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Prévention des accidents domestiques par ingestion chez le jeune enfantpar Ariane Roudet IFPS Université Grenoble-Alpes - Infirmière puéricultrice (IPDE) 2021 |
IX. Entretiens1. Méthodologie a) Présentation de l'outil d'enquête Nous avons élaboré un guide d'entretien (cf. Annexe V) comportant huit questions. Les thèmes principaux abordés lors de l'entretien sont la prévention, le soutien à la parentalité et l'accident domestique et plus particulièrement l'accident par ingestion. Les éléments plus spécifiques tels que la prévention passive, les compétences parentales ou encore la culpabilité ne sont volontairement pas énumérés afin de voir si le professionnel va en parler spontanément ou non, et si d'autres concepts vont être détaillés. La dernière question porte sur le parcours professionnel de la puéricultrice afin de connaitre son ancienneté au sein de la PMI et ses expériences. Le guide d'entretien a été testé par une infirmière en soins généraux ayant des notions de pédiatrie, puis par une puéricultrice de PMI. Selon elles, les questions sont claires et pertinentes, bien en lien avec le thème de ce travail. 27 Après l'aide et la validation de ce guide d'entretien par notre guidante de mémoire, nous avons entamé sa réalisation.
Nous avons cependant décelé différentes limites à ces entretiens. Tout d'abord, les puéricultrices se sont portées volontaires pour les entretiens puisqu'elles se sentaient véritablement concernées par la problématique des ingestions accidentelles de l'enfant. Les réponses recueillies sont donc celles de professionnelles oeuvrant pour cette problématique, et non pas celles de puéricultrices détachées de ce thème. Puis dans les questions posées, malgré la trame à suivre de l'entretien, souvent des mots ont été ajoutés, parfois la formulation pouvait orienter ou influencer la pensée de la puéricultrice interrogée. 2. Description des entretiens a) Entretien A Cette puéricultrice a obtenu son diplôme en 1992. Elle a vingt-cinq ans d'expérience en PMI, dont cinq au sein de la PMI où nous nous sommes rencontrées. Selon elle, la prévention est le coeur du métier de puéricultrice, elle en effectue à chacune de ses missions : VAD, consultations, bilans de santé en école maternelle... Fréquemment, cette prévention s'associe à son rôle de soutien à la parentalité. Ce dernier se traduit par une adaptation du professionnel aux besoins des parents, et permet notamment le soutien de leurs compétences parentales. À sa connaissance, les accidents domestiques ne sont pas si fréquents et touchent principalement les enfants de zéro à un an. En revanche, elle sensibilise régulièrement à certains accidents pouvant avoir de tragiques répercussions : MIN, chute de la table à langer... Dans les autres cas, il s'agit plutôt de réaliser de la prévention suite à la survenue d'un premier accident pour limiter le risque de récidive. Lorsqu'un jeune enfant est victime d'un accident domestique, la puéricultrice est parfois informée par l'hôpital, mais il lui semblerait que ce soit plutôt dans le cadre de la protection de l'enfance (ex : ingestion de cannabis). La prévention de cette puéricultrice se destine majoritairement aux parents et se veut individualisée. Elle pense que le regard vigilant d'un professionnel de santé est important dans le cadre de la prévention contre les accidents domestiques. Les informations données permettent le plus souvent aux parents d'aménager leur environnement de manière sécurisée. 28 Il arrive tout de même que certains ne soient pas réceptifs aux conseils et ne s'en saisissent pas. Elle insiste sur le positionnement de la puéricultrice en rappelant qu'un conseil doit être adapté aux besoins et aux ressources de la personne ; il n'est pas question d'employer des termes vastes, généraux et moralisateurs. La formation aux gestes de premiers secours des professionnels de la petite enfance lui semble importante, elle déplore pourtant des formations peu adaptées, non spécifiques à l'enfant. Pour finir, elle rappelle l'importance de la PMI par ses missions de prévention et de soutien mais constate une méconnaissance de ce service par le grand public. Elle est persuadée qu'un vaste projet de communication devrait être élaboré pour informer la population du rôle de la PMI.
Cette puéricultrice est diplômée depuis sept ans et travaille depuis ce moment en PMI. Elle n'a pas d'expérience pédiatrique en dehors de la PMI. Selon elle, la prévention s'invite au quotidien dans ses missions mais pour les sujets « délicats » elle les aborde prioritairement lors des visites à domicile. Elle pense également être un véritable soutien à la parentalité mais souligne les difficultés auxquelles elle fait parfois face. Bien qu'elle ait eu peu d'enfants victimes d'accidents domestiques à accompagner, les conséquences de ces accidents l'ont frappée. Elle veille donc à la sécurisation de l'environnement et met un point d'honneur à proposer des conseils adaptés aux différentes familles. Dans le cadre des mesures préventives aux accidents, elle tente de faire adhérer les parents à cette prévention, mais se montre compréhensive, déculpabilisante. En revanche, elle demande bien plus de rigueur aux assistants maternels. 29 Cette puéricultrice ne met pas d'action spécifique en place pour lutter contre les ingestions en dehors des conseils qu'elle propose lors des VAD. Lorsque nous la questionnons sur les réactions parentales en cas d'ingestion, elle distingue l'action de la réaction. Selon cette professionnelle, les assistants maternels sont formés au PSC1, ce qui ne les empêche pas de relâcher leur vigilance quant à la sécurité de leur domicile. La PMI lui semble plutôt connue sur son territoire, elle l'explique par l'investissement des liaisons maternités. En effet, les puéricultrices de son territoire rencontrent à la maternité, chaque maman ou couple, et non pas seulement les professionnels du service. En revanche, elle constate encore régulièrement une méfiance de la PMI, puisque ce service reste, dans l'esprit des personnes, intimement lié à l'aide sociale à l'enfance et donc au placement. d) Entretien D La puéricultrice interrogée lors de cet entretien est une jeune diplômée. Elle a obtenu son diplôme il y a un an et exerce depuis en PMI. Elle cite les parents, les assistants maternels et familiaux comme principaux receveurs des informations de prévention. Dans le cadre des accidents domestiques, elle attache une importance particulière à la sécurité du domicile et à l'attitude parentale. Le soutien à la parentalité lui apparait comme le coeur de métier de la puéricultrice de PMI. Cette mission lui permet d'apporter des clés aux parents selon leurs besoins, et de soutenir leurs compétences parentales. Elle n'a jamais eu à accompagner une famille dont un enfant a été victime d'un accident domestique même bénin. Mais, à travers ses conseils, elle espère permettre au mieux d'éviter les accidents. Selon elle, la prévention en amont peut favoriser une réaction parentale adaptée, pour autant il est difficile d'estimer les capacités à réagir d'une personne tant qu'elle n'a pas été confrontée à une situation urgente ou complexe. Cette puéricultrice pense que tous les professionnels de la petite enfance disposent d'une formation aux gestes et soins de premiers secours. Depuis son début d'expérience elle trouve la PMI encore méconnue et juge nécessaire une meilleure communication. D'après elle, quand la PMI est connue, elle est associée aux placements d'enfants ; certains professionnels de son territoire continuent d'ailleurs de véhiculer cette idée. 3. Analyse des entretiens a) Profil des professionnelles interrogées - Question 8 Les puéricultrices interrogées ont toutes une expérience en PMI allant d'un an à vingt-ans de pratique. En revanche, leurs expériences comme puéricultrices en dehors de la PMI sont limitées : deux puéricultrices n'en ont pas eu, une a exercé sept ans en médecine et soins intensifs néonataux et une autre un mois en néonatologie. Elles n'ont donc pas ou peu été confrontées aux accidents domestiques du jeune enfant en dehors de leur exercice en PMI. Concernant les lieux d'exercices, nous avons sélectionné des professionnelles pratiquant toutes en Isère afin de confronter leurs méthodes de travail, leurs ressentis et identifier d'éventuelles disparités entre les territoires.
La puéricultrice la moins expérimentée en PMI n'a pas eu à accompagner de famille dont un des enfants auraient été victimes d'un accident domestique. Sur les trois puéricultrices restantes, deux énoncent les brûlures et les chutes comme accidents récurrents, et toutes ont eu au moins une fois à faire à un accident par ingestion. Quant à la prévention de ces accidents domestiques, les puéricultrices veillent à proposer des conseils adaptés aux conditions de vie des familles et portent une attention particulière à celles en situation de précarité. Deux puéricultrices semblent également attentives à l'attitude parentale lorsqu'elles abordent le sujet des accidents et analysent ainsi les actes et paroles des parents. L'une d'entre elle met en évidence le caractère « aménageur » d'une maman qui n'aura malheureusement pas suffit à protéger sa fille de l'accident. 31 En évoquant la prévention des accidents domestiques, l'une des puéricultrices insiste sur l'importance des messages à transmettre aux assistants maternels et se dit intransigeante lors de ses VAD.
À propos de la formation aux gestes de premiers secours des professionnels de la petite enfance, toutes les puéricultrices abordent l'obligation du PSC1 pour l'obtention de l'agrément d'assistant maternel. Mais toutes déplorent le renouvellement non obligatoire. Trois puéricultrices sur quatre préconisent ce renouvellement, et une identifie les relais d'assistants maternels comme véritable soutien pour la mise à jour des connaissances de ces professionnels. Deux puéricultrices identifient tout de même des biais : selon elles, la formation n'élimine pas toujours le manque de rigueur ; et savoir quoi faire ne veut pas dire être en capacité de le faire au moment voulu. Les autres professionnels de la petite enfance ne sont pas ou peu rencontrés par les puéricultrices de PMI. 32 h) PMI et grand public - Question 7 Lorsque nous abordons le thème de la connaissance de la PMI par le grand public, les puéricultrices se sentent toutes profondément concernées par ce sujet. L'une des puéricultrices dit rencontrer de plus en plus de mamans connaissant la PMI. Une autre estime que les parents informés de l'existence de la PMI et de ses missions sont ceux ayant rencontré la puéricultrice de liaison PMI lors d'une hospitalisation de leur enfant en néonatologie ou en pédiatrie. Une autre pense que les parents suivis par une sage-femme de PMI ou avec des enfants plus âgés, sont plus à même de connaître ce service départemental. La totalité des puéricultrices juge la PMI encore trop méconnue et s'accorde à dire que les représentations négatives autour de celle-ci sont un frein à l'exercice de leur profession. Elles estiment que dans l'esprit des parents et de la population en général, l'association de la PMI avec le service d'aide sociale à l'enfance est quasi systématique ce qui provoque une méfiance de la PMI par peur du placement de l'enfant. Selon les territoires, les puéricultrices jugent les liaisons maternités frein ou levier à la connaissance de la PMI. Trois déplorent un manque de communication autour de ce service malgré plusieurs tentatives telles que le rapport des 1000 premiers jours ou la démarche petits pas grands pas. 4. Synthèse des résultats d'analyse L'analyse des entretiens effectués avec les puéricultrices permet de mettre en évidence différents éléments. Deux populations reçoivent des conseils de prévention de la part des puéricultrices de PMI : les parents et les assistants maternels. Du côté des parents, les professionnelles expérimentées apportent des exemples concrets et ont su étoffer leurs conseils au fil des années. Pour autant, la prévention des ingestions accidentelles est très spécifique et pas toujours abordée par les puéricultrices. Dans un des cas, la puéricultrice affirme échanger avec les parents autour du sujet lorsqu'un accident domestique s'est déjà produit. À cette occasion, elle aborde brièvement le développement psychomoteur de l'enfant et les objets ou produits dangereux s'ils sont ingérés. La méconnaissance du développement psychomoteur de l'enfant par les parents est un facteur favorisant des accidents domestiques identifié par plusieurs puéricultrices. Des parents n'ayant pas conscience des capacités de leur enfant, peuvent être amenés plus facilement à laisser des petits objets ou des produits à sa portée. L'une des difficultés pour les puéricultrices est de proposer une prévention adaptée aux « nouveaux » risques. Nous pensons notamment à la prévention sur l'ingestion de produits illicites détenus par les parents. La résine de cannabis est régulièrement à l'origine d'intoxication aiguë de l'enfant, pour autant par peur des représailles, les adultes ont tendance à taire leur consommation. Pour ce qui est des assistants maternels, les puéricultrices leur demandent une rigueur particulière quant à la prévention des accidents domestiques. La formation PSC1, obligatoire pour l'obtention de l'agrément d'assistant maternel, leur inculque les gestes à effectuer en cas d'accident. Cependant, les puéricultrices déplorent le caractère non obligatoire du renouvellement de cette formation, et le manque d'informations spécifiques aux enfants. Pour finir, les puéricultrices de PMI trouve ce service départemental encore trop méconnu et apprécierait l'instauration d'un projet de communication pour promouvoir le rôle de la PMI et tenter de gommer les disparités qui existent selon les territoires. 33 SYNTHESE DU CADRE EMPIRIQUE À propos des ingestions accidentelles, une majorité des parents ne se sent pas suffisamment informée soit parce qu'elle n'a reçu aucune information, soit parce qu'elle estime l'information reçue insuffisante. Cela met donc en avant un réel problème de prévention. Ces parents se sont informés par eux-mêmes essentiellement sur internet mais nous pouvons supposer que d'autres ne l'ont pas fait, faute d'intérêt ou de moyens. Cela rejoint un peu le discours des puéricultrices qui citent la prévention comme étant au coeur de leur métier, mais qui précisent que si elles font de la prévention des accidents domestiques, elles n'entrent pas toujours dans le détail de la prévention des ingestions accidentelles. Une chose est certaine, l'ingestion accidentelle procure un sentiment de frayeur chez les parents ainsi qu'un sentiment de culpabilité. Problème pouvant être accentué par le comportement des soignants puisque certains parents mettent en cause le comportement jugeant du professionnel de santé, ou encore le manque de réassurance. Concernant la réalisation de cette prévention, les parents mettent globalement en place des mesures de prévention à leur domicile. Ces actions, dépendantes de leurs connaissances restent souvent insuffisantes, notamment du fait de leur méconnaissance sur le développement de l'enfant alors que les professionnelles insistent sur cette notion capitale à leurs yeux. Pour leur part, dans ce domaine spécifique de prévention, les puéricultrices expliquent évoluer au fil de leur pratique professionnelle et aborder le sujet de l'ingestion accidentelle lorsque la situation l'exige. Les professionnelles indiquent qu'il peut parfois être difficile d'aborder des sujets plus précis comme la prévention d'ingestion de cannabis. Les parents et les professionnels semblent d'accord sur l'importance d'une prévention personnalisée. Les puéricultrices de PMI expliquent qu'elles tiennent à assurer une prévention individualisée répondant au mieux aux besoins des parents. Elles sont sans doute les plus à même d'assurer cette forme de prévention auprès des parents car elles entrent dans leur intimité notamment lors des VAD. Dans notre enquête, afin d'améliorer leurs connaissances, les parents ont exprimé leur souhait d'avoir un échange avec des professionnels plutôt qu'un spot préventif en ligne, soulignant ainsi leur intérêt pour un échange direct et personnalisé. Point positif, les parents interrogés semblent être en capacité de réagir en cas de problème, ils pensent à alerter les secours afin d'être informés de la conduite à tenir. Certaines puéricultrices évoquent elles aussi ce sujet en estimant que la prévention favorise l'émergence d'une réaction adaptée si un accident venait à se produire. À propos de la PMI, il semble il y avoir un réel travail à réaliser, puisque si ce service public est connu par 90% des parents interrogés, la représentation qu'ils en ont reste négative. Dans 13% des cas, la PMI est associée à l'aide sociale à l'enfance qui évoque le placement des enfants. La confrontation du recueil de données des puéricultrices et des parents a permis de faire émerger des points à améliorer. Il existe chez les parents un véritable besoin d'informations sur divers thèmes se rapportant à la prévention des ingestions accidentelles. Voyons désormais ce que nous pouvons apporter par notre projet. 34 PROJET PROFESSIONNEL Pour établir un projet adapté à la demande, étudions plus en détail les besoins exprimés par les parents, ou identifiés par les puéricultrices.
Pour répondre aux besoins d'information des parents et à la nécessité d'un récapitulatif, l'idée la plus adaptée nous semble celle de créer un dépliant. D'autres supports existent déjà mais abordent le thème plus général des accidents domestiques. L'objectif est de proposer une plaquette reprenant les différents stades du développement psychomoteur de l'enfant, les risques potentiels d'ingestion aux domiciles ainsi qu'un rappel des numéros d'urgence. Mais, pour une prévention efficace, il nous paraît nécessaire d'associer un atelier d'échange à la diffusion de notre support écrit. Plusieurs options s'offrent à nous : Proposer un atelier en présence d'une puéricultrice de PMI dans son service, dans un relais d'assistants maternels (RAM), dans un lieu d'accueil enfant parent (LAEP) ou enfin dans un multi-accueil. Participer à l'organisation et à la réalisation de la journée de sensibilisation sur les accidents domestiques organisée depuis plusieurs années à l'hôpital couple enfant (HCE) de Grenoble et ouverte à tout public. Cependant, il existe un biais à notre projet. Tout au long de ce travail nous avons mis en évidence l'intérêt d'une prévention individualisée et pourtant, dans notre questionnaire aux parents, nous n'avons proposé que des formes de campagnes de sensibilisation collectives. N'ayant pas encore le statut de puéricultrice diplômée d'État il nous semblait trop ambitieux de proposer de la prévention individualisée lors de VAD ou de consultations de puériculture en PMI. Mais, les parents semblent réceptifs à la prévention collective, moins intrusive que la prévention à domicile. 35 En proposant un projet collectif nous espérons pouvoir sensibiliser un échantillon plus large de parents, tout en leur laissant la possibilité de s'orienter ensuite vers les puéricultrices de PMI s'ils souhaitent obtenir des conseils plus approfondis. Cependant, les conditions sanitaires actuelles restent une variable que nous ne pouvons prévoir. À ce jour nous ne savons pas quelle sera la jauge de personnes autorisées à participer à la journée de prévention MIN, ni les mesures à appliquer. Nous espérons malgré tout pouvoir accueillir et informer un maximum de personnes, parents et professionnels confondus. XII. Choix du projet La première option s'offrant à nous, de proposer un atelier en PMI, en RAM, en LAEP ou en multi-accueil est intéressante mais certainement trop ambitieuse. Créer un projet de toute pièce implique en amont un travail de communication et une recherche de partenaires financiers. Nous sommes, de ce fait, incertains de pouvoir mener à bien le projet. Nous préférons finalement prendre contact avec les professionnels de santé de l'hôpital couple enfant de Grenoble afin de se joindre à eux dans l'organisation de la journée de prévention. Cette année, la journée de prévention sur les accidents domestiques n'est pas reconduite mais celle sur la Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) l'est. La pédiatre Dr Michard-Lenoir, la puéricultrice Mme Bemolle-Bene et l'auxiliaire de puériculture Mme Rey, organisatrices de cette journée acceptent de nous inclure au projet, bien que notre sujet diverge du projet initial. En participant à une campagne de grande ampleur au sein de l'hôpital, nous espérons ainsi toucher des parents de toutes classes sociales, ou qui n'auraient pas souhaité se déplacer pour une action exclusivement sur le thème des ingestions accidentelles du jeune enfant. La présence d'autres professionnels de santé devrait favoriser l'échange professionnels/parents, le partage d'expérience ou ouvrir la discussion autour de la prise en charge des familles dont un enfant a été victime d'un accident domestique. Nous devons donc proposer un atelier pour la campagne de sensibilisation qui se déroulera le mardi 14 septembre 2021, dans le hall de l'hôpital couple enfant de Grenoble. Dans un premier temps nous réalisons le dépliant récapitulant les éléments essentiels, selon nous, à transmettre aux parents. Le dépliant (cf. Annexe VIII) serait composé sur la première page du titre, d'une image illustrant le thème et des numéros d'urgence. La triple page intérieure reprendrait les étapes du développement de l'enfant de la naissance à trois ans sous forme de schéma, et les éléments à risques d'intoxication au domicile. Sur les pages extérieures restantes, pour conserver une cohérence avec notre thème, nous apposerons une carte de l'Isère représentant la répartition des antennes de PMI du département ainsi qu'un bref rappel sur le rôle de celles-ci. Dans un second temps, nous réfléchissons à la construction de l'atelier pour la journée de prévention. Afin de proposer un projet complet, et ayant un impact réel sur le public, nous nous sommes basés sur le schéma « The cone of experience » d'Edgar Dale. 36 Figure 4. «The cone of experience» d'Edgard Dale. Connue en France sous le nom de «cône de l'apprentissage», cette figure représente le degré d'impact sur le cerveau d'une information selon le canal de transmission. Ainsi, Edgar Dale, à l'origine de ce cône explicite l'importance de solliciter les différents canaux sensoriels. Plus sont utilisés simultanément de canaux sensoriels, mieux l'information sera mémorisée. Toujours en lien avec notre thème sur la prévention des ingestions accidentelles par la puéricultrice de PMI, nous avons cherché quelles actions pouvaient être mises en place en respectant leur inclusion dans une partie du cône de l'apprentissage. Tableau 2. Canaux de transmissions mobilisés lors de l'atelier 37
Le calendrier de réalisation du projet est le suivant : Juin 2021 : Imagination du projet et début de création ; prise de contact avec les professionnels organisant une journée de prévention MIN à l'Hôpital Couple Enfant (HCE) de Grenoble. Élaboration d'un dépliant autour des ingestions accidentelles au domicile. 6 Juillet 2021 : Première réunion d'organisation et de préparation du projet. Juillet et Août 2021 : Poursuite de l'élaboration du projet ; validation du dépliant par Mme Beal puéricultrice de PMI, par Dr Michard-Lenoir pédiatre à l'HCE, et par Mme Bemolle-Bene puéricultrice à l'HCE également ; création du flyer « Pour aller plus loin ». 7 septembre 2021 : Nouvelle réunion d'organisation de la journée de prévention MIN. 39 14 septembre 2021 : Réalisation du projet lors de la journée de prévention MIN (de 10h30 à 16h30). 16 septembre 2021 : Présentation du sujet et retour d'expérience lors de la soutenance du projet professionnel à l'école de puéricultrices de Grenoble. Octobre 2021 : Diffusion du dépliant auprès des PMI du département de l'Isère, et du service des urgences pédiatriques de l'HCE. Janvier 2022 : Diffusion du questionnaire d'évaluation aux PMI de l'Isère.
1. Évaluation par le public Afin d'obtenir un retour sur notre atelier, nous avons élaboré un court questionnaire à destination des personnes ayant participé (cf. Annexe X). Bien qu'il ne permette pas d'évaluer les connaissances acquises par les participants suite à notre intervention, il reflète tout de même leur degré de satisfaction. Dans un second temps plus tardif, en janvier 2022, nous transmettrons un questionnaire aux PMI du département. Ce questionnaire sera destiné aux puéricultrices, 40 puisqu'il est difficile d'interroger individuellement chaque parent concerné. Nous espérons ainsi pouvoir connaître le nombre de PMI ayant adopté ce dépliant, et la fréquence de distribution du dépliant aux familles accompagnées. Une évaluation sur le long terme permettant d'apprécier les connaissances des parents ayant participé à la journée de prévention et reçu le dépliant nous semble en revanche impossible à réaliser. Nous décidons de ce fait, d'établir une simple grille d'évaluation reprenant nos objectifs spécifiques, nos indicateurs et les résultats escomptés (cf. Annexe XI). 2. Auto-évaluation Notre statut d'étudiante et la situation sanitaire actuelle ne nous permettent malheureusement pas la réalisation d'un projet en parfaite adéquation avec les souhaits des parents interrogés précédemment. Nous ferons au mieux pour répondre aux attentes de chacun et rester fidèles à nos idées initiales. Pour autant, avoir l'opportunité de mener à bien ce projet est une forme de reconnaissance de la part des professionnels de santé de l'hôpital couple enfant et la satisfaction de voir aboutir un long projet. |
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