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4. Perception des changements
Voyons à présent si des remises en question du
tourisme aérien sont tout de même perceptibles au sein de
l'entreprise et à quels niveaux. Il semblerait que les questions
liées à la honte de prendre l'avion soient abordées en
interne, au sein du label AIR mais aussi sur les réseaux sociaux.
a) Au sein d'ATR
Lors de la dernière assemblée
générale de l'association Agir Pour un Tourisme Responsable, le
mouvement du Flyqskam a été évoqué. En effet, il y
a une volonté de l'association d'aller plus loin : c'est-à-dire
mettre en place une compensation totale en 2025 de tous les membres de AIR
(environ 40 marques). AIR est en train de sélectionner des
opérateurs chargés des process de compensation. Pour les Iour
Operator la compensation carbone semble être la seule voix envisageable
car elle permet de continuer les activités de l'entreprise tout en
prenant en considération les problèmes de pollution liés
au trafic aérien.
De plus, le fait de se dire que les scandinaves aient
réduit leurs achats de billets d'avion est pris au sérieux par
les Iour Operator, du moins dans le discours « le monde du tourisme
est en train de comprendre que l'enjeu des compensations des émissions
liées aux vols est un vrai enjeu » (Allibert, 2019)
Les agences pensent également qu'elles ont
intérêt à devancer les exigences des clients afin
d'être en mesure de leur proposer des solutions acceptables au lieu
d'attendre et de subir des sanctions financières. « Il vaut
mieux que les acteurs du tourisme s'emparent du sujet plutôt que de
laisser les gouvernements mettre des taxes » (Allibert, 2019)
b) Sur les réseaux sociaux
Allibert est présent sur Facebook à travers sa
page principale mais aussi via des groupes thématiques par destinations.
Ces groupes engendrent de très nombreux échanges entre voyageurs
Allibert mais aussi avec d'autres personnes, simplement membres de cette
communauté virtuelle. Depuis relativement peu de temps, environ un an,
il semblerait que des commentaires liés aux critiques du trafic
aérien fasse leur apparition. « Sur les réseaux sociaux,
depuis que Greta Thunberg est médiatisée, on est trollé
sur le côté écologique avec des commentaires. Par exemple
sur un post parlant d'un voyage en Finlande : Je n'adore pas l'idée que
trop de touristes y rentrent et détruisent tout. Le Grand Nord est en
outre en train d'agoniser à cause du réchauffement climatique et
les voyageurs en avion y contribuent » (Allibert, 2019)
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Ce genre de commentaires n'existaient pas il y a plus d'un an,
aujourd'hui ils sont plus fréquents. Allibert envoie également
des Newsletter à ses adhérents et récemment « Des
clients ont répondus aux newsletters : je ne prends plus l'avion
arrêtez de m'envoyer des Newsletters. C'est anecdotique on en a eu deux
et dans les 6 derniers mois »
Il semblerait donc qu'au sein de la communauté
virtuelle Allibert les remises en question liées au Flygskam commencent
à se faire sentir mais dans une moindre mesure. Ces personnes
constituent une micro-niche.
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