Partie 1 : Le quartier Grandclément : histoire et
description
I- La ville dans ses espaces et ses
formes
1. Le plan
Le quartier au coeur de notre étude est le quartier
nommé « Grandclément gare ». La mise en guillemet est
volontaire puisque cette appellation n'est utilisée que par les acteurs
du projet urbain. Ce secteur d'une surface de 45 hectares est
délimité à l'Est par l'avenue du Général
Leclerc à l'Ouest par la rue Emile Decorps, au sud avec la route de
Genas et au Nord avec la rue Léon Blum.
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Analyser le quartier Grandclément c'est avant tout
comprendre l'organisation de la ville dans laquelle il s'insère, c'est
à dire la ville de Villeurbanne. L'outil le plus adapté pour
cette tâche reste indubitablement le plan. Première expression de
la ville, le plan est le support structurel du tissu urbain, formé
progressivement il porte la marque du site reflète l'histoire de la
ville et exprime sa personnalité. Bien qu'en évolution permanente
c'est l'élément le plus stable de la forme urbaine qui nous
livrera de nombreuses informations quant à la structuration de la forme
de l'agglomération.
Pour bien comprendre la dynamique structurelle de
l'agglomération de Villeurbanne nous rapprocherons plusieurs plans
d'époques variées allant du XVIIème siècle à
nos jours.
Une première représentation de Villeurbanne de
la fin du XVIIème siècle nous est offerte avec la peinture
d'Henri Verdier. Encore loin de l'image du plan avec ses codes et ses normes
cette peinture réalisée en 1697 nous apporte néanmoins des
éléments d'informations tout à fait
intéressants.
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A l'emplacement de l'actuelle Villeurbanne le peintre peint un
paysage tout entier de campagnes où se dessinent à travers champs
les voiries majeures de l'époque qui réussissent encore à
marquer le territoire actuel1.
On observe très peu de routes intérieures,
seules de grandes artères sont tracées on retrouve notamment la
route de Genas et la route de Crémieu (aujourd'hui rue Léon
Blum). Cette peinture, préfigure du plan nous offre ici une traduction
spatiale de la fonction de base de la ville, l'échange. Ces rues
centrales qui portent le nom des villes de destinations indiquent l'influence
de cette logique très ancienne. Par ailleurs, si on s'intéresse
au maillage de détail c'est-à-dire à l'échelle du
morceau de ville (Alain p83) on observe une multitude de parcelles
cultivées étroitement imbriquées les unes dans les autres
les couleurs utilisées par le peintre nous renseignent sur la grande
diversité de production agricole vignes, blés... A la fin du
XVIIème siècle Villeurbanne est donc une ville à large
dominante agricole, elle est rattachée à Lyon et d'autres
agglomérations proches par plusieurs axes majeurs permettant une
facilité d'échanges au nord comme au sud. Le faible taux de
population2 explique également le peu de voiries. Un plan de
1702 représentant Lyon et ses abords dauphinois en 1702 nous confirme la
faible urbanisation de la ville. On retrouve quelques maisons
préfigurant la future place Grandclément ainsi que deux routes
majeures que sont la route de Crémieu et le chemin de Genas.
Avançons dans le temps, cette fois-ci avec un plan de
18433. Le maillage général qui fait apparaitre les
grandes lignes de la structuration de la ville se transforme progressivement,
le tissu urbain s'est développé autour des grands axes
historiques. Quelques voies intérieures commencent à voir le jour
timidement. Toutefois en ce qui concerne notre quartier d'étude le
périmètre est dessiné avec une dominance d'habitats autour
de la route de Crémieu (rue Léon Blum) il faudra attendre 1910
pour que l'intégralité des voies soient tracées. Le
réseau viaire de 19104 est très proche du
réseau viaire actuel, seuls quelques prolongements et création de
rues sont à noter.
Si on s'attarde sur le maillage général une
différence notable est à noter avec les plans plus anciens. En
très peu de temps la ville s'est transformée, délaissant
ses parcelles agricoles au profit d'un large réseau de voies de
transport.
Le Nord-ouest de la ville suit la logique d'un plan volontaire
quadrillé orthogonal. En effet on observe la volonté d'une trame
urbaine avec des quadrillages simples et réguliers. Le quartier
1 Annexe 1
2 Annexe 2
3 Annexe 3
4 Annexe 4
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Bonneterre s'inscrit également dans cette logique. On
remarque que ce type de maillage se trouve dans des secteurs voisins de la
ville de Lyon. En revanche quand on s'attarde au reste de la structure de la
ville on a du mal à identifier une logique dominante. Quelques grosses
artères relient l'Est à l'Ouest de la ville, aucun axe majeur
reliant le nord au sud n'est à compter. Pour comprendre l'organisation
de la ville il faut s'arrêter sur chaque quartier. Finalement chaque
quartier se développe autour de deux axes majeurs, l'un au sud l'autre
nord eux même reliés par quelques axes importants Nord-Sud. La
ville n'a donc pas une identité singulière mais plutôt
plusieurs identités qui prennent naissance dans les différents
quartiers qui la composent.
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