II. DISCUSSION
232
de l'étude (analyse qualitative et quantitative) avant
d'ouvrir le champ d'éventuellespistes de réflexion (2).
1. Rappel du niveau de validation de l'objectif
général, de l'hypothèse générale et des
théories de référence
1.1. Rappel du niveau de validation de l'objectif
général
Cette présente étude portant sur la gestion des
conflits fonciers à Sinfra, s'est fixée pour objectif de
rechercher les facteurs explicatifs de l'échec de la gestion des
conflits fonciers entre autochtones et allochtones dans le département
de Sinfra.
Au regard donc des données obtenues sur le terrain, il
ressort que la gestion des conflits fonciers dans le département est
biaisée par des facteurs internes aux acteurs (corruption des acteurs de
gestion et gestion affinitaire des conflits fonciers, protection tribale des
ressortissants, stigmatisation des acteurs de gestion et expropriation
foncière des allochtones, acteurs de gestion eux-mêmes acteurs de
conflits et diversité d'acteurs de gestion et confusion de rôles)
et des facteurs externes à ces acteurs (absence de texte pour la gestion
des conflits fonciers, Ingérence des autorités gouvernementales
dans la gestion des conflits fonciers, facteurs indirects tels que les facteurs
démographiques).
De ce fait, nous pouvons affirmer que notre objectif
général est atteint.
1.2. Rappel du niveau de validation de
l'hypothèse générale
Avant le déplacement sur le terrain, nous avons
postulé que l'échec de la gestion des conflits fonciers dans le
département de Sinfras'expliquent par des facteurs internes aux acteurs
(corruption des acteurs de gestion et gestion affinitaire des conflits
fonciers, protection tribale des ressortissants, stigmatisation des acteurs de
gestion et expropriation foncière des allochtones, acteurs de gestion
eux-mêmes acteurs de conflits et diversité d'acteurs de gestion et
confusion de rôles) et des facteurs externes à ces acteurs
(absence de texte pour la gestion des conflits fonciers, Ingérence des
autorités gouvernementales dans la gestion des conflits fonciers,
pesanteurs culturelles et effets de la crise post-électorale).
233
Après confrontation des résultats, il est
ressorti que les actions collectives ou individuelles des acteurs et les
implications externes de façon inclusive, expliquent l'échec de
la gestion des conflits fonciers dans le département de Sinfra.
Nous pouvons donc affirmer que notre hypothèse
générale est validée.
1.3. Rappel du niveau de validation des
théories de référence
L'élaboration de ce travail s'est appuyée sur la
théorie constructiviste (Delcourt, 1991 ; Vellas, 2003 ; Bourdieu,
1972). Ces auteurs postulent en effet que le social ne se définit ni
comme une réalité objective « en soi », ni
comme un produit de rationalités subjectives « pour soi
», mais comme des « constructions »
élaborées par des acteurs. Cette théorie qui
intègre l'ensemble des facteurs objectifs et subjectifs dans
l'explication du social,englobe à la fois les théories
actionnistes et les théories multifactorielles.
En ce qui concerne les théories actionnistes, nous nous
sommes appuyés sur :
- L'individualisme méthodologique de Boudon (1970).
Boudon (1970) postule que pour expliquer un
phénomène social, il faut reconstruire les motivations des
acteurs concernés par ce phénomène.
- La théorie de l'acteur de Blumer (1969).
Blumer (1969) affirme que pour comprendre le comportement des
acteurs sociaux, il faut recourir non pas à la signification des choses
dans leur forme intrinsèque, mais plutôt à la signification
des choses, selon les acteurs spécifiques de cette
société.
- Théorie de l'analyse stratégique de Crozier et
Friedberg(1977)
Pour Crozier et Friedberg (1977), chercher à comprendre
le comportement des acteurs sociaux supposechercher en priorité à
comprendre comment se construisent les actions collectives à partir de
comportements et d'intérêts individuels parfois
contradictoires.
Concernant les théories sociologiques du conflit, nous
avons retenu :
- La théorie des élites de Pareto (1909).
Pour Pareto (1909), la société est en permanence
traversée par des antagonismes entre les élites (catégorie
sociale disposant des pouvoirs) et les couches sociales de la base
(catégorie pauvre et lésée).
234
- Théorie du conflit de Freund (1965).
Freund (1965) postule que les sociétés
contemporaines ne sont pas seulement des sociétés industrielles
et démocratiques mais aussi des sociétés conflictuelles
qui nécessitent l'intervention d'un tiers dont les compétences
s'apparentent à un juge chargé de la médiation, de la
négociation et de la conciliation.
- Théorie du complot de Knight (1976)
Dans cette théorie conspirationniste, Knight (1976)
cherche à démontrer un complot entendu comme le fait qu'un petit
groupe de personnes « puissantes » se coordonne en secret
pour planifier et entreprendre une action illégale et néfaste,
affectant les intérêts de la masse.
- Théorie des systèmes de Ludwig (1993) est une
approche globale qui tend à expliquer le social comme un sous ensemble
(sous-système) intégré dans un système social.
Dès lors, nous pouvons affirmer que la théorie
constructiviste et ses démembrements (théories actionnistes et
multifactorielles) ont permis non pas exclusivement, mais inclusivement de
poser des assises théoriques au travail.
|