Enjeux de transition du tourisme aérien.par Mélanie FAYARD Institut Urbanisme et Géographie Alpine Grenoble - Master Tourisme Innovation Transition 2019 |
B. Ne plus volerLe secteur professionnel de l'aviation tente de démontrer sa prise en compte des enjeux environnementaux via divers projets mais visiblement cela ne convainc pas tout le monde. L'enjeu social est important car du côté des usagers, le nombre de voix considérant le transport aérien comme une aberration ne cesse de croître et fini par amener ces questionnements sur le devant de la scène médiatique. Le mouvement Flyless, ou Flygskam littéralement « voler moins > ou « avoir honte de prendre l'avion » semble faire de plus en plus d'adeptes. 1. IdéologieNé il y a une dizaine d'années dans les pays scandinaves, ce mouvement est constitué de citoyens sensibles à l'écologie et qui essaient au quotidien de réduire leur empreinte carbone. Adeptes du tri sélectif, essayant de réduire leurs déchets on peut dire que les partisans du Flygskam sont des écolos. Ils croient en l'idée que nous disposons d'un crédit carbone mondial qui correspond à la quantité d'émissions de cO2 que nous pouvons nous permettre de produire. Des associations comme le WWF partagent cette idée et proposent de calculer notre empreinte carbone personnelle. Certaines entreprises calculent également leur empreinte pour tenter de la limiter. Dans cette optique, il est certain qu'un seul voyage en avion est une source colossale d'émissions de carbone. Pour le mouvement Flygskam les voyages en avion ultra polluants ne sont plus admissibles et il faut tout bonnement y mettre fin. De plus, dans le concept de « crédit carbone > et par leurs émissions de carbone cumulées par le passé, les pays industrialisés se devraient d'émettre encore moins aujourd'hui et à l'avenir. En effet, comme le décrit Javier Caletrio dans son article Le mouvement Fly less44, « la 37 44 http://fr.forumviesmobiles.org/2018/07/10/mouvement-fly-less-12515 38 notion de budget carbone redéfinit le changement climatique comme un jeu à somme nulle. Plus on émet de carbone, moins on laisse les autres en produire. Ce concept renvoi à l'idée que l'humanité partage une même planète qui est ainsi un bien commun. » (CALETRIO, 2019) On peut résumer les piliers idéologiques du mouvement ainsi :
|
|