Section 5 : Le degré d'implication des
acteurs
Ce n'est pas l'adhésion ou non à la
transformation des acteurs mais bien leur degré d'implication dans le
projet qui est important. C'est un point essentiel dans toute transformation.
Quelle place fait-on aux acteurs ? Quel rôle leur donne-t-on ?
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« Agir pour changer ». Avant d'être une
question intellectuelle, le changement est une question de pratiques. Faire de
la place aux acteurs, leur donner un rôle actif, où ils pourront
contribuer, collaborer, s'impliquer. Il faut les plonger dans le concret,
plutôt que d'essayer de les convaincre intellectuellement.
Passer à l'action permet d'enrichir les travaux sur
leur contenu, et permet une expérience émotionnelle, plus
impliquant plus qu'une expérience intellectuelle. La formation par les
jeux de rôle ou les formations sans formation ont ici un rôle
primordial à jouer. L'inactivité génère une forme
d'anxiété, la communication à outrance, ou les formations
ex cathedra, n'aident pas à la transformation car ils rendent les
acteurs passifs.
« Le changement inquiète. Mais face
à un environnement perçu comme menaçant, l'inaction
inquiète encore plus. » Jean-Paul
BAILLY24
Ainsi A.MEIGNANT dans « Manager la formation » donne
des méthodes qui sont à la fois du management et de la formation.
S'approprier une nouvelle compétence comportementale d'acceptation d'une
vision systémique de l'organisation sous l'influence continuelle de la
mouvance de ses environnements.
L'expérience de Kurt LEWIN un pionnier de la
psychologie sociale et la dynamique des groupes.
En 1943, le gouvernement américain, le sollicite pour
inciter les ménagères à consommer des abats. Il s'adresse
à des associations féminines et utilise 2 méthodes dont
chacune d'elle dure 45 minutes : au premier groupe, il propose une
conférence sur les avantages nutritifs des abats. Dans le second groupe,
après une brève information, il fait discuter les participantes
avec un animateur autour des abats.
Après une semaine voici, l'impact de ces 2
méthodes : Dans le groupe 1, La consommation d'abats à augmenter
de 3%, dans le second, de 30%.
Dans le groupe passif, les individus s'isolent et restent
campé dans leur mécanisme habituel. Dans le groupe actif, au
contraire, les individus éprouvent moins de difficultés à
changer de comportement et surtout ils sentent que les autres sont capables de
faire de même. Changer en construisant ensemble devient alors plus
facile. Il est plus efficace de tirer, c'est-à-dire écouter,
faire échanger, que de pousser, convaincre, faire adhérer.
24 Jean -Paul BAILLY, dirigeant d'entreprise publique
français, président du groupe La Poste de septembre 2002 à
septembre 2013.
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