Section 2. Les opportunités de la
paradiplomatie
Par opportunités, nous entendons analyser les atouts de
la paradiplomatie, les instruments que disposent les entités
sub-étatiques pour atteindre leur objectif ; celui de favoriser les
échanges et/ou la coopération transnationale.
§1. L'autonomie, les ressources et influences
Les acteurs de la paradiplomatie ont une bonne marge
d'autonomie, de nombreuses ressources, souvent plus que la vaste
majorité des Etats souverains et ils ont de plus en plus d'influence sur
la politique internationale, leur action international souvent
déterminé par les ressources qu'elles sont en mesure de mobiliser
pour la poursuite de leur objectifs internationaux. L'influence de chaque
acteur tient à sa capacité à faire la différence
dans un contexte et sur une question donnée.83 Ces ressources
procurent beaucoup d'autonomie. Certaines régions comme le
Québec, la
83 SMITH et Hocking B cité par Stéphane
p. Dans, les actions extérieures des entités
sub-étatiques, revue internationale de politique comparée,
vol. 12, n°2, 2005. P 136 et suivantes.
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catalogne, la Flandre, la Wallonie, la Californie ou la
Bavière (Bayern) bénéficient, à ce chapitre, de
plus en plus de ressources que des nombreux pays souverains.
En termes de production annuelle de biens et services, deux
Etats (Californie et New-York) pourraient occuper l'une de dix premières
places au monde, dix Etats américains se classeraient parmi les 25
premiers, 33 parmi les 50 premiers et les 50 Etats parmi les 70 premiers
Etats-nations de la planète ; la Californie, pourrait même faire
partie du G7. Son Produit Intérieur Brut étant comparable
à celui de la France !84 La Californie a un PIB
supérieur à ceux du canada et du Mexique réunis ! Le
budget de la Californie est supérieur à celui du Mexique qui
possédait lors de son inclusion dans l'ALENA une économie de la
taille de l'Etat de Massachussetts ! Le budget de la Californie est
légèrement inférieur à celui de la Russie, alors
que celui de l'Etat de New-York est supérieur à celui des
philippines, ne prenons même pas des Etats africains en comparaison.
En somme, certaines entités sub-étatiques et
certaines grandes municipalités sont à compter au nombre de plus
puissants acteurs économiques au monde, mais la puissance
financière en soit n'est pas tout. Il existe une ressource que les
entités sub-étatiques possèdent également :
l'expertise dans des domaines qui ne relèvent pas ou plus du champ de
compétence de l'Etat central. C'est souvent le cas en matière
d'éducation, de formation de la main d'oeuvre ou de santé. Le
gouvernement canadien n'a pas par exemple, de ministre de l'éducation.
Lorsque les questions d'éducation font l'objet d'une conférence
internationale, les provinces canadiennes sont d'un recours indispensables. Des
organisations comme l'Unesco ou l'Organisation Internationale du Travail
oeuvrant davantage dans les champs de compétence de nombreux Etats
fédérés que dans ceux des gouvernements centraux.
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