2.2 l'Arbre à idées
Suite à l'atelier de carte mentale mené dans le
café le St Romain, j'ai souhaité compléter cette approche
avec la mise en place d'un petit arbre en bois à compléter
à l'aide de deux questions. Le concept est proche de l'arbre à
souhaits. Des photos de diverses constructions étaient
présentées, des friches industrielles, des maisons individuelles,
des logements collectifs, des
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aires de repos, soit un ensemble d'éléments
visibles dans le quartier. En plus des photos nous avions mis à
disposition des petites feuilles blanches destinées à recueillir
des informations complémentaires.41 Les questions
posées étaient les suivantes :
- Qu'est-ce que ces lieux vous évoquent ?
- Quels sont les bâtiments ou zones du quartier qui
vous interpellent ?
Le choix a été de ne pas mentionner le mot
patrimoine
mais de le suggérer. L'idée était de
susciter la parole, de
laisser les clients s'exprimer anonymement et quand ils
le souhaitaient. L'idée de base était de laisser
les gens prendre des photos et de me les transmettre accompagné de leurs
commentaires mais c'était une tâche beaucoup trop
compliquée étant donné la difficulté à
mobiliser des personnes sur le court terme. Pour en revenir au dispositif de
l'arbre à idées cette fois-ci je n'avais pas d'informations quant
à l'âge des personnes mais suite aux différentes visites
que j'ai pu faire dans le café il s'agit globalement de personnes d'un
âge compris entre 40 et 60 ans.
La première question a remporté beaucoup plus de
succès que la deuxième, les photos que j'avais proposé ont
presque toutes fait l'objet de commentaires plus ou moins sérieux. Les
thèmes que j'ai pu dégager sont les suivants : l'aspect
délabré du quartier, les maisons bourgeoises liées
à l'âme du quartier, des nouvelles constructions dépourvues
d'humanité, la mixité culturelle, le manque de valorisation de la
nature. La deuxième question en revanche n'a pas du tout était
traité. Encore une fois il a fallu guider les habitants pour qu'ils
s'expriment sur les particularités de leur quartier et quand bien
même la question du patrimoine est suggérée elle n'est pas
développée ou de façon minimaliste.
2.3 : Les entretiens
Afin de comprendre quelle était la dynamique de ce
quartier industriel s'entretenir avec les personnes ayant vécu à
cette période me semblait être une démarche essentielle. En
récoltant leur mémoire, leurs souvenirs je pouvais ainsi
établir un lien avec les bâtiments encore présents. Lier
ces témoignages constitue un élément majeur dans la
construction patrimoniale,
41 Annexe 17
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même si certains lieux n'ont pas d'intérêts
architecturaux il n'en reste pas moins un intérêt de vie
évident symbole d'une richesse sociale. J'ai ainsi eu l'occasion de
m'entretenir avec 3 femmes de 85 ans à 99 ans ayant vécu ou
vivant encore dans le quartier ce qui m'a permis de retracer l'histoire du
quartier depuis 1917. Lorsque j'ai interrogé ces personnes sur les
particularités industrielles du quartier ma question restait toujours en
suspens. Décrire le quartier industriel n'avait pas de sens, pour ces
dames raconter leur quartier ce n'était pas raconter la période
industrielle alors que pourtant nombreuses de petites usines ou
d'activités artisanales fleurissaient dans le quartier. Une d'entre-elle
m'a même dit en ces mots « c'était pas un quartier
industriel, non bon bien sûr la clientèle du café
c'était quasiment tous des ouvriers mais non ce n'était pas un
quartier industriel ». Dans l'entretien avec Mme Agnès Violette
j'ai très clairement pu identifier les zones du quartier qui avaient du
sens pour elle pendant son enfance : le parc de la pouponnière, les
rails du chemin de fer, la rue Paul Krüger emblème par excellence
des activités industrielles de l'époque, les cafés. Ce
sont ces lieux bien précis qui restent dans la mémoire de cette
personne et leur disparition partielle ou complètes semblent lui
être difficile. Les bâtiments de manière plus
générale ne l'intéressent pas spécialement et ne
sont que très peu mentionnés, il en va de même pour les
usines ou tout autre atelier.
Une autre personne Mme Roux née dans le quartier en
1917 et y vivant toujours aujourd'hui me racontait avec beaucoup d'aisance les
souvenirs qu'elle avait de cette époque révolue. Les souvenirs
spécifiques qui ressortent s'articulent essentiellement autour de la vie
de quartier. Les chaises que les femmes sortaient sur les trottoirs pour
s'asseoir, discuter et tricoter en fin de journée, les cafés
où les familles se retrouvaient le dimanche, l'amabilité des
habitants, le climat de confiance et de convivialité qui régnait
dans le quartier dominent. Lorsque je l'ai interrogé sur la conservation
de certaines parties du quartier, pour elle une fois encore cela n'a pas de
sens, j'ai essayé de retourner la question dans tous les sens possibles
mais rien n'y faisait cette question reste sans réponse. Pour Mme Roux,
le seul patrimoine du quartier industriel est un patrimoine social.
Enfin, l'entretien mené avec Mme Excler en partie chez
elle42 et en partie en extérieur43 au-delà
de me faire découvrir l'historique des commerces du quartier n'a pas
permis de faire ressortir la thématique du patrimoine.
42 Annexe 18
43 Annexe 19
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