2-2-2-La règle de Taylor et ses limites
???? = ??* + ????+ ??(????- ??*) + ??(????- ??*)
???? : taux d'intérêt directeur nominal en t ;
??* : taux d'intérêt réel d'équilibre
(ou encore taux naturel) ;
???? : taux d'inflation en t ;
??* : cible de taux d'inflation ;
???? : taux de croissance économique ;
??* : cible de taux de croissance économique ;
?? : coefficient de pondération de l'objectif d'inflation
;
?? : coefficient de pondération de l'objectif de
croissance économique.
Cette règle approxime la conduite de la politique
menée par la Reserve Fédérale (FED) des États-Unis
durant la période 1987-1992 sous la houlette d'Allan Greenspan. Selon
Taylor, la FED module son taux d'intérêt directeur nominal en
fonction du gap du taux d'inflation et de la production par rapport à
leurs niveaux cibles (inflation cible et production potentielle).
La nature de la politique de la Fed est alors
déterminée par la différence entre le taux effectivement
fixé et le taux déduit par la règle. Cette politique
s'appelle accommodante si le taux effectif est inférieur au taux
théorique. La règle de Taylor indique que la banque centrale doit
diminuer ses taux directeurs lorsque l'inflation et le niveau d'activité
sont bas et les soulever dans le cas contraire pour permettre le retour
à l'équilibre. Donc dans cette logique, cette règle est
basée sur le mécanisme traditionnel du canal du taux
d'intérêt : une augmentation du taux directeur renchérit
les coûts de refinancement des banques secondaires auprès de la
Banque centrale ainsi que dans l'interbancaire. Cette situation
génère un relèvement des taux débiteurs offerts aux
entreprises et aux ménages, lesquels sont désincités
à emprunter sur le marché monétaire. La conséquence
finale est que la demande de monnaie se déprime et les tensions
inflationnistes s'atténuent sur le marché des biens et services,
parce que les comportements d'investissement et de consommation se
réduisent du fait de l'augmentation du taux d'intérêt
réel. Le coût du capital et le coût du crédit
à la consommation étant renchéris. Le résultat
inverse est obtenu lorsque les taux baissent.
L'un des avantages de la règle de Taylor est sa
clarté et sa simplicité. En effet, sa simplicité
d'écriture mathématique lui confère une certaine
appropriation par les agents économiques qui peuvent toutefois en juger
le respect. Au demeurant, la crédibilité et la transparence de la
politique monétaire se renforcent. Aussi selon McCallum (1999), Clarida,
Gali&Gertler (1999), McCallum et Nelson (2004), Les règles de
Taylor, qui ne retiennent qu'un nombre limité de
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variables, sont faciles à appliquer et offrent de
bonnes performances de stabilisation dans différents cas.
Néanmoins, quelques critiques émanent de la littérature
vis-à-vis de la règle Taylor et appellent au développement
des « Taylor-type rules »
Donc, les règles d'instruments soulèvent un
certain nombre de critiques entre autres le fait de ne tenir compte que d'un
trop petit nombre d'indicateurs dans l'orientation des actions
monétaires. Aussi, la critique de Lucas (1976), l'économie ne
réagit qu'aux changements de production ou d'inflation en
adhérant à des règles rétrogrades. En
présence d'autres types de choc, la Banque centrale qui s'appuie sur un
tel modèle ne peut pas atteindre à son objectif de
stabilité des prix. Ainsi certains auteurs proposent la version
Forward-looking. Cette forme de règle fait l'hypothèse que la
banque centrale ne dispose pas des données courantes sur les variables
lors de ses prévisions. Alors, celle-ci formule son impulsion
monétaire en intégrant les valeurs anticipées en vue
d'influer les objectifs dans le moyen terme.
Pour être crédibles (c'est-à-dire non
inflationnistes et sensibles à l'évolution des conditions
économiques), ces règles doivent être pertinentes et
transparentes pour fonctionner (Pollin, 2002, 2005, 2008). Pour les tenants de
la règle d'objectif, l'approche par les objectifs intermédiaires
sont qualifiées de sous optimaux pour atteindre l'objectif fixé
(Tenou, 2002 ; Sirri, 2007 ; Ftiti et Goux, 2011).
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