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Couverture des attentes du contrat psychologique et socialisation organisationnelle des salariés.


par Guidkaya ZAMBA
Université de Ngaoundéré - Thèse de Doctorat en Sciences de Gestion 2019
  

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b. Les ressorts environnementaux sur la motivation des salariés au travail : les théories de processus

Contrairement aux théories du contenu, les théories du processus ne recherchent pas àcomprendre ce qu'est la motivation ou de quoi est-elle faite, mais s'interrogent sur sonfonctionnement. Ce n'est plus le pourquoi qui est la question centrale mais le comment. Ainsi,nous allons étudier les différents apports des chercheurs qui constituent les théories dites duprocessus de motivation dans la compréhension des comportements de l'individu dans une relation d'emploi.

La théorie du système V.I.E. de Vroom, Porter et Lawler

La théorie du système V.I.E. ou encore appelée la théorie des attentes développéeparticulièrement par Vroom (1960) ainsi que Porter et Lawler(1964) prend encompte trois paramètres importants jouant un rôle essentiel dans le processus de motivation de l'individu au travail. Ils'agit de la valence, l'instrumentalité et l'expectation.Ce postulat repose sur le principe que tout comportement motivé est un choix, bâti seloncertaines probabilités d'atteindre des récompenses souhaitées. Chaque individu aura tendanceà entreprendre une action à partir du moment où il la perçoit comme susceptible de luipermettre d'atteindre les objectifs qu'il s'est fixés et notamment les récompenses qu'il attend.Etudions les détails de chacun de ces paramètres :

· L'instrumentalité(l'utilité) : C'est la probabilité pour l'individu qu'un effort soit ou non suivi d'une récompense. Pour celadeux conditions sont nécessaires :

- Il faut que l'individu voit un lien entre le travail accompli et les récompenses qu'il pourra enobtenir (argent, sécurité, reconnaissance...) ;

- Il faut que l'individu puisse évaluer que la performance à accomplir lui permettra d'obtenirles récompenses qu'il souhaite.

A partir de ce moment, la motivation sera fonction de l'efficacité perçue entre telle action àentreprendre et telle récompense en attente pour un objectif couvert de la part de l'employé. Le responsable hiérarchique doit donc savoir donner aux employés des tâches et récompenses claires et compréhensibles par tous.

· Le niveau d'expectation(le niveau d'attente) : C'est l'attente par rapport aux efforts que l'on se pense capable d'effectuer, c'est-à-dire les chances de réussite que l'on s'attribue compte tenu de nos propres capacités. En d'autres termes, chaque travailleur va apprécier ses chances d'atteindre l'objectif proposé, en évaluant sa capacité à effectuer le travail demandé. A partir de là, si l'auto-évaluation qu'il effectue est négative ou insuffisante, la motivation sera nulle.

· La valence (valeur):C'est la valeur subjective de la récompense. C'est à dire qu'il ne suffit pas que lesrécompenses soient clairement perçues, il faut que l'individu souhaite réellement les obtenir,qu'elles aient de la valeur pour lui. La figure suivante fait une synthèse des propos signalés ci-haut :

Figure 3: Eléments de compréhension de la théorie des attentes de Vroom

Valence

Quelle valeur représente ce travail, cette récompense pour moi ?

Niveau d'expectation

Quelles sont mes chances de réussite ? Suis-je capable de réussir ?

Instrumentalité

Quel lien puis-je établir entre l'effort demandé et la récompense que je souhaite ?

MOTIVATION

Source : Les travaux de Mucha (2010) sur la motivation au travail

De leur côté, Porter et Lawler (1964) proposent un schéma descriptif de l'organisation de ces attentes autour de la personnalité de l'individu au travail et signalent que les attentes qui fondent la relation d'emploi sont confrontées avec les éléments de la personnalité du salarié ainsi que la perception de son rôle dans le travail à effectuer. Ce schéma est le suivant :

Figure 4: Motivation par la prise en compte de la personnalité et du rôle au travail

Satisfaction

Valence

Rétroaction

Selon l'équité perçue

Instrumentalité

Aptitude et personnalité

Perception de rôles

Effort

Performance

Récompenses intrinsèques

Récompenses extrinsèques

Source : Les travaux sur la motivation au travail de Porter et Lawler (1964)

La théorie de l'équité d'Adams

La théorie de l'équité développée par Adams (1960) constitue un élément très important dans le processus de la motivation. Selon lui, un individu est motivé lorsqu'il considère que la rétribution de son travail (« outcomes ») est en ligne avec sa contribution (« inputs »). Ces deux éléments sont centraux dans la compréhension des propositions de cet auteur comme le signale Peretti (2013). Selon les travaux de Peretti (2013), « L'équité est une attente forte. Chaque salarié évalue ce qu'il apporte (sa contribution) et évalue également ce qu'il reçoit (sa rétribution). Il calcule alors un ratio rétribution / contribution qu'il compare avec la connaissance qu'il a du même ratio pour d'autres salariés dans l'entreprise ou en dehors. Ce ratio constitue son ratio d'équité ». Dans ce sens, le constat d'une situationd'iniquité entraine une action pour modifier le ratio. Les décisions équitables remplissent quatre conditions :

- Le salarié doit connaitre les modalités de mesure de sa contribution ;

- Il doit pouvoir améliorer sa contribution mesurable ;

- Le lien entre contribution et rétribution doit être explicite ;

- Le salarié doit percevoir la rétribution méritée.

On voit donc bien que dans chaque situation, les sujets s'efforcent de se comporter d'une manière qui leur paraît juste, compte tenu des informations qu'ils possèdent sur le travail et sur le traitement des autres dans leur relation d'emploi.

La théorie de la fixation des objectifs de Locke et Latham

La théorie de la fixation des objectifs développée par Locke (1968) démontre qu'un individu est motivé lorsqu'on lui fixe des objectifs clairs et qu'on lui fournitun retour (feedback) approprié sur sa capacité à les atteindre. Le fait de travailler pouratteindre un objectif est une source majeure de motivation, mais cela permet aussi d'améliorerles performances de l'individu : des objectifs bien définis et difficiles à atteindre conduisent àune meilleure performance que des objectifs vagues ou aisés à atteindre. L'individu eststimulé par la recherche d'un accomplissement. Il a le sentiment de développer ainsi sescapacités professionnelles.Pour améliorer ces travaux, Par la suite Locke et Latham (1990) ont travaillé ensemble les conditions à remplir pour qu'un objectif soit motivant pour le salarié. Ces conditions se déclinent ainsi :

- Clarté :Les objectifs doivent être clairs et mesurables.

- Challenge :L'objectif doit représenter un challenge, une forme de difficulté, pourque l'individu anticipe le sentiment d'accomplissement qu'il retirera de l'atteinte de cetobjectif. La motivation est renforcée lorsque l'individu comprend la signification del'atteinte de l'objectif.

- Engagement : Il est plus probable qu'un individu déploie des efforts pour atteindreun objectif s'il est convaincu de la pertinence de ce dernier. L'individu seraparticulièrement engagé à atteindre l'objectif s'il a participé à le fixer. Le managementparticipatif se base sur cette idée : l'individu doit être impliqué dans la prise de décision.

- Feedback :Il doit être régulier et approprié, c'est indispensable pour maintenir lamotivation des salariés. Le feedback permet de renforcer les comportements performants.

Une adaptation des préconisations de ces auteurs a été faite par Mucha (2010) et la figure suivante est proposée.

Figure 5: Conditions de réussite de la motivation au travail

Conditions de réussite de la motivation des salariés dans le travail

S Simple

M Mesurable

A Acceptable

R Réalisable

T Défini dans le temps

Source : Les travaux de Mucha Laura (2010) sur la motivation au travail

La théorie du renforcement positif

Figure 6 :Processus de renforcement des comportements par la motivation

Cette théorie, développée par Greffier depuis les années 1953 tient encore sa place dans l'étude des comportements des individus dans la relation d'emploi. Elle suppose en effet que, pour obtenir les comportements souhaités, l'organisation doit récompenser systématiquement ceux qui interviennent de façon quotidienne dans l'entreprise. Il faut alors intégrer leurs attentes personnelles dans le processus d'évaluation de l'organisation et les valoriser clairement afin de motiver les individus à reproduire des actions concrètes dans le sens des objectifs de l'organisation. A l'inverse, on parle également de renforcement négatif : l'organisation punit systématiquement les comportements non souhaitables. Nous pouvons représenter cette théorie de la façon suivante :

Comportement

Récompenses

Conséquences

Absence de récompenses

Punition

Source: Les travaux de Greffier (1953) sur le renforcement des comportements

Théorie des Ressorts Clés de la Motivation Individuels

Très récemment, Segal et Duron (2015) ont proposé une théorie de la motivation dite Théorie du RCMI. Selon ces derniers « l'argent n'est pas une motivation durable [...] et ne fait pas la motivation». Par la « Théorie des Ressorts Clés de la Motivation Individuels » dite « RCMI », six grands types d'éléments sont sources de motivation des salariés au travail et dans les relations d'emploi :

- Celles liées au métier

- Celles liées au poste occupé

- Celles liées à l'organisation

- Celles liées aux collègues

- Celles liées au manager direct

- Celles liées aux valeurs de vie

Pour eux, « savoir se motiver est une compétence qui se développe », chacun pouvant agir sur soi-même. C'est donc l'individu qui peut s'auto-motiver au sein de l'organisation en connaissant ses propres « RCMI » et en jouant sur eux. Leurs travaux rejoignent ceux de Deci et Ryan (1985) sur la motivation par l'auto-détermination de l'individu au travail

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius