2-2 Règles monétaires
Selon Bordes (1997), une règle monétaire
consiste pour la banque centrale à déceler une fonction de
réaction indicatrice du mécanisme dont elle peut stabiliser le
système économique. La gestion du système est rendue
possible par la référence à un but de production que l'on
souhaite rendre compatible avec un objectif nominal, en général
la maîtrise des prix. Plusieurs ont enrichi le panier des règles
à telle enseigne qu'il en existe globalement trois catégories.
Donc, les règles passives s'opposent aux règles
actives dites aussi règles d'instrument et aux règles de «
ciblage d'inflation anticipée ».
Les règles passives duquel la littérature est
peu fournie sont basées sur la croissance monétaire. La
principale règle de ce type est celle de Friedman ou règle du
k-pourcent. Elle stipule dans une vision monétariste que la masse
monétaire devrait grandir au même taux que la production de telle
sorte à annihiler toute tendance inflationniste. Autrement, la base
monétaire devrait augmenter à un taux constant, signalant le taux
de croissance de long terme de l'économie.
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2-2-1-Les règles d'instruments
Les règles d'instrument ont pour objet de
préserver l'inflation au taux ciblé, sans toutefois exciter les
fluctuations de la production (Svensson, 1997). Ces règles peuvent
être tacites ou explicites, selon qu'elles sont définies avec ou
sans les variables attendues.
L'activisme monétaire a conduit la banque centrale
à rechercher en permanence la stabilité des prix et de
l'activité. On peut noter deux règles importantes : McCallum
(1987) et Taylor (1993) et leurs règles de dérivation.
Cette règle est également appelée
règle du revenu nominal. Elle a inséré des amendements aux
règles de Friedman et utilisé le taux de croissance trimestriel
de la base monétaire.
De cette règle, il vient que la Banque centrale
observera une progression constante de la base monétaire (règle
de Friedman) lorsque la vitesse de circulation monétaire est constante
au cours des 16 derniers trimestres (4 ans) et l'économie sur un sentier
d'équilibre.
Mais dès qu'il subsiste un écart au niveau de la
circulation monétaire et de la production à la suite d'un choc
perturbateur, les autorités monétaires réagissent en
modulant la croissance monétaire. Si la vitesse de circulation augmente,
la Banque réduit la croissance de la base monétaire (et
inversement). En contrepartie si la production se rapproche de son niveau
potentiel, le rythme de croissance s'accélère. On peut voir que
plus le taux de réponse aux activités est élevé,
plus la réponse de la banque centrale à l'écart de PIB est
forte.
L'un des principaux avantages de cette règle est sa
flexibilité. Bordes (1997) déclare que cette flexibilité
offre aux autorités l'efficacité d'une production stable et
évite également le risque d'incohérences temporelles.
Cependant, la règle de McCallum comporte des
inconvénients. En effet, l'instrumentation de la base monétaire
nécessite un contrôle direct (gestion administrative) de la masse
monétaire, et de nombreuses banques centrales se sont tournées
vers la gestion indirecte. Ce n'est pas propice à l'envie de transmettre
de telles règles. Depuis les années 80, la vitesse de circulation
et la demande de monnaie sont devenues très volatiles. Selon Estrella et
Mishkin (1996) et Bordes (1997), l'innovation financière au fil des ans
a rendu difficile la définition d'agrégats à tous les
niveaux et leur affaiblissement. Il y avait un lien entre eux et
l'inflation.
Bien que les changements financiers des années 80
semblent avoir affaibli l'efficacité de la gestion de la politique
monétaire par le biais d'instruments, en particulier les taux
d'intérêt, certaines recherches tentent encore de
révéler leur pertinence par rapport à l'objectif ultime
(stabilité des prix et de l'activité). La réflexion de
Taylor en faisait partie.
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