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Impact de la monnaie électronique Mobil-money sur les activités des IMF de 2012 à  2016. Cas de la MECRECO/COOCEC.


par Désiré BASHONGA MURHULA
Institut supérieur de commerce/ Gombe - Licence en Sciences Commerciales et Financières. Option : microfinance et entreprenariat 2018
  

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1.3.1.2. En Afrique et surtout en RDC.

Si nous remontons dans l'histoire de l'Afrique nous allons constater que le système Coopératif a existé depuis la négritude. La solidarité africaine qui a existée bien avant la colonisation, qui était caractérisée par la mise ensemble des richesses et la conjugaison des efforts des peuples travaillant ensemble, cultivant ensemble, pêchant ensemble, récoltant en groupe ; donc chacun travail pour tous et tous travail pour chacun.

En Afrique, chacun travaillait pour tous et tous travaillaient pour chacun. Un tel travail réalisé dans des telles conditions causait un véritable plaisir à ses exécutants. Dans le domaine agricole par exemple, on avait des champs communautaires que tous et chacun cultivaient uniquement pour l'intérêt de toute la communauté et des champs privés que, à tour de rôle, tous ensemble labouraient pour l'intérêt d'une famille déterminée à laquelle revenaient simplement les travaux de finissage et de semage mais aussi la moisson15. Le système coopératif actuel qui vise la mise ensemble des épargnes pour distribuer des petits crédits (microfinance) tire ses origines, de cet esprit communautaire.

En République Démocratique du Congo un groupe des mamans s'organisaient pour labourer toute ensemble le champ de chaque membre à tour de rôle.

Si pendant l'époque coloniale les coopératives d'épargne et de crédit avait été favorablement accueillie dans les colonies anglaises, au Congo par contre leur naissance à l'époque coloniale avait été tardive. Que signifie un tel oubli ? Exposant le problème de Coopec en RDC Moeller constata dans les années 1940 l'inexistence d'endettement et de l'usure au près de la population congolaise de la colonie belge.

Aussi ne croit- il guère d'avoir justifié la nécessité de la création de ce type d'organisation coopérative, car selon lui, la Coopec n'est envisagée et conçue qu'en fonction d'un état d'endettement et d'usure au lieu de servir ou à fournir aux organisations indigènes les premières mises de fonds nécessaires à la formation de leur capital à l'installation et à l'achat des matériels.

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L'appréhension d'un échec l'écarta de cette voie afin qu'un désastre éventuel, estime-t-il détruise dans l'esprit de l'indigène tout les avantages de l'épargne. Cette position fut enfin, celle du conseil colonial lorsqu'il fut question des associations coopératives indigènes écartant ainsi la création des coopératives au Congo.

Quand l'opportunité d'une politique des crédits fut reconnue, elle fut préconisée que celle-ci sera réalisée par deux voies : Un fonds spécial des crédits indigènes qui permettrait de distribuer les crédits aux agriculteurs ; et des caisses administratives qui pourraient aussi dans certains cas leur fournir des avantages.

Malgré les limites connues et imposées à ces deux institutions qui n'ont pas parvenues à êtres populaires et la convention de la création des coopératives d'épargne et de crédit telle que préconisée et réalisée en faveur des colonies Anglaises constitueraient une excellente mesure, Mr Willaert écartant cette dernière solution, pour très simple raison mais significative : « On pourrait arriver plus facilement aux mêmes résultats en créant au Congo une caisse d'épargne sur le modèle de caisse d'épargne et de retrait de la Belgique » ( Mémoire on line).

Manifestement, les problèmes des coopératives et des crédits étaient à la fois en rapport avec la politique des crédits et de financement des coopératives indigènes16.

L'histoire des Coopératives d'Epargne et de Crédit (COOPEC) est souvent rattachée à celle des IMF par certain chercheurs pour ce qui concerne le République Démocratique du Congo. Cette situation se justifie par le faite qu'en RDC c'est l'esprit coopératif qui a vu le jour avant les IMF avec l'idée du Professeur Muhammad Yunus. Pendant la période coloniale, et même avant, les ménages étaient nourrit par les produits des champs, la richesse se mesurait donc en terme de la production agricole, d'où le système de travaux communautaires qui fait barrière aux financements par l'argent. C'est ce qui fait que les IMF ont eu du mal à se développer en RDC.

16 SHERBROOK, Développement international des banques et Coopératives, 2002, Mémoire on line.

17 P.O. Edgard MAKUNZA KEKE : Les fondamentaux de la Microfinance, notes de cours ed. 2018 ; L1 ISC-Gombe. P41

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Ø Evolution des Coopératives d'Epargne et de Crédit en RDC.

L'histoire de l'évolution des COOPEC en RDC se subdivise en trois périodes, à savoir17 :

- De la période coloniale à 1970 ; - De 1970 à 1990 ;

- De 1990 à nos jours.

Ø De la période coloniale à 1970

Par le décret du 24 mars 1956, le législateur a organisé la création et le fonctionnement des « sociétés coopératives indigènes » dont l`objet social était de promouvoir, par la mise en oeuvre des principes de la coopération, les intérêts économiques et sociaux de leurs membres exclusivement.

Toutes les sociétés de type coopératif, y compris les coopératives d`épargne et de crédit ou COOPEC, étaient assujetties à cette loi et placées sous la tutelle du Gouverneur de province.

De cette période, aucune structure financière de proximité formelle d`initiative privée n`a été agréée. Par contre, le pouvoir colonial a créé la Caisse d`Epargne du Congo (CADECO), Institution de droit public, afin de collecter les petites épargnes.

Après l`indépendance, en 1969 précisément, la première COOPEC congolaise, « la Caisse Populaire Coopérative » fut créée à Mbuji-Mayi (Province du Kassaï Oriental) mais son expérience ne fût pas concluante faute de cadres compétents.

Ø De 1970 à 1990

Cette période est caractérisée par l`émergence des coopératives d`épargne et de crédit (COOPEC), en raison notamment de l`accessibilité des services offerts aux membres et de leur implantation dans les milieux les plus reculés du pays dépourvus de banques. Toutefois, faute d`un cadre légal spécifique, ces dernières

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continueront à se conformer aux dispositions du décret de 1956 et de ce fait seront désormais placées sous la tutelle du Ministère du Développement Rural.

Le mouvement coopératif congolais se développa donc autour de trois foyers principaux notamment Basankusu (Equateur) en 1970, Bukavu (Kivu) et Kinshasa en 1971 avec la création du réseau « Fédération des Caisses Populaires de Crédit LUYMAS/CBCO ». Dès ce moment, le mouvement s`est répandu sur tout le territoire national et plus sensiblement à Kinshasa, dans les provinces du Bas-Congo, du Bandundu et du Kivu.

La structure des COOPEC congolaises est caractérisée par une organisation à trois niveaux, le niveau primaire (COOPEC), le niveau secondaire (Centrale) et le niveau tertiaire (Union ou Fédération).

Les COOPEC se chargent de la mobilisation et de l`octroi des crédits aux membres. Les centrales regroupent plusieurs COOPEC dont elles assurent entre autres la cohésion. L`Union a plusieurs missions dont celle de représentation et de coordination des activités du réseau.

En 1987, les coopératives détenaient l`équivalent de 7% de l`épargne du secteur bancaire. Elles étaient pour la plupart affiliées à des centrales provinciales regroupées à leur tour au niveau national en une Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit « UCCEC ». En 1989, l`UCCEC supervisait cinq réseaux provinciaux totalisant 145 coopératives primaires, 274.389 membres et 4,9 millions de dollars américains d`épargne (Lebughe M. et al, 2003).

Ø De 1990 à nos jours

Depuis 1991, le contexte socio-économique et politique difficile caractérisé notamment par les pillages, l`hyperinflation, la prise des mesures monétaires incohérentes et l`instabilité politique, a contribué à fragiliser le système financier en RDC et particulièrement les COOPEC.

Ainsi, les coopératives ont perdu, entre 1991 et 1993, près de 80 % de leur clientèle et 66 % des fonds placés dans les banques de dépôt, justifiant ainsi le climat de méfiance des membres envers ce mouvement (Lebughe M. et al, 2003).

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Aujourd`hui, la plupart des COOPEC se sont regroupées en 15 centrales et ont adhéré à des structures faîtières de 3ème niveau, à savoir l`Union des Coopératives Centrales d`Epargne et de Crédit (UCCEC) et la Confédération Nationale des Coopératives d`Epargne et de Crédit (CONACEC).

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore