Certains facteurs environnementaux ne sont pas
maîtrisables et amènent les touristes à rejeter certaines
destinations, cela dû aux contextes géopolitiques,
économiques ou encore sanitaires. Ces facteurs traduisent un recul du
tourisme mondial.
Un impact considérable auprès des
voyageurs
Impact sociétaux, environnementaux et
économiques sont autant de facteurs notables à considérer
à l'issue de l'événement perturbateur. Les territoires
victimes de ces événements n'inspirent pas confiance
auprès des touristes et peuvent paraître hostiles à leurs
yeux. Les médias participant activement à ce rejet, par la
diffusion de l'actualité, peuvent parfois faire peur aux voyageurs. De
ce fait, les touristes ne fréquentent plus ces destinations et
deviennent tourismophobes.
On retrouve parmi ces facteurs, différents
événements : les canicules et pandémies, les attentats
terroristes (Paris, Tunisie, Égypte) Les catastrophes naturelles, avec
les séismes (Île Gili Meno),
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les éruptions volcaniques ou encore les tsunamis.
71 Ces événements participent activement au rejet et
à la crainte ressentie par les voyageurs. À cela s'ajoutent les
destinations instables ou géopolitiquement controversées. (Cuba,
Turquie, Mongolie, Colombie)
Généralement, les voyageurs font part de leurs
craintes et des destinations qu'ils ne souhaitent pas découvrir lors des
échanges réalisés en agences. Les facteurs participant
à ce rejet sont souvent les mêmes : l'actualité, les avis
de l'entourage ou les médias. Ces pays en pâtissent de ce rejet et
une image négative leur est attribuée alors qu'il est possible
d'y trouver des alternatives.
Cependant, depuis 1950, le tourisme ne cesse de se
développer et selon l'OMT, plus d'un milliard de personnes ont
voyagé au sein d'un pays étranger en 2017. Dans un
même temps, le nombre de catastrophes naturelles et d'attentats ne
cessent d'augmenter.
Avec l'évolution des moyens de transports, le nombre
croissant de touristes ou ce sentiment marqué d'insouciance, les pays
victimes de ces éléments non-maîtrisables ne peuvent
l'être durablement et les touristes finissent pas revisiter le pays
impacté.
Ainsi, en quelques mois ou en quelques années, selon la
nature de l'événement, le pays n'est plus considéré
comme hostile et les touristes reviennent sur les lieux. Par exemple, en 2014,
la France et l'attentat du Bataclan ont refroidi les voyageurs nationaux et
internationaux.
En effet, après les attentats, on observe une baisse
significative du tourisme, et ce, durant plusieurs mois. Quelques années
plus tard, en 2017, le pays a vu son nombre de touristes augmenter et bon
nombre de lieux touristiques ont été rapidement saturés.
L'attractivité du pays reste importante et au fil du temps, le nombre de
touristes augmente.
Un autre exemple, en Asie, plus particulièrement en
Thaïlande, le pays comptait plus de 11 millions de visiteurs en 2004. Un
tsunami a secoué le pays et provoqué de nombreux morts.
Malgré cette catastrophe naturelle, le nombre de touristes est
resté le même et a même augmenté. De 11 millions de
visiteurs, le chiffre s'élève à plus de 32 millions de
2016.
71 Impact des catastrophes naturelles et
événements internationaux récents sur le tourisme
http://bel.uqtr.ca/id/eprint/659/1/6-19-1849-20070209-1.pdf
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D'après une étude réalisée par
Skyscanner en 2011, 330 personnes affirment qu'une attaque terroriste peut
être une raison valable pour ne pas visiter un pays 72.
Cependant, ces mêmes personnes ont également répondu que
cette décision ne serait pas valable pour une durée
supérieure à 3 mois. D'après une seconde étude
réalisée par le World & Tourism Council, il faut
approximativement 13 mois pour qu'une destination touristique retrouve son
nombre de touristes normal après un attentat terroriste.
Pour les crises sanitaires, la durée s'allonge
à 21 mois, pour une catastrophe naturelle, il faut compter 24 mois et la
durée la plus longue concerne les désordres politiques. Ainsi,
les pays ayant subi un événement non-maîtrisable et
affichant une attractivité significative, retrouvent en
général, quelques mois ou années plus tard, leur
fréquentation touristique habituelle.
L'importance d'une communication efficace
Certains pays, plus particulièrement le Mexique, voit
d'année en année le nombre de touristes augmenter. En 2014, le
Mexique a observé une augmentation de 22 % d'arrivées
touristiques internationales comparé à l'année
précédente. Les facteurs à l'origine de cette hausse ? Une
campagne publicitaire diffusée sur les télévisions
américaines, mais aussi une nouvelle communication politique grâce
au nouveau président Enrique Peña Nieto.
Le discours de ce nouveau président est rassurant,
sécuritaire, il partage son intention de lutter contre les cartels et
les médias se chargent de diffuser ce discours sécurisant. En
dépit de ce discours, l'aspect sécuritaire au Mexique ne s'est
pas réellement amélioré. Comparé à 2011, le
nombre de crimes a augmenté de plus de 50 % en 2014. En
conséquence, c'est la couverture médiatique qui est faite autour
d'un pays qui modifie la perception du risque. La diffusion du discours du
président et la campagne publicitaire rassurent les populations, mais la
réalité est tout autre.73
L'exemple suivant met parfaitement en avant l'importance
d'une bonne communication : suite aux attentats du musée du Bardo ou
encore ceux ayant eu lieu à la plage de Sousse en Tunisie,
72 Orliac, N. (2018/08) Pourquoi le tourisme
résiste aux attentats et aux catastrophes naturelles. Le Figaro
https://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2018/08/14/29002-20180814ARTFIG00004-pourquoi-le-tourisme-resiste-aux-attentats-et-aux-catastrophes-naturelles.php
73 Boer, J. (2016) Le tourisme, un moteur de
l'économie mondiale
https://www.vie-publique.fr/sites/default/files/fiche
produit/pdf/3303330403938 EX.pdf
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l'insécurité et l'instabilité politique
ont menacé l'attractivité touristique du pays. En 2010, le nombre
de voyageurs s'est élevé à 7 millions, 5 années
plus tard, le nombre recule pour atteindre 5 millions de voyageurs, faute de
communication diffusée.