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La communauté internationale dans le jeu politique togolais à  partir de 1990.


par Rodolphe Assataclouli BAKOUSSAM
Université de Kara - Master en Gouvernance internationale (Sciences politiques) 2018
  

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§2. L'INFLUENCE DU COMMUNAUTARISME

Il est de coutume de voir la communauté internationale se mobiliser dans les Etats surtout en périodes de crises politiques. Généralement ces interventions procèdent des organisations internationales qui paraissent les plus à même d'intervenir dans un Etat en vertu du principe de la souveraineté (internationale) des Etats. Afin de mieux cerner la prérogative pour les organisations internationales d'intervenir dans les Etats sous certaines conditions, il importe de comprendre le cadre juridique qui fonde les actions de ces organismes (A) avant d'étudier leurs actions dans le cas togolais (B).

A. Le cadre normatif des organisations internationales

Les organisations internationales sont des institutions formées essentiellement par une union des Etats autour des objectifs communs97. Elles sont à cet effet fondées par un acte international qui peut prendre la forme d'une charte ou d'un traité etc. Le model type d'organisation internationale aujourd'hui reste indéniablement l'Organisation des Nations Unies (ONU).

L'ONU regroupe la plupart des Etats du monde ; ce qui fait d'elle la plus grande organisation internationale à ce jour. Elle a été mise en place au lendemain de la seconde guerre mondiale en substitution à la Société Des Nations qui s'est montrée inefficace pour préserver la paix dans le monde. La préservation et la consolidation de la paix sont donc les principales missions de l'ONU, missions clairement définies aux termes de l'article 1er de sa Charte98. Cela sous-entend que les organisations internationales, quelques soient les mobiles présidant leur création, visent en dernier ressort à stabiliser les relations entre Etats99. Ceci les amène à oeuvrer en permanence en vue de maintenir la stabilité dans leurs

97 « L'expression «organisation internationale» s'entend d'une organisation intergouvernementale ». Article 2, paragraphe i de la Convention de Vienne sur le droit des traités.

98 « Les buts des Nations Unies sont les suivants : 1. Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix »

99 Considérée bien entendu dans une perspective libérale des relations internationale qui promeuvent la paix internationale par le droit au travers des organisations internationale. Cette précision est opportune d'autant plus que chez les réalistes, l'adhésion d'un Etat à une organisation internationale se fonde sur l'utilité matérielle ou symbolique qu'il peut tirer et l'influence qu'il pourra avoir sur les autres membres de l'organisation. C'est là l'hypothèse émise par le néoréaliste Joseph Grieco pour explication de l'évolution communautaire européenne des années 1980. Voir à cet effet, D. Battistella, Théories des relations internationales, 5ème éd. Paris, Les Presse de Sciences Po, 2015.

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zones de couverture à travers des mesures prenant la forme de résolutions ou de textes additionnelles aux chartes les constituant. Ainsi, au nom du principe de l'effet relatif des traités en droit international, tout Etat étant partie à un traité, se lie à celui-ci par son adhésion100. Autrement dit il accepte de se subordonner aux décisions prises par l'organisation dont il est membre parce que celles-ci seraient l'émanation de la volonté collective, dégagée dans le cadre de la communauté. Ainsi l'article 27 de la Convention de Vienne sur le droit des traités dispose : « Une partie - un Etat en l'espèce - ne peut invoquer les dispositions de son droit interne comme justifiant la non-exécution d'un traité ». C'est dire que le principe de la supra constitutionnalité s'impose aux Etats membres de l'institution délibérante. Apparait alors en filigrane une érosion de l'absolue souveraineté des Etats à l'ère de la communautarisation des relations internationales. L'Etat peut dès lors voir -quelque fois impuissant, son espace souverain pénétré par une organisation internationale (dont il est membre) dans le but de lui apporter un appui en vue de faire face efficacement à une situation qu'il traverse, lui rappeler ses engagements dans l'organisation ou tout simplement pour lui faire respecter un certain nombre de normes transcendantales de la personne humaine.

Le Togo depuis son indépendance est membre à part entière101 de l'Organisation des Nations Unies (ONU), et par la suite de l'Union Africaine et de la Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et de bien d'autres encore. Toutes ces institutions sont constituées sur la base des textes qui peuvent se montrer quelque fois contraignants parce que touchant quelques matières substantiellement constitutionnelles. Au sein de l'ONU par exemple, en plus de la Charte qui renferme des dispositions de régulation des relations internationales existe la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme dont l'esprit se révèle dans nombre de constitutions des Etats membres. L'Union africaine quant à elle dispose également d'instruments juridiques à l'instar de son acte constitutif et la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples. Le dispositif juridique est plus complet au sein de la CEDEAO où en plus de son traité, des protocoles additionnels sont pris pour renforcer le dispositif institutionnel de ses interventions. Il s'agit notamment du protocole N° A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance, additionnel au Protocole relatif au mécanisme de Prévention, de Gestion, de Règlement des

100 Article 26 de la Convention de Vienne sur le droit des traités.

101 Il faut rappeler que depuis la fin de la première guerre mondiale, le Togo est passé successivement sous mandat de la SDN et tutelle de l'ONU. Ce qui le confiait un statut différent de celui des colonies au sein de l'ONU quoiqu'il ne soit pas encore un Etat au sens juridique du terme.

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Conflits, de Maintien de la Paix et de la Sécurité. Comment donc l'international à travers le communautarisme s'incruste-t-il dans le jeu politique togolais ?

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