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Ciblage de l'inflation.


par Wajdi Hammouda
Institut des hautes études commerciales de Carthage - Master de recherche en analyse et ingénierie économique  2020
  

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2-2-2-La règle de Taylor et ses limites

???? = ??* + ????+ ??(????- ??*) + ??(????- ??*)

???? : taux d'intérêt directeur nominal en t ;

??* : taux d'intérêt réel d'équilibre (ou encore taux naturel) ;

???? : taux d'inflation en t ;

??* : cible de taux d'inflation ;

???? : taux de croissance économique ;

??* : cible de taux de croissance économique ;

?? : coefficient de pondération de l'objectif d'inflation ;

?? : coefficient de pondération de l'objectif de croissance économique.

Cette règle approxime la conduite de la politique menée par la Reserve Fédérale (FED) des États-Unis durant la période 1987-1992 sous la houlette d'Allan Greenspan. Selon Taylor, la FED module son taux d'intérêt directeur nominal en fonction du gap du taux d'inflation et de la production par rapport à leurs niveaux cibles (inflation cible et production potentielle).

La nature de la politique de la Fed est alors déterminée par la différence entre le taux effectivement fixé et le taux déduit par la règle. Cette politique s'appelle accommodante si le taux effectif est inférieur au taux théorique. La règle de Taylor indique que la banque centrale doit diminuer ses taux directeurs lorsque l'inflation et le niveau d'activité sont bas et les soulever dans le cas contraire pour permettre le retour à l'équilibre. Donc dans cette logique, cette règle est basée sur le mécanisme traditionnel du canal du taux d'intérêt : une augmentation du taux directeur renchérit les coûts de refinancement des banques secondaires auprès de la Banque centrale ainsi que dans l'interbancaire. Cette situation génère un relèvement des taux débiteurs offerts aux entreprises et aux ménages, lesquels sont désincités à emprunter sur le marché monétaire. La conséquence finale est que la demande de monnaie se déprime et les tensions inflationnistes s'atténuent sur le marché des biens et services, parce que les comportements d'investissement et de consommation se réduisent du fait de l'augmentation du taux d'intérêt réel. Le coût du capital et le coût du crédit à la consommation étant renchéris. Le résultat inverse est obtenu lorsque les taux baissent.

L'un des avantages de la règle de Taylor est sa clarté et sa simplicité. En effet, sa simplicité d'écriture mathématique lui confère une certaine appropriation par les agents économiques qui peuvent toutefois en juger le respect. Au demeurant, la crédibilité et la transparence de la politique monétaire se renforcent. Aussi selon McCallum (1999), Clarida, Gali&Gertler (1999), McCallum et Nelson (2004), Les règles de Taylor, qui ne retiennent qu'un nombre limité de

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variables, sont faciles à appliquer et offrent de bonnes performances de stabilisation dans différents cas. Néanmoins, quelques critiques émanent de la littérature vis-à-vis de la règle Taylor et appellent au développement des « Taylor-type rules »

Donc, les règles d'instruments soulèvent un certain nombre de critiques entre autres le fait de ne tenir compte que d'un trop petit nombre d'indicateurs dans l'orientation des actions monétaires. Aussi, la critique de Lucas (1976), l'économie ne réagit qu'aux changements de production ou d'inflation en adhérant à des règles rétrogrades. En présence d'autres types de choc, la Banque centrale qui s'appuie sur un tel modèle ne peut pas atteindre à son objectif de stabilité des prix. Ainsi certains auteurs proposent la version Forward-looking. Cette forme de règle fait l'hypothèse que la banque centrale ne dispose pas des données courantes sur les variables lors de ses prévisions. Alors, celle-ci formule son impulsion monétaire en intégrant les valeurs anticipées en vue d'influer les objectifs dans le moyen terme.

Pour être crédibles (c'est-à-dire non inflationnistes et sensibles à l'évolution des conditions économiques), ces règles doivent être pertinentes et transparentes pour fonctionner (Pollin, 2002, 2005, 2008). Pour les tenants de la règle d'objectif, l'approche par les objectifs intermédiaires sont qualifiées de sous optimaux pour atteindre l'objectif fixé (Tenou, 2002 ; Sirri, 2007 ; Ftiti et Goux, 2011).

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein