CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
A. Conclusion
L'objectif de cette étude était d'identifier les
déterminants de l'insertion des jeunes sur le marché du travail.
Pour y parvenir, l'insertion a été opérationnalisée
par la situation d'activité.Les jeunes représentent plus du tiers
de la population du pays. Ces jeunes ont très peu recours à
l'enseignement technique comparé à l'enseignement
général quels que soient le cycle, le milieu de résidence
et le sexe.
En milieu urbain, le taux de chômage est plus
élevé pour les jeunes ayant suivi un cursus académique
général que chez ceux ayant suivi un cursus technique ou
professionnelle et ce, quel que soit le sexe, même si ce taux reste plus
élevé parmi les jeunes de sexe féminin. Les jeunes
éprouvent des difficultés à s'insérer sur le
marché du travail et quand bien même ils ont réussi
à s'y insérer, ils occupent dans la plupart des cas des emplois
précaires dans le secteur informel. Le secteur formel leur étant
presque inaccessible, la quasi-totalité des jeunes au Cameroun trouvent
refuge dans le secteur informel où ils exercent comme aides familiaux et
dans une moindre mesure comme travailleurs indépendants.
Conséquemment, ils perçoivent une faible
rémunération et sont en situation de sous-emploi. En outre, ils
exercent généralement leur activité sans contrat de
travail et parfois sans bulletin de paie.
Ce diagnostic global incite à la recherche des
déterminants de la situation d'activité des jeunes sur le
marché du travail. Au niveau national, la région d'enquête,
le milieu de résidence, l'âge, le sexe, le fait d'avoir suivi une
formation professionnelle ou non, le niveau d'instruction, la situation
d'activité du père, le niveau d'instruction du père sont
des déterminants de l'insertion professionnelle des jeunes.
En milieu urbain, la région d'enquête, l'âge,
le sexe, le statut migratoire, le fait d'avoir suivi une formation
professionnelle, le niveau d'instruction expliquent la situation
d'activité du jeune.
Au delà de ces résultats liés aux
caractéristiques individuelles, il est important de souligner que la
situation de l'économie en général (macroéconomie)
soit favorable pour une meilleure insertion professionnelle des jeunes.
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Education et insertion professionnelle au Cameroun : le
déclassement professionnel des jeunes
B. Recommandations
La mise en place des politiques de formation professionnelle et
de formation en alternance couplée à la promotion de l'auto
emploi et à la décence des conditions d'activité chez les
jeunes s'avèrent nécessaires pour éviter l'aggravation de
la précarité des emplois occupés par les jeunes. Plus
spécifiquement, il est nécessaire de:
· accélérer la mise en place des politiques
visant l'amélioration de l'offre de la formation professionnelle,
modalité importante de l'accès à un emploi de
qualité ;
· sensibiliser les ménages sur l'importance de la
formation professionnelle pour l'emploi ;
· recentrer l'organisation et le fonctionnement des
établissements de formation supérieure diplômante (BTS,
HND, DSEP, Licence professionnelle, etc.) et de formation professionnelle
qualifiante à travers ; (i) la réorientation des programmes de
formation en insistant sur la méthode d'alternance ; (ii) le recrutement
de formateurs et enseignants desdits établissements ; (iii) l'appui
multiforme à ces structures de formation ;
· diversifier les programmes d'insertion professionnelle en
faveur des jeunes, des femmes et des personnes de niveau d'instruction
supérieur et mettre en place le guichet unique pour l'emploi ;
· renforcer le système d'information (ONEFOP) et
celle de l'orientation professionnelle (COSUP, FNE,...), ce qui permettrait de
limiter en amont les délais d'insertion des chercheurs d'emploi et
l'adoption par ces derniers des canaux formels de recherche d'emploi.
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