire de dialogue », l'Orient-Le Jour, 27 Mai 2004, [en ligne] : ISLAM-CHRÉTIENTÉ Harès Chéhab : Le Liban est un véritable laboratoire de dialogue - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

OLJ, « L'Etat n'est plus en mesure de protéger les Libanais » : l'aveu d'impuissance de Hassane Diab », L'Orient-Le Jour, 03 Mars 2020, [en ligne] : « L'État n'est plus en mesure de protéger les Libanais » : l'aveu d'impuissance de Hassane Diab - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

OLJ, « La guerre dans l'oeil de six photographes libanais », l'Orient-Le Jour, 14 Avril 2015, [en ligne] : La guerre dans l'oeil de six photographes libanais - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

OLJ, « Le Liban enterre les victimes des affrontements de Tayouné », L'Orient-Le Jour, 15 Octobre 2021, [en ligne] : Le Liban enterre les victimes des affrontements de Tayouné - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

ONU, « Les trois quarts des libanais ont plongé dans la pauvreté, selon l'ONU », ONU Info, 03 Septembre 2021, [en ligne] : Les trois quarts des Libanais ont plongé dans la pauvreté, selon l'ONU | ONU Info ( un.org)

REUTERS, « «ÉãæßÍáÇ ÉÚØÇÞãÈ ÏÏåíæ 01 Juin 2022, [en ligne] : « ÉãæßÍáÇ

»Çááå ÈÒÍ« Úã

ÉÚØÇÞãÈ ÏÏåíæ

»ÉÑíÈß ÉåÌÇæã« ÚÞæÊí

»Çááå ÈÒÍ« Úã »ÉÑíÈß

ÚÌÚÌ ..»ðÇÑíËß ÇæÍÑí

ÉåÌÇæã« ÚÞæÊí ÚÌÚÌ

áÇ ãåíáÚ

..»ðÇÑíËß

», ÊÓæÈ íÈÑÚ,

ÇæÍÑí áÇ ãåíáÚ

( arabicpost.net)

 
 
 
 
 

RIZK B., « Génocide arménien, guerres civiles libanaises et mémoire collective », Agenda Culturel, 27 Avril 2020, [en ligne] : Génocide arménien, Guerres civiles libanaises et mémoire collective ( agendaculturel.com)

ROTIVEL A., « Au Liban, vivre avec moins de deux heures d'électricité par jour », La Croix, 10 Octobre 2021, [en ligne] : Au Liban, vivre avec moins de deux heures d'électricité par jour ( la-croix.com)

ROZELIER M., « Comment le Clientélisme politique entrave l'emploi au Liban », Le Commerce Du Levant, 01 Mars 2017, [en ligne] : Comment le clientélisme politique entrave l'emploi au Liban ( lecommercedulevant.com)

SALLON H., « Au Liban, un rapport brise le tabou des violences sexuelles perpétrées durant la guerre civile », Le Monde, 23 Juin 2022, [en ligne] : Au Liban, un rapport brise le tabou des violences sexuelles perpétrées durant la guerre civile ( lemonde.fr)

SALLOUKH B., « Le clientélisme s'est adapté à la situation économique au Liban », Le Commerce, 27 Janvier 2021, [en ligne] : Bassel Salloukh : « Le clientélisme s'est adapté à la situation économique au Liban » ( lecommercedulevant.com)

SAMRANI A., « Pourquoi la révolution libanaise n'a pas (encore) eu lieu », L'Orient-Le Jour, 15 Octobre 2020, [en ligne] : Pourquoi la révolution libanaise n'a pas (encore) eu lieu - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com)

SANAA T., « Liban : l'inquiétude s'empare des Libanais après les « fatwas » de Hassan Nasrallah, Menanews, 11 Octobre 2021, [en ligne] : Liban: l'inquiétude s'empare des Libanais après les «fatwas» de Hassan Nasrallah - MENANEWS.info

107

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

SAVIGNEAU J., « Ghassan Tuéni : « La force culturelle du Liban, c'est la liberté d'expression », Le Monde , 06 Novembre 2009, [en ligne] : Ghassan Tuéni : "La force culturelle du Liban, c'est la liberté d'expression" ( lemonde.fr)

SEIFEDDINE W.S., « Crise économique : un rapport met en garde contre une troisième vague d'émigration du Liban », AA, 01 Septembre 2021, [en ligne] : Crise économique : un rapport met en garde contre une troisième vague d'émigration du Liban ( aa.com.tr)

TARRAF S., « Une paix si malaisée ! Comme une litanie... », blog Chroniques civiles du Liban et d'ailleurs, 19 novembre 2013, [en ligne] : https://libanchroniquesciviles.wordpress.com/tag/assaad-chaftari

TOUSSAY J., « l'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth suspendue, colère des familles des victimes », HuffPost, 27 Septembre 2021, [en ligne] : L'enquête sur l'explosion du port de Beyrouth suspendue, colère des familles des victimes ( huffingtonpost.fr)

TRANSPARENCY INTERNATIONAL, « Corruption Perceptions Index- Lebanon», CPI, 2021, [en ligne] : 2021 Corruption Perceptions Index - Explore the... - Transparency.org

WAKALAT, « äíÑÎÂæ íäæÑÇãæ ÏæÓæ áíÓÇÈ ÞÍÈ ÉíÆÇÖÞ ìæÚÏ», IMLEBANON, 22 Août 2019, [en ligne]: IMLebanon | äíÑÎÂæ íäæÑÇãæ ÏæÓæ áíÓÇÈ ÞÍÈ ÉíÆÇÖÞ ìæÚÏ!

Rapport, étude et recherche :

BASILE B., Statut personnel et compétence judiciaire des communautés confessionnelles au Liban (étude juridique comparée), Université St. Esprit, Kaslik, 1993, 487 p.

CLDH, Liban, disparitions forcées et détentions au secret, rapport, 21 Février 2008, Beyrouth, 49 p.

CICR, Commentaire des Protocoles additionnels du 8 juin 1977 aux Conventions de Genève du 12 août 1949, 1987, CICR, 1647 p.

Conseil de Sécurité, « Conseil de Sécurité : « la réconciliation ne saurait se substituer à la justice, ni même ouvrir la voie à l'amnistie pour les crimes les plus graves », prévient le Secrétaire général », Couverture des réunions, CS/14024, 19 Novembre 2019, [en ligne] : Conseil de sécurité: « la réconciliation ne saurait se substituer à la justice, ni même ouvrir la voie à l'amnistie pour les crimes les plus graves », prévient le Secrétaire général | Couverture des réunions & communiqués de presse

GRÜNEWALD F., BACHE J., DE GEOFFROY V., BACHAWATI S., KELDANI E., Société civile et pouvoirs locaux au Liban :Principaux enjeux et dynamiques d'acteurs, Groupe URD, Rapport de Recherche, Mai 2021, 22 p.

HARAKE W., JAMALI I., ABOU HAMDE N., Lebanon Economic Monitor : The Deliberate Depression, World Bank Group, no. 154631, vol. 01, Novembre 2020, Lebanon, 90 p.

LARCHE J., FAUCHON P., JOLIBOIS C., RUFIN M., MATHEAS J., Quel Avenir Pour le Liban ?, Commission des lois, rapport 111, 1996/1997, Partie IV, A, [en ligne]: Quel avenir pour le Liban ? ( senat.fr)

LAW, They raped us in every possible way, in ways you can't imagine: Gendered Crimes during the lebanese civil wars, Rapport de Legal Action Worlwide, Beyrouth, 2021, 71 p.

MOUMMI A., Entre confessionnalisme politique et « hypothèse laïque ». Le Grand Lycée Franco-Libanais comme espace de redéfinition du rapport au religieux dans la société libanaise ?, Débat durant la journée d'études des doctorants du CéSor, 20 Octobre 2020, LIER-FYT/ IFPO, 10 p.

108

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

NAHAS C., Le confessionnalisme au Liban. Du fonctionnement discursive et idéologique vers une position du problème, Thèse d'anthropologie, Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, 1980, 198

p.

OUMEIMA CHERIFA M., Socialisation Familiale et sphère domestique : Les usages sociaux de temps selon une approche contextuelle, générationnelle et de genre, La Socialisation Selon Durkheim, Thèse doctorale, Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Université d'Oran 2, Oran, pp. 132-135

Secrétaire Général des Nations-Unies, Rétablissement de l'État de droit et administration de la justice pendant la période de transition dans les sociétés en proie à un conflit ou sortant d'un conflit, Rapport devant le Conseil de Sécurité, Doc. S/2004/616, 23 août 2004

V. L. JOINET, Question de l'impunité des auteurs des violations des droits de l'homme (civils et politiques), Rapport établi en application de la décision 1996/119 de la Sous-commission des droits de l'homme, CES, 26 juin1997, [en ligne] : untitled ( hoggar.org)

Source non-écrite :

Site internet :

Encyclopédie, « Guerre au Liban », Larousse.fr, [en ligne] : guerre du Liban - LAROUSSE

La Constitution Libanaise, site officiel du Conseil Constitutionnel Libanais, [en ligne] : La Constitution Libanaise.pdf ( cc.gov.lb)

Le Politiste, « La Socialisation Politique », LePolitiste.com, [en ligne] : La socialisation politique: Le Politiste ( le-politiste.com)

Libandata.org., « Les circonscription électorales du Liban (élections législatives de 2018) », Libandata, 19 Mars 2018, [en ligne] : Les circonscriptions électorales du Liban (élections législatives de 2018) | Libandata.org

MAKAREM A., Colloque sur Mémoires d'avenir à l'UNESCO, 2001. Retrouvez son intervention sur le site : www.memoirepourlavenir.com/french/profil/index.htm

Vidéo en ligne :

ABOU ABDALLA C., « Chaker Abou Abdalla : which generation had it better?», YouTube, sarde (after dinner), Podcast 80, 03 Juillet 2022, [en ligne]: CHAKER BOU ABDALLA: Which generation had it better? | Sarde (after dinner) Podcast #80 - YouTube

ABOU JAOUDE C., « Carmen Abou Jaoudé: Du travail de mémoire libanais inachevé », IciBeyrouth, 15 Avril 2022, [en ligne] : Carmen Abou Jaoudé: Du travail de mémoire libanais inachevé - ( icibeyrouth.com)

ANNAHAR, « 2005 ááÇÞÊÓáÇÇ ÉÖÇÊäÅ ááÇÎ íäíæÊ äÇÑÈÌ ÊÇãáß », YouTube, 2005, 00 :02 :52, [en ligne] : Éãáß 2005 ááÇÞÊÓáÇÇ ÉÖÇÊäÇ ááÇÎ íäíæÊ äÇÑÈÌ - YouTube

EURONEWS, « La démission de Saad Hariri prend de court le Liban », YouTube, 05 Novembre 2017, [en ligne] : La démission de Saad Hariri prend de court le Liban - YouTube

EURONEWS, « ÊæÑíÈ í äíÑåÇÙÊãáÇ äæãÌÇåí áã ÉßÑÍæ Çááå ÈÒÍ æÑÕÇäã », YouTube, 25 Novembre 2019, [en ligne] : ÊæÑíÈ í äíÑåÇÙÊãáÇ äæãÌÇåí áã ÉßÑÍæ Çááå ÈÒÍ æÑÕÇäã - YouTube

FRANCE24, «Liban : comment sortir de la crise économique ? », Youtube, 17 Septembre 2021, [en ligne] : Liban : comment sortir de la crise économique ?
· FRANCE 24 - YouTube

109

Réconciliation et socialisation politique après la guerre civile libanaise.
HADDAD Nisrine, 2021-2022

LEBANON DEBATE, « ÉíÚæÓíáÇ ÉÚãÇÌáÇ í áÇßÔÅÈ ìÍÑÌ :æíÏíáÇÈ », Lebanon Debate, 02 Décembre 2020, [en ligne] : ÉíÚæÓíáÇ ÉÚãÇÌáÇ í áÇßÔÅÈ ìÍÑÌ :æíÏíáÇÈ ( lebanondebate.com)

SALAME G., « Chaos au Liban: l'analyse de Ghassan Salamé », Figaro Live, 07 Février 2022, [en ligne] : Chaos au Liban: l'analyse de Ghassan Salamé ( lefigaro.fr)

Film :

ARACTINGI P. (réalisateur), 2006, Sous Les Bombes, CAPA cinéma

DOUEIRI Z. (réalisateur), 2017, L'insulte, Tessalit Productions, Ezkiel Film Production, Rouge International

DOUEIRI Z. (réalisateur), West Beirut, 1998, 3B productions

LABAKI N. (réalisatrice), Et Maintenant On Va Où?, 2011, Les Films des Tournelles

1

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Interviews faites au Liban :

Professeur Charbel Nahas : Etait ministre des télécommunications en 2009 et ministre du travail en 2011. Fondateur du mouvement gauche Citoyens et citoyennes dans un Etat qui a participé aux manifestations de 2019. Il est aussi professeur à l'Université Libanaise et a un doctorat en anthropologie sociale.

Charbel Nahas - Wikipedia

Le 06/06/2022, Achrafieh à 08h30.

1. Le Liban est-il en état de paix ou bien de guerre ?

4 Le Liban aujourd'hui est en état de paix. Mais dans la situation actuelle, la probabilité d'un déclanchement d'une guerre civile est beaucoup plus élevée que celle des années 70.

2. Après 32 ans, qu'en pensez-vous de la réconciliation au Liban ?

4 La réconciliation n'est pas une obligation ni quelque chose de naturelle. Ce n'est pas faux de ne pas avoir une réconciliation

4 La réconciliation concerne uniquement le niveau politique et si nous regardons aujourd'hui les responsables, nous remarquons qu'ils se sont réconciliés entre eux. Chaque parti politique considère le pays comme parfait. La définition de la réconciliation est le fait d'organiser une nouvelle situation politique ( Tartib Wade3 Siyasi Jadid)

4 Le Taëf n'est qu'une formalité. C'est un arrangement formel fait pas

des Etats externes pour mettre en place une équipe existante jusqu'à nos jours. « Organisation externe des chefs apparents ». Le Taëf a mis 10 ans d'organisation consolatoire (tartib tafawoudi), de 1983 jusqu'à 1992 (Genève, Laurraine etc.) avec des blocages de partis politiques comme le courant national libre. Effectivement en 1992, l'équipe a été créée et non pas le Taëf.

4 La guerre civile libanaise n'est pas fini par un vainqueur direct, mais les arrangements qui ont eu lieu postérieurement (al Sin Sin) et autres sont le résultat des travaux de l'Arabie Saoudite et de la Syrie (Etats-tiers).

3. Qu'en pensez-vous de la transformation des chefs de milices en des Hommes d'Etat

4 Les chefs des milices du début de la GC ne sont pas les même de la fin de la guerre. Au début de la guerre civile on ne connait pas les responsables politiques actuels. Ce n'est qu'avec le temps qu'il se sont apparus. Exemple : au début on avait Kamal Jomblat et Pierre Gemayel tandis qu'à la fin Walid Jomblat et Bachir Gemayel.

4. Concernant le peuple, la réconciliation ne le concerne pas ?

4 La guerre civile libanaise est devenue un mode de vie. Les partis s'organisaient entre eux pour savoir quand est-ce qu'on attaquait ou pas. Evidemment il y'avait tout le temps des explosions de voitures et d'enlèvements . Mais le peuple menait une vie quasi-normale. On travaillait dans la journée et tuait les adversaires dans la nuit .

4 Dr. Nahas a insisté que les partis de la guerre entre eux n'étaient pas d'accord et n'étaient pas organisés. C'était le bordel total.

4 Dr Nahas a dessiné une image globale pour bien comprendre la situation sociale durant la guerre :

I. La guerre a duré 15 ans avec un financement externe continu

2

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

II. Au bout de 15 ans, les gens ont vraiment marre. Ils veulent juste que la guerre finisse en acceptant n'importe quoi pour finir les voitures explosives et les kidnappes.

III. Concernant la mémoire, il existe deux types :

A. La mémoire individuelle (makmou3a), opprimée. Dont les gens ne sont pas fières

B. La mémoire collective ou selon prof. Nahas « institutionnelle ». C'est au pouvoir de la créer et ça dépend de la formation du pouvoir (actualités + Mythes)

5. Pourquoi le pouvoir aujourd'hui n'est-il pas proche selon vous de faire un travail de mémoire pour avoir une mémoire collective commune et une histoire regroupant tous les points de vues ? 4 íáAáÇ ãáÓáÇ + ÉíÞÇËíã

4 Après la guerre civile il y'a eu une scarification du concept de la paix civile et de l'accord entre tous. Dans tous les discours on entend ces expressions sans autant les avoir. Ce sont des légitimités considérées comme une priorité sur l'Etat. « Char3iyat Ka2ima Kabl Al Dawla ». tant que ça rentre dans les intérêts des partis politiques ces slogans sont sacrés. Quand ce n'est pas le cas, il existe un droit coutumier à l'opposition. Un droit au Veto.

4 Selon Prof. Nahas, la légitimité politique libanaise existe à l'extérieure de l'Etat libanais. (suite à la guerre civile c'était la volonté des syriens).

4 L'histoire pour prof Nahas est la réflexion de tout ce qui se passe. Déjà chaque communauté enseigne son histoire chez elle.

4 Concernant le pouvoir, la réconciliation est déjà faite. La coutume des élections au sein du parlement même prouve cela. Le droit au Veto prouve cela aussi. La coutume est plus importante que la constitution au sein du pvr.

4 Toutes les négociations sont bloquées parce que le droit au veto existe (7ak Al Naked). Quand les négociations sont bloquées, les décisions sont au final prises par 6 ou 7 députés.

4 Blocage -> la capacité exécutive diminue -> la légitimité du pouvoir diminue

4 Aujourd'hui on n'est ni en guerre ni capable de rendre des décisions. On est en crise à cause de tout cela

6. Qu'en pensez-vous du pouvoir de la Société Civile aujourd'hui au Liban ?

4 Les plus fortes organisations de la société civile aujourd'hui sont les confessions.

4 On a besoin d'un Etat Actif. On a besoin de la légitimité d'un pouvoir civil et non pas de la

société civile.

íäÏãáÇ ÚãÊÌãáÇ Óíáæ ÉíäÏãáÇ ÉØáÓáÇ ÉíÚÑÔ

Cela se fait par la coopération avec les confessions

3

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Docteur Fayez Mohamed Araji : Professeur à l'Université Libanaise depuis 2013 et à l'Université Américaine de Beyrouth (AUB) de 2010 jusqu'à 2020. Il est politiquement actif d'extrême gauche.

Lien de l'entretien :

https://drive.google.com/file/d/1D57da5PNK0N8XZkCQWsl7NrETHp1WqVR/view?usp=sharing.

Le 23/05/2022, Zahlé à 15h00

1. Le Liban est-il en guerre ou bien en paix ?

4 Le Liban n'a jamais été en paix depuis sa naissance. Mais il

n'est quand même pas en guerre. On est en trêve « ÉäÏA ».

4 Selon Dr. Araji, depuis la naissance du Liban en 1920
jusqu'aujourd'hui, c'est la majorité confessionnelle qui gère le pays. Il existe toujours une domination confessionnelle. Même avant sa création, au mont Liban quand les druzes étaient majoritaires il étaient dominants, après les maronites sont devenus démographiquement majoritaires, surtout après la création du Grand Liban. Aujourd'hui c'est la domination chiite. Le problème réside ici. Le Liban a été créé sur une entité (Kayan) confessionnelle et non pas civile

4 Le problème réside dans la création même du pays. Le Liban a été créé confessionnellement. C'était la France qui a créé le Liban avec une entité maronite (domination chrétienne). La domination n'est pas démographique mais confessionnelle.

4 Il a précisé que la Guerre civile libanaise n'est pas internationale mais purement interne. Elle est causée pour des raison économiques et sociales (en relation avec la démographie). C'est la fragilité de la société qui a causé la guerre civile libanaise.

4 Le Liban n'a pas connu plus que 15 ans de trêve.

2. Qu'en pensez-vous de la transformation des chefs de milices en des Hommes d'Etat ?

4 C'est la même chose depuis 100 ans jusqu'aujourd'hui. Ils sont les mêmes qui font les guerres et gèrent le pays

4 Les participants à la guerre ne sont pas uniquement les milices. Des autres ont participés financièrement et économiquement.

4 Durant la guerre civile ce ne sont pas uniquement les Hommes d'Etat qui ont participé mais aussi les composants du « Deep State ». En effet le pouvoir est dans les mains de l'Etat Profond et non pas de l'Etat effectif apparent et choisi par le peuple.

3. Qui sont les composants du Deep State ?

4 Selon Dr. Araji, la décision effective est menée par les composants de la Deep State : Les Hommes religieux, les Banques, les Hommes de sécurité (Rijal Al Amen), le média.

4 L'Etat profond prend son pouvoir des Etats tiers. Sans support externe le deep state ne tient pas 4 C'est normal dans un pays aussi petit que le Liban d'être trop influencé par des pays tiers.

Surtout par la Syrie un grand pays voisin. Mais le problème au Liban est que l'influence des

pays tiers n'est pas limité à la politique mais affecte les détails socio-économiques.

4. Quelle sont les solutions économiques et sociales ?

4 Depuis la création du Grand Liban nous avons le même système économique. Il est temps de basculer vers un système communiste

4 Nous devons aussi basculer vers une démocratie directe. Le référendum est une solution.

4

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 Ce système est un échec total. Nous devons aller vers l'extrême opposé

5. Les minorités sont-elles en danger ?

4 Vu l'entité selon laquelle le pays a été créé (Marouniye siyesiye), la division est faite selon les pourcentages démographiques. Durant l'accord tu Taëf, il y'avait 50% Chrétiens et 50% musulmans au Liban. Alors la division était 50% des députés chrétiens et 50% musulmans. Aujourd'hui la minorité est chrétienne, les musulmans ont le droit de changer la division pour augmenter leur pouvoir représentatif. => lacune dès la création !

4 Le plus grand danger est qu'il y'a quasiment plus de Chrétiens autour du Liban. Ils diminuent énormément. Les Chrétiens au Liban sont vraiment en danger. Les Chrétiens Libanais ont une chance aujourd'hui de ne pas faire les mêmes erreurs des Chrétiens autour. Aujourd'hui les Chrétiens doivent utiliser le droit de Veto pour changer le pouvoir vers un autre civil pour se protéger en tant que minorité.

6. Quelle est la procédure pour protéger les Chrétiens?

4 Faire des projets de lois et aller jusqu'au bout. Ne plus entendre les responsables religieux.

4 Les Chrétiens sont tellement une minorité que sans la collaboration avec les Musulmans ils n'auraient eu aucun député.

7. Les élections législatives ne forment-elles pas une solution à la crise actuelle ?

4 Non. 55% du peuple n'a pas voté.

4 L'éducation politique dans ce cas n'a rien à voir. C'est claire que l'existence chrétienne au

Liban est menacée. Même les gens qui n'ont pas eu une éducation peuvent sentir le danger

4 Il n'est pas demandé que les gens aient une éducation politique

8. Est-ce que la société civile peut changer le pays ?

4 Dr. Araji considère que la société civile au Liban est un bloc hétérogène. Sur beaucoup de questions notamment celui de l'accord avec Israël.

4 Il considère que la Société civile forme plutôt une entité oppositaire et non pas une opposition parce qu'ils ne sont pas d'accord entre eux. Pareil pour les manifestations du 17 Octobre. « åáÊß ÉÖÑÇÚã ÉáÊß Óíáæ ÉíÖÇÑÊÚÅ »

4 Uniquement 10 députés sont vraiment des deep state. exemple Jamil Al Sayyed, Nabih Berri et Walid Jomblat.

9. Où est-ce que la vraie solution commence ?

4 Par l'éducation civique à l'école. On doit apprendre aux enfants que l'histoire libanaise n'est pas uniquement l'histoire du mont Liban.

4 On doit se mettre d'accord sur une histoire commune. La guerre s'est arrêtée parce que le financement s'est arrêté. Des bourses ont été données aux jeunes pour les tirer du terrain et les armes se sont arrêtées d'être fournies. Alors les trois éléments qui forment la guerre n'existent plus.

4 Personne n'a gagné la guerre ce qui est bien! comme ça le vainqueur n'écrit pas uniquement l'histoire

4 La mémoire collective est très importante pour la réconciliation. Au Liban tout le monde est sorti en considérant qu'il n'a pas tort. Le concept de martyre est confessionnel . Nous devons trouver justice, nous devons identifier qui est coupable.

4 Le peuple libanais est un peuple schizophrène. (auteur français)

4 Il existe une cumulation historique cédée aux générations selon la région libanaise. La solution est de parler ! nous avons une société de guerre

4 La réconciliation se fait par 3 étapes : 1. Identifier les raisons de la guerre, 2. Identifier les coupables, 3. Justice et dialogue

5

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 La solution aussi est de recréer des groupes laïques et non pas « civils ».

4 La dernière solution selon Dr. Araji est la démocratie directe, le référendum. Comme ça le peuple sera responsable des décisions.

Mr. Dany Fayad : Assistant du Secrétaire général des affaires provinciales de la Bekaa au sein des Phalanges Libanaises « Kataëb ».

Les Phalanges Libanaises sont un parti politique essentiellement chrétien qui a été fondé par Cheikh Pierre Gemayel, Najib Acouri, Georges Naccache, Charles Hélou, Hamid Frangié et Chafik Nassif en 1936. Il a lutté pour l'indépendance du Liban en 1943, s'est militarisé en 1975, et fait partie du pouvoir d'aujourd'hui sous la direction de son président Cheikh Sami Gemayel.

Lien de l'entretien :

https://drive.google.com/file/d/16nZnYaHLjcFbcHUl9FAAMxeLz28jvWIB/view?usp=sharing.

Le 19/05/2022, Zahlé à 18h00

1. Le Liban est-il en guerre ou bien en paix ?

4 D'un point de vue militaire nous ne sommes pas en guerre.
Mais nous n'avons pas une situation stable. D'un point de vue économique et sociale les facteurs déclencheurs de la guerre sont présents. C'est similaire à la situation des années 1970. Nous sommes en situation de paix apparente et fragile.

2. Qu'en pensez-vous de la transformation des chefs des milices en des Hommes d'Etat ?

4 Les princes de la guerre « Oumaraa Al Hareb » ont mis à part
leurs vêtements de milices et les ont remplacés par des chemises et des

cravates. Ce sont les mêmes qui ont signé le Taëf et la nouvelle constitution du Liban. Même

la distribution des chaises après les dernières élections montre les mêmes visages.

3. Vu que les chefs des milices sont au pouvoir aujourd'hui, alors ils ont été voté par le peuple. Est-ce que le pouvoir libanais représente l'opinion publique ?

4 Ça dépend des communautés. Par exemple pour les Chiites ils étaient obligés de voter pour le couple chiite pour des raisons financières et religieuses (les Fatwas).

4 Chez les Chrétiens il y'a eu plusieurs questions concernant les résultats. On a vu une tricherie dans les additions des nombres de votes.

4. Pensez-vous que la réconciliation est possible entre les anciens ennemies de la guerre après 32 ans de la fin de la guerre civile ?

4 « J'ai peur de dire non ». avant les élections il y'a eu des compromis entre ces différents partis et ont reparti les « portions du fromages » entre les secteurs. Malgré la réussite de quelques délégués de la révolution du 17 Octobre, il y'avait quand même un compromis entre les grands joueurs (Hezbullah, Amal, les Forces Libanaises, le Courant National Libre, le Courant Futur, etc.)

5. Concernant la réconciliation entre le peuple ?

4 Après 32 ans de paix, le temps a dépassé cela. Surtout avec l'existence des mêmes chefs au pouvoir.

6

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

6. Votre parti a participé à la guerre civile et se trouve aujourd'hui au pouvoir, il est même actif politiquement et socialement. En critiquant cette « division du fromage », je n'ai pas pu m'empêcher de demander comment vous critiquez quelque chose dont vous en faites partie ?

4 « nous avons participé à la guerre civile et nous étions les premiers à le faire pour se défendre et non pas pour attaquer. C'est une légitime défense face aux Palestiniens et les Syriens avec des autres nations qui ont essayé de nous jeter à la mer. C'était dit par Kamal Joumblatt « badna nkeb el masihiye bel baher» « ÑÍÈáÇÈ ííÍíÓãáÇ Èßä ÇäÏÈ ».

4 « Nous n'avons attaqué personne, nous ne sommes pas partis en Palestine pour envahir Jérusalem, ni en Syrie pour envahir Damas. Nous étions là, ce sont eux qui sont venus. On a défendu notre terre et en plus c'est notre civilisation et notre mode de vie »

7. Ensuite vous avez transformé cette lutte armée en lutte électorale ?

4 C'est un parti libanais qui a participé et a contribué à mettre des lois et des établissements dans l'Etat. Par exemple la caisse nationale sociale, la loi protégeant les enfants et les femmes etc.

4 Nous ne sommes ni droit ni gauche. Les phalanges sont fait pour rapprocher les points de vues des deux constituants des pays. Avec le temps nous ne sommes transformés en parti politique et social.

4 Nos députés sont élus par le vote des partisans. Nous ne sommes pas sur la même liste que les autres

8. Vous vous considérés comme une partie de la Société civile libanaise ? 4 Il y'a des groupes qui ont notre même langage politique et vision socioéconomique. Comme par exemple la question des armes illégales existantes sur notre territoire.

9. Vous êtes avec la paix avec Israël ?

4 Pour le moment ils sont les ennemies. Pour l'avenir Mr. Fayad est avec la paix

10. Pensez-vous que l'éducation politique existe au Liban ?

4 Non. Dans les écoles du Hezbollah il apprennent les hymnes du Khomeini avant l'hymne du Liban. Nous avons besoin d'une éducation nationale civique avant tout

11. Concernant le traumatisme de la guerre transmis aux jeunes, devons-nous parler de la guerre ou bien oublier ?

4 Nous ne devons pas oublier la guerre ni parler trop de détails. Nous devons dégager des conclusions. L'esprit de la vengeance contre les responsables de la mort des membres de la famille est là. Nous devons savoir que le Liban ne se remettra pas debout si nous ne sommes pas unis

12. Quelle est la procédure pour cette unification ?

4 Une table ronde. Pour discuter la base d'un Etat moderne avec une nouvelle constitution. Nous devons mettre à part les armés, c'est l'égalité qui va être le facteur essentiel d'une phase transitoire du Liban qui souffre maintenant.

4 C'est un cercle vicieux. Les partis selon Mr. Dany ne vont pas mettre à part leurs intérêts.

7

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Mr. Walid Fahd Zeitouny : Général de brigade retraité de l'armée libanaise qui a participé à la guerre civile. Ayant un diplôme d'études approfondies en sociologie politique de l'Université Libanaise, il enseigne la géopolitiques et la géostratégie à l'Université même. Il est membre du Parti Social nationaliste syrien (PSNS) et a occupé plusieurs positions cadres notamment Doyen de la Défense et vice-président.

Le PSNS est un mouvement politique libanais et syrien fondé au Liban par l'intellectuel Antoun Saadé à partir des années 1930. Ce parti crée sa milice et participe à la Guerre civile libanaise et Syrienne. Après la guerre civile libanaise en 1990, ce parti envoi quelques députés au parlement et intègre le gouvernement libanais. Il est considéré comme néofasciste par de nombreux politologues et analystes.

Lien de l'entretien :

https://drive.google.com/file/d/1Bln7ga1OKgiaXjqD n0DIn8TDiQuItU/view?usp=sharing.

Le 20/05/2022, Mreijat à 10h00

1. Le Liban aujourd'hui est en état de guerre ou bien en état de paix ?

4 Le système politique libanais est fondé sur « ÉíÆÇØáÇ åíÞÇæÊáÇ » « le compris confessionnel ». Pratiquement, au premier différend, il y'aura une guerre. Exemple 1943, 1952, 1975 et en 2008 il y'avait un début d'une guerre. La guerre au Liban est quasiment toujours existante

4 Le problème est que toutes les confessions libanaises sont liées à des pays tiers. Et la guerre s'arrête selon les intérêts des partis confessionnels et de leurs supports externes.

4 La laïcité positive est la solution ( la séparation entre l'Etat et la religion). On doit créer un Etat. Le Liban n'est pas un Etat mais une entité. C'est au peuple de créer l'Etat du Liban.

4 L'opposant est considéré comme ennemie. C'est un autre problème

2. Comment la guerre a commencé ?

4 Comme déjà mentionné, nos partis politiques servent les intérêts des autres Etats au Liban. Ghassan Toueini considère que c'est la guerre des autres sur notre terrain, Dr. Zeitouny considère que c'est la guerre des autres et la nôtre sur notre terre. Les libanais aussi ont fait la guerre et y ont participés.

4 Même la question palestinienne et syrienne est une question confessionnelle. La guerre civile a commencé parce que chaque confession ne voulait pas que l'autre augmente démographiquement. Les Chiites ont profité de ce conflit pour se renforcer (Moussa al Sader)

4 Israël est rentrée sur demande de la Résistance libanaise (les partis chrétiens) 4 Après le Taëf, les sunnites sont sortis comme vainqueurs.

3. Qu'en pensez-vous de la transformation des chefs des milices en des Hommes d'Etat ?

4 Les administrations miliciennes sont transformées en administrations étatiques. Pour Mr. Zeitouny il n'existe pas de partis politiques au Liban parce que les partis politiques doivent avoir comme priorité le citoyen et non pas la confession.

4 Nous n'avons pas des Hommes d'Etat mais des Hommes de milices qui sont rémunérés par l'Etat pour la guerre et se comportent au sein de l'Etat toujours comme des miliciens sans exception. « même nous »

8

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4. Est-ce que vous trouviez que la réconciliation peut se faire après 32 ans ?

4 Selon Mr. Zeitouny, la vraie question est de savoir si la réconciliation est un résultat ou bien une base.

4 Pour lui le Liban n'a jamais été une nation. A cause des tensions confessionnelles existantes même durant l'occupation ottomane. Pour régler les tensions, les grands Etats ont toujours réglés les problèmes par des solutions plus confessionnelles. Ce qui a mené à un manque de structure sociale

4 Le Liban ne peut avoir une réconciliation à cause du manque de structure sociale dans le pays du à son histoire et interventions externes.

4 Le grand Liban de 1920 est le résultat de Sykes-Picot, c'est le résultat de personnes et non pas d'une nation.

4 La mémoire collective ne peut se faire parce que déjà ça fait longtemps que la guerre est fini. Le langage des gens aujourd'hui est beaucoup plus raciste et sévère qu'avant.

5. Quelle est la solution ?

4 La solution est l'éducation. Les élèves doivent apprendre les valeurs et leur identité effective.

4 Identité ? Il existe 5 lectures concernant l'identité libanaise. (lecture islamique (le Liban fait partie des Etats islamiques), la lecture Arabe proche de la lecture islamique, kira2a kayaniya lecture d'entité (qui ont accepté la division de la France et des anglais), la 5eme lecture est celle du PSNS, définition objective et non pas subjective).

4 La définition de la nation n'est pas acquise au Liban

4 Le changement doit être organisé ! la société civile aujourd'hui n'est pas du tout organisée et ses actions s'opposent à ses idées.

4 Nous devons contrôler le media et unifier les programmes scolaires. Les écoles sont devenues confessionnelles.

6. Devons-nous se souvenir de la guerre ou bien l'oublier ?

4 Nous devons en parler pour le bien de l'Etat, les citoyens doivent eux même détester la guerre et écouter ce qui s'est passé pour éviter de la répéter

7. En tant qu'Ex-combattant est-ce que vous êtes reconcilié avec vous-même et votre entourage ?

4 « quand j'ai combattu j'étais convaincu, jusqu'aujourd'hui je suis convaincu ». j'ai protégé ma ville. Je suis druze et j'ai protégé ma ville maronite de tout coeur. C'est l'éducation civique que mon parti politique m'a appris et dans les écoles nous devons faire apprendre aux élèves d'oublier la socialisation politique de leurs régions.

8. Par quelle initiative devons-nous atteindre la réconciliation ?

4 «al mousala7a bilebnen hiye to7dir la 7arb jdide», « la réconciliation au Liban est la préparation d'une nouvelle guerre ».

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Mme. Dima Abou Daya : Candidate indépendante pour les élections législatives de 2022. Dima est la première femme chiite qui candidate pour le siège du député chiite représentant la Bekaa en faisant partie d'une liste électorale d'un parti d'extrême droite chrétien (Les Forces Libanaises).

Les Forces Libanaises est un mouvement créé durant la guerre sous forme de milice chrétienne pour unifier les partis combattants contre l'existence palestinienne au Liban. Il a joué un rôle majeur durant la guerre civile. Quand cette dernière fu terminée, ce mouvement s'est transformé en parti politique. Ce mouvement est officiellement laïc mais effectivement sa composition a toujours été majoritairement chrétienne et surtout maronite.

Lien de l'entretien : https://drive.google.com/file/d/15jm8LoDxNV33Vb1CWMl5myrnR--

SyEZK/view?usp=sharing.

Le 23/05/2022, Zahlé à 10h30

1. Pourquoi en tant que Chiite avez-vous candidaté aux élections

législatives dans la liste des Forces Libanaises ex-milice chrétienne de la Guerre civile ?

4 « Le système électoral confessionnel non démocratique au Liban oblige que tu sois dans une liste même si tu es indépendante. Alors j'ai cherché la liste la plus proche de mes pensées et de mon idéologie, et je me suis candidatée comme indépendante sur cette liste »

4 Pour dima, les FL avaient un programme sauveur du Liban dans cette crise actuelle. Dima a trouvé le programme des Forces Libanaises très convenable pour le futur du pays.

4 Nous nous sommes rencontrés avec les FL sur le concept de la souveraineté

2. Le Liban est-il en paix ou bien en guerre ?

4 Nous sommes en blocus économique et en guerre non déclarée. La guerre aujourd'hui est contre l'oppression existante et sur l'opinion publique kidnappée et pour l'identité libanaise perdue

3. Qu'en pensez-vous de la transformation des chefs de milices en des hommes d'Etat aujourd'hui ?

4 Le sujet de la Guerre civile est vraiment sensible pour moi parce que ma famille a été obligée d'immigrer 3 fois. C'est un sujet tellement pénible.

4 Si nous cherchons dans l'histoire nous perdons la géographie du pays. La page de la guerre doit tourner.

4 Les chefs aujourd'hui sont venus comme résultat de la volonté populaire. Si aujourd'hui nous ne sommes pas satisfaits, nous devons savoir exactement de quoi avons-nous besoin et de changer.

4. Pour savoir de quoi nous avons besoin nous devons éduquer le peuple politiquement non ? 4 Dima a répondu qu'elle a deux enfants, le plus petit a commencé à apprendre dans un livre

d'éducation civique. Mais son petit mémorise sans apprendre. Dima trouve que nous devons

changer la façon dont on enseigne cette matière.

4 Dans les universités nous devons avoir des formations de jeunes pour planifier le futur.

4 Dima va créer une NGO pour développer les pensées des jeunes d'une manière souple pour rentrer dans les cerveaux et coeurs des jeunes pour accepter les autres.

9

5. Sans réconciliation peut-on planifier comme vous venez de dire ?

10

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 Ma réconciliation c'est le fait d'avouer que vous avez commis des crimes, comme ça on réouvre des blessures. Nous devons nous mettre d'accord sur le fait que nous sommes tous libanais sans remettre nos enfants dans ces douleurs. Nous avons tous dans nos maisons des photos de martyrs et des personnes cicatrisées comme son papa.

4 « Que devons-nous écrire ? que nous nous sommes entretués pour des raisons confessionnelles ? écrivons les leçons tirées de la Guerre civile sans rentrer dans les détails »

6. Concernant le traumatisme cédé d'une génération à une autre, par la discussion peut-on régler cela ?

4 C'est une culture et une éducation civique. Tout dépend de ce qu'on dise à nos enfants. Il y'a une différence entre le fait de dire à mon enfant « ton grand-père a été tué par les autres » et de dire « au Liban il y'avait une guerre, mais aujourd'hui nous devons créer un Liban qui nous ressemble tous en tant que LIBANAIS »

4 Le système confessionnel a intérêt de garder cette mentalité confessionnelle approfondie pour protéger les partis

4 Pour Dima le Taëf est très bien mais il n'est pas appliqué. Nous devons appliquer la loi.

4 Pour Dima nous devons appliquer le Taëf pour après changer ce système. En d'autres termes nous devons nous mettre tous à pied d'égalité pour surpasser tout cela.

7. En tant que femme libanaise qui révolte contre sa société chiite régionale, avez vu connu beaucoup de harcèlement ? est-ce que tout cela a été une motivation ou bien une démotivation ?

4 J'ai connu toute forme de harcèlement. Sur les médias, j'ai été suivie par des voitures la nuit, ma grande famille m'a reniée, j'ai été menacée plusieurs fois. Mais tout cela m'a motivée encore plus. Evidemment dans des certains temps j'avais peur parce que j'ai des enfants.

4 Mais « quand ton discours est national et non pas confessionnel la mission est difficile, quand ton discours n'appartient à aucun parti politique, la mission est beaucoup plus difficile ».

4 Ma grande famille a déclaré que je ne faisais plus partie de cette famille. c'était la première réaction. Après sur les réseaux sociaux j'ai reçu des messages et j'ai même lu des postes qui montrent qu'une femme ne doit pas gouverner ou guider politiquement. Même les voix préférentielles sont plutôt orientées vers les hommes parce que notre société a plus de confiance en les hommes que les femmes.

4 Même mes enfants à l'école ont connu le harcèlement.

8. Est-ce que vous avez un nouvel espoir après les élections législatives ?

4 J'étais extrêmement satisfaite des résultats. Aujourd'hui au parlement la majorité n'est plus rattachée

9. Parlons de la socialisation politique. Vous venez d'un entourage chiite ?

4 Oui. Malheureusement nous n'avons pas le choix au Liban de choisir. Je suis née dans un entourage chiite mais heureusement mes parents étaient laïques. Ils croyaient en Dieux, mais la religion doit rester dans la maison et non pas à l'extérieur.

10. Quel est votre conseil aux jeunes libanais aujourd'hui face à la pression sociale ? 4 « révoltez et confrontez ».

11. Après le changement, est-ce que les partis politiques qui étaient des milices doivent rester au pouvoir ?

4 Les FL ont lâché leurs armes. Leur leader Samir Geagea s'est excusé et s'est emprisonné.
4 A long terme Hezbollah doit faire pareil. On ne peut pas parler si un des deux tient l'arme.

4 Dima est contre l'annulation ou l'abolition. La démocratie est que tout le monde soit représenté.

Tout le monde doit participé au dialogue et en discuter.

11

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Mr. Alain Mounayer : Elu comme candidat du comité de direction du syndicat des professeurs au secteur privé, trésorier du syndicat représentant les Forces Libanaises, consultant du responsable des Forces Libanaises dans la Bekaa, Monsieur Alain, un enseignant en mathématiques depuis plus que 30 ans à l'école complémentaire et secondaire des Soeurs des Saints-Coeurs Zahlé. Il était bénévole à la Croix Rouge durant la guerre civile tandis que son frère combattait avec les Forces Libanaises. Il a perdu des martyrs de la famille notamment ses deux cousins proches.

Lien de l'entretien :

https://drive.google.com/file/d/1FqeRNEOOl3iPkd9Iom9Xuts277aKduc/view?usp=sharing.

 

Le 27/05/2022, Zahlé à 10h30

1. Le Liban se trouve-t-il en état de paix ou bien de guerre ?

4 Le Liban est en état de guerre. A cause du manque de stabilité

sociale et politique et à cause des armes illégales partout.

2. Qu'en pensez-vous de la transformation des milices de la guerre civile libanaise en des partis politiques ?

4 Il fallait avoir des reformes avant cette transformation. On ne
peut pas les laisser en dehors de la vie politique. La lacune réside dans la façon dont ces milices ont été intégrées. Ils ont envahi les institutions étatiques et l'ont transformées pour servir leurs propres

intérêts miliciennes.

 

3. Les Forces Libanaises, dont vous êtes responsable, était une milice durant la Guerre Civile. Ne pensez-vous pas qu'ils font partie de ces milices qui ont transformé les institutions étatiques pour servir leurs intérêts ?

4 Non au contraire, les Forces Libanaises n'en font pas partie de ces partis qui ont corrompu les institutions étatiques. La preuve réside dans le fait que nous étions persécutés pour 15 ans jusqu'en 2005 (thawrat al arez), la Révolution des Cèdres.

4 Peut-être que si on a pu intégrer les institutions juste après la guerre comme les autres milices, on aurait pu le faire d'une autre façon non corrompue.

4. Ces partis politiques gagnent chaque 4 ans, ce qui montre que c'est la volonté du peuple non ?

4 La loi électorale n'est pas totalement démocratique mais beaucoup mieux que la loi d'avant (Kanoun Al 60) où les responsables des milices pouvaient faire gagner qui ils voulaient. C'est la minorité chrétienne qui était le plus en danger avec la loi précédente.

5. Est-ce que la réconciliation est toujours probable après 32 ans depuis la fin de la guerre civile ?

4 Bien sûr. La réconciliation ne se fait que par un congrès (conférence) national. Au lieu d'avoir « folkloriquement » une table ronde, nous devons avoir un vrai débat national.

4 Sachant que les FL sont la seule partie participante à la guerre qui s'est publiquement excusée. 4 Nous devons sortir de la société et revenir à soi-même pour décortiquer l'extrémisme confessionnel.

6. Est-ce que vous êtes vraiment laïcs en tant que parti politique ?

4 Pratiquement, quand monsieur Alain représentait les FL au sein du syndicat des enseignants, il n'a jamais remarqué que les FL différenciaient entre les confessions et leur parti. Il n'a jamais reçu des ordre des responsables à « Maarab ».

4 Mais il a insisté que pratiquement ils sont des Chrétiens.

12

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 Zahlé est une ville des FL parce que ses principes et valeurs ressemblent à celles de ce parti. N'oubliez pas que les jeunes de Zahlé ont arrêté leurs études pour défendre leurs familles et leur ville. (SOCIALISATION POLITIQUE).

4 « Vous ne pouvez pas demander aux forces libanaises de laisser tomber leur volet chrétien quand il n'existe pas un vrai pouvoir juridique au Liban. Aujourd'hui nous ne pouvons pas avoir une réconciliation si le pouvoir juridique n'arrive pas à sauver le pays »

7. Les jeunes des Forces Libanaises considèrent que l'idéologie de votre parti est d'avoir une supériorité chrétienne au Liban, est-ce que c'est dû à un manque d'éducation politique au sein de vos jeunes ?

4 Nous ne sommes plus dans une époque d'idéologies mais de valeurs. Aujourd'hui nous n'avons plus besoin d'idéologies.

8. Est-ce que le Hezbollah est du terrorisme ?

4 Oui. Parce que le financement de ce parti est de l'extérieur. Et il utilise son pouvoir pour causer l'horreur chez les gens.

9. Vous étiez considérés comme des terroristes durant la Guerre Civile, c'est pour cette raison

que votre fondateur Bachir Gemayel n'est pas mentionné dans aucun article international.

4 C'est vrai. Parce que à l'époque la communauté internationale empathisait avec les palestiniens. Cette cause a échoué après l'opération Ain Taba et Munich jusqu'à les années 2000 quand une photo d'un militaire israélien tapait la main d'un enfant palestinien qui tenait une pierre.

4 C'est cette photo qui a redéclanché la cause palestinienne.

4 « nous n'étions jamais la cause de la guerre mais toujours en Etat de défense »

4 « Notre cause n'a pas fini mais elle vient de commencer dans le but d'avoir 3 choses : plus d'armée illégale, impartialité et pouvoir juridique indépendant ».

10. Comment pouvez-vous prouver que le Hezbollah est du terrorisme si son allié est maronite ?

4 Nous devons prouver son illégitimité. Nous sommes la force du peuple sur le terrain « Nabad Al Chare3 ». Je parle des Chrétiens parce que j'en suis un mais nous représentons tout le monde. 4 Ce sont les gens qui jugent.

11. Comment vous gérez entre votre poste d'enseignant et votre poste de responsable politique ?

4 Toute ma vie durant mes cours je n'ai jamais montré une appartenance politique à un parti.

4 Même si j'ai un seul élève qui est contre mes croyances politiques, je n'exercerai jamais le harcèlement à son égard

12. En tant que papa, as-tu affecté les avis politiques de tes enfants ?

4 Monsieur Alain a expliqué que Jad son fils travaillait avec les indépendants à l'université. Il a mené une bataille électorale très sévère au nom de la société civile et des indépendants. Ceci lui a rendu très fière

13. Avez- vous des martyrs dans la famille ? avez-vous participé à la guerre ?

4 Oui. J'ai deux cousins qui se sont assassinés.

J'étais bénévole à la croix rouge durant la guerre mais par contre mes frères y ont participé.

13

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

14. Est-ce que vous êtes réconciliés ? est-ce que vous avez transmis quelques traces de la guerre à vos enfants ?

4 Les FL ont initié une réconciliation. Notre leader Samir Geagea s'est publiquement excusé pour les horreurs de la guerre

4 « quand la personne est éduquée sur les valeurs et le concept de la réconciliation, tout cela n'est que du passé »

4 Mon papa me disait toujours «quand quelqu'un critique les Islams devant toi, souviens toi de la belle voix du Muezzine» « même durant la guerre j'avais la réconciliation dans mon coeur malgré la forte volonté de tuer pour protéger ma maison ». « la réconciliation est un mode de vie, c'est une éducation à la maison et à l'école ».

4 « Quand j'étais responsable de la télécommunication à la croix rouge, durant la guerre, j'ai reçu un appel d'une dame de Saadnayel (région musulmane) qui nous suppliait de prendre sa fille à l'hôpital à cause d'une méningite. Elle est arrivée chez nous en nous suppliant, j'ai appelé le responsable et il m'a défendu de prendre la fille. Malgré tout j'ai pris la fille et sa maman à l'hôpital », « j'ai été suspendu après cela mais avec fierté ».

15. Nous savons qu'au Liban nous n'avons pas cette mentalité ni cette éducation, nous n'avons pas d'histoire commune, alors chaque enfant connait la version de ses parents. Comment pouvons-nous traiter cette forte socialisation politique ?

4 Le problème de l'histoire commune est que nous devons écrire l'histoire avec objectivité. Nous devons l'écrire avec les faits et non pas les conclusions et les interprétations.

16. Sommes-nous dans un cercle vicieux ?

4 Le jour où il y'aura une conférence nationale, en décidant l'impartialité du Liban, c'est le jour ou la réconciliation commence.

4 Aujourd'hui nous ne pouvons pas initier cette conférence sans avoir des vraies institutions juridiques et policières

17. Est-ce que c'est une guerre asymétrique entre l'opposition et le Hezbollah ?

4 Je ne considère pas cette guerre comme asymétrique mais comme une guerre entre celui qui a raison et le fautif. Par la suite c'est nous qui sommes les plus forts même si il y'a l'Iran derrière le Hezbollah.

4 La décentralisation administrative est le but actuel des Forces Libanaises. Nous sommes avec la fédéralisation du Liban. La fédéralisation ne signifie pas renforcement des partis droits. Au contraire, c'est une cohabitation. La première étape est d'éliminer l'arme illégale du Hezbollah.

14

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Mr. Maxwell Saungweme : Originally from Zimbabwe, Maxwell is a country Director in Lebanon and Syria for in international NGO called Search For Common Ground. He has served this NGO for 26 years and has been in Lebanon for 2 years. Maxwell has vast experience in the following program thematic sectors: social justice, peacebuilding, conflict transformation; prevention and transforming violent extremism and many others.

Lien de l'entretien:

https://drive.google.com/file/d/1w8kx1wWWKBOc1vd7Kym2FYXZx9Bk5xci/view?usp=sharing.

Le 24/05/2022, Siège de Search For Common Ground- Beyrouth à 15h00

1. According to you, is Lebanon presently at peace or at war?

4 We can say that Lebanon is at peace with the absence of war
and violence. To some extent it's at peace

4 But looking at the difficulties and unsolved issues, we can also
say that Lebanon isn't at Peace, so we could describe it as negative peace.

4 Despite of the economic and social crisis there haven't been
any violence and conflicts, which shows that Lebanon is very resilient and that interests Mr. Maxwell.

2. Since 1975 until today, Lebanon has seen a lot of tension and conflicts. Due to lack of reconciliation, children are more affected by this war than their parents. Why do you think that reconciliation initiatives have failed?

4 The problem in the Lebanese system is that people are divided. But there are encouraging events outside of these tensions you just mentioned. Every time Lebanese protested against social and economic issues, they are doing It regardless of their religious identities, which means that young Lebanese are developing identical identities instead of moving away from the whole divided lives and identities.

4 It is very important that young people are developing dimensional identities. That is very important. They aren't considering their ethnic or religious groups but are only focusing on the common problem.

4 Developing multidimensional identities is something very positive and important in the middle east especially in Irak and Lebanon. And that is a goal of SFCG's many goals. Developing multidimensional identities means that people are not looking at things just from their narrow identities.

3. What's Search For Common Ground's plan facing all these complexities towards peace building and reconciliation?

4 what SFCG is trying to do is work on young people who are going to become the future leaders of Lebanon. We are trying to work on developing multidimensional identities and the ability to live in diversity.

4 There are different approaches and we use one of them and it is «common ground approach», how the diversity is a point of strength to unity and leading towards each other rather than dividing.

4 When trying to address identities in a group, we figure out a lot of things in common. So what SFCG is trying to do is to use the common identified as entry points to find common grounds and to address it deeper and serious issues that we live in Lebanese societies

4. We all know that in Lebanon we don't have a common story, how are we able to achieve reconciliation if we don't agree on a common story to teach our kids at school? We usually know that the winner writes the story, in Lebanon we don't have a winner

15

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 One of Search's philosophies is that it is possible for everyone to win. Our approach is «no one should lose in order for someone to win»

4 So we can always use the «win-win» solutions. We believe that that is possible in the case of Lebanon. We have to invest in the memoire and in the memorialisation problems where people find their history and people tell their stories. Maxwell thinks that «if there is an open and serious memorialisation program, where people can say out their minds, people can actually realize that it's possible for all Lebanese to win and no one has to lose»

5. What type of reconciliation do you think suits best the situation in Lebanon?

4 What is needed depends on the Lebanese. What is needed is to create a platform where all stakeholders come and agree. In the end people need to emphasise empathy and to understand why different groups prefer different ways to reconciliation and then find a common ground.

4 There's always a possibility of finding a common ground if a proper facilitator facilitate this. No one said that only one way of reconciliation should be used in Lebanon. We just have to find a common ground between all groups.

6. The reconciliation initiatives should be taken by whom? The Lebanese themselves? External NGOs or other countries?

4 The process relies on a credible convenance to begin with. It should be someone respected by all parties and someone who is able to understand.

4 But for any reconciliation process to succeed, it should be driven by the Lebanese and the locals not by foreigners. As much as foreigners and international NGOs can play in that field, they can only support and facilitate, but for the process to really work we need the Lebanese's will.

7. As an international peace building NGO in a corrupted country, people take you for granted. What are the challenges you face ?

4 In terms of peace building, as SFCG we manage to achieve small successes while working with communities. We've also tried to work with the government like the ministry of justice, the internal security forces and others. There are a lot of challenges but Samwell sees all that as appetite and demand within communities and within the government.

4 «While working with the government we saw government agents criticising the government, this showed me that people really want to change». Lebanon isn't the worst in terms of challenges. The Challenges in Lebanon are around the things they say and transparency, our resources, whether you side the memorials in the government, whether the commitment is maintained. The fast change in the state institutions is also a challenge. One day you meet a responsible the next day he has changed.

8. Do you prefer working from the bottom up or the top down?

4 This approach is used by SFCG. We basically work bottom up and we have realised that for us to succeed we have to work with decision makers.

9. How long have you been working in Lebanon? What's your evaluation to the development of reconciliation and of your work? Have you seen some positive results or is it blocked?

4 For Search since 1996 and in Lebanon 2 years.

4 Before 2020 I could point to some progress, but these two years in Lebanon have shown a very difficult time in terms of the economy and the covid-19. So it have been very difficult to the government to deal with it and it was very difficult for us to measure progress

4 If we look at some of the things, on a very local level we made some progress.

16

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Mr. Hussein Chokr : « Hussein is a Beirut-based conflict analyst on Lebanon and Syria at Search for Common Ground. He was previously a Governance Researcher at the United Nations Economic and Social Commission for Western Asia, and Research Fellow at the Institute for Near and Middle East Studies at the Ludwig Maximilian University of Munich. His interests include the political economy of Syria and Lebanon, with a focus on governance and public policy»1

Lien de l'entretien:

https://drive.google.com/file/d/1FgHvoSunbKmezZR2nNBZEGixxvr43Jwb/view?usp=sharing.

Le 24/05/2022, Siège de Search For Common Ground- Beyrouth à 15h30

1. Hussein vous étiez pleinement actif dans la société civile libanaise, pourquoi vous en êtes plus ?

4 « Je n'ai plus trouvé une ressemblance avec les groupes de la
société civile libanaise
».

4 « je risquais de mettre mon effort dans le mauvais chemin et
avec la mauvaise personne
».

4 Je ne vais pas m'investir dans un projet qui ne me ressemble
pas

2. Est-ce que vous pensez que le Liban est en état de guerre ou bien en état de paix ?

4 C'est un argument qui nous oblige d'aller vers la littérature du conflit et du post-conflit. Quand l'ONU a mis les critères définissants le conflit et le post-conflit, ils ont proposés des indicateurs. Selon Hussein, ces critères sont fragiles et peuvent ne pas être tous présents. Alors s'il existe des critères et d'autres non, sommes-nous en guerre ou pas ?

4 Oui au Liban on a signé un arrangement national, les émigrés sont rentrées. Alors selon la définition des NU nous sommes dans une situation de post-conflit mais effectivement nous ne sommes pas dans le post-conflit mais dans le conflit même. C'est un conflit non guerrier.

3. Qu'en pensez-vous de la transformation des milices en des partis politiques ?

4 Je trouve que la société civile aujourd'hui est une partie d'une fabrication politique. Ce n'est pas vrai qu'ils ne font pas partie du pouvoir

4 Dans la plupart des pays qui ont eu des conflits internes, les vainqueurs sont devenus partie du pouvoir. Au Liban vu qu'il n'y a pas eu un vainqueur déclaré, dans la plupart des pays dans une telle situation on fait pareil pour renforcer leurs pouvoirs

4 Hussein ne voit pas que cette transformation est exceptionnelle. Il trouve le problème dans l'incapacité de la société civile de confronter cela.

4. Trouvez-vous que les élections législatives d'aujourd'hui sont un début vers un changement ? 4 Ça peut-être. En tout cas la loi électorale donne la chance à tout le monde de gagner sauf les trop petits.

4 Tout le monde se considère comme gagnant aujourd'hui parce que leurs calculs des résultats étaient corrects

4 La loi électorale s'est montrée comme démocratique. Parce que personne des existants ne s'est opposée aux résultats. Il est démocratique mais pas juste. Il n'est pas représentative.

4 Quand on parle de la démocratie on a besoin de demander aux citoyens (c'est fait), mais il n'est pas à 100% représentative. Mais il est à 100% représentative plus que celui d'avant.

1 CHOKR H., «Lebanese `Reconciliation' and the Historical Roots of Deferred Violence», The London School of Economics and Political Science, 20 Décembre 2021. [en ligne]: Lebanese 'Reconciliation' and the Historical Roots of Deferred Violence | Middle East Centre ( lse.ac.uk).

17

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

5. Est-ce que vous êtes avec une démocratie libérale au Liban ?

4 Le système n'est pas convenable pour cela ni le peuple.

4 La SC considère qu'elle est la seule éduquée dans le pays. Mais ce n'est pas vrai ! toutes les partis politiques ont des gens extrêmement éduqués. Le peuple est éduqué et compréhensive. 4 Il existe une différence entre les élites politiques et l'éducation politique.

4 « La démocratie c'est la réflexion de la société et de la population telles qu'elles sur l'actualité politique ». la démocratie n'oblige pas d'avoir une éducation politique

4 Alors pour Hussein le Liban est un pays démocratique vu que toute la population est représentée au parlement avec des lacunes. « La société s'alimente d'éléments historiques précis, cela impacte le système politique, et après le système reflète cela sur la société. Cercle Vicieux »

6. Qu'en pensez-vous de la réconciliation au Liban ?

4 Au Liban nous n'avons pas des initiatives de réconciliation. Au niveau micro si bien sûr. Mais

ce ne sont pas considérées comme des vraies initiatives.

4 Les composantes de la réconciliation sont : Truth, Justice and réparation

4 Les petites initiatives ne sont pas suffisantes.

7. Quelle est la forme idéale de la réconciliation au Liban aujourd'hui ?

4 L'accord du Taëf théoriquement est un accord de réconciliation. Mais en effet c'est un accord de division du pouvoir

4 Pour savoir le type de réconciliation idéale au Liban, nous devons se transformer en des « scenario analysists ». La situation est extrêmement sensible. Nous avons beaucoup de menaces historiques.

4 Si au Liban nous allons faire une réconciliation selon l'histoire, nous serons obligés d'annuler beaucoup de composantes du système politique libanais actuel

4 Je suis contre l'abolition (kellon ye3ne kellon), => vide. Mais je suis avec le suivi juridique de tous. Tous sont responsables et tous doivent être jugés.

4 Nos partis politiques sont des réflexions de nos sociétés. Peut-être que le parti politique va partir. Mais la mentalité et la société qu'il représente restent

4 Nous voulons changer le parti en tant que parti ou bien la mentalité qui entoure le parti? 4 Nous devons changer le mot «éducation politique » vers « éducation nationale ».

4 La vraie réconciliation ne peut se faire qu'à travers l'Etat. Pour être vrai et général. Ce sont les institutions qui doivent les initier.

4 Hussein est convaincu que les institutions existent. Mais il n'est pas convaincu par leur fonctionnement. Et il n'est pas convaincu par le système politique

8. Qu'elle est la forme de réconciliation idéale pour le Liban ?

4 La réconciliation qui n'est pas idéale mais qui ne verse pas du sang, est l'accord entre les pouvoirs politiques existantes qui viennent d'avoir une forme de réconciliation générale à travers les institutions.

4 Si je parle de réconciliation en dehors de la forme proposée maintenant, je menace la paix nationale. parce qu'après la guerre civile, il y'a eu un attachement entre le système politique et les institutions étatiques.

4 En dehors de cela, je vais supprimer un des partis politiques, en faisant cela et vu que ce parti a la main vraiment profondément dans les institutions, je mets un danger effective.

4 « vicious loop », unless we have an international intervention

9. Qu'en pensez-vous de l'intervention internationale au Liban ?

4 Depuis la création du Liban, on a toujours été gouverné par l'extérieur

4 Nous ne pouvons pas parler du Liban sans parler de la politique internationale et régionale. C'est toujours parallèle

18

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 « le Liban est créé parce qu'il a été gouverné par l'extérieur, après on a eu des volets intérieurs adoptés par les volets extérieurs, ce qui a créé des tensions qui ont mené à la guerre civile. La guerre civile n'est pas uniquement le résultat des oppositions entre les volets internes mais aussi parce que les volets externes ont eu d'autres intérêts que le Liban, ceux de l'intérieur n'ont pas su quoi faire. Après la guerre on a eu un accord externe qui a fait rentrer l'Arabie Saoudite et les syriens pour 15 ans. Après 15 ans quand ce système a échoué on n'a plus eu de volets externes et c'est pour cette raison qu'on a des hauts et des bas »

10. Vous ne considérez pas que l'Iran est un volet extérieur ?

4 Non, le volet extérieur doit avoir la capacité de gérer la politique comme elle veut. En ce moment il n'y a aucun Etat qui arrive à faire cela.

4 L'Iran ne contrôle pas au Liban aujourd'hui.

4 Les interventions internationales ont toujours été la cause de notre histoire et actualité. Récemment la situation a commencé à changer. Le problème est devenu plus local parce qu'ils nous ont laissé seuls (proportionnellement). Leurs outils ont changé. Les syriens étaient littéralement dans les rues de Beirut.

11. Le Hezbollah est-il légitime ? vous êtes avec ses armes illégales ?

4 Le réalisme : le plus fort gagne.

4 Le Hezbollah était une opposition pour remplir le vide de l'Etat au sud. Aujourd'hui si nous voulons renforcer l'Etat, le Hezbollah doit remettre ses armes.

Cercle vicieux, le Liban n'est pas sur la voie correcte.

19

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Mr. Ali Sandeed: Project Manager at Search For Common Ground. «Skillful in Project Management with a demonstrated history of working in the non-profit organization management industry. Experienced in Training, Communication, Conflict Resolution, Interventions, and Facilitation. Strong professional with a Master's degree focused in Masters in Philosophy of Human Rights and Non-violence»2. Ali est un syro-palestinien résidant au Liban, il a 34 ans, il travaille dans le domaine de la construction de la paix au Liban depuis 2012.

Lien de l'entretien :

https://drive.google.com/file/d/1FtjVOXQ5IAbquq6eNyleYzn8RQYOEXIx/view?usp=sharing.

Le 24/05/2022, Siège de Search For Common Ground- Beyrouth à 16h30

1. En tant que palestinien au Liban, quelle est votre version de l'histoire de la guerre civile ?

4 Il existe beaucoup de scenarios, mais pour Ali, il y'avait déjà
des préparations longtemps avant la Guerre civile. Le fait déclencheur était l'attaque sur le bus des palestiniens à Ain al Ramadi. Mais c'était qu'en fait déclencheur de préparations déjà existantes dans le but de garder le Liban faible et fragile

4 Les interventions externes (Syrie, Palestine, Israel) sont la
raison principale

4 Le but des chefs de milices de dominer économiquement pour
pouvoir contrôler le peuple et renforcer leurs fortunes est la motivation pour qu'ils continuent la guerre

4 Selon Ali, les leaders des milices exécutaient les ordres externes au sein du pays.

4 Ces leaders ont joué sur la sensibilité religieuse qui est le point fragile chez les libanais. C'est la peur de l'autre qui a motivé les gens à intégrer les milices de leurs confessions.

2. En écoutant votre analyse de la période de la guerre civile, je l'ai comparée avec la situation actuelle au Liban. Il existe une certaine similitude ne pensez-vous pas ?

4 Il y'a deux moyens que les leaders dominent aujourd'hui. Le premier étant à travers la politique

(la façon difficile), et le deuxième étant la violence (la façon simple). Comme ça les leaders

politiques ont dominé le pays. Du coup ils ont transformé la deuxième façon en la première. 4 Avoir un support politique aujourd'hui au Liban rend le citoyen plus sûr.

3. A votre avis, le Liban se trouve en état de guerre ou bien de paix ?

4 En état de guerre très violente. Pour Ali la paix c'est le fait d'être confortable et tranquille chez soi, personne au Liban n'est tranquille. Même les dirigeants.

4 Nous sommes en guerre économique uniquement.

4. En regardant la transformation des chefs de milices en des Hommes politiques, Ali tu te trouves aujourd'hui plus tendant vers ces partis ou bien vers la société civile ?

4 Personnellement je regarde les nouveaux, mais « they cannot be trusted yet » ils doivent s'organiser ! aujourd'hui il existe des milices pacifiques.

5. On a vu durant les élections beaucoup de jeunes qui étaient avec la société civile et qui ont participés aux manifestations de 2019 se retourner vers leurs identités politico-confessionnelles et vers leurs sociétés politiques et ont votés pour leurs leaders traditionnels. Quelle est la solution face à cette socialisation politique ?

2 Compte LinkedIn de Monsieur Ali Sandeed : Ali Sandeed | LinkedIn

20

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 Cette socialisation politique a pris beaucoup de temps. Le fait d'en sortir va prendre aussi beaucoup de temps.

4 Les partis politiques ont montrés aux gens que c'est la révolution qui a causé la crise économique actuelle pour les rerecruter.

4 Ali est optimiste qu'aujourd'hui il existe des jeunes vraiment loins de cette idéologie traditionnelle de leurs sociétés

6. Comment peut-on avoir une réconciliation sans histoire commune ?

4 Dans n'importe quel pays après des conflits chaque partie parle de sa version

4 En Palestine on ne parle pas des religions et des confessions. En Palestine c'est uniquement Israël le problème. Tandis qu'au Liban ça diffère entre les confessions. Mais leur point commun est la crise d'aujourd'hui et la peine d'aujourd'hui. Ça prend du temps.

7. L'initiative de la réconciliation au Liban doit être prise par qui ?

4 Tout ce qui émane de l'extérieur n'est pas vraiment et fortement effectif

4 Nous avons besoin d'un changement du système même pour la vraie réconciliation.

4 Nous devons travailler avec toutes les sociétés et avec les jeunes à l'école. Dans les écoles francophones il y'a une appartenance automatique à la France, AUB aux USA. Nous devons travailler sur une identité commune sachant que cette multi-confessionnalité est une richesse

8. En tant que palestinien résidant au Liban, vous n'avez pas de droits. Vous allez rester jusqu'à quand ?

4 Les palestiniens au Liban ne veulent pas rester. Ils n'ont pas une dignité au Liban. Ils veulent uniquement partir.

4 Il existe des milices qui sont créées aujourd'hui dans les camps palestiniens juste parce qu'ils en ont marre et n'ont pas le choix. Ou bien ils meurent de faim ou bien ils s'intègrent aux milices.

9. Qu'en pensez-vous de la légitimation de l'existence de la milice Hezbollah sur le territoire libanais sous le motif de libérer la Palestine ?

4 Pour Ali, le Hezbollah est protectorat d'Israël et non pas Palestine. S'il voulait vraiment libérer

Palestine il aurait pu être la bas aujourd'hui. Il peut faire la guerre en Palestine contre Israël. 4 Le Hezbollah est comme n'importe quel autre parti, son existence endommage le pays. Et son

financement et son support est externe

4 L'armée libanaise doit avoir le monopole militaire

10. Vous êtes avec ou contre avoir des bonnes relations avec Israël ?

4 Personnellement, Ali est contre. Mais il est convaincu qu'il s'exerce sur le Liban une stratégie d'affamassions pour ne plus avoir d'autres choix que de signer des accords avec Israël

4 Même la vision est différente entre les religions. Pour Ali Israël ne va pas s'arrêter en Palestine. Leur carte est du Nil au Fourrat.

4 «the more you divide a population the easier it gets to control it», pour Ali c'est ce que Israel est en train de faire.

21

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Ms. Doha Adi : Une jeune activiste Libanaise de 28 ans, diplômée en journalisme et travaille en tant que directrice de projet chez Search For Common Ground dans le domaine de la reconstruction de la paix et la coalition sociale. Doha avait un grand espoir durant la révolution Libanaise de 2019. Elle croyait vraiment que c'était le début d'un changement quand les élections législatives de 2022 l'ont démotivées.

Le 24/05/2022, Siège de Search For Common Ground- Beyrouth à 17h00

Lien de l'entretien:

https://drive.google.com/file/d/1GHVu1TwTNN9ZR oDGNi9HnbZJr0eWtg/view?usp=sharing.

1. Le Liban est-il en paix ou bien en guerre ?

4 Logistiquement le Liban n'est pas en guerre. On est en paix négative parce que les émotions et les sentiments entre les différentes parties de la guerre persistent toujours

2. Croyez-vous qu'il existe une forte socialisation politique au Liban aujourd'hui à cause du manque de réconciliation ?

4 Personnellement je viens d'une région sunnite de la Bekaa. En grandissant, comme beaucoup d'autres groupes de jeunes dans d'autres régions, à cause du manque de réconciliation il y'a eu une grande distance entre les communautés. Ce qui a causé une isolation entre différents groupes au sein du pays même. On parle de l'accès aux informations et aux postes de travail et même financièrement.

3. Qu'en pensez-vous de la transformation des chefs de milices en des hommes d'Etat ?

4 C'est quelque chose surréelle. Ça montre combien en tant que communautés libanaises on peut être affecté simplement par le leader confessionnel et justifier ses actes.

4 Doha affirme que ce n'est pas logique pour elle comment la mémoire collective des gens peut simplement être effacée pour des raisons de protection confessionnelle de la part de leurs leaders communautaires contre les autres.

4. Devons-nous oublier ou bien se souvenir de la guerre pour se réconcilier ?

4 Nous devons parler pour conclure que tout le monde est responsable et coupable. Nous devons savoir ce qui s'est passé et se mettre d'accord que nous avons tous commis des erreurs et que nous devons habiter ensemble dans un même pays avec une seule identité

5. Quelle est la procédure ?

4 Nous devons avoir un partage d'informations. Le media a le potentiel de faire cela. Nous devons montrer des histoires de toutes les parties de la guerre.

4 Nous devons montrer à tout le monde que c'est vrai que vous êtes des victimes mais aussi l'autre est une victime de vos actes

6. Les résultats des élections sont-ils un début pour un vrai changement ?

4 au début je pleurais de joie. Mais après en regardant l'émission de « sar el waet » j'ai eu peur que ces jeunes députés se transforment en des hommes d'états corrompus comme ceux d'avant

7. devons-nous trouver une justice ? n'avez-vous pas peur que ça déclenche une nouvelle guerre civile ?

4 « dans ce cas nous méritons une deuxième guerre civile ».

8. Qu'en pensez-vous du système éducatif (politiquement) et quelle est la solution s'il existe un problème ?

22

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 Le livre d'éducation civique est le même depuis mon enfance jusqu'aujourd'hui. Ce n'est pas un livre intéressant. Il est vraiment immobile. nous devons transmettre aux enfants que la politique est dans la vie quotidienne. Nous devons créer un esprit critique chez les jeunes, une volonté de poursuivre et de juger.

9. On a vu durant les élections beaucoup de jeunes qui étaient avec la société civile et qui ont participés aux manifestations de 2019 se retourner vers leurs identités politico-confessionnelles et vers leurs sociétés politiques et ont voté pour leurs leaders traditionnels. Quelle est la solution face à cette socialisation politique ?

4 Le problème est qu'il n y a pas de confiance. « j'ai demandé à mon frère de ne plus voter pour le courant futur mais pour les indépendants, il m'a répondu qu'il n'était pas confiant que les autres n'allaient pas voter pour leurs dirigeants traditionnels »

4 Pour Doha nous devons travailler avec les tout petits parce que ceux de notre âge et plus grand sont déjà dans le cercle vicieux. C'est un jeux sur la psychologie des jeunes.

10. Pour travailler sur les enfants d'aujourd'hui, nous avons besoin d'un changement du système éducatif, à travers le parlement. Qu'en pensez-vous ?

4 « je fais partie de la même communité, j'ai les même accès et j'ai reçu les mêmes informations. Mais j'ai pu changer parce que j'ai eu la chance de parler avec des autres personnes ayant d'autres mentalités et pensées. Je suis sortie de ma « confort zone » avec des personnes comme moi des autres communautés. Et on a créé notre histoire commune et mémoire partagée ensemble. Nous pouvons lâcher les valeurs traditionnelles des communautés traditionnelles ».

4 Doha croit en la culture alternative. Avec sa soeur elle travaille sur cela et ça marche.

4 Doha ne croit pas qu'il existe beaucoup de Libanais comme elle. Elle travaille dans son cercle limité. Elle ne trouve pas qu'elle est capable de faire plus.

23

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Ramzi Abou Ismaïl : «I am a political psychologist and a quantitative researcher with a background in Law, Political and Social Psychology. My interest in the field emerged following the 2018 elections in Lebanon. While my original interest was focused on why people prefer maintaining the status quo, after joining Kent my interest shifted towards Intergroup conflict and collective violence. My research focuses now on explaining collective behaviours: from normative collective action to collective violence»3. Ramzi is a political social media influencer, he has an Instagram page with the username «The Political Psychologist».

Lien de l'entretien: https://drive.google.com/file/d/1b9jh-Iv0hETYvJiRCuuPn2NMwub cEcI/view?usp=sharing.

Le 15/06/2022, à distance via Zoom à 14h00

1. Est-ce que vous considérez le Liban aujourd'hui en état de

Paix ou bien en guerre ?

4 La guerre selon Ramzi est « une forme de conflit. Le conflit est
l'état de manque d'accord entre des groupes différents. Ces différents groupes ont des différentes observations des choses. Cette différence de division, d'intérêts, de valeurs et de futur mène à voir l'autre en étant un adversaire
. » alors « nous sommes en guerre de qui va imposer sa vision et ses valeurs sur l'autre ».

4 Le développement des groupes au Liban a mené à changer les
dynamiques de communications entre ces groupes. L'ennemie d'hier est l'allié d'aujourd'hui et l'alliée d'hier est l'ennemie d'aujourd'hui.

4 Les actions militaires sont finis. Militairement il n'y a plus de guerre avec l'accord du Taëf. Mais les raisons de la guerres ne sont pas réglées. Exemple le dossier des disparus n'est toujours pas traité, il n'y a pas eu une conférence nationale pour la réconciliation, les coupables ne sont pas identifiés, il n'y a pas eu de procès juridiques, des gens ont perdu leurs familles, etc.

4 D'un point de vue sociale, les raisons de la guerre n'ont pas été discutées et traitées. Une partie considérait que le palestinien occupait le Liban, une autre partie considérait que le palestinien était un réfugié. Et le palestinien a choisi une partie et la guerre a commencé.

4 Cette culture se projette sur n'importe quel conflit aujourd'hui parce que la situation n'a pas été traitée, nous n'avons toujours pas des valeurs communes.

2. Quelle est la procédure pour régler ces problèmes non résolus ?

4 L'Etat doit mettre des plans d'intervention dans les écoles et universités. Il doit imposer des camps. Tout cela après avoir fait une conférence nationale générale dans laquelle nous devons partager nos peurs, limites et autres. Cette conférence aura pour but de baser l'identité commune du Liban.

4 Pour Ramzi le Liban n'a jamais eu une identité commune. Il y'avait toujours une autre personne en face considérant que son Liban n'est pas ton Liban.

4 Pour pouvoir faire cela nous avons besoin d'un Livre d'histoire commun et d'un livre d'éducation civique commun. Après tout cela, le ministre de l'éducation en collaboration avec les écoles et les municipalités doivent organiser des activités populaires touchants le plus de tranches de la société.

4 D'après l'expérience de Ramzi, il y'a des gens qui considèrent que nous avons dépassé la guerre, d'autres considèrent que nous sommes tous laïcs au Liban, d'autres considèrent que ce plan est impossible sans expliquer pourquoi.

3 Compte LinkedIn de Monsieur Ramzi Abou Ismail: Ramzi Abou Ismail | LinkedIn.

24

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

3. Vous ne considérez pas que ce projet peut causer une nouvelle guerre civile ?

4 C'est un discours qui n'est pas scientifique. Si nous avons un travail cadré « framework » il n'y aura pas une agressivité.

4 Bien sûr les deux parties peuvent se blesser mutuellement en parlant de la guerre, mais ils sont toutes les deux là pour avoir une réconciliation. Et bien sûr nous devons avoir des professionnels gérant et facilitant ces projets. Pour cela, un responsable politique actuel ne peut planifier ce Framework. Nous avons besoin d'un travail académique.

4 Si nous faisons ça comme c'est fait dans la rue, bien sûr nous finirons dans une guerre civile. 4 Les professionnels doivent gérer le discours pour faire sortir les émotions sans forcément toucher aux sujets qui causent des conflits.

4 Dans un cadre sein et correct nous pouvons avoir un dialogue.

4. Vous considérez que ce dialogue doit regrouper uniquement des libanais ?

4 Ramzi trouve qu'en priorité les libanais doivent participer. Nous devons nous mettre d'accord sur la forme de la crise

4 Après la cause de la crise « les Palestiniens » doivent participer et après les Syriens.

4 Nous ne devons pas oublier qu'à cause de la peur des libanais face aux palestiniens, ils les gardent dans des camps sans faire attention qu'au sein de ses camp il existe et se développe des bombes temporaires.

5. Relation libano-palestinienne ?

4 Il existe une très grande gap entre les Libanais et les Palestiniens.

4 Il existe des palestiniens qui croient qu'il vont retourner en Palestine. C'est une crise d'idéologie très grave. «ce faux espoir créé des générations incapables de cohabiter et de s'intégrer ».

6. L'initiative de ce projet de réconciliation doit être prise par l'Etat ?

4 L'Etat est capable mais la société civile aussi. A travers la collaboration entre la société civile, les universités et les écoles, nous pouvons avoir ce projet.

4 La croix rouge est une ONG qui travaille à la place de l'Etat. Nous avons des entités privés financées parfois par l'Etat pour exécuter un travail étatique.

4 Dans l'absence du pouvoir aujourd'hui, nous pouvons avoir un pouvoir externe pour le faire. 4 Il existe des organisations avec des universités qui peuvent commencer par ce plan qui peut se transformer vers une initiative des NU

4 Ce plan a besoin d'un planificateur, d'un ingénieur. S'il existe une « advocacy » suffisante sur cette idée nous pouvons travailler tous ensemble même si on n'est pas d'accord sur tous les points.

4 Le financement est un problème. Ramzi personnellement avait un projet mais le financement l'a bloqué parce qu'il existe une préférence de mettre l'argent dans les élections.

4 Aujourd'hui le pouvoir n'est pas prêt à faire tout cela. Selon Ramzi les 16 députés indépendants ont échoué déjà.

4 Ramzi croit toujours que les institutions de la société civile sont beaucoup mieux que le pouvoir. 4 Le plus grand problème aujourd'hui est que chaque parti politique a des problèmes selon sa taille et non pas la taille du pays.

7. Entre les responsables vous pensez qu'il y'a eu une réconciliation ?

4 Ramzi est convaincu que les responsables aujourd'hui s'entendent bien. Le Taëf a divisé les intérêts entre ces dirigeants. Ils s'entendent très bien

25

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

8. Concernant l'histoire commune ?

4 L'histoire commune doit se baser sur des faits et non pas des interprétations.

4 Le problème n'est pas dans les réactions (légitime défense), le problème est dans le manque d'interprétation des réactions. La légitime défense est normale, mais le fait de violer des femmes c'est pas du tout normal.

Il n'existe pas un vrai regret. Tous les partis disent pareil : « si vous allez refaire nous allons refaire ».

26

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Maire Nazih Chaanine : Monsieur Chaanine est le maire de la Moualaka depuis 25 ans. Il était un combattant tout au long de la guerre civile libanaise auprès de la Résistance Libanaise.

Lien de l'entretien :

https://drive.google.com/file/d/1CGWQCoi5SPifUjMxJLyvh08OMrubSnJ/view?usp=sharing.

Le 07/06/2021, Moualaka à 15h00

1. Est-ce que vous considérez que le Liban aujourd'hui est en état de
guerre ou bien de paix ?

4 Le Liban n'est ni en paix ni en guerre parce qu'on a pas de stabilité

2. Avez-vous participé à la guerre civile Libanaise ? racontez-nous un
peu votre expérience

4 Oui j'ai participé à la guerre comme la plupart des jeunes de mon âge
à l'époque.

4 En 1976, on a remarqué une existence armée dans la région et des

formations militaires de la part de groupes extrémistes. Il y'a eu des kidnappes

sur l'identité. La raison principale de la guerre est l'existence palestinienne avec « mounazzame sa3ika souriyé » qui ont commencé à se militariser et à payer aux libanais pour les rejoindre. Il y'a eu une division confessionnelle des habitants. Les Palestiniens et les Syriens ont commencé à militariser les Musulmans libanais tandis que les Chrétiens n'étaient ni formés, ni prêts. Du coup chaque Chrétien a acheté de son propre argent des armes. Et on a commencé les formations. Les Chrétiens n'ont pas combattu pour envahir des régions mais pour se défendre.

4 J'avais entre 25 et 30 ans. J'ai participé depuis le début jusqu'à la fin

3. Est-ce que vous considérez que vous êtes réconcilié post-guerre civile ?

4 Déjà durant la guerre je n'avais pas de la haine contre l'autre. J'avais des amis musulmans et on était toujours en contact.

4 Personnellement j'ai sauvé des gens de l'autre partie. Et ils m'ont sauvé plusieurs fois

4. Vous trouvez que cette participation à la guerre a affecté vos enfants ? 4 Non pas du tout. Même moi je n'ai pas eu de problèmes

5. Vous pensez que la réconciliation est possible après 32 ans ?

4 Non, il est trop tard. 30 ans de destruction ne peuvent pas être rebattus dans 10 et 15 ans.

6. Dans la région dont vous être maire habitent des gens de toutes les confessions, vous trouvez que la cohabitation est réussite ?

4 Elle est réussite parce qu'ils sont obligés de vivre ensemble et non pas parce qu'il en ont envie. Mais le jour où il y'a des élections, chaque groupe penche vers sa communauté

7. Vous trouvez que la loi électorale est juste ?

4 Non. Parce que si le Libanais veut une personne il ne peut pas la choisir seule, il sera obligé de mettre toute la liste.

8. Quelle est la solution de la socialisation politique ?

4 nous avons besoin d'une conscientisation à long terme et non pas un mois avant les élections comme c'est le cas au Liban

27

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 dans les écoles nous devons avoir un livre d'histoire et d'éducation civique uniques. Chaque école enseigne ce qu'elle veut. Des écoles enseignent l'histoire de Bonaparte et d'autres de Al Fakih

9. Vous pensez que les Libanais doivent parler de la guerre ?

4 nous devons écrire une histoire commune objective et avec le temps les gens oublient.

10. Est-ce que vous étiez des terroristes à un moment durant la guerre ?

4 Non jamais. La communauté internationale était sensible sur la question des palestiniens parce qu'ils étaient dans l'injustice. Mais les palestiniens au Liban sont injustes. Ils voulaient transformer le Liban en Palestine et ils ont écrit « tarik al kodes tamorr fi jounieh » « la route de Jérusalem passe par Jounié ».

4 Il y'avait pas un média qui montre Bachir Gemayel comme un média qui montre les palestiniens comme victimes.

4 Le Liban a besoin d'un Bachir Gemayel aujourd'hui

11. Vous avez des amis du Hezbollah et vous passez des camps ensemble, existe -t-il des tensions entre vous ?

4 « il n'existe pas de tensions mais de mensonges, je sais qu'ils mentent et ils savent que je mens, quand on a deux visages et deux langues, la réconciliation est impossible. »

28

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Monsieur Sami Braidy : Un intellectuel socio-politique et un enseignant scolaire retraité. Monsieur Braidy a enseigné au sein des écoles publiques libanaises pour plus que 40 ans.

Lien de l'entretien :

https://drive.google.com/file/d/1GdLA5UIO2pIEWYHP0leySWldOTI6B6c/view?usp=sharing.

 

21/05/2022, Zahlé à 15h00

4 Pour avoir un rôle dans la politique libanaise, il faut consacrer

3 approches : la confession, la famille et l'argent

4 Le Liban n'a pas de patrimoine ni d'histoire

4 La socialisation historique au Liban est basée sur l'intérêt individuel et sur le confessionnalisme

1. Est-ce que la réconciliation est possible aujourd'hui ?

4 Elle est possible et obligatoire. La réconciliation commence avec la fin du confessionnalisme. 4 Fouad Chehab était capable de faire cela, mais l'armée l'a bloqué pour renforcer le camp religieux

4 En effet « ÉíÓÇíÓáÇ ÉíäæÑÇãáÇ » est la cause du désastre Libanais. Aujourd'hui elle se trouve représentée par les partis politiques chrétiens. Et la « ÉíÓÇíÓáÇ ÉÚíÔáÇ » représentée par le couple chiite

4 La pensée gauche est la solution pour le Liban (contre le confessionnalisme). Nous devons

avoir la paix comme grand titre dans le pays. Un pouvoir humain est la solution. « íäÇÓäÅ ãßÍ » 4 Bichope Gregwar Haddad et Imam Moussa Al Sader travaillaient sur cela mais tous les deux

ont été éloignés.

2. Existe-t-il des partis politiques aujourd'hui vraiment avec cette laïcité ?

4 Uniquement les partis gauches

4 Les députés de la société civile qui ont pu gagner montrent vraiment un premier pas vers le mieux. Mais il reste beaucoup de temps et d'effort à mettre. Le danger est si ces députés restent et refusent de céder leurs places après. ( le danger est qu'ils se transforment comme les anciens)

4 Aujourd'hui il existe une confrontation chrétienne-chrétienne, sunnite-sunnite, chiite-chiite et druze-druze

4 Selon Mr. Braidy le problème au Liban a été créé par les Français et les Anglais

4 «la khalass illa bl dawle al madaniye» «ÉíäÏãáÇ åáæÏáÇÈ áÇÅ ÕáÇÎ áÇ», «pas de sauvetage qu'à travers l'Etat laïc»

3. Qui doit prendre l'initiative de cette transformation ?

4 Les responsables existants aujourd'hui font partie du problème. Ils ne peuvent pas le résoudre. Ils doivent céder leurs places à des nouveaux visages pour avoir un changement

4 « nous ne pouvons construire un Etat sans des représentants jeunes »

4. Le Liban aujourd'hui est-il en guerre ou bien en paix ?

4 Le Liban est en état de guerre froide très forte.

4 Pour Monsieur Braidy la paix c'est le fait d'avoir du travail, croissance, culture et prospérité. Actuellement aucun de ces éléments n'est présent au Liban.

5. Qu'en pensez-vous de la transformation des chefs de milices en des Hommes d'Etat ?

4 Le Liban a fortement besoin de partis politiques loin des milices guerrières. « On ne peut pas tenir des armes et des livres. Ou l'une ou l'autre. »

6. Aujourd'hui ces milices gagnent pas les élections, Est-ce que c'est démocratique ?

29

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

4 Le Hezbollah doit se transformer comme les Forces Libanaises en un Parti politique. Les FL se sont éloignées de l'identité de milice. Si le Hezbollah arrive à faire cela la compétition qu'on a vu durant les élections de 2022 disparaisse.

4 La réalité aujourd'hui est un combat politique entre deux extrêmes.

4 La loi électorale n'est pas du tout démocratique. Elle est nulle.

7. L'éducation politique commence où ?

4 Dans les écoles. Nous devons changer tout le système éducatif et le curriculum. Les écoles aujourd'hui sont comme des fermes.

8. La réconciliation se fait par l'oubli ou bien en parlant et en trouvant une histoire commune ? 4 Effectivement, pour pouvoir créer une identité nous devons créer une histoire commune et la critiquer positivement.

4 Les Chiites ont l'histoire de Jabal Amer, les Chrétiens Jabal Loubnan, etc. Nous devons parler des erreurs.

4 Monsieur Braidy ne pense pas que nous pouvons faire cela. Il a un espoir, mais pas durant sa « vie de vieux ». Il a un espoir avec les jeunes.

30

Annexe 1, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Un ancien général militaire palestinien au sein de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) :

L'OLP est une organisation palestinienne politique et militaire composée de plusieurs petites organisations palestiniennes pour libérer la Palestine. Cette organisation a commencé à mener des raids du Liban vers Israël en 1968 et a fait partie du Mouvement National Libanais durant la guerre civile Libanaise.

Le 28/05/2022, Saida à 18h00

1. En tant qu'ex-combattant au sein de l'OLP, comment expliquez-vous le début de la guerre civile libanaise de votre point de vue?

4 La Multiconfessionnalité est la cause principale de la guerre civile Libanaise.

4 Effectivement cette guerre de 15 ans est le résultat d'une crise politique causée par les Etats-Unis et l'Angleterre. Cette crise a commencé suite à une décision américaine face à un Liban faible qui n'a pas pu s'empêcher de tomber dans les conflits.

4 Avec l'arrivée progressive des Palestiniens et leur renforcement jusqu'en 1971 (surtout suite à leur sortie de la Jordanie) les libanais se sont divisés entre Chrétiens contre les Palestiniens et les Gauches+ Musulmans propalestiniens.

4 Les Chrétiens avaient un excès de droits à l'époque ce qui a bloqué la possibilité pour les Palestiniens de lutter pour leurs droits

4 « En effet, si Yasser Arafat a voulu que le Liban se transforme en Palestine, il aurait pu le faire », d'après Kissinger, les Palestiniens étaient beaucoup plus forts que les Chrétiens Libanais.

4 « Nous ne voulons pas envahir le Liban, nous sommes là parce qu'on ne peut plus rentrer chez nous », « La nationalité nous a été proposée mais la majorité l'avait refusée, sauf les riches qui l'ont acceptée pour des raisons économiques ».

4 « Je trouve que même sans les Syriens et les Palestiniens, le Liban n'aurait jamais pu se rétablir ». Les Partis chrétiens sont partis beaucoup trop loin dans leurs négociations avec les Israéliens.

4 Avec le temps, la guerre civile libanaise n'était plus une guerre de dominance mais de génocides

2. Est-ce que vous considérez qu'une réconciliation est possible après 32 ans ? si oui comment ? 4 Vu la situation actuelle libanaise, une réconciliation n'est pas possible. Nous sommes toujours dans la même mentalité et avons les mêmes responsables politiques

4 Il existe un manque de conscience politique au Liban. Que ça soit du côté palestinien ou bien libanais, nous devons comprendre que la guerre est derrière nous et que les palestiniens ne veulent jamais remplacer le Liban par la Palestine.

4 Nous avons commis des erreurs dans le passé, nous le savons. Un dialogue doit avoir lieu pour exprimer notre culpabilité et s'excuser d'une part, et pour accepter les excuses des autres partis de l'autre part.

3. Qu'est-ce qui empêche la réconciliation effective alors ?

4 D'un point de vue palestinien, le manque d'éducation politique chez nos jeunes leur fait rentrer dans l'islamisme profond et extrême. En d'autres termes, les jeunes palestiniens font recours à l'islamisme pour se protéger.

4 La réconciliation doit se faire à travers l'éducation des jeunes (écoles, établissements éducatifs, etc.), les médias, et une conférence nationale pour la réconciliation entre toutes les parties de la guerre.

Annexe 2, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Photos du terrain :

Interviews formelles :

De gauche à droite : Mme. Doha Adi (interviewée), Mme. Nisrine Haddad (intervieweuse), Mr. Hussein Chokr (interviewé) et Mr. Ali Sandeed (interviewé).

SFCG HQ, Achrafieh-Liban.

SFCG HQ, Achrafieh-Liban.

SFCG HQ, Achrafieh-Liban.

Durant l'entretien avec Monsieur Ali Sandeed.

1

Avec le Directeur Général de « Search For Common

Ground » au Liban, Monsieur Maxwell Saungweme.

Annexe 2, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Maison Kataëb, Zahlé-Liban.

Maison Kataëb, Zahlé-Liban.

De gauche à droite : Mr. Anthony Mouakkar, Mme. Nisrine Haddad (intervieweuse), Mr. Dany Fayad (Interviewé) et Mr. Elias Fayad.

Maison Kataëb, Zahlé Liban.

Durant l'entretien avec Monsieur Dany Fayad.

Avec l'Assistant du Secrétaire général des affaires provinciales de la Bekaa au sein des Phalanges Libanaises, Monsieur Dany Fayad.

Maison Kataëb, Zahlé-Liban.

Durant l'entretien avec Monsieur Dany Fayad.

2

3

Annexe 2, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Zahlé-Liban

Durant l'entretien avec l'intellectuel politique et enseignant retraité,

Zahlé-Liban

Monsieur Sami Braidy.

Mreijat- Liban

Avec Monsieur Walid Fahd Zeitouny, enseignant à l'Université

Avec la candidate chiite indépendante à Zahlé, Madame Dima

Abou Daya.

Libanaise et membre cadre du Parti Social Nationaliste Syrien.

Durant le questionnement d'une jeune Libanaise qui vote pour la première fois.

4

Annexe 2, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Enquête du dimanche électoral à la Bekaa-Liban :

Durant le questionnement d'un

militant actif de la Société Civile Libanaise à Zahlé, Monsieur Rabih Sassine.

Avec un militant du Courant

Durant le questionnement d'un

militant du Hezbollah.

Patriotique Libre (interrogé).

Annexe 2, Mémoire 2021-2022
HADDAD Nisrine, M2RI

Avec une militante du Hezbollah (interrogée).

Avec un militant Phalangiste (interrogé). Avec une jeune militante de la société civile

libanaise (interrogée).

5

Avec un militant des FL (interrogé). Avec mon accompagnant, Monsieur Rami

Haddad.

Devant une voiture illégale décorée par les drapeaux du Hezbollah.

11/23/2021

Démocratie et

Processus électoraux

Sujet: L'évolution des processus électoraux au Liban et ses effets sur la démocratie représentative depuis la fin de la guerre civile libanaise jusqu'aux préparations de l'élection législative de 2022

HADDAD Nisrine

Master 2, Relations Internationales

1

HADDAD Nisrine Démocratie et processus électoraux

M2RI Le 23/11/2021

Suite aux horreurs d'une guerre civile qui a duré 15 ans, le Liban a ratifié en novembre 1989 le « Document d'entente nationale », appelé l'accord de Taëf, qui est au fondement de la Deuxième République libanaise, et qui affirme le caractère multiconfessionnel du Liban. Cet accord est un compromis islamo-chrétien qui consiste à diviser les 128 sièges du Parlement libanais équitablement entre les chrétiens et les musulmans1, et précise un partage du pouvoir politique entre les trois présidences de la république2. Il symbolise le retour de l'état de droit au Liban en présentant ce dernier comme étant une « République démocratique parlementaire fondée sur le principe du respect des libertés publiques et en premier lieux de la liberté d'opinion et de croyance ». En réalité, le Taëf qui a été perçu comme la solution idéale pour une coexistence réussite entre les 18 confessions libanaises a prouvé, avec le temps, d'être une des raisons principales des conflits politiques flagrants au Liban jusqu'à présent.

Suite au Taëf, le type des élections législatives n'a pas changé, le scrutin est resté majoritaire, d'où le vote se fait par sièges parlementaires dans les circonscriptions électorales. Les lois électorales ratifiées entre 1992 et 20083 ont uniquement modifié la taille de la circonscription électorale, toujours vers une taille plus grande dans le but de réduire les facteurs non politiques, comme le confessionnalisme, et de mener vers des collaborations entre les différentes confessions4. Tout cela a été fait sans prendre en considération que le fait d'élargir les circonscriptions limite les droits politiques et sociaux des minorités. Ce qui rend ce système majoritaire simple mais injuste. En 2017, une nouvelle loi électorale a été ratifiée changeant le système électoral législatif d'un scrutin majoritaire à un scrutin proportionnel avec équilibre entre les différentes confessions. Depuis la fin de la guerre civile, 6 élections législatives ont eu lieu avec 5 scrutins majoritaires et un proportionnel. Aujourd'hui, la deuxième élection proportionnelle législative libanaise est en cours de préparation et aura lieu fin mars de l'année 2022.

La démocratie représentative libanaise est traduite par la participation des citoyens aux élections législatives du Parlement, qui a un mandat de 4 ans. Entre chaque mandat, la question de la loi électorale se pose, et des tensions entre les différentes confessions, qui ont toujours persistées même après la guerre civile, recommencent. C'est une routine qu'une partie du

1 64 sièges pour chaque religion.

2 Chrétien Maronite de l'Etat, Musulman Chiite du Parlement et Musulman Sunnite du Gouvernement.

3 Les 5 lois électorales de 1992, 1996, 2000, 2005 et 2008.

4 Sachant que le déséquilibre démographique entre les communautés confessionnelles libanaises demeure, depuis la guerre civile, un sujet très sensible.

2

HADDAD Nisrine Démocratie et processus électoraux

M2RI Le 23/11/2021

peuple libanais a très bien compris et acceptée, tandis qu'une autre partie essaye toujours de lutter pour un Etat véritablement laïque, non seulement dans sa constitution qui a été contredite par le Taëf, mais aussi dans son système électoral et au sein de ses pouvoirs exécutif et législatif. Une troisième partie du peuple libanais se trouve indifférente face à cette routine, ou bien elle n'a pas bien compris le processus électoral, ou bien elle a perdue l'espoir que le Liban peut changer après des décennies de corruptions et de transmissions familiales du pouvoir.

Depuis la fin de la guerre civile libanaise jusqu'aux préparations actuelles des élections de 2022, beaucoup de changements politiques, économiques et sociaux ont eu lieu au Liban. Ces derniers ont affectés, à la fois positivement et négativement, les processus électoraux et les résultats des élections législatives libanaises, ce qui rend intéressante l'analyse de l'état de la démocratie représentative au Liban suite à tous ces facteurs.

La définition de la démocratie qui va être adoptée dans cette étude est celle de Guy Hermet qui considère que « la démocratie désigne un mode d'organisation du pouvoir politique dont la légitimité requiert qu'il reconnaisse pleinement le primat de la souveraineté populaire et qu'il s'assigne pour objectif son renforcement effectif, mais dont l'agencement réel se fonde toujours pour l'essentiel sur une délégation de pouvoir à un personnel spécialisé par le biais d'élections régulières, concurrentielles et sans exclusive trop marquées vis-à-vis de certains secteurs, dans lequel aussi la volonté majoritaire ne s'exerce pas au point d'écraser les minorités ou les groupes d'intérêts de toutes espèces »5

Suite à ce qui précède, une chronologie historique guidera le plan; dans un premier temps (1989-2017), nous verrons les lacunes du système électoral majoritaire et les raisons menant à son remplacement par un autre proportionnel (I), puis dans un second temps (20182021), nous verrons les lacunes de la nouvelle loi électorale et ses effets sur la crise actuelle libanaise (II)

5 HERMET Guy, Dictionnaire de la science politique et des institutions politiques, Armand Colin, Paris, 2015, 8e édition.

3

HADDAD Nisrine Démocratie et processus électoraux

M2RI Le 23/11/2021

I. D'un scrutin majoritaire considéré « non-démocratique » à un autre
proportionnel

« C'est une véritable hérésie que de continuer à s'accrocher à un système aussi désuet, qui ne fait que perpétuer le confessionnalisme exacerbé, en consacrant le monopole du pouvoir par les leaders communautaires »6 Abdo Saad. Le scrutin majoritaire a été considéré par plusieurs politistes et universitaires Libanais comme étant une limite à la démocratie ou même non-démocratique pour des raisons variées (A), alors en 2017 une nouvelle loi électorale a instauré un système proportionnel (B)

A. La momification du système majoritaire menant à l'instabilité politique et sociale du Liban

Comme déjà mentionné, les seules modifications faites au système électoral libanais post guerre civile concernent la taille et nombre des circonscriptions électorales. Les autorités libanaises ont mis 20 ans pour comprendre qu'un système majoritaire plurinominal, dans un pays multiconfessionnel, dont la croissance démographique des communautés est inégale, ne mène pas à avoir un parlement conforme au Taëf, et qui représente la totalité du peuple. La représentation concerne uniquement des parties dominantes géographiquement, ou non, dans chaque circonscription, mais pas la totalité du peuple libanais. Pour illustrer l'injustice de ce système, prenons l'exemple des résultats des élections de 2005 dans la seconde circonscription du Nord, où tous les sièges de la circonscription ont été remportés à la liste qui a eu 57.5%7 des votes, tandis que la liste ayant uniquement 15% de votes en moins n'a obtenu aucun siège8. Par conséquence, premièrement, même si les sièges du législatif sont répartis conformément au Taëf, ils ne représentent pas la totalité du peuple libanais, alors la démocratie représentative est mise en question. Deuxièmement, les tensions politico-confessionnelles s'intensifient post-élections législatives. Cela est due à la réaction des partis non-gagnants et par la suite non-représentés au sein du parlement pour les 4 prochaines années. Troisièmement, ça incite les « opprimés » à ne plus participer aux élections législatives. En d'autres termes, au boycott.

6 JALKH J., « Abdo Saad :« le système majoritaire plurinominal est une véritable hérésie » », L'orient-Le Jour, 16 Avril 2010. [en ligne] : Abdo Saad : « Le système majoritaire plurinominal est une véritable hérésie » - L'Orient-Le Jour ( lorientlejour.com).

7 SAAD A., « Le Système Electoral Majoritaire Freine l'avancée démocratique », Confluence Méditerranée, vol.56, no.1, 2006, p. 111.

8 Dans cette même circonscription, en 2000, une liste a obtenue 89% des sièges avec uniquement 43% des votes, alors les autres 57% des autres listes ont été réparties sur 11% des sièges de cette circonscription.

4

HADDAD Nisrine Démocratie et processus électoraux

M2RI Le 23/11/2021

Le taux de participation des citoyens dans les 5 élections législatives suivant la fin de la guerre civile libanaise était toujours inférieur à 55%, vue les abstentions du peuple libanais pour des différentes raisons. Pour les élections de 1992, la communauté chrétienne a boycotté les élections en considérant qu'elles sont contraires au principe de l'égalité9 et qu'il n'y aura pas une représentation équitable entre les musulmans et les chrétiens vue le découpage injuste des circonscriptions. Pour les élections de 1996, il y'a eu 44.11%10 de participation et 32% en 2000. Ces deux élections ont été boycottées par les opposants au régime syrien au Liban, mais qui ont quand même mené à deux mandat de parlements pro-syriens. Ce qui met la souveraineté de l'Etat libanais en question, et par la suite, sa démocratie représentative. En effet, après la guerre civile libanaise, la Syrie a occupé le Liban, il y'avait même une forte présence syrienne militaire et policière sur le territoire libanais11. Et entre les années 1996 et 2005, la dominance syrienne était même encrée dans le parlement libanais, ce qui a mené à considérer que la démocratie représentative au Liban était presque inexistante, parce que le Liban, en tant qu'Etat, n'était pas souverain12, et parce que le taux de participation aux élections était faible vue que les opposants au régime syrien ont boycotté et par la suite ne sont pas représentés. En ce qui concerne les élections de 2005, le taux de participation était de 46.47%, la majorité absolue au Parlement a été obtenue par l'opposition anti-syrienne avec 72/12813 élus. En Avril 2005, le dernier soldat syrien a quitté le territoire libanais14, ce qui rend les élections législatives de 2009 plus souveraines et démocratiques que ceux d'avant. Mais ça n'empêche pas la persistance des défauts du système majoritaire quant à la représentation de tout le peuple libanais et la limitation de la démocratie représentative. La participation dans cette dernière élection majoritaire libanaise était de 53.98% du nombre d'électeurs inscrits, ce qui montre les lacunes du système majoritaire et la volonté d'une grande partie du peuple libanais de le changer.

9 LARCHE J., FAUCHON P., JOLIBOIS C., RUFIN M., MATHEAS J., Quel Avenir Pour le Liban ?, Commission des lois, rapport 111, 1996/1997. [en ligne] : Quel avenir pour le Liban ? ( senat.fr).

10 LIBAN Majlis AL-Nuwwab (Assemblée Nationale), Archive des résultats des élections parlementaires, 1996. [En ligne] : LIBAN : élections parlementaires en Majlis Al-Nuwwab, 1996 ( ipu.org).

11 PICARD E., « Elections libanaises : un peu d'air à circuler... », Critique internationale, vol.n°.10, no.1, 2001, p. 22.

12 Juste pour illustrer un peu l'intention du régime syrien concernant le Liban, l'ancien président de la république Syrienne Hafez Al Assad considérait que « Le Liban est une erreur du Général Gouraud. Il n'a jamais existé. C'est une partie de la Syrie ».

13 Universalis, « 2-30 juin 2005, Liban. Elections Législatives et Assassinats Politiques », Universalis.fr. [en ligne] : 2-30 juin 2005 - Liban. Élections législatives et assassinats politiques - Événement - Encyclopædia Universalis.

14 GARDAZ S., « Retrait du Liban : Fin de l'ingérence syrienne », Le Temps, 27 Avril 2005. [En ligne] : Retrait du Liban: fin de l'ingérence syrienne? - Le Temps.

HADDAD Nisrine Démocratie et processus électoraux

M2RI Le 23/11/2021

B. L'adoption d'un nouveau système proportionnel et ses avantages démocratiques comparés à l'ancien majoritaire

Près d'une décennie suivant les élections de 2009, en 2017, une nouvelle loi électorale a été adoptée suivant trois auto-renouvellements du mandat parlementaire15. Et le 6 mai 2018, le premier scrutin proportionnel libanais a eu lieu en conservant un équilibre entre les différentes confessions. Les nouveautés de ce système électoral sont nombreuses, mais les plus importantes quant à la démocratie représentative au Liban sont expliquées dans ce qui suit.

Figure 1 montrant la division des circonscriptions, le nombre de sièges dans chacune et la répartition des confessions sur les sièges.

5

Cette nouvelle loi électorale diminue le nombre de circonscriptions de 26 à 15. Il y'a des circonscriptions plus grandes que les autres et le nombre de sièges varie d'après leurs tailles. Selon le poids démographique de chaque circonscription, les sièges sont répartis entre les confessions.

Le changement est même visible au niveau des bureaux de vote, où les bulletins de vote sont pré-imprimés et présentant les listes, les noms complets des candidats, leurs communautés et la circonscription dans laquelle ils se présentent. Le panachage n'est plus possible comme c'était le cas avec le système majoritaire. L'électeur doit simplement cocher la liste pour laquelle il vote en choisissant un seul candidat de cette liste à qui il donne sa « voix préférentielle ». Avec ce système de bulletins pré-imprimés et tamponnés par le ministère de l'Intérieur, les partis politiques ne peuvent plus distribuer des bulletins déjà prêts avec des listes panachées à la porte des bureaux de vote pour s'assurer que les citoyens, à qui ils ont payés, vont voter pour eux. Ce qui limite les achats de votes.

15 Sous motif de la préparation d'une nouvelle loi électorale et de la recherche d'un consensus entre les partis politiques.

6

HADDAD Nisrine Démocratie et processus électoraux

M2RI Le 23/11/2021

Pour la première fois au Liban, la diaspora libanaise a pu voter. En effet, le Liban a connu des vagues multiples d'immigrations, il existe des millions de Libanais dans le monde entier. Pour les élections de 2018, 8200016 libanais hors le Liban se sont inscrits pour voter et 59% d'entre eux ont votés en choisissant des listes se représentants dans leur circonscription d'origine. Même si le taux de participation est bas, cette possibilité d'implication de la diaspora n'existait pas avant. En effet, la loi électorale de 2017 donne la possibilité pour la diaspora libanaise de présenter des candidats pour les élections législatives dès les deuxièmes élections. Alors, six sièges seront attribués à eux, en addition aux 128 sièges, pour les élections de 202217.

Le plus grand résultat démocratique de ce système proportionnel est la possibilité pour les outsiders de faire finalement partie au parlement Libanais. Pour la première fois au Liban, une coalition appelée « Koulouna Watani », présentant des listes des candidats de la société civile18 dans tout le pays, a pu avoir un siège au parlement Libanais suite aux élections de 2018. En effet, la société civile au Liban a joué un rôle primordial dans l'instauration de cette loi électorale19, et durant les élections même à travers des ONG, qui ont essayé de veiller sur la neutralité des élections de 2018 et à défendre la démocratie. C'est par exemple le cas de l'ONG « LADE » qui a déployé 1200 bénévoles observateurs sur le long du territoire libanais le jour des élections, le dimanche 6 mai20.

16 HOUEIX R., « Législatives au Liban : proportionnelle, équilibre confessionnel... un système électoral complexe », France 24, 04 Mai 2018. [En ligne]: Législatives au Liban : proportionnelle, équilibre confessionnel... un système électoral complexe ( france24.com)

17 IRADA K., « Législatives 2022 : la représentation de la diaspora ne peut être cantonnée à 6 sièges », L'orient-Le Jour, 11 septembre 2021.

18 Jürgen Habermas : « La société civile se compose de ces associations, organisations et mouvements qui à la fois accueillent, condensent et répercutent en les amplifiant dans l'espace public politique, la résonance que les problèmes sociaux trouvent dans la sphère de la vie privée ».

19Elle a même organisé un « vote symbolique » comme moyen de forcing pour une loi axée sur la proportionnelle quand le parlement a renouveler son mandat pour la deuxième fois dans le but de trouver un consensus entre les partis politiques pour un système électoral

20 DAOU M., « Législatives au Liban : le combat d'une ONG pour défendre une démocratie malmenée », France24, 05 Mai 2018. [En ligne] : Législatives au Liban : le combat d'une ONG pour défendre une démocratie malmenée ( france24.com)

7

HADDAD Nisrine Démocratie et processus électoraux

M2RI Le 23/11/2021

II. Les défauts des élections législatives de 2018 et le renforcement de la

société civile suite à de nombreux événements

Le système proportionnel n'est pas parfait, mais quand même, il reste moins problématique que le système majoritaire et représente plus le peuple libanais au sein du parlement. Cela montre une amélioration de la démocratie représentative entre les élections de 2009 et celle de 2018. Dans la première partie (A) nous verrons les défauts des élections de 2018, tandis que dans la deuxième partie (B) nous verrons les effets des derniers événements sur le pouvoir de la société civile et comment ça donne espoir pour les élections de 2022.

précédent sommaire suivant