1-4-La politique monétaire selon les
keynésiens
Pour les keynésiens, la politique monétaire est
un outil de politique conjoncturelle dont on présente
généralement le rôle dans le cadre du modèle
IS/LM.
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Source : philippe guillot,op. cit.
p25.
Figure n°1 :
Croisement des courbes IS et LM, se trouvent les points
où l'équilibre épargne-investissement, en termes
réels, cela signifiant sur le marché des biens et services, est
réalisé. Quand le taux d'intérêt augmente,
l'épargne est stimulée, mais l'investissement se
réduit.
Y : le revenu national.
i : le taux d'intérêt.
L'équilibre général de l'économie
est l'équilibre à la fois sur le marché monétaire
et sur le marché des biens et services, est reçu au croisement
des deux courbes. Il peut s'agir d'un équilibre de sous-emploi, dans ce
cas on devra avoir recours d'un côté, à des mesures de
politique budgétaire, par exemple des investissements autonomes de
l'État, pour déplacer la courbe IS d'autre part, à des
mesures de politique monétaire pour déplacer la courbe LM. Cette
politique monétaire doit faire en sorte que le niveau de revenu,
grâce à un augmentation
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du volume global de la masse monétaire, s'approche du
niveau de revenu de plein emploi. Figure n° 2 :
Trois situations sont possibles, qui correspondent à
l'endroit où IS coupe LM
1) dans la partie verticale de LM où les taux
d'intérêt sont élevés, la politique monétaire
doit être efficace : toute augmentation de monnaie accroît
l'épargne et réduit les taux d'intérêt, ce qui doit
stimuler l'investissement ;
2) dans la partie centrale de LM, la spéculation
risque d'absorber une partie de la quantité de monnaie injectée
dans la mesure où une partie des agents s'attend à ce que les
taux d'intérêt remontent : par rapport à la situation
précédente, les taux d'intérêt baissent moins, et la
production nationale, qui équivaut au revenu national, augmente moins
;
3) dans la partie horizontale, où les taux
d'intérêt sont très bas, l'augmentation de monnaie va
être absorbée en totalité par la demande d'encaisses
spéculatives : il y a là une telle préférence des
agents pour la liquidité qu'aucun placement financier n'est
réalisé ; c'est la situation de la trappe à la
liquidité.
Pour les keynésiens est inefficace pour deux raisons :
La trappe à la liquidité : qui surgit à la
baisse au-dessous d'un certain niveau du taux d'intérêt et
empêche toute action de celui-ci d'être efficace.
La faiblesse de l'élasticité de l'investissement
par rapport aux variations du taux de l'intérêt ; beaucoup plus
importantes sont les anticipations des entrepreneurs quant au rendement futur
de l'investissement. Donc la politique monétaire à peu
d'efficacité sur l'inflation.
Section 2 -la politique monétaire un jeu de
stratégie 2-1-Règle versus discrétion
La politique monétaire doit-elle être conduite de
manière discrétionnaire ou suivre des règles fixées
à l'avance ? Cette grande interrogation a suscité nombre de
contributions durant les années 1980. Si la politique
discrétionnaire est un ajustement au cas par cas des
déséquilibres qui affectent l'économie (une politique
conjoncturelle), l'adoption d'une règle, est basée sur une
politique systématique duquel les arguments sont connus par les agents
économiques qui les intègrent dans leurs anticipations. Dans une
logique discrétionnaire, la banque centrale cherche à
améliorer son comportement période après période en
fonction du type de chocs imprévisibles affectant l'économie.
Alors, l'attitude des autorités monétaires de la période
courante peut changer de celle de la période suivante selon que le
niveau de l'activité est jugé insuffisant (la logique de
l'arbitrage par la courbe de Phillips tient ici).
Dès la fondation du débat, Kydland et Prescott
(1977) critiquent cette manière de guider le système en la taxant
d'incohérence temporelle (ou dynamique). Pour eux, la conduite de la
politique monétaire n'est pas un jeu contre la nature, mais plutôt
contre des agents rationnels. De ce fait, dans un environnement où les
anticipations des agents privés sur la valeur des grandeurs futures
aident à déterminer les grandeurs contemporaines, les
autorités monétaires sont dans l'impossibilité d'atteindre
la cible d'inflation socialement optimale. A la suite de cette remise en cause
de la discrétion, Barro et Gordon (1983) prouvent que cette
dernière introduit
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un « biais inflationniste . En effet, il existe ex post
une différence positive entre l'inflation observée et l'inflation
cible du fait que le gouvernement est tenté de renoncer à sa
cible (pourtant fixée ex ante) pour accroître le niveau
d'activité. Toutefois selon ces auteurs, la crédibilité de
la règle par rapport à la discrétion doit être
subordonnée par un système de contraintes afin d'éviter
toute déviation ultérieure.
D'autres auteurs comme Rogoff et Walsh cités par
Mourougane (1997) ont spécifié les conditions pour garantir la
supériorité de la règle sur la discrétion. Rogoff
(1985a) montre que la nomination d'un banquier central « conservateur
», qui accorde plus de poids au conflit sur l'inflation que la
société, ferait baisser les attentes des agents
économiques. Ce résultat est à relativiser en
économie ouverte (Rogoff, 1985b). Aussi, Walsh (1995) montre que le
gouvernement peut par le biais d'un contrat inciter le banquier central
à choisir l'inflation socialement optimal. Le contrat stipule que la
banque centrale doit maximiser la différence entre le montant des
transferts qui lui sont applicables et les coûts sociaux de l'inflation
et du travail. Cependant, il est nécessaire de s'en tenir aux limites de
ce résultat. D'une part, elle repose sur des hypothèses
très fortes, notamment la nature paramétrique de la fonction de
coût. De plus, le gouvernement n'a pas forcément la
capacité de se dépasser, dans ce cas, aucune règle n'est
acceptable, et même si elle n'est pas optimale, elle ne peut que mettre
en oeuvre des politiques discrétionnaires.
Les années 1980 se terminent avec un consensus sur la
supériorité de la règle vis-à-vis de la
discrétion. Donc, le débat a été orienté sur
l'analyse de la nature et de la forme des règles dans la conduite de la
politique monétaire.
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