L'association AIR dont fait partie Allibert Irekking et
d'autres acteurs majeurs du tourisme d'aventure, invite ses clients à
calculer l'empreinte carbone de leurs voyages afin de la compenser. Pour cela,
ATR met en avant 3 propositions :
· Pur Project, qui propose de financer la plantation
d'arbres, en échange de certificats de crédits carbone.
· Microsol, qui propose de financer des cuiseurs
à bois économes auprès des populations les plus
vulnérables au changement climatique en Amérique Latine, en
échange de certificats de crédits carbones
· Ecoact, qui accompagne les professionnels dans leurs
actions de lutte contre le changement climatique, et propose des projets de
compensation carbone volontaire.
Le choix d'Allibert au niveau de la compensation carbone est
plus engagé encore puisque depuis le 1er janvier 2018, Allibert compense
100% des émissions de CO2 émises par ses clients. Cela
représente un budget d'1,2 millions d'Euros pour l'entreprise. Ce
programme est exclusivement mené auprès de la fondation Insolites
bâtisseurs, Philippe Romero, qui développe des projets
responsables suivants 3 axes principaux : la lutte contre le
réchauffement climatique avec la reforestation principalement, l'aide
aux migrants et le mécénat. L'argent ainsi investi est mis au
service de projets comme la plantation de mangrove dans le delta des Sundrabans
en Inde, la restauration de la mangrove indonésienne à Sumatra,
le projet Gorgée d'eau mené au Maroc et qui finance
l'amélioration des conditions de scolarisation des enfants ou encore le
programme Women Rockin Pamirs qui veut aider les femmes à se former au
métier de guide au Tadjikistan.
L'entreprise Allibert semble bien consciente des
problèmes éthiques et environnementaux que peuvent amener le
tourisme. Elle semble également décidée à lutter
contre ses dérives en proposant un tourisme engagé et
responsable. La priorité est donnée à l'aide aux
populations locales par
54
l'accompagnement financier offert via la fondation Insolites
Bâtisseurs. Ces démarches ne remettent pas en cause le tourisme en
lui-même mais veulent être des garanties de reconnaissance et de
visibilité de pratiques éthiques.
On peut voir dans la démarche de l'association ATR et
le mouvement « Flyless » certains points communs : les deux
prônent un voyage plus « humain », respectueux des personnes.
Les deux prônent une ouverture aux autres. Pourtant un problème
majeur se pose : les activités d'une agence de voyage sont basées
sur l'avion et la recherche d'exotisme. Est-il alors possible de combiner ces
deux aspects ou sont-ils antagonistes ? La finalité du mouvement Flyless
est de limiter le réchauffement climatique, celle d'une agence de voyage
est de faire du profit, comme toute entreprise. Ces deux objectifs peuvent-ils
se combiner pour ce qui est du transport aérien et comment ? Nous allons
tenter d'éclaircir ces questionnements au travers une série
d'entretien menés au sein de l'agence Allibert.