INTRODUCTION GENERALE
I. MOTIVATIONS DE L'ETUDE
Plusieurs raisons nous ont poussés à
entreprendre une étude sur la communication communaleet le
développement participatif dans la Commune de Soa.
Dans un premier temps, notre motivation part d'un sentiment
d'appartenance à cette commune. En effet, en qualité de
résident de la ville de Soa, il nous a été donné de
remarquer la quasi-inexistence d'un lien de proximité entre la
municipalité et les populations. En réalité, même si
cette dernière est très souvent proche des populations dans le
cadre de l'élaboration du Plan Communal de Développement et des
campagnes électorales, elle reste toutefois distante sous l'angle de
l'information publique. Par conséquent, l'on pourrait être
amené à penser que les stratégies de communication de la
Commune de Soa seraient plus d'orientation politique qu'institutionnelle.
Dès lors, un tel état des choses laisse entrevoir une certaine
marginalisation de la population locale, qui apparait désormais tel un
simple instrument politique, une spectatrice de son propre
développement. En tout état de cause, il est clair qu'une telle
mitigation de l'information publique contribue à la
détérioration du mécanisme de participation populaire
pourtant prévu par le Code Général des
Collectivités Territoriales Décentralisées (CGCTD). En
effet, le législateur, à travers ce code, donne la
possibilité à tout citoyen de formuler à l'intention de
l'Exécutif communal toutes propositions tendant à impulser le
développement de la Collectivité Territoriale
Décentralisée (CTD), ou à améliorer son
fonctionnement. Bien plus, celui-ci peut demander communication ou prendre
copie des procès-verbaux des organes délibérants, des
budgets, projets et rapports annuels de performance, et des plans de
développement.
Dans un second temps, notre motivation à mener cette
étude trouve justification dans notre qualité de professionnel
des Sciences de l'Animation pour le Développement. En
conséquence, il est pour nous un devoir, comme pour tout professionnel
de l'Animation d'ailleurs de nous intéresser à la question du
développement dans notre milieu de vie. La politique de
développement des CTD au Cameroun étant cependant orientée
vers un développement qui se veut participatif, il devient plus
qu'opportun de nous interroger sur le modèle des interactions entre la
municipalité, et ces autres acteurs du développement local que
sont les populations. Une telle motivation semble d'autant plus significative
lorsque l'on sait que pour être effective, cette participation
nécessite a priori que ces populations, base opérationnelle du
développement, soient régulièrement informées et
intégrées dans la gestion des affaires de leur cité.
Toutefois, il est à noter que même si chaque
citoyen n'est pas forcément prêt à s'engager en permanence
dans le processus d'élaboration et de prise de décisions, il
aspire à être pleinement informé, et souhaite disposer de
moyens lui permettant d'être entendu par ses représentants
élus.Ceci étant, il appartient à la communication de
répondre à cette difficulté, non seulement en rendant
accessible toute l'information nécessaire, mais aussi, en mettant en
oeuvre des dispositifs qui vont permettre à la municipalité
d'être à l'écoute de ses administrés (le Courrier
des Maires et des Elus locauxn°?284 novembre?2014, X).
En somme, c'est sur la base de cet ensemble de motivations que
nous avonsentrepris cette étude, dans l'optique de cerner le niveau de
participation des populations au développement de la Commune de Soa,
à l'aune des éléments communicationnels y entrepris.
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