§2. La classification des types de
paradiplomatie11
La paradiplomatie est une notion complexe. Il est pertinent de
procéder au classement des types des relations paradiplomatiques afin
d'établir un lien entre le degré d'autonomie des subdivisions
internes et le niveau d'activités pradiplomatiques de ces subdivisions.
Nous verrons ainsi quels sont les types d'entités
sub-étatiques les plus actives sur la scène
internationale. Les relations paradiplomatiques sont de trois types.
- La paradiplomatie transfrontalière
: est celle qui s'effectue entre les régions
frontalières, comme la région Nord Pas-de-Calais et la
communauté flamande ou entre les régions appartenant à des
pays limitrophes comme la région Île-de-France et la communidad
Autonoma de madrid ;
- La paradiplomatie transrégionale
: qui concerne l'échange et les relations entre
régions de différents pays non frontaliers, par exemple des
relations entre le Québec et la Flandre, et
- La paradiplomatie globale : qui
est liée à une problématique planétaire comme le
développement durable par exemple.
Pour autant, les activités entreprises varient en
fonction du degré d'intensité du mode opératoire, de la
fréquence et des buts des entités, ce qui
permet de classer la pradiplomatie, en utilisant le
modèle de Philippart12 en paradiplomatie minimale,
mineure, majeure, maximale et protodiplomatie. Ces
critères permettent une appréhension globale de
l'importance des activités
11 Cedric Diener, op cit, p105 et suivantes.
12 Eric Philippart cité par Cedric Diener,
op cit, aux pp 106-107.
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pradiplomatiques, de par le degré de concurrence envers
l'Etat central, et l'importance de développement de l'entité
s'adonnant à une telle pratique.
- La paradiplomatie minimale : elle
se cotonnerait, en principe, dans un cadre transfrontalier, permettant qu'un
gain limité de développement des entités concernées
et procéderait selon un mode opératoire et coopératif.
- La paradiplomatie mineure : dans
ce cas, les entités sub-étatiques connaissent un
développement moyen et coopèrent d'un point de vue
économique, sans entrer dans le politique, dans un cadre transfrontalier
voire transrégional.
- La paradiplomatie majeure : elle
concerne des entités disposant d'une conscience régionale. Ces
entités qui sur un plan national, doivent faire face à une
incapacité majeure, cherchent un développement sur tous les types
d'extension géographique, développement sur un mode
coopératif, tendant parfois, sur certains dossiers, vers des actions
conflictuelles.
- La paradiplomatie maximale : ce
phénomène se produit en présence d'un régionalisme
fort, donc une forte croissance des entités sub-étatiques. Ces
dernières afin de pallier les vides institutionnelles
et incertitudes constitutionnelles, entreprennent leur développement
en tenant compte de deux paramètres : une extension
géographique et différents modes
opératoires. De ce fait, se produit un «
rééquilibrage des rapports de force entre niveau national et
infranational pour maximiser les gains régionaux».
- Enfin, la protodiplomatie : elle
concerne tous les types d'extension géographique. Elle vise des
objectifs d'avantages liés à des revendications nationales en vue
de l'accession à l'indépendance en utilisant tous les modes
opératoires « mais de façon instable avec une tendance
structurelle à l'escalade conflictuelle».
Cette brève présentation des aspirations des
entités sub-étatiques nous permet de constater qu'il n'y a aucun
modèle préétabli, chaque gouvernement local, en suivant
des aspirations conduira des politiques visant à une plus grande
indépendance face à l'Etat central. La protodiplomatie est le
type d'activité conduisant aux revendications les plus contestataires,
puisque fondée sur des revendications nationales les subdivisions
internes allant jusqu'à chercher la sécession et la
souveraineté étatique.
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