CONCLUSION
Ce travail tout à fait énumératif montre
la prédominance des cardiopathies rhumatismales. La plastie mitrale
apparait comme l'option de choix pour plusieurs raisons : pas de
nécessité d'un traitement anti vitamine K à vie, avec
risque d'accident thromboembolique ou hémorragique, préservation
de l'appareil sous valvulaire et de la fonction VG.
Notre expérience en matière de cardiopathies
congénitales est très embryonnaire pour justifier des
commentaires. Il s'agit d'un domaine très délicat des nourrissons
et bébés en insuffisance cardiaque où nous
commençons « sur pointe de pieds ».
Un des apports de notre étude est d'avoir mis en
évidence une conclusion encore peu connue des plasties mitrales pour IM
ou MM rhumatismales : ce développement post opératoire d'un
RM après implantation annulaire mitrale chez l'adolescent qui augmente
de taille et de poids. Il apparait clairement que la plastie mitrale ne doit
pas être pratiquée trop tôt ni sur des poids trop faibles
sous peine d'assister au développement inexorable d'une sténose
mitrale lors de la croissance et de l'augmentation du
«miss-match » entre anneau mitral et débit cardiaque.
Nous avons retrouvé 5 cas sur 23 plasties mitrales avec
IM bien tolérée pour le moment. Elles imposeront à terme
une reprise chirurgicale qui sera vraisemblablement une prothèse
mécanique.
Les plasties aortiques pour insuffisances aortiques
rhumatismales ont produit des résultats décevants. Et ceci
corrobore avec la littérature qui ne retient que 3 indications
favorables de plastie aortique : les insuffisances aortiques par
dilatation annulaire, la bicuspidie avec prolapsus, et la perforation des
cuspides. L'IA importante nécessite la mise en place d'une
prothèse.
Quant aux plasties tricuspides elles se sont
avérées dans 14 cas sur 19 d'une remarquable efficacité
autant que ne subsiste pas une hypertension pulmonaire importante fixée
à plus de 50mmHg ou une dilatation annulaire importante.
Le grand nombre de perdus de vue (8 cas sur 50) parmi les
patients opérés et les décédés avant
l'opération (9 sur 57), nous donne des interrogations quant à la
recherche d'une solution locale pour des patients souffrant de pathologies
cardiaques opérables. Ce taux élevé de patients perdus de
vue témoigne la grande difficulté à suivre les patients
opérés, faute de centre de référence cardiologique
reconnu, et en raison de l'éloignement et de la dispersion des malades,
enfin de l'incompréhension du malade vis-à-vis de sa maladie et
de la stricte nécessité du traitement anticoagulant en cas de
prothèse.
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