V-Devenir des patients opérés
V-1- Chronologie des consultations de
surveillance à long terme: La majorité de nos patients
ont été vus après 2 ans de l'intervention avec 34,21% (13
sur 38) des cas. Ceci est expliqué par le grand nombre de patients qui
étaient opérés 2 ans avant l'année où il y a
eu l'évaluation globale de tous les patients opérés en
France. 26,31% (10 sur 38) ont été revus après 1 an de
l'opération. 15,8% (6 sur 38) ont été vus après 4
ans de l'opération. 10,52% (4 sur 38) ont été revus
à moins d'1 an et 5 ans après l'opération. 7,9% (3 sur 38)
de patients ont été revus après 3 ans après
l'opération. Seulement 1 sur 38 (2,63%) a été vu
après 6 ans de l'opération.
V-2-Nombre de consultation après
l'opération : la majorité des patients ne sont
revus qu'une seule fois soit 92,1% (35 sur 38) des cas. Ce chiffre souligne
tous les progrès que nous avons à accomplir dans la surveillance
systématique de ces patients qui partout au monde sont revus
systématiquement au moins tous les ans jusqu'à l'âge
adulte.
V-3-Résultats d'IM opérés et
revus en consultation : 8 cas sur 19 (42%) de bons
résultats ont été retrouvés. Les résultats
de la plastie sont satisfaisants en majoritaire. Nos résultats
inférieurs au travail de Cissa A. G. et al. [58] au
Sénégal qui ont eu après plastie mitrale « 84%
des résultats satisfaisants »
Parmi les résultats imparfaits il y a 30% (6 sur 20) de
sténose mitrale, 20% (4 sur 20) de fuite persistante, 5% (1 cas sur 20)
chacune : d'une association de fuite + sténose, d'une fuite
persistante significative, et d'une insuffisance cardiaque globale par
défaillance du VG hypokinétique. Le patient avec insuffisance
cardiaque globale par défaillance du VG hypokinétique est
décédé au CHU BS 80 jours après son
opération. Il apparait donc que la plastie mitrale -est une chirurgie
palliative -et non pas curative : elle est soumise au risque inflammatoire
évolutif du RAA -qui demeure d'autant plus important que le patient est
plus jeune et de milieu défavorisé. Il se surajoute le risque de
constitution de sténose mitrale relative par inextensibilité de
l'annuloplastie lors des années de croissance. Ceci se rapporte aux
études de Vahanian A. et al [59] :« Les échecs
peuvent être expliqués par des lésions anatomiques
causées par le RAA, par une dilatation annulaire non corrigée, un
prolapsus valvulaire persistant, l'altération valvulaire et sous
valvulaire ».
V-4-Caractéristiques cliniques et
matériels prothétiques utilisés chez les patients avec IM
résiduelle après plastie mitrale
Les mécanismes d'IM en pré opératoire
étaient entre autre une forte dilatation de l'anneau mitrale, une
rétraction des feuillets de la valve mitrale, une fusion commissurale et
un épaississement de la grande valve mitrale. Ces mécanismes
cités expliquent l'imperfection des résultats
opératoires.
V-5-Caractéristiques cliniques et
matériels prothétiques utilisés chez les patients avec
sténose mitrale après plastie mitrale pour IM
Les patients avec sténose mitrale post plastie pour IM
ont tous augmenté en taille et poids après l'opération.
Leur évaluation post opératoire varie pour chaque patient de 1
à 8 ans. L'augmentation du débit cardiaque, proportionnel
à la prise de poids et de taille considérable - et l'absence de
croissance de la surface de l'anneau mitral qui rend compte du
développement d'une sténose mitrale progressive : mis match
-c'est à dire discordance entre débit cardiaque et surface
mitrale.
V-6-Résultats des patients selon les
résultats d'IA opérés et revus en consultation
post-opératoire
Il n'y a pas de rétrécissement aortique,
uniquement des insuffisances aortiques. Des 2 plasties aortiques
réalisées il y a une persistance de fuite aortique et une
association de fuite et sténose de la valve aortique. Nos
résultats corroborent l'étude de JP Lesbre et al. [60] à
Phnom-Penh au Cambodge en 2004 qui ont obtenu sur 11 plasties aortiques
d'insuffisance aortique rhumatismale, 11 échecs complets avec 1 an de
recul - si bien que ces plasties ont été abandonnées. La
plastie aortique a été une extension par patch de
péricarde autologue. Ce qui expliquerait les résultats
décevants car cette technique n'est réalisable avec succès
que dans les bicuspidies aortiques.
V-7-Devenir des IT opérées par
plastie
Pour toutes les IT (13 fonctionnelles et 6 rhumatismales)
revues la plastie a été la technique pratiquée avec 14
(73,68%) sur 19 cas de bons résultats et 5 (26,32%) sur 19 de
persistance de fuite tricuspide. Parmi les 5 fuites tricuspides
résiduelle 3 sont mineures et 2 modérées. l'annuloplastie
tricuspide est une bonne intervention s'il s'agit d'une IT fonctionnelle par
simple dilatation annulaire. En revanche, elle ne suffit pas en cas de
tricuspidite rhumatismale organique qui comporte rétraction des
feuillets valvulaires et des cordages et symphyses commissurales : il faut
là des gestes associés (commissurotomies partielles,
libération de cordages) pour obtenir un bon résultat.
L'utilisation de prothèses mécanique tricuspide est
définitivement abandonnée en raison du nombre élevé
de thromboses de valves et de mort subite. Quand on est au stade IV de la NYHA
(New York Heart Association) avec état d'IVD (insuffisance ventriculaire
droite) avérée -oedèmes massifs d'insuffisance
hépatique clinique et biologique le taux de mortalité
opératoire est très élevé. Le taux de
mortalité tardive est également très élevé
si la dysfonction VD persiste, c'est-à-dire si l'on intervient trop
tardivement pour autoriser une récupération du VD [61]. La
plastie tricuspide, comme la plastie mitrale n'est pas une solution
définitive s'il n'y a pas simultanément une prévention
rhumatismale rigoureuse.
Résultats d'évaluation des patients
opérés revus en consultation : Nous avons obtenu
68,42% (soit 26 sur 38) des patients avec un bon résultat
opératoire, 15,78% (6 sur 38) des patients à surveiller, 21,05%
(8 sur 38) à reprendre, et 1 cas (2,63%) de décès.
Récapitulatif des patients retenus et
opérés : 50 patients ont
bénéficié de la chirurgie cardiaque en France, et sont
rentrés au Tchad. 76% (soit 38 sur 50 patients) des cas ont
été revus en consultation post opératoire. Parmi les
patients revus nous avons enregistré 42% des cas (21 sur 50 patients) de
bons résultats, 16% des cas (8 sur 50 patients) à reprendre
chirurgicalement et 12% des cas (6 sur 50 patients) à surveiller. Il y a
eu par ailleurs 16% des cas (8 sur 50 patients) de perdus de vue, et 14% des
cas (7 sur 50 patients) de décès après
l'opération.
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