B. L'immixtion par les organisations
internationales
Dans le jeu politique togolais, la présence des
institutions internationales est perceptible par tout observateur. Cette
intervention prend plusieurs formes, allant d'un appui aux efforts de
développement, à l'assistance en matière
électorale, ou en matière de résolution des conflits
politiques dans le pays et à travers d'autres mécanismes
encore.
Les crises politiques offrent le meilleur tableau
d'intervention de la communauté internationale ou mieux des
organisations internationales sur l'échiquier politique togolais. Depuis
les crises libérienne et sieraléonnaise, la CEDEAO est prompte et
proactive dans les crises politiques qui naissent dans sa zone de couverture.
On peut percevoir cette attitude dans la crise politique née au Togo en
août 2017. En effet, l'organisation sous-régionale n'a pas attendu
trop longtemps pour mettre en place une facilitation conduite par les
présidents ghanéen et guinéen MM. Nana Akufo Ado et Alpha
Condé afin de prendre langue avec les protagonistes pour le
dénouement de ladite crise. De là, l'action de la CEDEAO sera de
plus en plus permanente. En effet, elle s'est appropriée la gestion de
cette crise en proposant les voies et moyens de sortie de crise à
travers une feuille de route constituée de mesures concrètes
devant conduire à l'apaisement et à la stabilisation du Togo.
L'intérêt manifeste de l'institution sous régionale ouest
africaine dans ladite crise s'explique non seulement par l'adhésion du
Togo à son acte constitutif, mais aussi et surtout par la
solidarité spontanée qui caractérise
généralement toute communauté telle que définit par
Ferdinand Tönnies. En clair, il s'agit d'une conséquence
liée à l'imbrication et l'interpénétration des flux
entre Etats telque mentionnée dans le préambule du Protocole
relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de
règlement des conflits, de maintien de la paix et de la
sécurité justifiant son adoption : «
Préoccupés par la multiplicité des conflits qui constitue
une menace à la paix et à la sécurité du continent
africain, et compromet nos efforts visant à relever le niveau de vie de
nos populations ; convaincus de la nécessité de développer
des actions efficaces visant à alléger les souffrances des
populations civiles, notamment celles des femmes et des enfants, et à
restaurer le cours normal de la vie en cas de conflit, ou de catastrophes
naturelles, et désireux de renforcer davantage les efforts dans le
domaine humanitaire f...] ».
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La ratification des actes constitutifs entraine
également la subordination de l'Etat aux différentes instances de
l'organisation internationale considérée. Dans le cadre de la
CEDEAO, ce rapport de subordination s'est une fois encore illustré dans
l'affaire dite «des députés ANC » 102
née en 2011.
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