PARTIE I : EDUCATION ET INSERTION PROFESSIONNELLE
DES JEUNES CAMEROUNAIS
Rédigé par NYANGONO BELINGA LOUISE NINA Page 15
Education et insertion professionnelle au Cameroun : le
déclassement professionnel des jeunes
INTRODUCTION DE LA PREMIERE PARTIE
L'acuité du chômage des jeunes au Cameroun se situe
officiellement à 33% (stat 2010); c'est une énorme source de
débat qui a déclenché un bon nombre de réformes des
politiques publiques depuis les années 1990 pour faire reculer la
tendance en pleine progression. Malgré la réorganisation continue
des ministères clés, notamment avec la nomination des membres du
gouvernement après l'élection présidentielle du 8
décembre 2004 et l'institution des Ministères de la jeunesse et
de l'Emploi et de la Formation professionnelle, il convient de noter que des
avancées très mineures ont été
réalisées dans la réduction du chômage des jeunes au
Cameroun. Néanmoins il y'a plus préoccupant encore, la
qualité de l'éducation dans certains pays en développement
et notamment le Cameroun est trop faible pour pouvoir espérer
bénéficier de ses bienfaits. Ainsi donc , le positionnement des
jeunes sur le marché du travail dépendant de l'origine sociale de
chacun créé des situations d'inégalités de chance
en ce sens que les jeunes issus d'un milieu favorisé avec des parents
aisés travaillant dans le secteur formel ont plus de chance
d'accéder à des carrières mieux
rémunérés dans le secteur formel. L'éducation
apparait donc comme la solution à ces situations
d'inégalités de chances car, elle permet au jeune
d'acquérir un capital humain nécessaire pour entrer sur le
marché formel. L'éducation en permettant l'accès à
des emplois plus stables avec de meilleures conditions de travail, contribue
ainsi à protéger certaines catégories de travailleurs,
traditionnellement plus sujettes à l'exploitation (UNESCO, 2014).
Dans cette partie il sera question de mettre en évidence
cette relation éducation/insertion professionnelle. Ceci à
travers une approche théorique et une approche méthodologique
liée à cette thématique.
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CHAPITRE 1 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
SUR L'EDUCATION ET L'INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES
Ce chapitre traite des notions générales en
rapport avec notre étude. Il subdivisé en deux principaux points
; le premier concerne le cadre conceptuel ou la définition des
concepts-clés et le second traite du cadre théorique de
l'éducation et de l'insertion des jeunes sur le marché du
travail. A ce titre, un tour d'horizon des différentes théories
explicatives de l'accès et du maintien à l'emploi est fait.
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS-CLES
Dans tout travail, il y a des concepts-clés qui reviennent
très souvent et dont la définition constitue un point de
départ pour la compréhension de ce travail. Il est donc
important, dans le cas de cette étude, de commencer par définir
les concepts-clés liés à l'éducation et à
l'insertion des jeunes sur le marché du travail. Des définitions
seront données de manière successive sur ce qu'il faut entendre
par éducation, insertion professionnelle, marché du travail et
les concepts y afférant, jeunesse.
I.1 L'EDUCATION
L'éducation est étymologiquement entendu comme
« guider hors de », c'est-à-dire développer, faire
produire. Il signifie maintenant plus couramment l'apprentissage et le
développement des facultés intellectuelles, morales et physiques,
les moyens et les résultats de cette activité de
développement. L'éducation humaine inclut des compétences
et des éléments culturels caractéristiques du lieu
géographique et de la période historique. Chaque pays dans le
monde dispose de son propre système éducatif, avec un rôle
traditionnellement dévolu aux parents d'un enfant (ou à leur
substitut) d'amener cet enfant aux moeurs de l'âge adulte, et une
intervention souvent croissante des États. L'éducation est
considérée comme un élément important du
développement des personnes, d'où le développement d'un
droit à l'éducation. Le mot « éducation » est
directement issu du latin educatio de même sens, lui-même
dérivé de ex-ducere (ducere signifie conduire,
guider, commander et ex, « hors de ») : faire produire (la
terre), faire se développer (un être vivant). Pour Durkheim,
l'éducation est
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un« Socialisation méthodique pour la jeune
génération ». Enseigner, c'est transmettre à la
génération future un corpus de connaissances et de valeurs de la
vie sociale.
Depuis les théories du Capital Humain (Becker, 1962 ;
Schultz, 1961) et de la croissance endogène (Lucas, 1988 ; Romer, 1986),
il est généralement admis que l'éducation, au niveau
macroéconomique, est un facteur essentiel de croissance
économique et un moyen de lutter contre toutes les formes de
pauvreté. En effet, plus une population est éduquée, et
plus elle est productive, ce qui a en retour un impact positif sur la
croissance économique. L'éducation a non seulement un impact sur
le niveau des revenus mais aussi sur leur répartition. Plus la
population est éduquée, plus les revenus sont homogènes
(UNESCO, 2014). Augmenter l'accès à l'éducation est donc
un premier pas vers la réduction des inégalités de revenus
au sein des pays. Pour les personnes les plus défavorisées,
l'éducation est un outil efficace qui leur permet de sortir du
piège de la pauvreté. Si tous les enfants des pays à
faible revenu quittaient l'école avec les compétences de base en
alphabétisme, 171 millions de personnes pourraient sortir de la
pauvreté, soit l'équivalent d'une baisse de 12% de la
pauvreté mondiale (UNESCO, 2014). Les individus éduqués,
quelques soient leurs milieux d'origine, ont une plus faible probabilité
de se retrouver en situation de pauvreté chronique (Dercon et al., 2012
; Lawson et al., 2006 ; Ribas et al., 2007).
La relation entre éducation et marché du travail
est cependant plus opaque dans les pays en développement car le
marché du travail est segmenté entre un marché informel
précaire et dominant et un marché formel plus restreint mais
offrant de meilleures perspectives de carrières et de salaires (Ray,
1998 ; Schultz, 2004). Les rendements associés à
l'éducation sont plus élevés dans le secteur public et le
secteur privé formel que dans le secteur privé informel
(Kuépié, Nordman et Roubaud, 2009).
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