2. Les orientations du projet
Les orientations retenues en matière
d'aménagement peuvent se regrouper en quatre thématiques. On
retrouve d'une part la volonté d'introduire une trame verte,
améliorer l'accessibilité du quartier, conserver les
spécificités du tissu urbain et introduire une mixité
économique-habitat en coeur de quartier.19C'est donc à
partir de ces directives que la métropole de Lyon a mis en place un
appel d'offres destiné aux agences d'urbanisme pour la
réalisation d'un plan guide du territoire en question. En 2014 le
cabinet ANMA est sélectionné et commence à se saisir du
dossier. En parallèle, afin d'enrichir ces études la ville de
Villeurbanne a choisi d'associer les habitants à cette réflexion
par le biais d'une concertation citoyenne, sur laquelle nous reviendrons un peu
plus tard. Aujourd'hui le plan guide a été remis aux
collectivités et la concertation habitante s'est terminée avec la
restitution auprès de la municipalité et de l'agence ANMA, des
propositions des habitants à la mi-janvier 2016.
D'après les documents qui me sont parvenus, je pense
notamment à une présentation réalisée l'agence ANMA
on y trouve à la fois une étude approfondie sur le secteur de
Grandclément mais aussi sur les grandes orientations du plan guide.
C'est principalement à l'aide de ce document que mon étude se
base. Les quatre thématiques du plan guide en parfaite adéquation
avec les objectifs de la métropole sont ici approfondies avec
précision.
2.1 La nature en ville :
Suite à une demande insistante de la
municipalité pour introduire « la nature en ville » ANMA se
lance ainsi dans la réflexion d'une continuité écologique
au sein du quartier Grandclément. Le constat actuel indique des espaces
isolés et un projet à compléter au niveau de la ligne de
tramway T3. Il est vrai que si l'on porte notre attention sur les espaces verts
c'est à dire ces espaces urbains plantés d'arbres, de pelouses,
ou d'autres arrangements végétaux pour
19 Ibid
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l'agrément des riverains ou des
visiteurs20on constate la présence de quelques arbres
à l'alignement, « le parc de la gare » au centre et un peu
plus au sud le parc Dormoy de taille peu conséquente en comparaison avec
la superficie du quartier.21 L'idée retenue a donc
été de créer un nouveau parc au coeur du quartier
accompagnée d'une promenade nord-sud afin d'ancrer la trame verte. La
volonté apparente d'introduire de la végétation en ville
s'inscrit dans la tendance urbaine actuelle. En effet des dernières
obligations suite à la signature d'accords environnementaux jusqu'aux
revendications riveraines l'introduction de végétation en ville
est désormais au coeur des débats. Longtemps
considérée comme un élément du décor, la
nature est devenue un élément central des territoires urbains.
Comme nous pouvons le constater à travers cet exemple, élus
urbanistes et aménageurs admettent l'urgence de stopper
l'artificialisation des sols. Ce constat marquant de la fascination des
collectivités et des praticiens de l'urbain pour de nouvelles formes de
nature dans la ville interroge. Effet de mode, alibi, tendance lourde et
durable, la question reste posée.
Autre point intéressant, l'intérêt
croissant pour l'environnement végétal dans l'aménagement
du territoire est l'occasion d'approcher la conception occidentale de la ville.
Ville et nature seraient d'une part deux entités ne pouvant cohabiter. A
ce titre l'aménagement du territoire a pendant longtemps fait la
dissociation de l'objet nature et de l'objet ville. Tout comme dans le cas
présent la création d'un objectif nommé « introduire
la nature en ville » souligne le caractère dissociatif de ces deux
entités. La ville serait donc par essence un espace
dépossédé de toute caractéristique naturelle
symbole de l'artificialisation totale d'un territoire.
Toutefois, on assiste en parallèle à la
volonté croissante de penser la ville dans une approche plus large
où la nature y trouve complètement sa place. Bien que mise en
évidence pour des raisons de santé publique et de bien-être
la nature tente de se réconcilier (peut-être maladroitement) avec
le paysage urbain devenant ainsi un élément à part
entière dans toute opération d'aménagement. Les espaces
verts et la végétation en général
s'intègrent progressivement dans le paysage urbain d'aujourd'hui
devenant un des paramètres des opérations urbaines et c'est bien
là le problème. En la pensant comme un élément
à part entière on revient toujours à cette logique de
séparation ville/nature.
Quoi qu'il en soit l'objectif de la métropole de Lyon
est donc de mettre en place « un poumon vert » afin d'augmenter le
bien-être des riverains et requalifier l'image du quartier. La
présence d'une étendue végétale nord-sud est
l'occasion de créer une certaine connectivité au sein du
quartier.
20 Lexique de la ville, p 66
21 Annexe 12
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