4.1.1.4 La stabilisation
Dans le cadre du renforcement de la résilience des
communautés dans les zones à risques sécuritaires, la
stabilisation des populations apparait stratégique. Aussi, un indicateur
spécifique mesurant cette stabilisation devra être construit. Il
devra notamment prendre en compte les notions de relance
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économique, de réconciliation et de pacification
du territoire, sur les piliers de l'intervention publiques, notamment la Bonne
Gouvernance, la Justice, la reconstruction des systèmes de garantie
sécuritaire aux populations et les secteurs sociaux.
4.1.1.5 Les mécanismes de résilience contre
l'extrémisme violent
L'inclusion et l'engagement des populations locales dans les
mécanismes de sécurité de proximité s'articulent
autour de deux composantes principales : la première est
constituée de comités formels de paix qui ont été
créés pour rassembler et informer les autorités sur
l'extrémisme violent dans leurs communautés, et pour soutenir
l'amélioration de la coopération entre les populations et les
acteurs de la sécurité et la seconde est constituée de
réunions informelles où les acteurs de la sécurité,
les acteurs politiques et les membres des communautés se rencontrent
pour discuter des problèmes de sécurité dans leurs
communautés.
Ces deux mécanismes, en plus des actions de
sensibilisation et des caravanes de la paix, semblent axés sur
l'amélioration des relations entre les gouvernements et les
communautés. La Haute Autorité à la Consolidation de la
Paix (HACP) joue un rôle important dans l'organisation de ces
activités.
À cette fin, des comités de vigilance communaux,
combinés à un système d'informateurs au niveau des tribus
et des hameaux, ont été mis en place.
La HACP a mis en place des mécanismes locaux de
prévention et de gestion des conflits. Quatre relais principaux sont
accompagnés : les comités communaux de paix (CCP), les
commissions de paix et sécurité (CPS) au niveau de conseils
régionaux, les comités de dialogue inter et intra religieux
(CDIR) et les autorités traditionnelles.
Il y a aussi les projets qui stimulent les Activités
Génératrices de Revenus qui appuient les jeunes en moyens
économiques afin de leur permettre de se prendre en charge et de
subvenir à leurs besoins.
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4.1.1.6 Les actions des projets et des Organisations Non
Gouvernementales
L'État doit pleinement jouer son rôle
régalien et multiplier ses efforts à travers ses structures
créées pour la nécessité de renforcer la
sécurité. Il doit définir sa feuille de route dans les
actions de lutte contre l'extrémisme violent et disposer d'un cahier de
charges afin de permettre aux ONG et autres accompagnateurs dans le domaine du
relèvement d'intervenir avec efficacité à ces
côtés.
Les ONG nationales, internationales, confessionnelles ou non,
à travers les projets qu'elles mettent en oeuvre, constituent des
acteurs engagés auprès des populations ; elles ont
développé des méthodes et des approches adaptées
aux enjeux de l'insertion sociale des jeunes. Elles contribuent
également à promouvoir les droits et devoirs des jeunes au sein
de leurs communautés. À travers les interventions de ces
organisations de la société civile, ces acteurs se focalisent sur
des thématiques diverses telles que :
ü Le renforcement des capacités des acteurs (les
FDS, les chefs traditionnels et religieux, les leaders des jeunes, les
associations et les groupements des femmes) dans le cadre de la
prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent ;
ü Les appuis spécifiques au renforcement des
cadres et mécanismes d'information tels que les radios communautaires et
les activités civilo-militaires.
À titre illustratif le Projet d'Appui à
l'Autonomisation des Jeunes et des Femmes les plus Vulnérables face
à la Radicalisation et à l'Extrémisme Violent dans la
région de Tillabéri (Jeunes et Femmes/PEV) qui a formé 35
journalistes des Radios communautaires de la région le 10 juin 2022.
Cette formation permettra aux participants d'améliorer leurs
connaissances en matière de prévention de l'extrémisme
violent.
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Le Projet d'Appui à l'Autonomisation des Jeunes et des
Femmes les plus Vulnérables face à la Radicalisation et à
l'extrémisme violent dans la région de Tillabéri mis en
oeuvre par l'Association des Scouts du Niger en consortium avec la Cellule de
Prévention de la Radicalisation et de l'Extrémisme Violent
(CELLRAD) et le conseil Régional de la Jeunesse de Tillabéri
concerne 12 communes des 11 départements cibles de la région de
Tillabéri à savoir : Abala, Ayorou, Ballayara, Filingué,
Gothèye, Kollo, Ouallam, Say, Téra et Torodi. Son objectif
principal est d'accroître la résilience sociale et
économique des jeunes et des femmes de la région de
Tillabéri face à la radicalisation et l'extrémisme
violent.
Il faut par ailleurs définir pour chaque acteur les
rôles, responsabilités et défis attendus pour la
construction de la paix avant d'engager une action.
À titre d'exemple, le Projet « Stabilisation dans
la région du Liptako-Gourma » mis en oeuvre par le Programme des
Nations Unies pour le Développement intervient pour contribuer à
résoudre les problèmes liés à l'extrémisme
violent. Le projet a pour objectif global de réduire la
vulnérabilité à l'extrémisme violent en
renforçant les outils permettant de traiter les griefs fondamentaux qui
alimentent l'extrémisme dans les régions du Niger exposées
à l'insécurité et sustenter la cohésion sociale
inter et intracommunautaire. Comme mesure préventive, il y a aussi
l'état d'urgence instauré par le gouvernement du Niger dans la
région de Tillabéri.
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