CONCLUSION DU CADRE THEORIQUE
Les accidents domestiques sont la première cause de
mortalité chez les enfants de zéro à quatre ans. Les
accidents par ingestion chez le jeune enfant sont fréquents et ont
significativement augmenté lors des périodes de confinement dues
à la crise sanitaire.
La prévention primaire, développée depuis
de nombreuses années déjà ne semble pas couronnée
de succès face à ce type d'accident. Les conseils de
prévention, trop généraux, parfois moralisateurs
apparaissent inadaptés, tout au moins insuffisants à eux
seuls.
La nécessité d'une prévention
individualisée se fait sentir afin de répondre au mieux aux
nouveaux besoins parentaux et permettre ainsi une meilleure adhésion aux
conseils donnés. La puéricultrice de PMI par ses rôles
d'accompagnement et de soutien à la parentalité, atteste ainsi de
l'importance de son travail dans la prévention des ingestions
accidentelles du jeune enfant.
18
Les recherches effectuées précédemment
permettent d'affirmer l'hypothèse initiale de ce travail : En
proposant une prévention individualisée et personnalisée
auprès des parents, les actions de la puéricultrice de PMI les
responsabilisent, renforcent leurs compétences parentales et permettent
ainsi de réduire la survenue et la potentielle gravité
d'ingestions accidentelles.
Cependant, comment réaliser cette prévention
pour la rendre la plus efficace et durable possible ?
Pour répondre à cette nouvelle interrogation,
nous interrogerons dans un premier temps des parents afin d'apprécier
leurs connaissances et leurs ressentis quant à la prévention des
ingestions accidentelles. Dans un second temps, nous interrogerons des
puéricultrices en exercice en PMI pour qui la prévention est une
mission quotidienne.
19
CADRE EMPIRIQUE
Dans cette partie, nous allons détailler le cheminement
choisi et suivi pour interroger parents et professionnels en utilisant
respectivement des questionnaires et des entretiens.
VII. Choix de l'outil d'enquête
Notre choix s'est porté sur la réalisation de
questionnaires auprès de parents et d'entretiens semi-directifs
auprès de puéricultrices.
Les parents sont les principaux concernés par la
prévention des ingestions accidentelles du jeune enfant puisqu'ils sont
à la fois les premiers responsables et les premiers éducateurs de
leurs enfants. Il nous apparaît donc primordial de recueillir des
informations sur leurs connaissances, leurs ressentis et leurs souhaits afin de
proposer un projet en adéquation avec ces éléments.
Pour ce qui est des puéricultrices nous avons
favorisé les entretiens semi-directifs afin d'obtenir des données
qualitatives. L'entretien facilite l'interaction et le partage d'idées
et semble le plus adapté pour connaître l'avis et les
façons d'agir d'un professionnel de santé. Nous souhaitons ainsi
aborder certains thèmes, tout en laissant une liberté
d'expression et de réflexion à la personne interrogée.
Interroger puéricultrices et parents permet d'avoir un
point de vue global sur le sujet et non pas une vision unilatérale.
À l'issue, nous espérons ainsi être à même de
développer un projet répondant aux attentes et aux besoins des
parents, tout en restant réaliste et en tenant compte des contraintes de
chacun.
Menant simultanément des questionnaires et des
entretiens, il a été convenu avec la guidante de ce
mémoire de réaliser trente à cinquante questionnaires
auprès de parents et trois à quatre entretiens avec des
puéricultrices. Ainsi, nous pensons obtenir un nombre suffisant de
réponses pour une analyse complète et intéressante, sans
pour autant trop alourdir ce travail.
VIII. Questionnaires
1. Méthodologie
a) Présentation de l'outil d'enquête
Nous avons établi un questionnaire (cf. Annexe III)
comprenant dix-huit questions principales. Selon leurs choix, les parents
interrogés peuvent être amenés à répondre
à des questions complémentaires afin de préciser leurs
réponses.
Nous alternons les types de questions afin d'éviter
l'ennui pour la personne interrogée : choix simple, choix multiple,
liste déroulante, question ouverte... Les questions ouvertes sont
cependant rares afin de ne pas rendre le questionnaire trop long et
fastidieux.
Les questions plus personnelles sur leurs connaissances et
leur catégorie socioprofessionnelle sont
préférentiellement placées à la fin, afin que le
parent ne se sente pas jugé.
Le contenu du questionnaire aborde différentes
thématiques. Tout d'abord nous nous intéressons au nombre
d'enfants par famille ainsi qu'à leurs modes de garde. Dans un
deuxième temps, nous questionnons les parents sur les ingestions
accidentelles : la prévention instaurée au domicile, dans le lieu
de garde, et les conseils de prévention reçus à ce
sujet.
La partie suivante a pour but d'analyser leurs connaissances
afin de mieux cerner leurs besoins et pouvoir ainsi leur apporter les
informations adaptées lors de notre projet. Les
20
questions suivantes portent sur l'intérêt des
parents pour une campagne de sensibilisation et leurs souhaits pour la forme et
la période de notre intervention.
Pour finir, il nous est apparu intéressant d'interroger
les parents sur leurs rapports à la PMI.
Nous avons ajouté une photo pour illustrer les
questions de connaissances, afin de faciliter la compréhension ; par
exemple, nous avons introduit une photo de piles boutons afin de rappeler aux
parents quels sont ces objets.
Le questionnaire a été testé par deux
couples soignants ayant des enfants, et un couple non soignant ayant
également un enfant en bas âge. Nous avons ainsi
précisé une question, et nous sommes assurés que toutes
soient compréhensibles par tout public.
b) Critères d'inclusion et d'exclusion
Notre travail portant sur les ingestions accidentelles par
les enfants de six mois à quatre ans, nous avons choisi d'interroger des
parents ayant au moins un enfant dans cette tranche d'âge.
Afin de ne pas trop réduire la population
interrogée, nous avons élargi le droit de réponse aux
parents ayant au moins un enfant entre six mois et cinq ans révolus.
Ainsi nous pouvons toucher un plus large panel de famille, sans pour autant
risquer d'avoir des parents dont les conseils de prévention reçus
sont obsolètes.
Les parents doivent être en mesure de comprendre
l'intérêt de ce questionnaire et d'y répondre librement,
sans aide risquant d'influencer leurs réponses.
c) Diffusion des questionnaires
La diffusion des questionnaires s'est faite via internet. Le
lien du questionnaire a été transmis à des personnes
susceptibles d'y répondre et de correspondre à la population
visée. Nous avons demandé l'aide de différentes personnes
pour qu'elles partagent également le lien dans leur propre entourage.
Nous espérons ainsi toucher un maximum de
catégories sociales et culturelles.
d) Limites et biais
En faisant appel à différentes personnes, dont
une influente sur les réseaux sociaux, nous avons pu interroger des
personnes d'horizons variés.
Cependant, nous n'avons pu obtenir de réponses de
personnes en situation de précarité puisqu'elles ne disposent pas
toutes d'outil numérique permettant d'accéder à internet.
Elles ne sont donc pas (ou peu) représentées dans cet
échantillon.
2. Présentation des résultats
Au total, entre le 21 avril, date de publication du
questionnaire et le 27 avril, date de clôture de l'enquête,
cinquante-six réponses ont été recueillies.
Sur ces cinquante-six questionnaires, seulement cinquante-deux
ont été conservés. Les quatre autres ont été
supprimés puisque les répondants n'entraient pas dans les
critères de sélection ; notamment en raison de l'âge de
leur enfant.
Pour l'analyse des questionnaires, malgré un faible
échantillonnage, nous nous exprimons en pourcentage afin de faciliter la
compréhension.
a) Profil des parents interrogés
Sur cinquante-deux réponses, 38.5% des parents ont un
enfant unique, 36.5% ont deux enfants et 25% déclarent avoir trois
enfants ou plus.
La catégorie socio-professionnelle ne semble pas avoir
d'influence sur la connaissance de la PMI. Employés, professions
intermédiaires ou cadres ont tous fait appel aux services de la PMI.
b) 21
Modes de garde
Sur cinquante-deux répondants, le mode de garde le
plus répandu est la crèche ou halte-garderie avec 53.8%. La garde
par le parent lui-même ou la famille apparaît fréquemment
sur le graphique mais est dans la plupart des cas associée à un
mode de garde par un professionnel de la petite enfance. Six parents sur
cinquante-deux déclarent garder seul leur enfant, et quatre
déclarent le faire garder par un membre de la famille.
Les pourcentages recueillis dans cette rubrique ne sont pas
représentatifs de la population française.
Sur cinquante-deux répondants, trente et un, dont
vingt-cinq ayant une formation de secourisme, déclarent indispensable
que la personne en charge de la garde de leur enfant ait des notions de
premiers secours. Ceux n'ayant pas de diplôme de secourisme accordent
moins d'importance à la formation de la personne en charge de leur
enfant.
c) Ingestions accidentelles
Séquelles Hospitalisation Visite aux urgences
Toux/étouffement Nausées/vomissements Culpabilité Frayeur
Aucune
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0 5 10 15 20 25 30
Graphique 1 représentant les répercussions
des ingestions accidentelles par les enfants
Il a été demandé aux parents, dont un
des enfants a déjà porté à sa bouche un objet ou
produit non prévu à cet usage, quelles ont été les
conséquences de ce geste.
La majorité des parents (28/32) déclare avoir
eu une frayeur, un tiers nomme le sentiment de culpabilité.
Pour autant, sur un faible échantillon de trente-deux
parents, quatre enfants ont été admis au service des urgences et
un a dû être hospitalisé. Quatre enfants ont
été nauséeux ou ont vomi suite à leur ingestion.
Ces chiffres rappellent la tournure sérieuse que peuvent prendre ces
événements.
d) Prévention
84.6% des parents mettent en place des mesures pour
éviter des ingestions accidentelles, nous ne savons cependant pas
combien ont mis en place des mesures suite à une frayeur ou un
accident.
Pour autant, il est possible de mettre en évidence que
les mesures de prévention employées ne suffisent pas à
éviter une ingestion accidentelle.
Sur 52 parents interrogés, 44 déclarent mettre
en place des mesures préventives aux ingestions accidentelles, pourtant,
32 de leurs enfants ont porté à la bouche ou ingéré
un produit/un objet non prévu à cet usage.
Il reste tout de même 15.4% des parents ne mettant
aucune action préventive en place pour limiter le risque d'ingestions
accidentelles par leur enfant : 6% d'entre eux ont déjà
reçu des conseils de prévention et 10% n'en ont jamais eu.
Au total, 55.8% des parents ont déjà reçu
des conseils de prévention sur le risque d'ingestion et d'intoxication
chez l'enfant.
Dans 32% des cas, la prévention a été
faite par un médecin ou un pédiatre. La famille se place comme
deuxième pourvoyeur de conseils avec 22%, suivie de près par la
puéricultrice avec 20%. L'auxiliaire de puériculture et la
sage-femme ont moins fréquemment
22
dispensé de conseils de prévention sur les
ingestions accidentelles avec 9% chacune. Pour finir, le professionnel non
médical se fait plus rare avec 8% et rien ne nous permet de
connaître la nature de son métier ni le contexte de diffusion du
message préventif.

8%
9%
22%
20%
9%
32%
Pédiatre/médecin Sage-femme
Puéricultrice Auxiliaire de
puériculture
Professionnel non médical Famille
Diagramme 1 des personnes ayant dispensés des
conseils de prévention
Deux parents sur vingt-neuf ont reçu des conseils de
prévention uniquement de la part de personnes extérieures au
domaine de la santé. Mais, dans la majorité des cas, les
informations de prévention ont été données par un
ou deux professionnels de santé (23/29 répondants).
Pour analyser plus précisément les pratiques des
professionnels de santé, nous avons isolé les données
propres à leur fonction et avons ainsi pu établir le diagramme
suivant.

45%
5%
10%
24%
16%
Carnet de santé Dépliant Support interactif
Vidéo Aucun
Diagramme 2 représentant les supports de
prévention employés par les professionnels de
santé
Pour 45% des parents, le professionnel ayant diffusé
les conseils de prévention n'a pas utilisé de support. Le carnet
de santé n'a été utilisé que dans 24% des cas. Le
dépliant, le support interactif et la vidéo ont été
employés dans, respectivement, 16%, 10% et 5% des cas.
La conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle
Les étapes du développement de l'enfant
La mise hors de portée des médicaments et
produits
Les symptômes d'une ingestion accidentelle
La liste des produits ou objets potentiellement dangereux

10%
19%
35%
27%
9%
Diagramme 3 représentant les messages de
prévention reçus par les parents
L'information la plus transmise est celle de mettre hors de
portée les médicaments et les produits dangereux.
La conduite à tenir en cas d'ingestion accidentelle est
la deuxième information la plus donnée. 19% déclarent
avoir été informés des produits et objets potentiellement
dangereux.
Plus rarement sont évoqués les symptômes
d'une ingestion (10%) et les étapes du développement (9%).
23
En croisant les données il apparaît que
l'information sur les étapes du développement de l'enfant est une
information ayant été transmise exclusivement par des
professionnels de santé.
En cas de besoin ou de questionnement, 86.5% des
parents font appel prioritairement à un professionnel de santé.
67.3% se renseignent sur internet et 17.3% font appel à un proche. 11%
se renseignent exclusivement sur internet et 2% font appel exclusivement
à un proche.
e) Connaissances
57,7% des répondants estiment leurs
connaissances sur la prévention des ingestions accidentelles
insuffisantes. 64,4% des parents interrogés seraient prêts
à participer à une campagne de sensibilisation sur le sujet des
accidents domestiques.
Nous avons cherché à savoir si les
parents estimant leurs connaissances insuffisantes seraient
intéressés par une campagne de sensibilisation au sujet des
ingestions accidentelles. Pour cela nous avons effectué un croisement de
données et établi le diagramme ci-dessous.

12%
23%
44%
21%
Connaissances et Participation Sans connaissances et
Participation Sans connaissances sans Participation Connaissances sans
Participation
Diagramme 4 représentant le ressenti des
parents sur leurs connaissances et leur intention de participer à une
campagne de sensibilisation
Ainsi, 65% des parents interrogés se disent
prêts à participer à une campagne de sensibilisation, parmi
eux : 44% estimant leurs connaissances insuffisantes et 21% les estimant
suffisantes.
12% des parents estiment cependant leurs connaissances
insuffisantes mais ne sont pas attirés par l'idée de participer
à une campagne de prévention.
Ingestion d'un solide
Sur cinquante-deux répondants, cinquante-et-un
pensent à appeler les secours si leur enfant ingère une pastille
de lave-vaisselle. Quatorze parents pensent à lui rincer la bouche. En
revanche, treize parents agissent de manière erronée : il est
déconseillé de faire vomir ou de donner à boire en cas
d'ingestion de produits ménagers liquides ou solides. Les laxatifs sont
inutiles à l'enfant dans ce cas-là et peuvent être
dangereux en cas d'automédication. Donner des tapes dans le dos en cas
d'ingestion est également déconseillé car elles peuvent
déplacer l'objet. Les tapes dans le dos sont à réaliser
seulement dans le cadre d'une obstruction complète des voies
aériennes.
Ingestion d'un liquide
Sur cinquante-deux répondants, trente-sept
parents appellent le centre antipoison et trente et un appellent les secours en
cas d'ingestion d'huile essentielle. Par cette question, l'objectif
était de connaître le nombre de parents ayant le réflexe de
demander conseil ou d'alerter un professionnel de santé en cas
d'ingestion accidentelle.
La surveillance est une réaction adaptée
mais doit être associée à un appel aux secours ou au centre
antipoison. Deux parents ne jugent pas la situation suffisamment alarmante pour
appeler les secours ou le centre antipoison.
24
Treize parents sur cinquante-deux surveillent leur
enfant. Quinze sur cinquante-deux pensent à rincer la bouche de leur
enfant. Seul un parent envisage de faire vomir son enfant en cas d'ingestion
d'huile essentielle, ce qui est un comportement inadapté.
Danger de la pile bouton

Toxicité Obstruction voies aériennes
Obstruction digestive Perforation organique
Brûlures Risque mortel
Ne sait pas
18%
9%
4%
5%
7%
25%
32%
Diagramme 5 représentant les dangers de la
pile bouton, si elle est ingérée, identifiés par les
parents
Les dangers identifiés par les parents sont tous
justes mais seulement 11% des parents ont cité l'ensemble des dangers ;
et 7% des parents méconnaissent la dangerosité que
représente une pile bouton si elle est
ingérée.
4% des parents citent le risque mortel mais 18% semblent
avoir conscience de la gravité puisqu'ils identifient le risque de
perforation organique.
Les deux dangers les plus identifiés sont la
toxicité et le risque d'obstruction des voies
aériennes.
f) Campagne de sensibilisation
Sur cinquante-deux répondants, trente-quatre sont
intéressés par une campagne de sensibilisation.

3%
26%
53%
18%
Conférence Echange parents/professionnels
Echange entre parents Spot préventif en ligne
Diagramme 6 illustrant les formes de campagnes de
prévention souhaitées par les parents
L'échange entre les parents et les
professionnels est la forme demandée par plus de la moitié des
parents. Le spot préventif en ligne attire quant à lui un quart
des parents interrogés.
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Vacances scolaires
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4
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En présence des enfants
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Semaine en fin de journée
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Week-end
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0 2 4 6 8 10 12 14 16 18
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Graphique 2 représentant la période
souhaitée par les parents pour la campagne de
prévention
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Treize parents sur trente-quatre ont manifesté leur
intérêt pour une campagne de sensibilisation permettant à
leurs enfants de participer. En commentaires, quatre autres parents sont
demandeurs d'être formés aux gestes de premiers secours.
g) Protection maternelle et infantile

13%
35%
10%
42%
Oui, j'ai déjà fait appel à ses services
Oui, mais je ne fais pas appel à ses services car je n'en
ai pas besoin
Oui, mais je ne fais pas appel à ses services car je
n'aime pas ce qu'elle représente Non
Diagramme 7 représentant le rapport à la PMI
par les parents
Travaillant sur le rôle de la puéricultrice de
PMI face aux ingestions accidentelles, nous avons cherché à mieux
percevoir la place de la PMI au sein des familles interrogées. 42% des
parents connaissent la PMI et ont déjà fait appel à ses
services ; 35% la connaissent mais n'ont pas besoin de ses services.
Il reste tout de même 13% des personnes ayant une image
négative de la PMI et 10% ne connaissant pas ce service
départemental.
h) Ressenti parental
Pour connaître le ressenti d'un parent dont un enfant a
été victime d'un accident domestique, même bénin.
Notre question a été la suivante : « Vous êtes-vous
sentis suffisamment accompagnés ? ».
Sur dix-huit parents, dix disent avoir été
suffisamment soutenus ; un détaille l'avoir été par un
médecin de sa famille et un autre affirme avoir été
rassuré et déculpabilisé par les professionnels
soignants.
Huit parents estiment ne pas avoir été
suffisamment soutenus dans ce moment difficile. Sur trois ayant justifié
leurs réponses ; deux d'entre eux mettent en cause le jugement des
soignants et un nomme le sentiment de culpabilité.
3. Synthèse des résultats
La majorité des parents ne se sent pas suffisamment
informée sur les ingestions accidentelles du jeune enfant. 1 parent sur
8 s'estime d'ailleurs insuffisamment informé malgré les conseils
de prévention reçus.
Il est assez alarmant de s'apercevoir que 42% des parents
déclarent n'avoir jamais reçu de conseils de prévention
à ce sujet alors que les conséquences peuvent être
potentiellement sévères.
Les conseils de prévention sont majoritairement
dispensés par le pédiatre. L'infirmière
puéricultrice quant à elle, arrive en troisième position,
derrière la famille. Il existe donc un axe d'amélioration
possible pour que les puéricultrices soient plus
représentées à l'avenir parmi les personnes effectuant de
la prévention.
Une zone d'ombre subsiste aussi, nous ne pouvons pas nous
assurer de la véracité des propos tenus par la famille, les
professionnels non médicaux ou les informations recueillies sur
internet.
L'échange verbal reste majoritairement utilisé,
et le carnet de santé employé dans un quart des cas. Les
informations les moins transmises sont celles sur le développement de
l'enfant et les symptômes d'une ingestion.
26
En revanche, il est intéressant de savoir que 82% des
parents mettent en place des actions de prévention à leur
domicile. Même sur un faible échantillon, nous pouvons identifier
les différents profils de parents, notamment ceux aménageurs et
ceux plutôt fatalistes. La prévention passive,
étudiée précédemment, prend tout son sens pour
protéger les enfants dont les parents n'ont jamais été
alertés sur les dangers des ingestions, ou ne mettant en place aucune
action de prévention particulière.
De plus, les mesures préventives sont insuffisantes
pour éliminer le risque puisque sur 44 parents établissant des
actions, 32 de leurs enfants ont tout de même porté à la
bouche un objet ou un produit non prévu à cet effet.
Les parents interrogés semblent tout de même
être en capacité de réagir en cas de problème. Suite
aux questions analysées, ils pensent à alerter les secours et
préfèrent ne rien établir de leur propre chef plutôt
que d'effectuer une action potentiellement délétère pour
leur enfant.
Il nous semble important d'apporter des informations plus
précises lors des actions de prévention et notamment d'apporter
des éléments théoriques sur les étapes du
développement de l'enfant afin de mieux anticiper les dangers auxquels
il peut s'exposer.
Pour cela, nous avons demandé aux parents
intéressés, quelle forme devrait idéalement prendre une
campagne de sensibilisation pour motiver leur participation. La moitié
souhaite un échange entre des professionnels et des parents, un quart
souhaite un spot préventif accessible en ligne, et d'autres
apprécieraient plutôt un échange entre parents ou une
conférence.
38% des parents souhaiteraient un temps de participation
prévu pour leurs enfants, et sur des horaires en fin de journée
la semaine ou le week-end.
Nous avons cherché à connaître le ressenti
des parents dont un enfant a été victime d'un accident
domestique, même bénin.
À la question ouverte n°17 (cf.
Annexe III), la moitié des répondants estime avoir
été suffisamment accompagnés. Dans l'autre moitié,
certains mettent en cause le comportement jugeant du professionnel de
santé, ou encore le manque de réassurance.
À la question n°4A, suite à une
ingestion accidentelle par l'un de leur enfant, la moitié des parents
parle d'une frayeur, et un tiers rapporte un sentiment de
culpabilité.
Pour finir, travaillant sur le rôle préventif de
la puéricultrice de PMI, il nous est paru intéressant de
connaître le rapport des parents à la PMI. Ce service public est
connu par 90% des parents. Mais, 13% des parents déclarent ne pas faire
appel à ce service car n'aimant pas ce qu'il représente.
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