Participation politique des jeunes de la ville de Matadi sur l'organisation des élections 2018.par MoàƒÂ¯se Kintaudi Bayama Université Kongo - Graduate en Sciences Sociales, Politiques et Administratives 2019 |
I.2.1.1. DE 1957 A 1990L'histoire nous apprend que les Empires coloniaux d'Asie dont la Chine, n'abandonnèrent l'Afrique que dans sa lutte vers l'indépendance, une fois qu'ils étaient devenus indépendants. Ils exercèrent des pressions anticolonialistes par le truchement de l'Organisation des Nations Unies et qui, en 1955, toujours dans le cadre d'aider l'Afrique, convoquèrent à Bandoeng en Indonésie, une conférence qui obligea les leaders tels que Lumumba de devenir, en plus de sa participation à la conférence d'Accra au Ghana(1958), un nationaliste redoutable. De retour au pays, les participants à ces conférences firent rapport à leurs états-majors. Ce qui exacerba davantage le sentiment nationalistes. Le Congo-belge qui était un oasis de paix, venait d'accéder dans une zone de turbulence jamais vécue. « Dans cette situation tout à fait inattendue et tendue, le pouvoir colonial veut se rattraper en réparant ses erreurs sur la non formation de l'élite dirigeante congolaise. C'est dans ce contexte que sont organisées les élections communales de 1957. Un véritable virage politique tant pour le pouvoir colonial que pour les congolais et, une réelle surprise politique pour la classe des évalués et pour l'électorat congolais »21(*). A l'issu de ces élections, l'Alliance de Bakongo (ABAKO) se tape la part du lion. En effet, « jusqu'en 1957, le mouvement le plus organisé à Léopoldville était l'ABAKO, du fait du pourcentage élevé des Bakongo_ ressortissants du Bas-Congo_ dans cette ville. Ce qui avait permis d'ailleurs, aux élections communales de décembre 1957, de remporter sept postes de bourgmestre et 113 des 170 sièges mis en jeu. Son président général Kasa-Vubu Joseph était élu bourgmestre de la commune de Dendale (actuellement commune de Kasa-Vubu) »22(*). C'est d'ailleurs à ce titre que d'aucuns qualifieraient abusivement ces élections et cette victoire «d'éthique ». Car hormis l'ethnie, même si le nombre de leurs ressortissants est proportionnellement inférieur aux Bakongo, les autres provinces se réveillent politiquement pour former des partis politiques et des Associations à caractère ethnique ou régional nommés fédéralistes ou autres23(*). Le 21 juin 1960, avant la constitution du gouvernement et l'élection du Président de la République au suffrage universel direct, il y a eu l'élection par les parlementaires démocratiquement élus de leur bureau au sein de la chambre des représentants. Un membre du MNC/M, joseph Kasongo fut élu Président de la chambre avec 74 voix, Louis Mulumbu du PSA fut élu Premier vice-président avec 74 voix. Les quatre Secrétaires présentés par l'Alliance Nationale : Ambroise Iba du PSA, Alphonse Kambale du CEREA, Etienne Kihuyu du MNC/L et Jean Mukalayi de BALUBAT, furent tous élus respectivement avec 75, 75, 75, et 74 voix24(*) . Le bureau de la chambre des représentants était donc constitué entièrement des membres de l'alliance Nationale étant donné que les candidats du Cartel d'Union Nationale étaient tous battus sans rémission25(*). Le 22 juin 1960 a eu lieu l'élection du bureau du Sénat. La configuration de ce bureau devait être différente de celle de la chambre car tout dépendait de l'arbitrage du groupe des chefs coutumiers, des notables et des personnalités indépendantes. C'est ainsi que Joseph Ileo du MNC/Kalonji appartenant au groupe du Cartel d'Union Nationale, fut élu Président du Sénat avec 41 des 71 votes valables après trois tours du scrutin et un désistement en faveur de Michel Denge de PUNA, battant de peu Alexandre Mahamba du MNC/L qui avait obtenu 39 voix26(*). Marquée par une dégradation rapide de la situation politique, les rapports entres les Congolais et les Belges se détérioreraient de jour en jour au cours de l'année 1959. Cette situation fit que les élections municipales prévues en décembre 1959 furent boycottées notamment dans la province de Léopoldville, qu'il fallait attendre l'avènement de la Deuxième république, sous la dictature de Mobutu, pour assister à des élections taillées sur mesure, lesquelles étaient organisées pour légitimer simplement son pouvoir. En effet, rappelons-le, durant toute la période de la Deuxième République, notamment entre la période allant de 1965 à 1977, les élections seront organisées de manière très dictatoriale, et ce sera par applaudissement dans les différents stades. S'agissant des élections urbaines et communales, elles seront organisées suite à la pression des gendarmes katangais car jusque-là, les autorités urbaines et communales étaient nommées par le Président de la république, mais les candidatures étaient sous endossées par le MPR27(*). La loi 032/006 du 25 février 1982 consacre la décentralisation, d'où les villes et communes devenaient des entités décentralisées. Il y aura une organisation des élections en vue de former les assemblées communales, urbaines et provinciales. Le Chef de l'Etat se réserve le droit de nommer un individu comme il avait fait du reste du bureau politique en 197728(*). Pour ce qui concerne l'élection présidentielle, nul n'ignore le caractère imposant que cela revêtait, d'être arrêté par les différents services de sécurité qui surveillaient le déroulement du scrutin. C'est ce qui faisait qu'à la publication des résultats, Mobutu, qui se présentait seul à la présidentielle, gagnait avec 99,9%. I.2.2. PERIODE DE TRANSITIONNous pouvons repartir cette période en quatre phases, la première part de 1990 à 1997 ; la deuxième couvre la période allant de 1997 à 2001 ; la troisième phase va du 2001 à 2003 ; et la quatrième étape est celle dite de 1+4 qui part de 2003 à 2006. La première phase de la transition est marquée par la Conférence Nationale Souveraine. Elle avait pour objectif d'élaborer le projet de constitution de la 3ième République à soumettre au referendum mais aussi de définir les principes fondamentaux de la gestion de l'Etat durant la période transitoire. La deuxième phase est marquée par la guerre dite de libération menée par L.D. Kabila à travers l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) contre le pouvoir de Kinshasa. Cette révolution aboutit à sa finalité le 17 mai 1997, mettant ainsi fin à une longue période de transition de sept ans faite des promesses fallacieuses. La fin de cette transition donna ainsi lieu à une nouvelle transition se reposant cette fois-là sur des bases plus ou moins sereines. Ainsi, L.D. Kabila, le nouvel homme fort promulgua l'Acte constitutionnel de la transition le 28 mai 1997 relatif à l'organisation et à l'exercice du pouvoir. Les députés furent nommés et le siège du parlement fut déplacé de Kinshasa à Lubumbashi, les élections furent organisées par « applaudissements »selon le modèle de la démocratie. Lors de son assassinat le 16 janvier 2001, il fut succédé par son fils Joseph Kabila, qui va poursuivre la 3ième étape de la transition. Il sera contraint d'organiser une table ronde dénommée `' dialogue inter congolais'' débouchant sur la signature d'un accord global et inclusif sur la transition en RDC. Cet accord permettra la mise en place d'un gouvernement monstre, qualifié par certain auteurs de hydre à plusieurs têtes, appelé gouvernement de 1+4, où on avait un Président de la République assisté par quatre Vice-présidents issus des mouvements rebelles. Ce gouvernement avait pour mission de préparer les élections devant conduire le pays à la Troisième République. Les efforts entrepris par ce gouvernement d'ennemis d'hier permirent d'organiser, en 2006, les élections législatives et présidentielles. * 21NIEMBA SOUGA YOTILA NSUKA, Pouvoir politique en RD Congo. Histoire des idées et analyses politiques. Simon Kimbangu oublié des analyses politiques, CRSP-UK, Kisantu, 2017, p. 139-140. * 22BEMBO DILUSIELA, F., La responsabilité des leaders politiques congolais dans la crise de 1960 à 1965, Mémoire en Histoire, IPN, 2002-2003, p. 61. * 23NIEMBA SOUGA YOTILA BSUKA, po. Cit., p. 61 * 24TSHIMANGA BAKADIABABUE, E., La démocratie et ses blocages au Congo-Kinshasa de 1958 à nos jours, éd. Harmattan, Paris, 2004, p.34. * 25Ibidem, p. 34 * 26Ibidem, p. 34-35. * 27K. MUTABUSHA, Aperçue sur les conflits avant, pendant et après les élections en RDC depuis 1957, dans « Elections, paix et développement en RDC, op cit. p.35. * 28Ibidem |
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