1-4-2-préserver la stabilité et la
sécurité du système financière
Les perturbations économiques de 2011 furent suivies
d'une « ruée des déposantes sur les guichets » qui
n'est pas sans implications sur la conduite de la politique monétaire.
La fuite vers la liquidité risquait alors de mettre en péril le
système bancaire et par effets de débordements le système
productif dans son ensemble. Cette préférence individuelle pour
la liquidité était alors source l'illiquidité sociale
(bancaire). Les besoins de liquidité des banques étaient aussi
exacerbés par forte chute des entrées de devises ainsi que la
souscription des banques au financement de l'Etat. Ces trois facteurs autonomes
de la liquidité ont été très restrictifs au cours
de la première année de la révolution. Elles continuent de
peser sur la situation des banques jusqu'en 2018.
1-4-3 -le « forward guidance » : nouvel
instrument de politique monétaire en Tunisie
Dans un environnement économique turbulent, la
compréhension par public des décisions de la politique
monétaire est difficile car la banque centrale recourt à des
instruments non traditionnels. La communication est dès lors importants
pour ancrer les anticipations et instaurer un climat de confiance favorable
à l'efficacité de la politique monétaire. La communication
et
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son corolaire, la transparence permettent ainsi le comprendre
la fonction de réaction de la banque centrale.
Les banques centrales n'ont pas toujours été
très ouvertes au public. La monnaie serait très importante et ne
peut être que l'apanage de quelques initiés.
Jusqu'au début des années 90, les banques
centrales avaient tendance à être des institutions plutôt
secrètes. Rappelons que ce n'est qu'en 994 que le Réserve
fédérale a décidé de rendre publiques ses
décisions en matière de taux d'intérêt. Au paravent
les marches devaient deviner si le FOMC avait modifié son objectif de
taux des fonds fédéraux.
Depuis la crise financière, les banques centrales ont
réagi et se sont ouvertes. Elles ont compris qu'elles seraient plus
susceptibles de remplir leur mandat si elles informaient le public et les
marchés de leurs stratégies, évaluations et
décisions politiques de manière ouverte, claire et rapide. En
outre, l'octroi d'une plus grande indépendance, aux banques centrales a
nécessité une responsabilisation accrue à l'égard
du grand public.
La BCE a été pionnière en la
matière. Elle est la première banque centrale à tenir une
conférence de presse régulière immédiatement
après ses réunions mensuelles de politique pour expliquer ses
décisions en temps réel. Elle fait également
régulièrement rapport au parlement européen.
Le comportement de la BCE se justifie notamment en raison des
défis particuliers posées par la légitimité
démocratique dans une union monétaire multi-pays.
· le forward guidance « qualitatif
» dans lequel de la banque centrale ne donne aucune indication
précise concernant des taux d'intérêt directeur ;
· le forward guidance « fondé sur un
calendrier » où la banque centrale présente
l'évolution future probable des taux d'intérêt en termes
calendrier ;
· le forward guidance « fondé sur
des données » dans lequel les changements futurs de taux
d'intérêt dépendent de l'évolution des variables
macroéconomiques spécifiques. Dans son communiqué de
novembre 2009, la Comité de politique monétaire précise
que les conditions économiques guidant les orientations de la politique
monétaire portent sur un faible taux d'utilisation des capacités
de production, une inflation tendancielle modérée et des
anticipations d'inflation stables (Yellen ,2011). Ce pendant la communication
de FOMC demeure conditionnée à une période de temps comme
le suggère le communiqué d'aout 2011 où il est fait
explicitement référence à une date pour le maintien des
taux d'intérêt directeurs (mi-2013).
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