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La nouvelle gouvernance financière en zone CEMAC et les droits budgétaire et comptable de la république centrafricaine


par Serge Steeve Thierry TENGUEDET
Université de Yaoundé 2 - Master 2 Recherche en Droit Public 2018
  

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CONCLUSION DU SECOND CHAPITRE

En définitive, la problématique de la responsabilisation des gestionnaires des crédits a été abordée et développée à travers les principes de gestions par les résultats et la responsabilité du manager, la doctrine et les diverses approche. Dans la même optique, nous avons mis en exergue la responsabilité marginale du responsable programme, la précision méthodologique par le processus de prise de décision ainsi que les implications de la réforme dans la gestion malgré l'absence de la révision globale de l'organisation. Ce qui reste et demeure un défi à relever au fur et à mesure dans la mise en oeuvre du nouveau cadre financier en RCA.

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CONCLUSION DE LA SECONDE PARTIE

La rationalisation budgétaire et comptable voulue par le cadre harmonisé de la CEMAC et transposée dans la législation de la RCA a pour vocation de faire évoluer la logique de l'action publique pour imposer une culture de gestion par les résultats dans l'utilisation des deniers publics. De ce fait, elle implique de nombreux changements positifs, notamment en termes d'évolution du rôle des hauts fonctionnaires. Dans notre étude, nous nous sommes intéressés plus particulièrement aux responsables de programmes tels que prévus par les directives communautaires relatives aux finances publiques et transposées. Nous nous sommes ensuite interrogés sur les marges de manoeuvre dont ils disposent pour exercer la responsabilité managériale que la réforme leur attribue. Nous nous sommes également appuyés sur une recherche documentaire basée sur des rapports publics et en particulier le rapport bilan de la LOLF réalisé par la Cour des Comptes de France, fin 2019. En outre, nous avons mis en évidence et expliqué l'insuffisance des marges de manoeuvre des responsables de programme ainsi que la tension existante entre leur responsabilité managériale, celle des politiques et celles d'autres acteurs administratifs. Enfin, nous avons discuté les implications en matière de partage des responsabilités et de reddition des comptes.

De même, nous avons vu qu'il y a un ensemble d'actes juridiques que édictent des normes des finances publiques en RCA et qui régissent le comportement à adopter dans l'exécution du budget. Parlant de budget l'on retrouve les dépenses et les recettes dans le fonctionnement et l'investissement du budget de l'Etat. Les ordonnateurs et les comptables sont donc au centre de l'exercice budgétaire. Leur mission principale est le suivi du fonctionnement du budget de l'Etat après son élaboration, afin qu'il n'y ait aucune gestion hasardeuse qui pourrait conduire à une mauvaise gouvernance des deniers publics et déboucher à crise économique ou financière. Afin que chacun de ces acteurs puisse accomplir efficacement ses tâches, il a été mis sur pied un principe de séparation qui définit clairement la responsabilité de l'un (ordonnateur) et de l'autre (gestionnaire). La distinction des fonctions des ordonnateurs et des comptables s'est fait également dans un souci de sécurité de la gestion des deniers publics, d'éviter le gaspillage des fonds. Du fait de leur immobilisation trop longue notamment la centralisation des disponibilités et la communication entre les comptables publics permet d'éviter l'immobilisation d'une trésorerie très importante et son utilisation à bon escient.

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Dans cette étude, nous avons aussi traité du cas des responsables de programme, hauts fonctionnaires nommés par leurs Ministres de rattachement pour assurer le pilotage de la mise en oeuvre des politiques publiques et en rendre compte. Nous nous sommes intéressés plus spécifiquement à l'exercice de leur responsabilité managériale dans le cadre de la réforme de la loi organique relative aux lois des finances et avons posé la question sur les marges de manoeuvre dont ils disposent à cet effet. L'analyse effectuée nous a permis de mettre en évidence les principaux facteurs limitatifs à l'exercice de la responsabilité managériale des responsables de programme par le chevauchement des périmètres d'action, de compétences et d'autorité, insuffisance des marges d'action pour l'animation des échelons inférieurs, et lacunes en matière d'incitations à rendre compte et à faire l'objet de sanctions.

En outre, nous avons démontré ainsi qu'en introduisant cette dimension intermédiaire, qui est la dimension managériale, entre le politique et l'administratif sans réellement remettre en cause le modèle existant, le nouveau cadre des finances apporte donc une innovation aux modes de partage des responsabilités et des dispositifs de reddition des comptes. Nous avons recherché ainsi à mettre en évidence le fait que les évolutions du cadre budgétaire et financier apportées par le nouveau cadre des finances demeurent incomplètes en l'absence d'une évolution du cadre institutionnel et organisationnel. Puisse que, à la différence d'autres réformes au monde telle que la rationalisation des choix budgétaires français, la loi organique relative aux lois de finances ne peut être limitée à des aménagements à la marge ou au simple usage d'un langage et d'outils gestionnaires.

Enfin, notre analyse relève quelques limites du nouveau cadre des finances publiques en RCA qu'il convient de souligner. La principale limite est d'ordre méthodologique et concerne le matériau mobilisé. Nous nous sommes basés sur des données documentaires, plus particulièrement des rapports de la Cour des Comptes de la France qui a une expérience avancée dans ce domaine, pour relever ces limites en termes de pertinence d'abord, puis en termes de neutralité. Les données directes, sur la base d'entretiens que nous avons eus avec les acteurs concernés du Cameroun et les universitaires spécialisés en finances publiques, nous ont été d'une grande utilité et ont permis d'enrichir et d'affiner nos recherche et analyse. Enfin, ces données permettront d'approfondir les jeux et les enjeux politiques, sur les plans individuel et collectif, et d'explorer les compromis mis en oeuvre par les acteurs au profit de l'action que la République Centrafricaine attend entreprendre.

CONCLUSION GENERALE

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Aux termes de notre recherche, il convient de relever que la volonté de moderniser les finances publiques dans la zone de la CEMAC en générale et en République Centrafricaine résulte des difficultés de l'exécution de la politique publique qui reste marquée de nombreuses faiblesses. Notamment, par l'insuffisance des ressources mobilisées, le manque de discipline dans l'exécution du budget, l'accumulation des arriérés de dette, l'absence d'ordre de priorité dans les projets d'une part et d'autre part, le dépassement des dépenses du fait des gaspillages et des subventions aux combustibles dans le marché interne, la dérogations aux procédures orthodoxes des gestion, les infrastructures publiques sont insuffisantes et généralement dépassées etc. Pour stabiliser les Finances publiques ses Etats membres, la Commission de la CEMAC opte pour l'adoption des directives communautaires relatives au cadre harmonisé des finances publiques dans le cadre de l'intégration sous régionale.

Face à un mouvement général de modernisation des Finances publiques mondiale, le conseil des Ministres de l'UEAC va adopter six importantes Directives en 2011. Cette ambition d'harmonisation des législations en zone CEMAC passe notamment par la consécration d'un système institutionnel et juridique propre, mais aussi par la consolidation d'un véritable droit communautaire en Afrique Centrale. Ainsi, sommation est faite aux Etats membres de souscrire et de relayer dans leur loi des Finances, les exigences de modernité dans la gestion des finances publiques. La RCA en a souscrit, et les ont transposé dans son ordre juridique national. Il s'agit des directives n° 01/11-UEAC-190-CM-22 et n° 04/11-UEAC-190-CM-22 portant harmonisation des Lois des Finances et à la nomenclature Budgétaire de l'Etat et la transposition des directives n° 02/11-UEAC-190-CM-22 relatives au Règlement général de la Comptabilité Publique et n° 03/11-UEAC-190-CM-22 relative au plan comptable de l'Etat sans oublier celle relative à la transparence et à la bonne gouvernance des finances publiques.

La nouvelle gouvernance financière introduite a complètement modifié et innové les droits budgétaire et comptable de la RCA notamment par le nouveau cadre de l'élaboration et de l'exécution du budget. Des nouveaux principes et rôles des acteurs budgétaires ainsi que les responsabilités qui leur incombent. Nous nous sommes aussi intéressés à l'exercice de leur responsabilité managériale dans le cadre de la réforme du nouveau cadre des finances publiques et avons posé la question des marges de manoeuvre dont ils disposent pour ce faire. En outre, l'analyse effectuée nous a permis de mettre en évidence les principaux facteurs limitatifs à l'exercice de la

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responsabilité managériale des responsables de programme, au chevauchement des périmètres d'action, de compétences et d'autorité. L'insuffisance des marges d'action pour l'animation des échelons inférieurs ainsi que les lacunes en matière des obligations à rendre compte et à faire l'objet de sanctions. Toutefois, notre analyse présente quelques limites qu'il convient de souligner. La principale limite est d'ordre méthodologique et concerne le matériau mobilisé. Nous nous sommes basés sur des données documentaires, plus particulièrement des rapports de la Cour des Comptes de France, qui présentent des limites en termes de pertinence mais également en termes de neutralité. Des données directes, sur la base d'entretiens avec les acteurs concernés, sont donc nécessaires pour enrichir et affiner l'analyse. Enfin, ces données permettront d'approfondir les jeux et les enjeux politiques, sur les plans individuel et collectif des acteurs budgétaires, et d'explorer les compromis mis en oeuvre par les acteurs au profit de l'action de performance et des résultats. Somme toute, les recherches sur la nouvelle gouvernance financière en zone CEMAC et les droits budgétaire et comptable de la RCA se voudraient une contribution, une précondition à la bonne gestion et exécution des politiques publiques, qui pourrait baliser la voie du développement économique voire conduire à long terme à une émergence tracée, réaliste pour cet Etat.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote