38
1-4-La BCT en action
La révolution a fait l'effet d'un choc négatif
sur l'économie tunisienne. La politique monétaire joue, depuis,
un rôle de régulation conjoncturelle dans un environnement
difficile caractérisé par une accélération de
l'inflation et du chômage sur fond d'assèchement des
liquidités. Concrètement, la BCT s'est particulièrement
attachée à maintenir la stabilité à tout prix
(juguler l'inflation et préserver la stabilité du système
monétaire et financier). Elle a en particulier usé du taux
directeur et de l'assouplissement monétaire quantitatif pour atteindre
les objectifs assignés.
1-4-1-Maintenir la stabilité des prix
Sur la longue période (1984-2010), la moyenne du taux
d'inflation a été de 4.9%. En tendance, la moyenne la plus faible
est enregistrée durant la période s'étalant de 1996
à 2005 avec un taux d'inflation de 2.9%. Durant cette période,
l'inflation a été en Tunisie inférieure à
l'inflation mondiale. Fait intéressant à relever : cette
performance a été réalisée en dépit de la
politique de libéralisation enclenchée en 1986.
Depuis 2011, l'inflation gagne du terrain avec un changement
de palier depuis 2015.elle atteint 7.5% en décembre 2018 (et pour toute
l'année 2018) après une légère accalmie
enregistrée sur trois derniers mois (7.4%) ce taux d'inflation est plus
élevé depuis 2011.
fig1-Taux d'inflation
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
4
7
6
5
3
0
2
1
3,9
5,9 5,7
4,8
4,1 4,2
6,4
Source : INS
L'accélération de l'inflation s'explique par
plusieurs facteurs dont certains échappent au contrôle de la
banque centrale. L'inflation est due à l'augmentation des couts de
production,
Particulièrement le cout de l'énergie, des
matières premières et des produits semi-finis.
39
L'augmentation des salaires (sans augmentation
équivalente de la productivité) est également en train de
placer l'économie dans une spirale salaires-inflation. L'inflation est
aussi engendrée par des mécanismes économiques distordus
en relation avec secteur informel, les circuits de distribution
cartellisés via en particulier des filières de contrebande,
largement favorisées par les défaillances de contrôle aux
frontières terrestres. Du point de vue de la politique monétaire,
il serait donc plus pertinent pour la banque centrale suivre l'évolution
de l'inflation sous - jacente (hors alimentation et énergie qui sont les
composantes les plus volatiles), qui indique la tendance lourde ou persistante
de l'inflation et sur laquelle elle pourrait avoir une emprise et donc qu'elle
serait susceptible d'influencer indirectement par le biais de ses instruments
de contrôle. Il est à remarque que le taux d'inflation
sous-jacente connaissant un important dérapage, dépasse, depuis
l'année 2012, celui de l'inflation globale, celui de l'inflation
globale.
En juillet 2019, l'inflation sous-jacente atteint 6.5 %.
|