2. Diffusion du mouvement
a) La communauté scientifique
Ce mouvement est porté par des figures
emblématiques comme Rob Hopkins, fondateur du mouvement Villes en
transition. Également par la chanteuse d'opéra Malena Emman qui
est la mère de Greta Thunberg. On peut citer aussi les climatologues
Alice Larkin et Kevin Anderson aux Etats-Unis ou encore Peter Kalmus au
Royaume-Uni.
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La communauté scientifique, pleinement concernée
par l'étude du changement climatique se mobilise dans ce mouvement. En
effet dans le domaine de la recherche les déplacements en avion sont
très nombreux dans le cadre professionnel. Pourtant les chercheurs
souhaitant alerter sur le changement climatique se retrouvent face à un
cas de conscience, comment alarmer sur le réchauffement et continuer
d'utiliser l'avion ? En devoir de montrer l'exemple sous peine de perdre leur
crédibilité, certains scientifiques tentent de limiter leurs
déplacements. En France par exemple le collectif Labos 1 point 5
regroupe les chercheurs souhaitant oeuvrer pour « transformer la
recherche collectivement face à l'urgence climatique ». Leur
texte fondateur45 évoque des soucis de cohérence entre
publications et actes personnels. Ce texte appel également à une
« rupture avec le modèle actuel » et « une
nouvelle éthique de recherche » pour un « effet
incitatif ». Il appelle à « favoriser
l'émergence de modes de travail sobres » comme une «
priorité de la communauté académique française
».
b) Les sports de nature
Dans le milieu de la montagne, pleinement impacté par
le réchauffement climatique avec des effondrements de plus en plus
nombreux46 (record absolu de 70 éboulements sur le massif du
Mont Blanc entre janvier et aout 2019), nombreux sont les usagers qui veulent
faire leur part pour lutter contre le réchauffement climatique.
L'association Mountain Wilderness47 prône un usage respectueux
de l'espace montagnard afin de « veiller au maintien des
équilibres naturels, de remettre en cause les pratiques
déraisonnables, proposer des approches douces de la montagne et soutenir
une économie montagnarde diversifiée ». Forte de ces
objectifs, elles proposent des défis comme la campagne Changez
d'approche48. Lancée dès 2007 son objectif est de
mettre en avant les mobilités douces pour accéder à la
montagne. L'idée est d'accéder à la montagne en transports
en commun, sans voiture et bien sûr sans avion. Une sélection
d'itinéraires est proposée. L'idée derrière ce
concept est aussi celle des micro-aventures c'est-à-dire partir à
l'aventure mais près de chez soi. Cela passe par l'utilisation de moyens
de locomotion inhabituels, d'un hébergement ou de pratiques qui sortent
de l'ordinaire.
Quatre sympathisants de Mountain wilderness font un retour
sur leur expérience à travers l'Europe pour la pratique de leur
activité sportive dans leur article Raid + ski nordique en Laponie.
Démonstration par l'exemple49, du 17 mai 2010. À la
suite de plusieurs voyages à vélo, ils prennent conscience que
leurs acheminements à destination par avion son très gourmands en
énergie. Ils
45
https://labos1point5.org/texte-fondateur/
46
https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/haute-savoie/chamonix/montagne-est-train-tomber-au-mont-blanc-temperatures-record-font-grimper-nombre-eboulements-1708420.html
47 https://www.mountainwilderness.fr/
48 https://www.changerdapproche.org/
49
https://www.mountainwilderness.fr/se-tenir-informe/actualites/rail-ski-nordique-en-laponie.html
40
décrivent alors une réelle prise de conscience
personnelle et affirment « Dès lors, je ne vois plus ma
planète comme terrain de jeu... mais comme terrain de vie ».
Avides de grands espaces mais refusant de prendre l'avion ils choisissent
la Laponie pour leurs vacances de 15 jours. « Au départ ma
motivation première était complétement basée sur
mes convictions écologiques. Tout cela a bien évolué
aujourd'hui ». Au-delà d'un voyage propre, ces quatre jeunes
montagnards nous relatent une expérience forte : « le train a
constitué un véritable voyage dans le voyage » «
le voyage retour nous a permis de réattérir en douceur dans
le quotidien, de se retracer le voyage, d'en imaginer d'autres »
qu'ils ont aujourd'hui envie de promouvoir et de diffuser via leurs
métiers d'accompagnateurs en montagne.
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