Chaque pays est souverain de son espace aérien selon
la convention de Chicago de 1944. Ainsi en France la direction des services de
la Navigation aérienne (DSNA), (qui dépend du ministère de
la Transition écologique et solidaire) est le prestataire civil de
services de navigation aérienne. Le rôle de ce service public est
de coordonner l'espace aérien français. Les clients de la DSNA
sont directement les compagnies aériennes françaises et
étrangères. Depuis les années 90 en Europe,
différentes procédures de libéralisation du ciel ont
été mises en oeuvre.
A l'échelle Européenne on peut citer le FABEC :
dispositif européen souhaitant regrouper les services de navigation
aérienne de plusieurs pays afin d'homogénéiser les
pratiques et développer le secteur. Il regroupe pour le moment 6
états et constitue l'espace aérien le plus
fréquenté au monde. On peut également évoquer les
accords bilatéraux « Open Skies » signés en 2008 et
permettant d'établir des liaisons entre Etats-Unis et Europe dans une
logique de libéralisation.
De nombreux autres accords du même ordre ont
été conclus par les Etats-Unis avec l'Argentine, le Ghana ou
encore Dubaï.
Comme le disait Nadine CATTAN dans son article Le monde au
prisme des réseaux aériens « l'observation de la
dynamique du trafic aérien sur les vingt dernières années
montre une certaine augmentation de la polarisation du trafic renforçant
le poids de l'anneau d'or qui ceinture la planète dans son
hémisphère Nord » (CATTAN, 2004).
Comme on le voit sur la carte suivante issue de l'ouvrage La
mondialisation : Genèse, acteurs et enjeux de Laurent
Carroué (CARROUE, 2009), la majorité des flux aériens est
concentrée sur l'hémisphère Nord. On voit également
émerger des Hubs, c'est-à-dire des pôles qui concentrent le
trafic aérien, que les flux de passagers et de marchandises. Ces hubs
sont des grandes capitales politiques (Londres, ou Tokyo) ou encore des centres
majeurs de la finance et des affaires (Francfort ou Hong-kong). Cette
polarisation s'est renforcée entre 1980 et 2000 comme le déclare
Nadine CATTAN en 2004 « Il y a 20 ans, les structurations du
réseau aérien mondial renvoient à des organisations plus
multipolaires du système que ne le fait la situation actuelle.
» (CATTAN, 2004)
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Figure 11 Un système très polarisé de
hubs et de flux
Nous ne sommes pas dans une logique de maillage du
réseau mais bien de développement en étoiles autour de
centres. Cette organisation a des conséquences en matière
d'aménagement du territoire mais aussi en matière de
répartition des flux. Ces concentrations humaines en des points
donnés ont également des répercutions sociales.
L'ouverture d'un nouvel aéroport ou l'augmentation de la capacité
d'un aéroport existant a des conséquences énormes sur le
territoire où il est implanté. On évoquera plus loin
l'exemple des Maldives.
Attention toutefois à ne pas penser que l'ensemble des
flux aériens est concentré dans l'hémisphère Nord.
Cette vision un peu occidentalo-centrée pourrait induire de fausses
représentations. Selon Nadine CATTAN, si l'on considère les
pôles en termes de flux (position dans le réseaux mondial,
pôle recevant les flux d'autres pôles) et non en termes de volume,
on identifie 23 pôles au niveau mondial comprenant Mexico ou Abu-Dhabi au
même titre que Paris ou New-york. (CATTAN, 2004)