Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

La strategie du Niger dans la lutte contre la radicalisation et l'extremisme violent: cas de la region de Tillaberi


par Moussa Hassabal kerim ABDEL-HADI
ENA-Niger - Maîtrise  2022
Dans la categorie: Droit et Sciences Politiques > Sciences Politiques
   
Télécharger le fichier original

précédent sommaire suivant

4.1.1.4 La stabilisation

Dans le cadre du renforcement de la résilience des communautés dans les zones à risques sécuritaires, la stabilisation des populations apparait stratégique. Aussi, un indicateur spécifique mesurant cette stabilisation devra être construit. Il devra notamment prendre en compte les notions de relance

53

économique, de réconciliation et de pacification du territoire, sur les piliers de l'intervention publiques, notamment la Bonne Gouvernance, la Justice, la reconstruction des systèmes de garantie sécuritaire aux populations et les secteurs sociaux.

4.1.1.5 Les mécanismes de résilience contre l'extrémisme violent

L'inclusion et l'engagement des populations locales dans les mécanismes de sécurité de proximité s'articulent autour de deux composantes principales : la première est constituée de comités formels de paix qui ont été créés pour rassembler et informer les autorités sur l'extrémisme violent dans leurs communautés, et pour soutenir l'amélioration de la coopération entre les populations et les acteurs de la sécurité et la seconde est constituée de réunions informelles où les acteurs de la sécurité, les acteurs politiques et les membres des communautés se rencontrent pour discuter des problèmes de sécurité dans leurs communautés.

Ces deux mécanismes, en plus des actions de sensibilisation et des caravanes de la paix, semblent axés sur l'amélioration des relations entre les gouvernements et les communautés. La Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) joue un rôle important dans l'organisation de ces activités.

À cette fin, des comités de vigilance communaux, combinés à un système d'informateurs au niveau des tribus et des hameaux, ont été mis en place.

La HACP a mis en place des mécanismes locaux de prévention et de gestion des conflits. Quatre relais principaux sont accompagnés : les comités communaux de paix (CCP), les commissions de paix et sécurité (CPS) au niveau de conseils régionaux, les comités de dialogue inter et intra religieux (CDIR) et les autorités traditionnelles.

Il y a aussi les projets qui stimulent les Activités Génératrices de Revenus qui appuient les jeunes en moyens économiques afin de leur permettre de se prendre en charge et de subvenir à leurs besoins.

54

4.1.1.6 Les actions des projets et des Organisations Non Gouvernementales

L'État doit pleinement jouer son rôle régalien et multiplier ses efforts à travers ses structures créées pour la nécessité de renforcer la sécurité. Il doit définir sa feuille de route dans les actions de lutte contre l'extrémisme violent et disposer d'un cahier de charges afin de permettre aux ONG et autres accompagnateurs dans le domaine du relèvement d'intervenir avec efficacité à ces côtés.

Les ONG nationales, internationales, confessionnelles ou non, à travers les projets qu'elles mettent en oeuvre, constituent des acteurs engagés auprès des populations ; elles ont développé des méthodes et des approches adaptées aux enjeux de l'insertion sociale des jeunes. Elles contribuent également à promouvoir les droits et devoirs des jeunes au sein de leurs communautés. À travers les interventions de ces organisations de la société civile, ces acteurs se focalisent sur des thématiques diverses telles que :

ü Le renforcement des capacités des acteurs (les FDS, les chefs traditionnels et religieux, les leaders des jeunes, les associations et les groupements des femmes) dans le cadre de la prévention de la radicalisation et de l'extrémisme violent ;

ü Les appuis spécifiques au renforcement des cadres et mécanismes d'information tels que les radios communautaires et les activités civilo-militaires.

À titre illustratif le Projet d'Appui à l'Autonomisation des Jeunes et des Femmes les plus Vulnérables face à la Radicalisation et à l'Extrémisme Violent dans la région de Tillabéri (Jeunes et Femmes/PEV) qui a formé 35 journalistes des Radios communautaires de la région le 10 juin 2022. Cette formation permettra aux participants d'améliorer leurs connaissances en matière de prévention de l'extrémisme violent.

55

Le Projet d'Appui à l'Autonomisation des Jeunes et des Femmes les plus Vulnérables face à la Radicalisation et à l'extrémisme violent dans la région de Tillabéri mis en oeuvre par l'Association des Scouts du Niger en consortium avec la Cellule de Prévention de la Radicalisation et de l'Extrémisme Violent (CELLRAD) et le conseil Régional de la Jeunesse de Tillabéri concerne 12 communes des 11 départements cibles de la région de Tillabéri à savoir : Abala, Ayorou, Ballayara, Filingué, Gothèye, Kollo, Ouallam, Say, Téra et Torodi. Son objectif principal est d'accroître la résilience sociale et économique des jeunes et des femmes de la région de Tillabéri face à la radicalisation et l'extrémisme violent.

Il faut par ailleurs définir pour chaque acteur les rôles, responsabilités et défis attendus pour la construction de la paix avant d'engager une action.

À titre d'exemple, le Projet « Stabilisation dans la région du Liptako-Gourma » mis en oeuvre par le Programme des Nations Unies pour le Développement intervient pour contribuer à résoudre les problèmes liés à l'extrémisme violent. Le projet a pour objectif global de réduire la vulnérabilité à l'extrémisme violent en renforçant les outils permettant de traiter les griefs fondamentaux qui alimentent l'extrémisme dans les régions du Niger exposées à l'insécurité et sustenter la cohésion sociale inter et intracommunautaire. Comme mesure préventive, il y a aussi l'état d'urgence instauré par le gouvernement du Niger dans la région de Tillabéri.

précédent sommaire suivant