1.2 L'usage thérapeutique des plantes à
travers les époques.
Une des premières mentions de l'usage
thérapeutique des plantes remonte aux environs de 3000 ans avant JC en
Mésopotamie où certaines plantes font l'objet d'inscriptions sur
des tablettes d'argile sumériennes et babyloniennes. Le papyrus d'Ebers
en fait également mention vers le XVIe siècle avec JC (13).
Plusieurs siècles plus tard, Hippocrate (460-377 av JC) enracine ses
savoirs sur l'usage thérapeutique des plantes. Ses savoirs sont repris
par Dioscoride1 (20-90 ap JC) et couvrent près de 1500 ans de
pratique. Il s'avère qu'en Europe, cet art a laissé place aux
progrès scientifiques en matière de pharmacologie, alors que sa
popularité n'a fait que grandir dans d'autres cultures. Ainsi,
l'utilisation de remèdes traditionnels à base de plantes,
notamment en médecine chinoise, indienne ou encore africaine n'a
cessé de se pratiquer et est encore très présente de nos
jours (14). Elle regagne peu à peu le monde occidental en
automédication (retour au naturel), mais aussi en allopathie. Par
exemple,
1 Ðåñ? ?ëçò
?áôñéê?ò : Peri hulês
iatrikês (De Materia Medica en latin) : â propos de la
matière médicale
5
dans le domaine de la cancérologie, 60 % des
thérapeutiques contiennent de la matière végétale
(10).
1.3 La réglementation de la phytothérapie
La réglementation varie selon les pays. Elle ne peut se
faire sans l'ethnopharmacologie, qui est d'après la
société française d'ethnopharmacologie : «
l'étude scientifique interdisciplinaire de l'ensemble des
matières d'origine végétale, animale ou minérale,
et des savoirs ou des pratiques s'y rattachant, mises en oeuvre par les
cultures traditionnelles pour modifier l'état des organismes vivants,
à des fins thérapeutiques, curatives, préventives ou
diagnostiques. » (15).
Globalement, la légitimation du potentiel
médicinal des plantes impose avant tout la publication de monographies
(présentant les indications, les parties utilisées, et les
posologies). Celles-ci sont soumises à des études leur accordant
ou non un droit de commercialisation « officiellement approuvé
» (soit une crédibilité au niveau de la législation
pharmaceutique), ou à défaut, une « reconnaissance
officielle » vis-à-vis des pratiques ancestrales. Depuis 1989,
l'assemblée mondiale de la santé demande aux états membres
de : « procéder à une évaluation complète de
leurs systèmes traditionnels de médecine; de dresser un
inventaire systématique et de faire une évaluation
(préclinique et clinique) des plantes médicinales
utilisées par les tradipraticiens et par la population; de prendre des
mesures pour réglementer et contrôler les produits à base
de plantes médicinales ainsi que pour élaborer et faire respecter
des normes appropriées; de recenser les plantes médicinales, ou
les remèdes qui en sont tirés, dont le rapport
efficacité/effets secondaires est satisfaisant et qui devraient
être inclus dans le formulaire ou la pharmacopée nationaux »
(16). En France, l'article D 4211-11 du CSP, prévoit une liste des
plantes inscrites à la Pharmacopée et pouvant être vendues
par les personnes autres que les pharmaciens et herboristes.
De manière générale, l'OMS, garante de la
pharmacopée internationale, recommande une utilisation rationnelle des
médecines traditionnelles. De nombreux organismes défendent ces
mêmes valorisations et sécurisations des savoirs ancestraux dans
le Monde : la Pharmacopée américaine (ou USP), la
Pharmacopée japonaise (ou JP), la Pharmacopée européenne,
l'ESCOP (La Coopérative Scientifique Européenne sur la
Phytothérapie), la Commission E allemande, ou encore le comité
sur les produits à base de plantes médicinales (HMPC) de l'Agence
Européenne pour l'Evaluation des Médicaments (17).
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