B. Mise en évidence de l'influence de la
communication fonctionnelle sur l'apprentissage organisationnel des
salariés
La gestion de l'information et de la communication est un
vecteur essentiel dans la conduite des connaissances individuelles. Seulement,
des études menées par certains chercheurs (qui seront
identifiés à la suite de ces analyses) montrent que l'inscription
des connaissances dans un processus collectif est fonction de la
directivité des informations en fonction des activités
qu'effectuent les salariés et de l'inscription des connaissances et
compétences des salariés à ces dernières.
1. Développement des capacités
organisationnelles des salariés par l'information et apprentissage
organisationnel
L'analyse de l'information professionnelle a fait l'objet des
débats pour ce qui est de sa contribution à la
généralisation des connaissances collectives en fonction des
connaissances individuelles et de la capacité des salariés
à maîtriser ces informations. Nous allons présenter ces
auteurs dans lignes qui suivent.
Nombre de théoriciens des organisations (Conner et
Prahalad, 1996) affirment que les organisations créent de la valeur
lorsqu'elles sont capables de générer et de mettre en pratiques
de l'information capitale sur des connaissances dans le cadre de leurs
activités quotidiennes de travail. En conséquence, les
organisations doivent développer des mécanismes organisationnels
ou des pratiques qui supportent ou favorisent la création de la
connaissance (Nonaka et Takeuchi, 1995). Ces mécanismes
identifiés par la théorie relative à la création de
la connaissance organisationnelle sont notamment la socialisation,
l'internalisation et l'externalisation. Ils traduisent la conversion de la
connaissance tacite en connaissance explicite et vice-versa, mais aussi le
transfert de la connaissance entre les niveaux individuel, organisationnel et
inter organisationnel. Dans la même logique Zaoual (1996) pense que la
création de la connaissance organisationnelle est subordonnée au
développement de la connaissance individuelle dans l'organisation
fonctionnellement à la capacité de l'information transmise
à le faire. En effet, dans des conditions favorables à
l'apprentissage, l'interaction entre les informations professionnelles
transmises et les rationalités des différents individus dans
l'organisation leur permet de construire leurs visions ou points de vue. Ces
différents points de vue individuels ne seront organisationnels que
s'ils sont articulés par le biais d'un processus de socialisation
cohérent avec les informations (Edmondson, 2002 ; Nonaka, 1994). De ce
fait, l'interaction sociale déclenche le processus de création de
la connaissance organisationnelle en permettant aux différents individus
de partager leurs expériences et de construire à cet effet une
confiance mutuelle entre eux.
De leur côté, Lane et al. (2006) pensent
que le partage des informations relatives aux postes et aux activités
des salariés dans l'organisation facilite la création d'une
vision commune par les membres de l'organisation. Toutefois, ces informations
professionnelles ne doivent pas être confinées dans des limites
organisationnelles (Teklab et al., 2005). En effet, les interactions
avec les autres parties prenantes ont l'avantage de permettre aux membres de
l'organisation, d'approfondir leur compréhension plus ou moins tacite de
l'environnement. Une compréhension qui sera articulée et
partagée dans l'organisation. Ainsi, la création de la
connaissance organisationnelle apparaît comme un processus social continu
qui se produit et impacte au niveau collectif des salariés. A ce propos,
les théories relatives à la connaissance organisationnelle
suggèrent la mise en place dans les organisations de mécanismes
organisationnels ou managériaux pour favoriser la
génération et l'application des connaissances dans le cadre des
activités et processus de travail (Geppert et Clark, 2003).
Ces mécanismes organisationnels ou managériaux
sont relatifs aux processus de socialisation, d'externalisation, de combinaison
et d'internalisation mais aussi à l'ensemble des pratiques de gestion
qui déterminent un climat propice à l'apprentissage
organisationnel. Ainsi, ces pratiques de gestion constituent l'essence de la
capacité d'apprentissage organisationnel. Cette conception de
l'information dans les organisations est en effet essentielle dans le
développement de l'apprentissage organisationnel des salariés.
2. L'assujettissement par la reconnaissance
organisationnelle
La reconnaissance organisationnelle est un autre volet de
l'apprentissage organisationnel des salariés basée sur
l'information professionnelle. L'examen de la littérature à ce
propos démontre un désir accentué des salariés
à apprendre et à s'identifier à l'organisation en fonction
de la qualité et de la directivité des informations à leur
profession.
Dans ses analyses du fonctionnement organisationnel, Berreby
(2000) s'interroge sur les rapports qu'on peut établir entre un film qui
exhorte les salariés à se mobiliser pour l'entreprise, un
entretien d'évaluation du « savoir-être », une
séance de coaching visant le développement de
l'assertivité ou l'amélioration des capacités
relationnelles, une sensibilisation aux valeurs de l'entreprise dans le cadre
de l'accueil de nouveaux embauchés, un article de journal interne qui
rappelle la nécessité de « satisfaire » voire «
d'enchanter » le salarié et l'apprentissage organisationnel des
salarié. Pour lui, l'intermédiaire entre tous ces
éléments sus-cités et l'apprentissage organisationnel des
salariés est l'information. Plus elle est identificatrice, plus le
salariés développera une maîtrise des activités de
l'organisation.
Honneth (2006) quant à lui appréhende la
reconnaissance organisationnel de deux façons : dans les termes d'une
identification et dans ceux d'une affirmation. La première acception
peut, selon lui, être entendue de deux manières différentes
: comme un repérage, une évaluation ou une description et comme
une appropriation ou une intériorisation (sens psychanalytique). Quant
à l'affirmation, elle concerne l'individu dans le développement
de ses qualités et capacités cognitives.
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