3.2.2 Le chauffeur-propriétaire
Les chauffeurs-propriétaires sont faiblement
représentés au niveau de l'échantillon global de ceux qui
ont le transport comme principale activité. Pour la plupart, ce sont des
travailleurs retraités ou en activité ou même
débauchés qui profitent de leur temps libre et de la corruption
des agents commis pour le contrôle pour prendre des passagers à
bord de leur véhicule.
3.2.3 Le chauffeur «titulaire» ou
«l'embauché»
Etre chauffeur de woro-woro est un métier né de
la crise économique. Pour les entrepreneurs de ce secteur
interrogés, on y vient à défaut de mieux, lorsqu'on a
63 Le parent est patron, il verse un salaire
à son chauffeur membre de la famille. Dans ce cas, le contrôle des
recettes est moins strict. Et, les conflits sont permanents
(irrégularité des versements des recettes).
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perdu son travail ou bien parce qu'à la sortie des
études, aucune autre opportunité ne se présente. L'Etat
n'a plus les moyens financiers de jouer le rôle de locomotive et doit
concentrer ses efforts sur quelques axes stratégiques et/ou sociaux.
Trouver alors un emploi devient difficile notamment lorsque l'on est faiblement
diplômé. C'est pourquoi on retrouve sur ce créneau autant
les jeunes diplômés à la recherche d'un premier emploi, que
ceux recrutés par l'Etat, mais ne touchant pas encore leur
rémunération, ou d'autres sortis du système scolaire sans
qualification, posant des problèmes d'employabilité aux
entreprises de la place.
Acteur principal dans l'exploitation du véhicule, la
catégorie «chauffeur» se subdivise en plusieurs sous-groupes
de chauffeurs liés qui gravitent autour du véhicule selon
plusieurs formes de contrats informels. Il s'agit notamment du chauffeur
«titulaire» ou «l'embauché». Il est le chauffeur
engagé sur la base d'un contrat de confiance par le propriétaire
du véhicule. C'est lui qui assure les diverses tâches relatives
à l'achat du carburant et les diverses taxes qu'implique l'exploitation
du véhicule. Deux principaux modes de rémunération du
chauffeur existent. Il s'agit d'une part, des chauffeurs qui reçoivent
un salaire fixe et d'autre part, des groupes de chauffeurs qui travaillent le
week-end (samedi ou dimanche) pour se payer. 65 % des chauffeurs
interrogés appartiennent à la première catégorie de
chauffeurs. Tous affirment percevoir un salaire fixe qui varie entre 45 et
55000 FCFA. Mais à ce fixe mensuel relativement bas, il faut ajouter le
surplus de recette journalière que le chauffeur garde sur lui
après avoir retiré le montant versé au propriétaire
et les dépenses à sa charge (restauration, syndicat, carburant,
gardiennage). À ce sujet, m. Noufou Paul, chauffeur, dit ceci:
«Pour nous les chauffeurs, c'est ce qu'on gagne après
recette qui est pour nous» (N.P.13.12 2012)
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