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Ciblage de l'inflation.


par Wajdi Hammouda
Institut des hautes études commerciales de Carthage - Master de recherche en analyse et ingénierie économique  2020
  

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2-2 Règles monétaires

Selon Bordes (1997), une règle monétaire consiste pour la banque centrale à déceler une fonction de réaction indicatrice du mécanisme dont elle peut stabiliser le système économique. La gestion du système est rendue possible par la référence à un but de production que l'on souhaite rendre compatible avec un objectif nominal, en général la maîtrise des prix. Plusieurs ont enrichi le panier des règles à telle enseigne qu'il en existe globalement trois catégories.

Donc, les règles passives s'opposent aux règles actives dites aussi règles d'instrument et aux règles de « ciblage d'inflation anticipée ».

Les règles passives duquel la littérature est peu fournie sont basées sur la croissance monétaire. La principale règle de ce type est celle de Friedman ou règle du k-pourcent. Elle stipule dans une vision monétariste que la masse monétaire devrait grandir au même taux que la production de telle sorte à annihiler toute tendance inflationniste. Autrement, la base monétaire devrait augmenter à un taux constant, signalant le taux de croissance de long terme de l'économie.

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2-2-1-Les règles d'instruments

Les règles d'instrument ont pour objet de préserver l'inflation au taux ciblé, sans toutefois exciter les fluctuations de la production (Svensson, 1997). Ces règles peuvent être tacites ou explicites, selon qu'elles sont définies avec ou sans les variables attendues.

L'activisme monétaire a conduit la banque centrale à rechercher en permanence la stabilité des prix et de l'activité. On peut noter deux règles importantes : McCallum (1987) et Taylor (1993) et leurs règles de dérivation.

Cette règle est également appelée règle du revenu nominal. Elle a inséré des amendements aux règles de Friedman et utilisé le taux de croissance trimestriel de la base monétaire.

De cette règle, il vient que la Banque centrale observera une progression constante de la base monétaire (règle de Friedman) lorsque la vitesse de circulation monétaire est constante au cours des 16 derniers trimestres (4 ans) et l'économie sur un sentier d'équilibre.

Mais dès qu'il subsiste un écart au niveau de la circulation monétaire et de la production à la suite d'un choc perturbateur, les autorités monétaires réagissent en modulant la croissance monétaire. Si la vitesse de circulation augmente, la Banque réduit la croissance de la base monétaire (et inversement). En contrepartie si la production se rapproche de son niveau potentiel, le rythme de croissance s'accélère. On peut voir que plus le taux de réponse aux activités est élevé, plus la réponse de la banque centrale à l'écart de PIB est forte.

L'un des principaux avantages de cette règle est sa flexibilité. Bordes (1997) déclare que cette flexibilité offre aux autorités l'efficacité d'une production stable et évite également le risque d'incohérences temporelles.

Cependant, la règle de McCallum comporte des inconvénients. En effet, l'instrumentation de la base monétaire nécessite un contrôle direct (gestion administrative) de la masse monétaire, et de nombreuses banques centrales se sont tournées vers la gestion indirecte. Ce n'est pas propice à l'envie de transmettre de telles règles. Depuis les années 80, la vitesse de circulation et la demande de monnaie sont devenues très volatiles. Selon Estrella et Mishkin (1996) et Bordes (1997), l'innovation financière au fil des ans a rendu difficile la définition d'agrégats à tous les niveaux et leur affaiblissement. Il y avait un lien entre eux et l'inflation.

Bien que les changements financiers des années 80 semblent avoir affaibli l'efficacité de la gestion de la politique monétaire par le biais d'instruments, en particulier les taux d'intérêt, certaines recherches tentent encore de révéler leur pertinence par rapport à l'objectif ultime (stabilité des prix et de l'activité). La réflexion de Taylor en faisait partie.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams