Section 3. Les relations internationales
contemporaines
En général, la coutume fait débuter
l'histoire des relations
internationales aux traités de Westphalie en 1648 au
moment ou le système d'Etats au sens moderne du terme s'est
affirmé. Les traités de Westphalie ont institué le concept
légal de souveraineté, c'est-à-dire le pouvoir
suprême reconnu à l'Etat qui implique l'exclusivité de sa
compétence sur le territoriale national et son indépendance
internationale, ou il n'est limité que par ses propres
engagements.22 La souveraineté permet de fonder
l'égalité souveraine des Etats, principe cardinal des relations
au sien de la société internationale.23 Les relations
internationales ont connu un développement exceptionnel après la
seconde guerre mondiale à travers la mondialisation des échanges
et des communications.
Actuellement les relations internationales constituent en
elle-même un sujet immense, elle ne se limite pas à la
sphère étatique et concernent toutes sortes d'activités
humaines, les flux migratoires dont le tourisme, les relations culturelles,
les
activités économiques.24 L'Etat est
ainsi défié par les acteurs primordialités
subnationaux (clans, ethnies, tribus, minorités qui
s'érigent en "peuple") ou transnationaux sur le plan religieux ou
linguistique.
§1. Tentative de définition
En relations internationales, la définition du fait
"international" n'est pas évidente. La
définition classique assimile relations internationales et
relations diplomatiques ou interétatiques. C'est une
approche qui privilégie le rôle de l'Etat, de la diplomatie, de la
paix et de la guerre dans la vie internationale25. Elle minore et
ignore l'importance des activités économiques, de
l'idéologie, de la culture...
22 Petit Larousse 2013.
23 Frank Attar, dictionnaire des relations
internationales de 1945 à nos jours, édition du seuil, 27
rues Jacob, Paris VIe, 2009, p892.
24 Maurice vaisse, les relations internationales
depuis 1945, Armand colin, Paris, 2008, p4.
25 Dr Vohn GODONOU DOUSSOU, Théories des
relations internationales,
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Pour les libéraux, en l'occurrence Hugo Grotius, ils
estiment que les relations internationales doivent être régies par
des règles de droit au 20ième siècle, les
idées de Woodrow Wilson, l'homme de quatorze points de la SDN, ont
joué un rôle déterminant sur le libéralisme en
relations internationales les libéraux sont pluralistes et pour eux les
relations internationales ne dépendent pas seulement des Etats.
De nos jours, on entend par relations internationales,
l'ensemble des relations qui se déroulent au delà de l'espace
contrôlé par les Etats pris individuellement, quel que soit
l'acteur "étatique ou non" concerné par ces relations et
quelle que soit la nature "politique ou autre" de ces
relations.26 Les relations internationales sont l'expression et
l'articulation des interactions de toutes sortes qui se font et se
défont entre les acteurs supra-étatiques ou
infra-étatiques.27 Certains suggèrent même le
remplacement du concept "relations internationales" par "politique
mondiale" (global politiques) signifiant que le jeu du pouvoir et
l'exercice de l'autorité ne se définissent plus à
l'intérieur des frontières nationales et que la division
traditionnelle entre Etats et acteurs non-étatiques n'a plus de
pertinence.28
La crise du paradigme fondateur de la discipline
(compétition anarchique entre Etats souverains territorialement
organisés) a entrainé des conséquences en chaine
amenant à modifier les divisions du monde et les programmes de
recherche. Le constat selon Marie Claude Smouts est que le système que
l'on dit Westphalien ne s'est pas écroulé mais il s'est
transformé, l'Etat n'a pas disparu mais il n'a plus le même sens.
La puissance classique territoriale et politico-militaire, se voit concurrencer
par les jeux informels animés par des réseaux avec lesquels
l'Etat doit composer. Le rapport entre les revendications identitaires et le
territoire est particulièrement complexe. D'une part la multiplication
des espaces crées par la mondialisation a pour effet d'affaiblir les
relations du citoyen à l'Etat, de l'autre, les revendications
nationalistes poussent à la consolidation d'espaces politiques inscrits
dans une réalité territoriale la plupart du temps à
réinventer.
26 Dario Batistella, Théories des relations
internationales, 2ième édition, Revue et
augmentée-Paris, Presses des sciences politiques, 2006, p 26.
27 Germain NGOIE TSHIBAMBE, la RDC dans les
relations interafricaines : la trajectoire d'une impossible quête de
puissances, Editions laboratoire des sciences sociales appliquées,
novembre 2005, p 17.
28 Smouts Marie-Claude (dir), les nouvelles
relations internationales, Paris, Presse de science politique, 1998, p 23
et suivantes.
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