§3. Les facteurs économiques
Le phénomène d'actualité à
consonances politiques, économiques et juridiques, la mondialisation et
la régionalisation (dans leur formes supra et infra-étatiques),
l'érosion de l'Etat par le haut et par le bas, la
décentralisation, la crise de l'Etat-nation et perte ou abandon de la
souveraineté viennent également remettre en question la place
prépondérante de l'Etat en matière économique et
commerciale.
L'émergence des entités sub-étatiques en
relations internationales est en effet liée à la crise de l'Etat.
Après les crises économiques de la décennie 1970-1980, les
Etats occidentaux ont complètent repensé leur rôle dans
l'économie à travers la privatisation des entreprises et la
libéralisation du marché dans certains domaines. Ces politiques
seront adoptées en Allemagne, au Japon, au Canada, En France, aux
Etats-Unis en Grande-Bretagne.
Les transformations internationales sur le plan
économique conduisent à une nouvelle division internationale du
travail : la concurrence entre les Etats souverains pour l'acquisition de
nouveaux territoires est aujourd'hui remplacé par la concurrence entre
les Etats sub-étatiques et les grands espaces métropolitains pour
l'acquisition des parts de marchés mondiales.20
La crise de l'Etat profitera ainsi en premier lieu aux firmes
multinationales, lesquelles avec la mondialisation de l'économie sont
devenues les acteurs économiques majeurs, conséquences, elles
appliquent une approche sélective dans leurs politiques
d'investissement, de cette hypothèse provient le concept de
«l'économique globale qui est une économique de concurrence
acharnée entre les firmes, la concurrence entre les firmes induit une
concurrence entre les territoires qui cherche à attirer les
implantations de ces dernières, c'est ainsi que les provinces et les
villes qui ont les "moyens" agiront sur la scène internationale
pour attirer les investisseurs étrangers et leurs centres de
décisions ».
En Belgique par exemple, les entités
sub-étatiques détiennent davantage des responsabilités
en matière de commerce international que le gouvernement belge, la
Flandre est déjà un très grand exportateur.
Il existe alors une logique fonctionnaliste évident qui
explique la projection internationale des entités
sub-étatiques, «les besoins de développement et de la
croissance économique», les gouvernements sub-étatiques
sont forcés de faire de
20 Stéphane Paquin, op.cit. , p36 et
suivantes.
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la représentation auprès de ces entreprises pour
inciter leurs implantations ou leur maintien dans leur région. Attirer
une grande multinationale dans sa région est même un motif de
fierté pour les politiciens qui en sont responsables. Les entités
sub-étatiques d'un même pays sont en concurrence entre elles pour
gagner les investissements étrangers, mais faut-il que ces
entités remplissent certaines préalables, notamment la
stabilité politique, système judiciaire efficace,
stabilité économique, ...
Certaines entités ont développé des
mécanismes pour promouvoir le commerce en leur sein ; les agences de
promotion des investissements. La catalogne a mis sur pied plusieurs
administrations chargées des questions de commerce et d'investissement,
le CIDEM (centre d'informacio desenvolupament Empresarial) ou le
(centre de développement de l'information pour les investisseurs
étrangers), ce centre est présent dans les grands centres
commerciaux, nous avons aussi le COPCA, c'est un consortium de promotion
commerciale de la catalogne. Le gouvernement du Québec dispose
également des agences de promotion commerciale et d'investissement.
Les gouvernements mettront également sur pied des
multiples services aux investisseurs, que ce soit, avant, pendant et
après les investissements afin de procurer aux investisseurs de l'aide
juridique pour leur assurer une meilleur compréhension de la
législation et des règlements.
D'autres ont élaboré des nombreux incitatifs
financiers afin d'attirer sur leur territoire une entreprise. Les Etats et les
villes américaines par exemple dépensent annuellement des
milliards pour attirer et maintenir les entreprises étrangères.
Exemple de l'Alabama, le gouvernement de cet Etat a offert à
Mercedes-Benz la somme approximative de 300 millions de dollars pour quelle
s'installe sur son territoire.21 Les autorités locales
fondaient leurs espoirs pour faciliter la création d'au moins 1500
emploies ; le gouvernement de Kentucky a également offert 150 millions
de dollars à la compagnie Toyota dans les années 1990, la
compagnie Nissan choisira le Tennessee pour ouvrir une usine. Cet Etat offrira
en incitatif l'équivalent de 11000 dollars par emploie,... aux
Etats-Unis c'est une compétition entre les Etats
Enfin, les régions transfrontalières mettront en
oeuvre des politiques transfrontalières pour déployer des
infrastructures de communication comme des
infrastructures routières. Il existe déjà
entre le Canada et les Etats-Unis une
21 Stéphane Paquin, op.cit., p48.
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vingtaine de corridors de commerce entre les provinces
canadiennes et les Etats américains crées suite à la
ratification de l'Accord de Libre-Echange et l'intensification du commerce
transfrontalier Nord-Sud.
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