L'ancrage institutionnel permet de promouvoir une synergie
d'action avec les institutions nationales et organisations partageant les
idéaux du G5 Sahel. La création de plusieurs structures a permis
de renforcer l'État en matière de sécurisation des
populations. Ces structures sont entre autres :
Ø Le Conseil National de Sécurité
et ses démembrements
Il est ancré à la présidence de la
République, est un organe consultatif, qui assiste le président
de la République en émettant des avis sur les questions relatives
à la sécurité de la Nation, à la défense,
à la politique étrangère et, d'une manière
générale sur toutes les questions liées aux
intérêts vitaux et stratégiques du pays. Les avis de ce
conseil consultatif qu'est le Conseil National de Sécurité n'ont
pas un caractère contraignant au président de la
République, qui est seul décideur en matière de
définition de la politique étrangère.
Ø La Haute Autorité à la
Consolidation de la Paix
La Haute Autorité à la Consolidation de la Paix
(HACP) a été créée le 04 octobre 2011 par
Décret n°2011-481/PRN du 04 octobre 2011. Elle est un instrument au
coeur du processus de Consolidation de la Paix au Niger.
La mission générale de la Haute Autorité
à la Consolidation de la Paix (HACP) est de « entreprendre toute
initiative ou action orientée vers la consolidation de la paix, le
renforcement de l'unité nationale et le développement
économique et social ». Elle est, en outre, chargée
d'entreprendre, conformément aux orientations nationales en
matière de développement et de sécurité, toute
initiative ou action orientée vers la consolidation de la paix, le
renforcement de l'unité nationale, l'entraide, la solidarité et
le développement économique et social.
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unique en son genre en Afrique de l'Ouest. Elle est
jugée par les différents acteurs du domaine comme une Institution
crédible, pertinente et nécessaire dans un contexte national et
régional où l'insécurité grandie avec comme
conséquence majeure la remise en cause de la stabilité sociale,
la montée de l'extrémisme et l'effondrement du tissu
économique locale.
La HACP possède et maitrise parfaitement les
instruments de cohésion et de relèvement social, qu'elle met en
oeuvre, directement ou indirectement, depuis plusieurs décennies.
Les actions et programmes concourant au renforcement de la
résilience sociale sont couverts par les programmes de prévention
des conflits et de cohésion sociale (Axe 3 de son Plan
Stratégique). Ils regroupent entre autres les « caravanes de la
paix », la sensibilisation, les audiences foraines, les activités
civilo-militaires et foras, qui sont largement plébiscités par
les élus locaux, les chefs traditionnels et les représentants de
la population.
Ces activités de prévention des conflits
apparaissent auprès des bénéficiaires comme ayant un
impact très important sur le maintien de la cohésion sociale, la
prévention des conflits inter et intracommunautaires et le maintien des
populations à risque (notamment les jeunes) dans la
société.
La HACP a mis sur place des comités communaux de paix
dans la région de Tillabéri depuis 2015 dans le but de concilier
les communautés et consolider la paix, mais surtout pour renforcer son
dispositif de prévention et gestion des conflits. Ce dispositif de
prévention et gestion des conflits est composé des comités
communaux de paix présidés par les maires. Ces comités
sensibilisent les communautés à la gestion non violente des
conflits et alertent les autorités en cas de signes de conflits.
Ø Le Centre National d'Études
Stratégiques et de Sécurité
Dans sa politique nationale de sécurité et de
défense, le gouvernement du Niger a jugé utile de créer le
Centre National d'Études Stratégiques et de
Sécurité par Décret N°2015-013/PRN du 16 janvier
2015.
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Le centre a pour mission de : effectuer des études
prospectives et procéder à une évaluation globale des
questions sécuritaires et stratégiques; mener des
réflexions dans le domaine des relations internationales, des questions
de défense et de sécurité, leur évolution et leur
implication sur le développement national ; proposer des perspectives
pour le renforcement de la paix et de la stabilité au Niger ; faire des
propositions sur les moyens d'action permettant d'anticiper et de faire face
aux événements et d'impulser toute initiative de nature à
préserver l'intérêt national ; et faire des études,
des recherches et des formations à la demande des services et des
institutions publiques nationales. Le Centre a réalisé des
travaux importants sur la question de la radicalisation et l'extrémisme
violent qui sont soumis au gouvernement pour sa mise en oeuvre.
Ø La Stratégie pour le
Développement et la Sécurité des Zones
Sahélo-Sahariennes du Niger (SDS- Sahel-Niger)
La SDS-Sahel adoptée en 2012 est une initiative du
gouvernement nigérien qui traduit les engagements du Président de
la République contenus dans son programme politique intitulé
« Programme de Renaissance ». Elle a été conçue
sur la base d'une analyse participative profonde et réaliste de la
problématique spécifique relative aux conditions
d'insécurité et au développement des zones
sahélo-sahariennes au Niger.
La SDS-Sahel contribue à réduire la
vulnérabilité globale et les besoins non satisfaits des personnes
les plus vulnérables, à renforcer la gestion des risques et les
capacités et à s'attaquer aux causes profondes des crises. Ses
missions principales de SDS-Sahel sont : le Pilotage stratégique de la
stratégie (SDS) axé sur le suivi de la performance de toutes les
interventions concourant à sa mise en oeuvre et le plaidoyer pour la
mobilisation des ressources et ; la coordination de la mise en oeuvre des
programmes et projets et initiatives catalytiques dont le SE SDS assure la
maîtrise d'oeuvre.
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Ø L'Antenne Nationale de la Cellule
Régionale de Prévention de la Radicalisation et de
l'Extrémisme Violent (CELLERAD)
Créée par arrêté
N°00315/MISPD/ACR/SG du 16 avril 2020 sous la tutelle du ministère
de l'Intérieur, et elle est chargée de : appuyer les
activités du Ministère en charge des Affaires Religieuses et du
culte ; harmoniser le plan d'action de la Cellule Régionale de
Prévention de la Radicalisation et de l'Extrémisme Violent du G5
Sahel au niveau national conformément aux besoins nationaux et assurer
le suivi de sa mise en oeuvre ; organiser des activités de plaidoyer, de
séances de réflexion, de sensibilisation, d'éducation et
de restitution des résultats ; contribuer à l'élaboration
de rapports annuels de la mise en oeuvre de la déclaration des pays du
G5 Sahel sur la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent
au Sahel ; élaborer et mettre en oeuvre des projets de renforcement de
capacités et de prévention de la Radicalisation et de
l'Extrémisme violent ; mettre en contribution les acteurs religieux dans
différents domaines d'action comme l'éducation et le travail
social à travers les lieux de culte et autres structures
concernées.
La Cellule Régionale de Prévention de la
Radicalisation et de l'Extrémisme violent a pour mission principale de
suivre la mise en oeuvre des 16 recommandations contenues dans la
Déclaration de Niamey issue de la 47ème session du
Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation
de la Coopération Islamique (OCI) tenue en novembre 2020 sous le
thème : « Unis contre le terrorisme, pour la paix et le
développement ». Ces recommandations toutes concourent à la
prévention de la radicalisation et à la lutte contre
l'extrémisme violent.
Ø Le Service central de lutte contre le
terrorisme (SCLT)
Créé par l'Ordonnance n° 2011-11 modifiant
et complétant la Loi de 1961 instituant le code de procédure
pénale et est chargé de coordonner, diriger et traiter l'ensemble
des enquêtes relatives à la lutte contre le terrorisme sur
l'intégralité du territoire national ; de recueillir,
centraliser, analyser et exploiter
62
tout renseignement et information afin de prévenir et
de réprimer le terrorisme sous toutes ses formes en collaboration avec
les autres services concernés ; de prévenir autant que faire se
peut tout acte de terrorisme ; de réprimer tous les actes et agissements
tombant sous le coup des lois et règlements relatifs au terrorisme et de
veiller à la coopération nationale et internationale avec les
autres services compétents en la matière.
Ø L'Association des chefs
traditionnels
Elle est un cadre de résolution des problèmes
qui se posent dans leurs communautés à travers une approche
basée sur la mobilisation sociale et le dialogue communautaire avec les
principaux acteurs en s'appuyant sur les traditions et les valeurs
socio-culturelles positives du changement social et de comportement. Cette
association s'appuie sur les chefs traditionnels en tant que garants des us et
coutumes qui se trouvent au premier rang des acteurs incontournables dans la
prévention de l'extrémisme violent dans leurs localités
respectives.
Ø Le Cadre du Dialogue Inter et Intra
religieux
Il est un cadre formel de dialogue intra et interreligieux
dans le cadre de la promotion de la paix. Il a pour but de développer le
dialogue et de favoriser la compréhension et la collaboration entre des
personnes et des communautés de religions différentes, pour
rendre possible le vivre ensemble et la paix.
Ø Le Conseil National de la Jeunesse (CNJ) et ses
démembrements
Il est un cadre représentatif de concertation et
d'échange entre les jeunes. Il est chargé de formuler des
propositions pour orienter en faisant mieux connaitre les pratiques et les
besoins culturels des jeunes et améliorer l'élaboration, la mise
en oeuvre et l'évaluation des politiques publiques qui leur sont
destinées.
24 Crisis Group, entretien avec un officier des
FDS, février 2018. « Niger : nouvelle opération contre les
«terroristes» venus du Mali Agence France-Presse (AFP), 17 juin
2017.
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