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Rôle des politiques culturelles dans l'émergence de l'art contemporain en Auvergne-Rhône-Alpes.


par Salmane DIALLO
Université Jean Monnet de Saint-Etienne - Master 2 Recherche Formes et Outils de l’Enquête en Sciences Sociales 2019
  

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Les politiques culturelles, de l'exception à la diversité culturelle

Il ne s'agit surtout pas de revenir sur tous les débats qui ont suivi la défense de l'« exception culturelle » devenue plus tard la « diversité culturelle » mais de mettre l'accent sur les politiques culturelles conduites par les successeurs de Jack Lang notamment Jacques Toubon, Philippe Douste-Blazy et Catherine Trautmann qui se sont inscrits dans une large mesure en défenseurs des politiques culturelles définies par ses devanciers au sein du ministère de la Culture.

Jacques Toubon ministre de la Culture et de la Francophonie (1993-1995) ne remet pas en cause les politiques culturelles impulsées par ses prédécesseurs. Il revient explicitement sur le texte fondateur du ministère de la Culture en 1959 : « rendre accessibles les oeuvres capitales de l'humanité, et d'abord de la France, au plus grand nombre possible de Français, d'assurer la plus vaste audience à notre patrimoine culturel, et de favoriser la création des oeuvres d'art et de l'esprit qui l'enrichissent ». Ce texte s'affiche dès l'article premier du décret du 16 avril 1993 relatif aux attributions du ministère de la Culture et de la francophonie.

Après sa nomination comme ministre de la culture et de la francophonie, Jacques Toubon décline sa politique en trois orientations principales : « l'aménagement du territoire qui est l'une des priorités affichées par le gouvernement Balladur, la formation et la sensibilisation de tous les publics à la culture, et l'accroissement de l'action nationale à l'étranger »62(*).

Sur ce dernier point est née surtout l'idée que la politique culturelle est indispensable pour garantir une identité culturelle, notamment l'identité européenne. Cela ouvre le débat sur l' « exception culturelle » défendue par la France lors des accords internationaux de GATT (Uruguay Round).

Dans le domaine de l'art contemporain, c'est aussi la continuité dans les politiques culturelles. Il n'y apas eu des innovations réelles. Jacques Toubon poursuit les conventions visant à « développer les enseignements artistiques mais aussi il entame d'importants travaux au centre Pompidou et dans les musées de province ».

A partir de 1995, avec l'élection de Jacques Chirac, c'est Philippe Douste-Blazy qui remplace Jacques Toubon à la tête du ministère de la Culture. Le ministre de la Culture affirme devant le Sénat le 27 novembre 1995, que « la politique culturelle doit participer pleinement à la recréation du pacte républicain, ouvrir à chacun la voie de l'épanouissement individuel et de la solidarité ».

Cependant le ministre s'est « rapidement confronté à la politique de rigueur imposée au gouvernement d'Alain Juppé. Les crédits du ministère de la Culture ont baissé de 20% entre 1993 et 1997, alors que le budget de fonctionnement augmente constamment en raison des grands travaux hérités de François Mitterrand. Si l'éducation artistique et culturelle est présentée comme une « cause nationale » dans le rapport Rigaud rendu au ministère de la Culture, rien n'est réellement mis en place »63(*).

Avec la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 1997, Catherine Trautmann est nommée ministre de la culture et de la communication dans le gouvernement de Lionel Jospin. Dans la même orientation que ses prédécesseurs, elle réaffirme les principes de l'intervention de l'Etat en matière culturelle « l'engagement de l'Etat en faveur de l'art et de la culture relève d'abord d'une conception et d'une exigence de la démocratie ». De ce fait, l'Etat doit (1) « favoriser l'accès de tous aux oeuvres de l'art comme aux pratiques culturelles ; (2) nourrir le débat collectif et la vie sociale d'une présence forte de la création artistique en reconnaissant aux artistes la liberté la plus totale dans leur travail de création et de diffusion et (3) garantir la plus grande liberté de chaque citoyen dans le choix de ses pratiques culturelles ». Elle s'est surtout placée sur le principe que l'Etat doit « défendre la liberté de création et le pluralisme culturel ».

TeodoroGilabert analyse le bilan des politiques culturelles menées par Catherine Trautmann comme étant très modeste dans le domaine des arts plastiques. « Les milieux artistiques, dont elle était moins proche que ses prédécesseurs, ont globalement estimé que son passage a laissé trop peu de traces. C'est pourtant pendant sa gestion que l'on a élaboré le projet du centre d'art du Palais de Tokyo, mais celui-ci a été inauguré qu'en 2002, par Catherine Tasca »64(*).

Il faut tout de même souligner que cette volonté de maintenir l'«exception culturelle» vers la « diversité culturelle » est poursuivie par les successeurs de Catherine Trautmann au sein du ministère de la Culture.

* 62Chmc1, « L'État culturel en débat (1981-1995) », Billet, Politiques de la culture (blog), consulté le 11 avril 2019, https://chmcc.hypotheses.org/1627.

* 63Teodoro Gilabert, La géographie de l'art contemporain en France, 2006, p. 135, <halshs-00008949>.

* 64Teodoro Gilabert, La géographie de l'art contemporain en France, 2006, p. 136, <halshs-00008949>.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand