1.4.Arrangements par compensation
Ils constituent pour l'enquêté G. (Huafla, 64ans,
retraité)« une forme controversée du tutorat qui
consistait pour le migrant, en la remise d'une somme symbolique comme
compensation à l'utilisation temporaire de la portion de terre d'un
autochtone gouro.
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Cette somme étant relativement faible par rapport
au coût de l'utilisation temporairede l'espace foncier, s'apparente
à un échange déséquilibré (terre / somme) et
conditionné par des prestations morales et sociales vis-à-vis du
tuteur ». Autrement, cette forme de transmission emprunte au tutorat
certaines civilités sociales et morales, mais va plus loin pour
dépendre intrinsèquement de la somme compensatoire remise au
tuteur en contrepartie au droit d'usage périodique.
Mais, selon d'autres enquêtés tels que TH.
(Sanégourifla, déscolarisé, 32ans) «
Contrairement au tutorat où l'autochtone-tuteur est plus rigoureux
sur la question des prestations matérielles, l'arrangement par
compensation prescrit plutôt une certaine souplesse à cet effet
». Ainsi, l'allochtone peut oublier sans conséquences
dommageables, de présenter des revenus de certaines cultures moins
prisées telles que le maïs, les légumes et des fruits issus
de l'extraction du vin de palme. Quant au riz et à l'igname dont la
récolte est annuelle, l'allochtone se devra de ne pas faillir à
ce devoir de reconnaissance, sous peine de stigmatisation et
éventuellement de rupture du contrat (les liant).
Ces modalités d'acquisitions des terres dites ancestrales
ont été pour certaines, rejetées dans le contexte
évolutif de Sinfra (tutorat, arrangements par compensation) et pour
d'autres, conservées (héritage, distribution utérine des
terres familiales). Toutefois, dans un souci de concision, nous n'aborderons
pas les points déjà évoqués plus haut
(héritage, distribution utérine des terres familiales).
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