d) Se passer de l'avion : enjeux
Nous l'avons vu, même si de forts questionnements
agitent l'agence et les membres du label AIR, la tendance n'est pas pour le
moment à réduire les voyages en avion qui sont le coeur de
l'activité économique des Tours Operators. Cette tendance semble
pourtant pointer et l'anticiper parait tout de même important. Au sein
d'Alibert, les avis quant à l'avenir du mouvement Fkyqskam divergent
quelque peu. Certains pensent qu'il va grandir et amener les TO à se
remettre en question. « Il y a des
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clients à aller chercher dans ce
mouvement-là. Pour nous ça peut être un moyen d'aller
chercher autre chose et de se renouveler. Et je pense aussi qu'il y a des
clients fidèles chez nous qui a un moment nous demanderons un autre type
de voyage (...) qui voudront un tourisme propre dans le sens moins de trajets
et qui diront la compensation carbone ça ne suffit pas. »
(Allibert, 2019)
Toutefois cette tendance n'est pas considérée
comme un mouvement important « il va falloir que nous trouvions des
idées pour proposer autre chose à nos clients mais avec toujours
cette méfiance de se dire qu'en trouvant une idée pour une niche
au milieu d'une niche, même si elle rejoint nos convictions, on tue notre
business principal. » (Allibert, 2019) Le mouvement Flygskam reste
pour le moment, un mouvement de niche, voire de micro-niche, il ne concerne que
peu de gens et voyager en avion reste un rêve pour la majorité de
la population. « C'est dans les pays où l'on a
déjà profité de tout ça, des possibilités
offertes par l'avion qu'on voit émerger ces mouvements de honte de
prendre l'avion. C'est seulement quand on a fait 50 voyages dans sa vie qu'on
arrive à être lassés. Quand c'est le premier voyage de sa
vie, qu'on est issu de classe moyenne on ne réfléchit pas de
cette manière » (Allibert, 2019)
Ainsi, bien que dans une démarche de tourisme
responsable, il apparait finalement que l'avion ne fasse pas pour l'instant
partie des choses à limiter. « On est dans la démarche
de limiter notre impact en étant dans la démarche ATR mais
limiter l'avion ne fait pas partie du négociable. Le business continue
tant que les gens sont d'accord pour vivre avec ce paradoxe »
(Allibert, 2019)
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